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Le Nouveau Carreau du Temple
studioMilou architecture
dossier de presse
Crédits photos : Fernando Javier Urquijo / studioMilou architecture
www.studiomilou.fr
Maîtrise d’œuvre
studioMilou architecture
Jean François Milou, architecte dplg, concept architectural
Thomas Rouyrre, architecte ensais parcours Chaillot, chef de projet toutes phases
Shinobu Takaso, diplômée, assistant de projet, design mobilier et signalétique
Lorène Pouliquen, architecte dplg assistant de projet 2008-2010
Jean Loup Baldacci, architecte dplg free lance phase concours et perspectives
Sébastien Guiho, architecte dplg assistant phase concours et DCE fluides phase synthèse
Florence Soulier, suivi administratif maîtrise d’œuvre
Agueda de Urruela, suivi administratif travaux
Fernando Javier Urquijo, photographe chantier et photos finales
Ont aussi collaboré : Volha Aukimovich, Laurence Macheboeuf, Angel Menéndez, Eudora Tan,
Tae Woo Kim, Nicolas Huche, David Tresilian, Antoine le Fraiteur
Co-traitants
Bollinger + Grohmann, Simone Murr (BET structure)
Batiserf Ingénierie, Pierre Olivier Cayla (soustraitant structure infra)
Inex, Pierre Gimla, Pascal Astasie (BET Fluides)
Ayda,Yves Dekeyrel (acousticien phase concours à APD)
Peutz et associés, Stéphane Mercier, Maud Serra (acousticien depuis le PRO)
Tribu Sarl, Emilie Rocha études / Camille Morvan chantier (BET hqe)
Architecture et Technique, Jacques Moyal (scénographe salle)
Cosil, Gérard Foucault, Nawel Créach-Dehouche (éclairagiste)
Bureau Michel Forgue, Michel Forgue, J.Yves André (économiste)
Maîtrise d’Ouvrage
Ville de Paris
Direction du Patrimoine et de l’architecture
Jean-François Danon, Marie Hélène Borie
Agende de conduite des projets:
Virginie Katzwedel, architecte, chef de projet
Christophe Crippa, assistant chef de projet
Direction de la Jeunesse et des Sports :
Eric Ringenbach
Algoé, Alexandre Picoulet, Marion Talarmin (AMO)
Veritas, Pascal Queru, Alain Beyrand, Anne-Sophie Nizet (BC)
IPCS, Pascal Jaton, Ludovic Beyneix, Raphael Picciotino, David Pieron (OPC)
Maximis, Cyril Bernu (Coordonateur SSI)
I2S, Alain Deruy (Sûreté)
Coteba, Dany Pochol (Contrôle exploitation)
IUD Seges, Tehrani jusqu’à août 2013 (CSPS)
Cossec, Frédéric Achaintre depuis septembre 2013 (CSPS)
Erich Berger (CSTB)
Marie-Hélène Didier, conservateur général des monuments historiques (DRAC)
Sophie Hyafil, architecte des bâtiments de France (ABF)
Philippe Simon, architecte (Etude patrimoniale)
© Fernando Javier Urquijo/studioMilou architecture
Autres intervenants
Musée Carnavalet (Textes et documentation espace mémoire)
Renée Davray-Piékolek, Conservateur en chef Musée Carnavalet
Catherine Tambrum, Chargée des collections photographiques
Exploitant
Société Publique Locale “Le Carreau du Temple” :
Jean-Luc Baillet, Directeur Général du Carreau du Temple
Jean Pierre Belet, directeur technique
Signalétique concept graphique, General Design; Maroussia Jannelle
www.carreaudutemple.eu
Adresse de l’opération : 4, rue Spuller 75003 Paris
Surface Shon : 9 045,20 m2
Coût des travaux non définitif : 34,8M € h.t.
Ouverture au public : avril 2014
Le Nouveau Carreau du Temple, Paris 2014
studioMilou architecture
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La renaissance du Carreau
Le Carreau du Temple rouvrira ses portes au printemps 2014. Sa
renaissance symbolise la volonté de restituer un des rares témoins de la
grande tradition des architectures métalliques parisiennes de la fin du 19e
siècle mais elle traduit aussi l’attachement de la Ville et de ses habitants
pour ce marché couvert, l’âme du Paris d’autrefois. Elément patrimonial
du Haut-Marais, cet édifice à l’architecture aérienne se situe à deux pas
de l’École supérieure des arts appliqués Duperré et de l’historique square
du Temple aménagé par Jean-Charles Adolphe Alphand, l’ingénieur du
Baron Haussmann.
Classé en 1982 à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques,
soit cinq ans après la démolition des Halles de Paris, son sauvetage n’est
pas étranger à la disparition des célèbres pavillons Baltard dont la capitale
mesure, encore aujourd’hui, l’amer ravage. En 2001, Bertrand Delanoë,
le nouveau maire de Paris, décide de faire restaurer le Carreau du Temple
et le principe en est acté au Conseil de Paris. L’idée d’une expérience de
démocratie participative est alors lancée auprès des habitants du quartier
qui décident par vote de sa vocation finale : ce bâtiment restitué dans son
lustre abritera à la fois des activités culturelles et sportives.
Un concours d’architecture entre cinq agences a lieu en 2007 et après
décision du jury, le projet de restauration du Carreau du Temple est confié
à l’agence studioMilou architecture que dirige l’architecte Jean François
Milou, auteur notamment du Musée National de l’Automobile à Mulhouse.
Commencés en novembre 2009, les travaux s’arrêtent lorsque la reprise en
sous œuvre du Carreau – situé dans l’ancien enclos des Templiers - met au
jour des traces archéologiques. Le chantier redémarre en fin 2011, sous la
houlette de Thomas Rouyrre, chef de projet, après une année de fouilles.
