La genèse de l’art indien
(D’après Histoire Universelle de l’Art , Larousse, T.3 pp.276)
Les envahisseurs indo-européens descendant en vagues successives des plateaux de l’Iran, étaient des agriculteurs
déjà organisés en sociétés. Ils se donnaient le nom d’Arya ou noble et contribuèrent peut-être à la disparition des
civilisations de l’Indus poursuivant leur avance à travers le « pays des cinq rivières », le Penjab, vers la vallée du
Gange.
Dans cette nouvelle culture, l’abondance des témoignages littéraires contraste avec la relative pauvreté des
matériaux archéologiques et artistiques. Alors que sont élaborés en sanskrit archaïque les Veda, ou livre du savoir (le
Rigveda aurait été composé aux XIe-Xe siècles avant J. C.), et les épopées comme le Mahabharata et le Ramayana,
les vestiges matériels ne commencent à abonder que vers 750 avant J.C. Le bois et l’argile étant les seuls matériaux
utilisés, peu de choses ont survécu des bâtiments et établissements de cette époque védique.
Le pays du moyen Gange était divisé en royaumes dispersés, continuellement en guerre. II existait alors chez
les Arya une division de la société fondée sur les occupations. Plus tard, lorsque le brahmanisme se développa, ces
distinctions se transformèrent en une véritable organisation sociale et politique : les brahmanes membres de la
caste sacerdotale supérieure, les ksatriya, qui constituaient la noblesse militaire, les vaisya membres de la caste
populaire paysanne, enfin les sudra, les serviteurs. Les arborigènes (ou dasyn) divisés en de très nombreuses ethnies
et tribus, n’appartenaient à aucune caste et étaient assimilés à des êtres inférieurs. Selon les codes brahmaniques
tardifs les castes étaient issues du corps de Brahma considéré comme le dieu créateur et le Maître des Veda. Son
culte fut supplanté par ceux voués à Vishnu, dieu de la conservation du monde, et à Shiva dieu de la Destruction et
créateur tout à la fois.