En 2012, Jean-Luc Baillet, ancien directeur de Hors-les-Murs, du Centre
National des Arts du Cirque et du Centre Culturel Français de Bamako,
est nommé Directeur Général du Carreau du Temple pour développer un
projet d’activités de loisirs, événementiels et culturels.
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Perspective de concours © studioMilou architecutre/Jean Loup Baldacci - Antoine le Fraiteur
Pendant un siècle, son importance économique est considérable pour
toute la population laborieuse parisienne. Le brassage des échoppes
où se vendent soieries, tapis, linge et accessoires de mode inspire les
écrivains du 19e siècle qui prennent souvent le Carreau du Temple pour
décor de leurs intrigues ; ainsi, Eugène Sue dans « Les Mystères de Paris
» ou encore Paul Féval dans son roman « Le fils du diable ». En 1904, il
accueille la première Foire de Paris. Devenu le marché incontournable «
du vêtement populaire pour les petites bourses et les coquets », plusieurs
centaines de marchands occupent le site et son succès demeure de
l’après-guerre jusqu’aux années 1970. Mais peu à peu, les activités
de ce temple de la fripe s’amenuisent. Voué à être rasé pour édifier un
parking à son emplacement, il est sauvé des bulldozers en 1976 grâce
à une pétition signée par cinq mille habitants du quartier opposés à sa
destruction.
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L’Esprit d’une restauration
© Fernando Javier Urquijo/studioMilou architecture
Lauréat du concours du Carreau du Temple, le studioMilou architecture
compte à son registre de nombreux projets de réhabilitation-conversion,
pilotés par l’architecte Jean François Milou en France et un peu partout
dans le monde, notamment en Asie. Ces projets exigent une bonne
connaissance du patrimoine mais aussi une force de création architecturale
capable de composer une partition plus contemporaine. Cette approche
sensible de la ville - dont Jean François Milou aime concevoir la continuité
spatiale - a valu au studioMilou une certaine reconnaissance sur plusieurs
opérations remarquées en France ; parmi elles le musée des Tumulus à
Bougon, édifié sur la plus ancienne nécropole européenne ; la Cité de
la Mer conçue à Cherbourg dans le bâtiment art déco de l’ancienne
gare transatlantique restructurée ; le musée de l’Automobile à Mulhouse
aménagé dans une ancienne filature du 19e siècle. Ces réalisations lui ont
donné l’occasion de développer le thème des confrontations d’époques
où toute nouvelle intervention devient l’occasion d’ajouter une strate. Une
occasion surtout de mettre à l’épreuve une écriture rigoureuse, empreinte
d’un certain classicisme et nourrie d’éléments modernistes.
La restauration du Carreau du Temple puise sa justesse dans cette
même veine. Elle révèle une architecture épurée dans une réhabilitation
minimale, restituant, ainsi, l’un des rares témoins de la grande tradition
des architectures métalliques parisiennes du 19e siècle, de surcroît classé
Monuments Historiques. L’effacement courtois dont Jean François Milou
fait preuve dans cette mise en œuvre n’a cependant pas freiné sa capacité
à tirer profit des volumes pour mieux réinterpréter l’esprit du lieu et sa
qualité d’usage. Deux conditions qui sont autant essentielles à l’exploitant
qu’aux visiteurs puisque le Nouveau Carreau du Temple sera un repère à
l’échelle du quartier et de la capitale, mais aussi « l’écrin » des évènements
parisiens à venir.
Respectueux du cahier des charges et des recommandations imposées par
l’Architecte des Bâtiments de France, Jean François Milou a cependant
« désobéi » avec sagesse pour proposer un aménagement du Carreau
différent de celui qui était suggéré afin de parvenir à une meilleure gestion
des flux publics. Ainsi cet équipement culturel et sportif s’intègre-t-il dans le
volume existant, à ceci près qu’il est augmenté de deux nouveaux niveaux
de sous-sols créés jusqu’à une profondeur de six mètres. Cette organisation
spatiale est immédiatement lisible.
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L’organisation périphérique
En même temps que l’architecture
du Carreau du Temple s’épure
et semble s’ouvrir comme une
sculpture à la lumière, le sol de
l’espace public périphérique
fonctionne comme un « socle »
qui relie le Carreau du Temple
aux bâtiments qui composent
le quartier et tend à devenir
un « parvis » pour le nouvel
équipement.
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© Fernando Javier Urquijo/studioMilou architecture
Le projet de réhabilitation
Le projet minimise l’impact visuel
des interventions sur les façades
afin de valoriser la structure
métallique et de la baigner de
lumière sur toutes ses faces. Ainsi
l’architecture se révèle lumineuse
mise au service de l’espace,
comme de grands parapluies
posés sur un morceau d’espace
public. Le travail des matériaux et
des couleurs se décline pour jouer
avec l’architecture et le ciel de Paris
: inox pour les soubassements et
les nouvelles menuiseries, peinture
gris vert pour les structures d’acier
existantes, zinc pour les toitures,
parements intérieurs en bois de
chêne et inox.
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Rue de Picardie
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Rue Perrée
Rue Dupetit-Thouars
Plan
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3
4
5
6
7
1
7
3
6
4
2
2
3
1
Accueil
Halle
Gradins escamotables
Auditorium 250 places
Scène
Café
Bureaux
Rue Eugène Spuller
© Fernando Javier Urquijo/studioMilou architecture
L’organisation intérieure
Le projet a conservé la nef centrale intacte pour en faire un espace de distribution
des activités des deux halles. Ce principe permet d’ouvrir lors de certaines
manifestations l’intégralité du sol du Carreau du Temple aux activités publiques,
sans aucun obstacle intérieur.
Dans les différents scénarios d’occupation des halles, la nef centrale peut par
ailleurs être utilisée de manière totalement autonome par rapport aux deux autres
halles dans le cadre de défilés de mode ou d’expositions par exemple.
L’accueil au niveau bas
Un espace de grande hauteur permet au niveau bas de garantir aux nombreux
utilisateurs du Carreau du Temple un accueil convivial, facilitant l’information et
l’orientation des différents publics. La convivialité est assurée par une présentation
historique du Carreau du Temple au travers de panneaux signalétiques et de
maquettes évoquant les trois grands moments de l’histoire du site : l’enclos
du Temple, Halles en bois de Jacques Molinos, grand Carreau de Jules de
Mérindol. La distribution du niveau bas reprend le caractère symétrique des deux
halles supérieures ainsi que la grande lisibilité des circulations périphériques et
centrales. Dans les différents scénarios d’occupation des salles, les circulations
séparent ou non les différents publics permettant une très grande flexibilité dans
l’occupation des espaces.
Ce dispositif de plans permet une polyvalence et une réversibilité quasi infinie, ce
qui constitue une ressource pour le bâtiment à toutes les étapes de sa vie.
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Historique du Carreau du Temple
Première époque
L’enclos du Temple à la fin du 18e siècle
Au 12e siècle, les chevaliers de l’ordre du Temple de Jérusalem occupèrent le nord
de Paris, un « enclos » repérable par un donjon. Cet ordre souverain dépendant
du Pape jouissait d’une franchise qui l’exemptait de taxes et du droit d’asile de
sorte que l’enclos était un refuge attirant les débiteurs insolvables. Les privilèges
concernant les métiers étaient d’un enjeu plus important : on pouvait y trouver
ce qui était interdit ailleurs, comme la bijouterie de fantaisie (dont le quartier du
Temple est toujours le centre), ou les étoffes prohibées comme les indiennes. Au
18e siècle, cafés, cabarets, salles de billards et bains publics prospéraient. Cet
enclos de 6 hectares situés entre les rues du Temple et de Bretagne fut saisi à la
Révolution et la famille Royale fut enfermée dans la tour du Temple en août 1792.
Celle-ci fut démolie par Napoléon entre 1808 et 1811, mais son dessin est inscrit
dans le bitume, rue Eugène Spuller, là où elle se dressa pendant 600 ans.
Deuxième époque
Le vieux Marché du Temple : une renommée bien parisienne
La rotonde bâtie en 1781 sous le bailli de Crussol par Lefèvre de Laboulaye sur
les dessins de Pérard de Montreuil fut le seul des bâtiments insignes de l’enclos
à subsister. Construite en bois et surnommée le Colisée de la Friperie elle était
constituée d’une galerie de 44 arcades formant boutiques avec des logements
de l’entresol et aux étages. En 1809, sur les terrains de l’enclos cédés par l’Etat à
la Ville de Paris, de nouvelles halles en bois furent élevées par Molinos formant
quatre quadrilatères : la halle du vieux linge. C’est cet ensemble avec la Rotonde
qui donna le jour au premier marché du Temple. Les quatre carrés portaient des
noms pittoresques : Palais-Royal, Pavillon de Flore, Pou-Volant et Forêt Noire,
chacun ayant sa spécialité, vêtements d’occasion, linge de maison, fripes,
souliers. Deux mille emplacements y étaient loués à la semaine.
These archival photos / images may be subject to copyright.
Troisième époque
Grandeur et décadence du Marché du Temple : 1865-1905
Au milieu du 19e siècle, le Marché du Temple est dans un état de grande vétusté
qui le rend dangereux. Décision est prise de le démolir pour y élever des bâtiments
plus lumineux et aérés. En 1863, l’architecte Jules de Mérindol est lauréat du
concours pour la construction du nouveau marché qui s’inscrit dans le cadre de
la rénovation urbaine voulue par Napoléon III et le préfet Haussmann. Sa façade
monumentale s’ouvre sur la rue du Temple : il est construit dans la même tradition
que les nouvelles Halles Baltard ont popularisé, avec des pavillons de métal,
de verre et de briques, contenant plus de 2000 places pour les vendeurs. La
Ville de Paris confie sa gestion à un concessionnaire moyennant une redevance
annuelle pour une durée de 50 ans. Outre les emplacements permanents, il
abrite le Carreau ouvert aux fripiers. Déclin oblige, en 1901, la Ville envisage
de raser une partie des pavillons pour effectuer une opération immobilière.
Dernier sursaut : il abrite en 1904 la première Foire de Paris. Un an plus tard,
quatre des six pavillons du marché de Mérindol sont démolis. Les deux restants,
rouverts en 1907, forment le Carreau du Temple tel qu’il fonctionnait jusqu’à sa
fermeture définitive. Très attachée à ce lieu, la population locale réussit en 1982
à faire inscrire à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques l’unique
bâtiment épargné, écartant ainsi tout risque de démolition future.
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« Nous utilisons des modes de
conception classique, attachant une
grande importance à la composition,
à la proportion et au choix restreint
des matériaux et des couleurs que l’on
s’attarde à faire vivre ensemble. Cette
démarche se poursuit en chantier par
l’utilisation de matériaux traditionnels,
bois, plâtre posés par des équipes
d’artisans formés aux exigences des
monuments historiques. Pas moins de
quatre menuisiers ont ainsi travaillé sur
l’élaboration des différents parements de
bois et d’éclats d’inox ».
Thomas Rouyrre, chef de projet
© Fernando Javier Urquijo/studioMilou architecture
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La mise en valeur du monument
Transparence
L’intervention sur le monument vise à restituer dans l’espace public la vue sur
l’architecture des nefs vitrées du Carreau, comme un exemple unique d’une
tradition architecturale dont il reste peu d’exemple à Paris. De fait, le Studio Milou
Architecture a pris le parti « d’idéaliser » ce monument inscrit aux Monuments
Historiques, autrement dit de l’alléger, de le rendre transparent afin que les
promeneurs du quartier puissent, d’un seul regard, contempler la composition
poétique de sa charpente métallique. Pour atteindre cet objectif, studioMilou
architecture a choisi de transformer le mur maçonné qui le borde par un filtre
de verre, d’acier et de bois qui assure le maintien de la construction initiale mais
créée cette perméabilité visuelle qui révèle l’espace spectaculaire du Carreau
du Temple.
Les façades fines
Ainsi dessinées les façades laissent entrevoir l’activité de la Halle. Ce travail a
été fait pour donner à la façade la juste épaisseur qui permettrait de la renforcer
avec de nouveaux poteaux acier, de l’isoler, d’y nicher des portes ouvrant vers
l’extérieur avec un débord de moins de 20 centimètres sur l’espace public
comme le veut la règle. Ce parti pris évite de faire de la façade du Carreau un
volume épais, intégrant les sas et les sorties de secours. En restant fine, dégagée
sur les circulations intérieures, la façade se montre, elle devient transparente et
permet de révéler la magie des nefs intérieures.
© Fernando Javier Urquijo/studioMilou architecture
Un retour aux dessins d’origine
En partie haute du bâtiment, de nouveaux panneaux vitrés reprennent le dessin
d’origine datant de la construction de 1863. Le rythme et la densité des travers
horizontaux et verticaux sont conservés. L’utilisation de profils en acier de faible
largeur accueillant des panneaux en double vitrage permet de restituer le rapport
plein/vide d’origine tout en assurant les contraintes acoustiques et thermiques
nécessaires à ce type d’équipement. De ce fait, il permet au Carrreau du Temple
de retrouver le dessin des façades originelles malmenées au fil du temps par des
reprises successives des panneaux vitrés.
Un nouveau soubassement
Quand studioMilou architecture a répondu au concours, l’agence s’est rendue
compte que l’on allait devoir percer les murs de soubassement d’origine en
brique pour intégrer les nombreuses sorties de secours. « L’architecte des
Monuments Historiques nous a donné son autorisation à condition que nous
conservions au bâtiment son unité. Pour y parvenir Jean François Milou a créé
un registre de claustras en bois et inox reprenant la hauteur et les lignes de
composition du soubassement initial. Ainsi, vu de loin, l’édifice préserve-t-il cet
aspect unitaire qui participe à l’élégance de son ordonnance. En revanche,
l’effet de transparence s’accentue lorsque l’on s’en approche, de sorte que ce
dispositif architectural joue sur les deux tableaux. La nuit, l’effet s’amplifie et le
Carreau semble une lanterne ». Thomas Rouyrre, chef de projet.
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La présence récurrente du bois
Blond, parfois doré sous les reflets des rayons du soleil traversant les verrières,
le bois de chêne est omniprésent dans l’habillage intérieur du Carreau. Ce
choix fait par studioMilou architecture participe à la recommandation des
Monuments Historiques de toujours différencier l’architecture contemporaine,
mais il correspond aussi à la volonté du maître d’œuvre de trouver un matériau
assez « chaud » pour mettre en valeur la structure métallique. En outre, ce bois
de chêne travaillé à la manière d’une marqueterie apaise l’espace et magnifie la
légèreté des nefs.
© Fernando Javier Urquijo/studioMilou architecture
© Fernando Javier Urquijo/studioMilou architecture
Une double peau, traitement thermique et acoustique de l’enveloppe
À l’intérieur des Halles, une double peau en parement de chêne est positionnée
à 45 cm en retrait des arcatures en tôle et des poteaux extérieurs. Elle permet
de répondre à toutes les contraintes thermique et acoustiques. Des joints creux
reprennent la composition horizontale des trois éléments verriers des façades et
camouflent des stores qui contrôlent la lumière et les apports thermiques en été.
Quant aux chevrons en chêne strié du plafond – et à la demande de l’ABF – ils
font écho aux voliges d’autrefois qui protégeaient l’intérieur du toit.
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Une réponse aux objectifs de développement durable
La conservation de la transparence complète des lanterneaux permet de
maintenir une grande quantité de lumière zénithale des trois nefs. Cette
transparence est toute fois atténuée sur les versants Sud par la mise en place
de cellules photovoltaïques autorisant une protection solaire les jours de plein
soleil. Les cellules de dimensions 10 x 15 cm sont disposées comme des pixels
surdimensionnés formant un dessin de moins en moins dense vers le faîtage. Au
Nord, un dessin identique mais aux pixels évidés, forme une antisymétrie laissant
passer la lumière.
Les verrières des lanterneaux ont été entièrement déposées et remplacées par
des verrières à profils en acier de faible largeur et double vitrage. Le rythme
des profils en acier est calé sur ceux des traverses des verrières et des poteaux,
supports des grilles décoratives existantes. Les grilles sont également conservées
et restaurées. Visibles depuis l’intérieur des halles, elles jouent de la même façon
un rôle de brise soleil sur les façades Sud.
Une nappe de zinc homogène
L’aspect général de la toiture en zinc est conservé dans son ensemble maintenant
le caractère très parisien de la couverture des trois halles. Le renfort des structures
acier des trois nefs est réalisé au-dessus des fermes Polonceau dans l’épaisseur
du complexe de toiture. Ce système permet de conserver apparent l’ensemble
des structures à l’intérieur des halles. La nappe de zinc est refaite à neuf et à
l’identique de l’existant, à joints sur tasseaux de sapin. Les rives et les entablements
sont refaits également à l’identique de l’existant. Les passerelles sont démontées,
restaurées et remontées après réalisation de la nouvelle couverture.
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Les enjeux du Carreau
par Jean François Milou
Après la disparition des regrettés pavillons Baltard aux Halles dans les années
1970, la réhabilitation du Carreau du Temple est un événement attendu à Paris.
Pourquoi sa mutation/conservation fera-t-elle date ?
Jean François Milou : Le Carreau du Temple est tout ce qui reste du grand marché
du Temple démoli au début du 20e siècle, c’est un échantillon réduit qui témoigne
des grandes structures de marché qui avaient été créées à Paris à la fin du
19e (Halles de Paris, Marché du Temple, …). Vous avez raison de penser aux
Halles de Paris. En fait, le projet du Carreau du Temple est la démonstration
technique que l’on pouvait parfaitement garder les Halles Baltard et construire
les infrastructures du Forum des Halles dessous.
En quoi cette opération a-t-elle été délicate ?
JFM : Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, le travail sur le Carreau du
Temple ne pouvait pas restituer l’échelle de ces grands ensembles de Halles
centrales.
© Fernando Javier Urquijo/studioMilou architecture
Le projet a donc choisi, plutôt qu’un parti pris d’authenticité archéologique, un
parti pris d’idéalisation, d’amplification poétique de la structure fine de la Halle
du Carreau.
Dès lors, le travail architectural a consisté dans un premier temps à alléger
partout pour réduire la masse apparente de la structure existante à la stricte
épure structurelle. Puis dans un second temps, il a cherché à ouvrir partout
les transparences afin d’inviter la lumière et le regard des Parisiens à circuler
librement, à toute heure du jour et de la nuit, en filigrane de cette structure
retrouvée. On voit dans cet énoncé que, derrière l’objectif de simplicité, se cache
une réalité de projet complexe et délicate puisque tout le travail acharné du
projet consiste à épurer, à simplifier et à rendre, par moments, invisible les mille
interventions de l’architecte…
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Quels étaient les enjeux et les défis ?
JFM : Les défis rencontrés ont été de plusieurs types, j’en choisis trois. Evoquons
d’abord les négociations des autorisations administratives concernant les
modifications apportées au monument. Il a fallu convaincre les autorités en charge
du patrimoine que ce parti pris d’allégement pouvait aller jusqu’à supprimer les
murs maçonnés d’origine. Ces remplissages en briques n’avaient aucun rôle dans
la stabilité de la structure métallique en tant que tels mais étaient des éléments
historiques qui constituaient le système de clôture du Carreau depuis 150 ans.
Nous avons proposé de les remplacer par un jeu de grilles inox qui permet une
transparence le soir entre l’intérieur et l’extérieur et ouvre ainsi cette relation entre
l’espace de la Halle et la rue, et permet au nouveau Carreau de jouer pleinement
ce rôle de lanterne sur l’espace de la rue. Nous avons rencontré des réticences
de la part de certains experts en conservation qui campaient sur une position
plus archéologique de restauration alors que nous avions une interprétation plus
libre de ce qui nous paraissait l’essence de cette architecture métallique du 19e
siècle. Je crois que nos interlocuteurs ont vu le soin porté à chaque détail dans
la conception de ce nouveau projet et l’attention portée par l’agence à ces
substitutions de matériaux dans le projet, je pense que cela a clarifié que les
évolutions que nous proposions ne pouvaient pas dégrader à terme la qualité
d’ensemble du monument, bien au contraire ! Nous avons réussi à convaincre,
et c’est une bonne chose.
Ensuite, il a fallu appréhender l’intégration discrète des normes de construction
du 21e siècle dans un bâtiment du 19e siècle. Les nouvelles normes qui pèsent
sur la construction en termes de performance acoustique et énergétique ou de
sécurité incendie, les politiques de la ville en termes d’intégration du solaire
dans les constructions, nous ont été imposées par le maître d’ouvrage pour des
raisons opérationnelles faciles à comprendre. Il reste que l’application de normes
contemporaines présente le risque de totalement dénaturer le caractère et
l’authenticité d’un bâtiment si frêle et si léger. Nous avons travaillé sur l’enveloppe
du carreau afin de lui conférer toute la performance attendue en matière
énergétique et acoustique et en même temps conserver sa légèreté apparente
et son caractère historique fait de petits modules, tout cela a constitué un vrai
challenge.
L’enveloppe telle qu’elle a été réalisée a demandé des milliers d’heures de travail
de conception et constitue un tour de force technique que personne ne verra ! Et
c’est très bien comme cela !
© Fernando Javier Urquijo/studioMilou architecture
Enfin, je voudrais parler du suivi au quotidien d’une opération de cette nature.
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La vraie nature de ces projets fait qu’ils croisent tout à la fois les logiques de
production de la construction contemporaine (rentabilité, efficacité, gestion du
temps de travail) avec la logique de conservation quasi archéologique liée au
caractère exceptionnel du Carreau du Temple. La réconciliation de ces deux
logiques dans une pratique de projet et de suivi de chantier oblige à une présence
constante sur le chantier. C’est un fait que la gestion de cette complexité est de plus
en plus difficile à faire partager pour des raisons objectives (réduction du temps
de travail, rentabilité fragilisée des entreprises, perte de formations à l’Histoire,
perte de la conscience artisanale traditionnelle). Seul l’architecte peut apporter
sur le site cette présence informée et sensible, qui peut permettre au chantier
de négocier les constants compromis et arbitrages que la vie quotidienne du
chantier amène. Le rôle de l’architecte devient dès lors central et doit être reconnu
comme tel. À titre d’exemple, Thomas Rouyrre, chef de projet sur le chantier du
Carreau du Temple a été une présence quasiment à plein temps durant trois ans.
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Architecture & Patrimoine :
les deux facettes du studioMilou architecture
Votre agence est reconnue pour sa capacité à restaurer le patrimoine urbain en
France et à l’étranger, notamment en Asie, une restauration qui apporte également
une dimension contemporaine. En quoi cette volonté de protéger l’existant est-elle
importante mais aussi délicate compte tenu des contextes urbains ?
JFM : On assiste partout dans le monde à une croissance urbaine et économique
qui est la conséquence de l’extension des villes, de l’exode rural, de l’émergence
des classes moyennes qui sont les principaux demandeurs de cette croissance
échevelée… Dans le même temps, il est intéressant de constater que dans les
sociétés civiles, et au sein de ces mêmes classes moyennes, des réticences se
font jour et des sensibilités s’expriment ouvertement pour la prise en compte
plus attentive des situations historiques et paysagères dans les logiques de
développement… C’est le cas en Europe depuis longtemps mais cela devient
aussi le cas en Asie.
© Fernando Javier Urquijo/studioMilou architecture
Il est clair, en effet, qu’en Birmanie, en Thaïlande, à Singapour, au Cambodge,
au Vietnam, et même en Chine, les voix opposées à la démolition de monuments,
de quartiers historiques, ou des paysages sensibles sont aujourd’hui écoutées…
Les dirigeants politiques l’ont bien compris qui ont gelé ou modifié la plupart des
projets de démolition et recherchent aujourd’hui des solutions de réutilisation. On
peut dire qu’il est presqu’impossible de détruire un bâtiment à l’image des Halles
Baltard dans n’importe quel centre-ville du monde aujourd’hui sans provoquer
une révolution. Trente ans après, les sociétés civiles ne l’accepteraient plus !
26
Cette tendance récente recouvre certainement un tournant dans les sensibilités
sur les valeurs associées à la croissance urbaine planifiée à l’infini… Elle
reflète une volonté de ralentir les processus de construction et d’inviter d’autres
dimensions dans les logiques de développement du cadre de vie (historique,
paysager, rituels). Il est trop tôt pour dire quelles formes prendra cette tendance
d’aujourd’hui, quelles influences elle va avoir sur les politiques de développement
urbain ou sur les pratiques architecturales, on peut seulement constater son
existence et son influence croissantes dans le débat public au sein des centres
urbains constitués.
L’agence s’est trouvée, dans les différents projets qu’elle a eu à réaliser, prise
au cœur de ces questions sur l’importance de la restauration du patrimoine
architectural existant et sur sa nécessaire réutilisation en Europe et en Asie. Dans
toutes ces occasions, l’agence a tenté de dépasser les logiques de conservation
pure et de proposer en plus d’un savoir-faire de conservation exigent, une
approche architecturale contemporaine et libre inspirée du lieu et des situations.
Le Carreau du Temple, la nouvelle entrée du Musée de l’automobile à Mulhouse,
ou la National Art Gallery à Singapour témoignent de cette approche tout à la
fois respectueuse, attentive et néanmoins contemporaine et libre.
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Le chantier de la National Gallery à Singapour est en voie d’achèvement, c’est
un important projet de reconversion, sur quels critères votre agence a-t-elle gagné
le concours ?
JFM : Le projet de la National Art Gallery propose de réutiliser deux des
Monuments Historiques majeurs de Singapour, le City Hall et la Supreme Court
pour en faire un Musée d’art moderne et contemporain dédié aux Arts de l’Asie du
Sud-est. La surface de la nouvelle institution est de 60 000 m2 et l’investissement
consacré à l’opération avoisine les 500 000 000 de dollars sg. Nous avons
gagné le concours international d’architecture en 2007.
© Fernando Javier Urquijo/studioMilou architecture
© Fernando Javier Urquijo/studioMilou architecture
Le projet du studioMilou propose de relier les deux monuments par un voile
qui flotte sur les toitures terrasses des deux monuments. Ce voile complexe de
verre et d’acier, tel un grand « sari » posé sur les deux monuments, invite et filtre
la lumière intense du ciel de Singapour; il crée de nouveaux espaces baignés
de lumière naturelle ouverts à la promenade des visiteurs et vient délicatement
s’ajuster sur le jeu de niveaux des façades du Suprême Court et du City Hall.
28
Le projet n’impacte pas l’architecture des deux monuments, mais en ouvrant tout
un paysage de toitures ouvertes à la circulation et de passerelles entre les deux
bâtiments il change radicalement les parcours, les points de vue que les visiteurs
auront sur les deux monuments. Le jury a apprécié cette solution élégante qui
consiste à changer tout dans l’expérience du visiteur sans rien changer dans les
deux monuments eux-mêmes.
Au contact du chantier, on comprend très vite que derrière cette très grande
simplicité de composition se cache une exigence de sobriété et de parfait
ajustement géométrique qui en fait un projet très délicat et d’une très grande
complexité. Comme pour le Carreau du Temple, la résolution au quotidien des
mille questions posées par les monuments, oblige l’agence à une présence
constante sur le chantier. Le studio Milou architecture a ouvert à Singapour une
filiale de son agence de Paris et 15 architectes à temps complet sont dédiés au
suivi de la qualité architecturale pendant la phase de construction.
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Jean François Milou
fondateur de studioMilou architecture
Dès le départ, Jean François Milou détenait son moyen d’expression qui deviendra
plus tard sa marque de fabrique : l’art de préserver la tr(âme) d’une ville par
l’enrichissement de sa continuité urbaine. Il fera de ce travail de réflexion sur la
mémoire des lieux et la richesse enfouie des tissus urbains le suc de son action
de bâtisseur. Elle le guidera, ensuite, dans sa manière d’utiliser l’architecture
pour mettre en scène des activités cachées afin de leur redonner des lettres de
noblesses.
Dans son département d’origine des Deux-Sèvres, l’apprentissage quasi
anthropologique du fonctionnement de la petite ville industrielle de Cerizay l’a
conduit à des interventions subtiles (place couverte, secteur piétonnier, hôtel des
postes) qui ont fondé son métier d’architecte. Par la suite, à Niort, il agira de
même concevant la mairie comme « un bâtiment tissu urbain » traversé par un
passage couvert bâti sur une ancienne rue condamnée. Sur ce même territoire qui lui a pour ainsi dire servi de laboratoire - il a réalisé, en 1993, le musée des
Tumulus à Bougon, sa première incursion remarquée dans la sphère des projets
culturels.
© Fernando Javier Urquijo/studioMilou architecture
Lorsqu’il lance son agence en 1997, le voici repéré comme un maître d’œuvre à
part, qui plus est voué aux projets de réhabilitation-reconversion. Un cheminement
qui ne lui nuira pas : le studio Milou connaîtra un certain succès dans le domaine
des consultations en étant lauréat pour la restructuration de la gare maritime de
Cherbourg, la Cité de la Mer (2002) ; pour la réhabilitation de l’ancienne filature
des frères Schlumpf qui abrite le musée national de l’automobile devenu Cité de
l’Automobile, (2006) ; ou encore pour la mise en lumière d’importantes fouilles
archéologiques en Géorgie aujourd’hui visibles au site de Dmanisi (2010).
Identifié comme un spécialiste des questions de patrimoine, il effectuera plusieurs
missions pour l’Unesco en Inde et à Bali.
En 2005, alors qu’il réorganise son agence avec Thomas Rouyrre, Karim Ladjili et
Florence Soulier, ses trois associés, Jean François Milou atteint la maturité d’une
écriture personnelle à la fois empreinte de classicisme et ponctuée d’éléments
modernistes. Familiarisé avec l’Asie, il remporte, en 2007, le prestigieux concours
de la National Art Gallery de Singapour, un nouveau défi pour l’agence
parisienne qui décide, en 2008, d’implanter sur place une succursale réunissant
25 collaborateurs. Ce premier grand projet d’envergure à l’étranger ouvrira ses
portes en 2015, mais auparavant, le studioMilou architecture livrera le Nouveau
Carreau du Temple, à Paris, et la Place de la Brèche à Niort, un nouvel espace
public central de la ville.
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National Art Gallery, Singapour
L’intervention du studioMilou architecture consiste à réunir en un seul et
même bâtiment l’ancienne mairie (1920) et la Cour suprême (1939), deux
monuments historiques de 40 600 m2 situés dans le centre ancien. Hérités
de la période coloniale, ces édifices sont les témoins des évènements
majeurs de l’histoire récente de Singapour. Cette restructuration qui
abritera une vaste galerie d’art moderne et contemporain est un geste fort
du gouvernement, un engagement artistique néanmoins indispensable
pour que Singapour accède à un niveau de reconnaissance international.
Le parti pris est d’unir les édifices par une galerie souterraine et de
couvrir les deux toits d’une même canopée. Ce voile métallique en
forme d’anse de panier à la fois transparent et occultant enveloppera
l’architecture sans jamais la toucher. Les structures métalliques supportant
cette nouvelle toiture habitée ressemblent aux branches géantes de cinq
arbres ancrés au sol, un enchevêtrement complexe à faible impact sur
l’architecture existante. studioMilou architecture est également chargé de
l’aménagement intérieur.
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© Fernando Javier Urquijo/studioMilou architecture
© studioMilou architecutre
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© studioMilou architecture
2013 2015
Place de la Brèche, Niort (Deux-Sèvres)
Le projet amorcé en 2003 entend redonner une dimension urbaine à l’ancien champ de foire
de Niort bordant les remparts. Espace central de la ville, transformé en parking de 1200
places à ciel ouvert, il est devenu peu à peu le centre géométrique de la ville moderne.
L’objectif vise à intégrer de façon invisible – et c’est la complexité de cet aménagement –
plusieurs fonctions du programme ; notamment, un complexe cinématographique de 12 salles,
une galerie d’exposition (1500m2) ainsi qu’un garage (530 places), des cafés, restaurants, un
pôle transport pour la desserte locale, étant entendu que des jardins à thèmes et un miroir
d’eau équiperont le tracé de cet espace « apaisé ». Jean François Milou propose, ici, des
solutions qui réconcilient les tendances contradictoires de l’opinion publique (un parc sans
nuisance mais avec des activités) en réduisant l’impact des émergences telles que les serres
et les kiosques. Dans ce travail, l’architecture s’est effacée, n’intervenant qu’à des points
stratégiques de la place afin que le paysage reprenne progressivement le dessus. Un tissage
se fait jour entre la trame de composition des éléments enterrés (garage souterrain, cinémas)
et celle du jardin lui-même. Ce tissage architectural sensible permet au paysage de s’insinuer
naturellement dans les infrastructures devenues invisibles. Le site a retrouvé sa nature d’origine.
© Fernando Javier Urquijo/studioMilou architecture
© Fernando Javier Urquijo/studioMilou architecture
2014 Le centre de conférences, Quy Nhon, Vietnam
Sous l’impulsion de son fondateur Jean Tran Thanh Van, l’Association Rencontres du Vietnam a développé depuis 20 ans un
réseau d’étroite coopération internationale entre chercheurs du monde entier grâce à l’organisation de conférences de haut
niveau réunissant scientifiques des pays développés aussi bien qu’émergents, jeunes étudiants asiatiques et lauréats du prix
Nobel.
Afin de renforcer ce lien étroit entre le Nord et le Sud et pour lui donner une dimension nouvelle, la création du Centre
International de Rencontre Scientifique Interdisciplinaire (International Centre for Interdisciplinary Scientific Encounters) à Qui
Nhon (une heure d’avion d’Ho-Chi-Minh Ville) représente une opportunité pour un nombre limité de partenaires. Ceux là mêmes
qui souhaitent être associés au développement d’un projet à haute valeur culturelle, scientifique, de transfert de connaissance et
de coopération internationale.
L’agence retenue pour la création de l’ICISE est le studioMilou architecture fondé par Jean François Milou, maître d’œuvre
français également implanté à Singapour et reconnu pour son expertise en matière d’architecture des bâtiments à vocation
culturelle ou éducative.
Sur un site de 20 hectares, ce projet est davantage qu’un simple centre de conférences. Entre une plage de 300 m de long, une
cocoteraie, des falaises de rocher et une rivière bordée de rizières, le lieu porte en lui une dimension paysagère qui a inspiré
Jean François Milou. Dans ce cadre préservé, l’architecte a imaginé un fin péristyle en béton de teinte gris brun posé sur la rive
droite, il a la hauteur des arbres et semble surgir de la végétation pour finalement disparaître sous la canopée. La simplicité de
la composition, comme un long coffret surgissant de la masse végétale, donne au lieu des colloques le caractère d’un pavillon
de méditation et une identité visuelle unique depuis la route nationale.
Ce bâtiment qui accueille un auditorium (300 places) et des salles de conférences offre des vues spectaculaires sur la mer et la
montagne. L’alternance des pleins et des vides en façade permet d’abriter des espaces intérieurs des rayons de soleil tout en
cadrant des vues sur le paysage.
Au delà du Centre, pièce maîtresse de cette composition spatiale, le site est aménagé pour recevoir un hôtel, un restaurant,
une piscine, un spa, des terrasses hautes, et des bungalows construits avec le même vocabulaire architectural que le bâtiment
péristyle. L’idée forte étant de créer une atmosphère propice au développement du savoir et à l’épanouissement de la personnalité
humaine.
projets du studioMilou architecture
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© Fernando Javier Urquijo/studioMilou architecture
Liste
des lots et des entreprises
Fouilles archéologiques
Lot 01Démolition
Lot 02.1Gros-œuvre
Lot
Lot
Lot
Lot
Lot
Lot
Lot
Lot
Lot
Lot
Lot
Lot
Lot
Lot
02.2Charpente métallique
03 Couverture / Zinguerie
04 Menuiserie extérieure / Serrurerie
05a Menuiserie intérieure bois
05bParements bois
06Revêtements de sol bois
07Plâtrerie /Doublages
08 Revêtements de sol durs
09 Peinture
10 Chauffage/Ventil./Raff.
11Plomberie
12 Electricité CF / Cf
13 Appareils Elévateurs
14Plâtrerie / Doublages
EVEHA DGC
PRADEAU-MORIN
Atelier TOTEM EIFFAGE CM
LENY
LOISON PRODESIGN BONNARDEL JMS / FROMENT CLESTRA STABI FLIPO ELIEZ BALAS DUCRE INEO THYSSEN KRUPP DBS Lot
Lot
Lot
Lot
S1 Machinerie scénique
S2Electricité scénographique
S3Audiovisuel
S4Sièges de l’Auditorium
AMG FECHOZ INEO AMG Fechoz DELAGRAVE Clémentine Lebret, Claude Polycarpe
Olivier Dantan
Jean Marc Senejoux
Mickael Rebillet
BOSCHER CAMMA Sport Philippe Duytsche
Thierry Loubradou
Lot M1Signalétique
Lot M2Equipements sportifs
Isabelle Caillot
Cord Home, Giordano
Didier Bavard, Romain Chiesa, Ludovic Lamusse
synthèse
Thierry Baudoin, Romain Mendel, Gwenael Pedron
Jean Christophe Leny, Didier Devoucoux
Frédéric Caux, Jerôme Motte,
Franck Fraioli, Marc Wallerand, Juan Rekis
Arnaud Renard
Yorrick Dosquet, Daniel Froment
Rémy Azra
Nicola Adamov
Patrick Kowalski, Rambo
Stéphane Albert, Fabrice Defaye, Omar Deghrar
Olivier Didier, Thierry Dufour
Kevin Hyppolite, Abdel Jalil Rhouma
Joaquim Pereira
Igor Findiczwe, Nicolas Decoudier, Sylvain Dasilva
© Fernando Javier Urquijo/studioMilou architecture
agence 14 septembre
Viviane Kajjaj
[email protected]
158 ter, rue du Temple, 75003 Paris
+33 (0)1 55 28 38 28
+33 (0)6 12 29 58 58
www.14septembre.fr
studioMilou architecture
Agueda de Urruela
[email protected]
85 rue du Temple 75003 Paris
+33 (0)6 42 11 78 68
+33 (0)1 42 71 65 32
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