Première année.
3f*
S»
Dimanche
11 Avril
DEUX SUPPLEMENTS POLITIQUE
&
AGRICOLE,
VIE D?S
SAINTS
ABONNEMENTS
Croix
de la
Drôme seule
un an
2fr.»»
avec Supplément politique..
. 3 »
avec les Deux Suppléments.
. 3 50
Poor département
non
limitrophe
0 Ir. 50 en sus. ;
Administration, Place St-Jean
à
Vàience. Plus spécialement s'adres-
ser
:
pour
la
rédaction,
rue
Perrol-
lerie,
3 ;
pour
les
abonnements
et
demandes
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D UPLAN,
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LE CIXR1ST VAINQUEUR
RESUKÏ1ECT10N
Un magistrat
de la
première répu-
blique répondait
un
jour
à un per-
sonnage
qui lui
présentait
le
plan
d'une religion nouvelle
: « Si
vous
voulez réussir, laissez-vous crucifier
un vendredi
et
ressuscitez
le
diman-
che.
«
La résurrection de Jésus Christ
est
en effet
une
éclatante preuve
de îa
divinité de notre foi.
Aussi
à
la-suite
et
avec tant
de
millions
et de
millions d'âmes,
de-
puis dix-huit siècles, nous chantons
le triomphe de Jésus ressuscité
:
Alléluia, Dieu soit loué I
« *
Dieu soit loué
1
car son
triomphe
est
le
nôtre
; il est le
gage
de
notre
espérance.
Les ennemis
de
Jésus exultent
: ils
semblent devenus ses maîtres
; ils le
soul'flètent maintenant quand
il
veut
parler
; ils
ont
si
bien fait qu'ils
ont
ameuté
la
foule contre
Lui,
cette
foule
à qui il n'a
fait
que du
bien
!
ils obtiennent, sous
la
pression
de la
peur, tous
les
jugements
et la con-
damnation qu'ils veulent ;
et ils
font
souffrir
à
Jésus mille morts dans
la
mort
que
lui-même veut bien subir.
Et
le
voilà,
ce
Jésus, transpercé,
le
voilà enfin
au
tombeau, délaissé,
abandonné, sauf
par ses
ennemis
dont
la
haine veille toujours.
La
lourde pierre du sépulcre
est
scellée.
Des soldats
le
gardent.
C'en est
bien
fait du Christ
1
Et Jésus, malgré
les
scellés
de
Pilate, malgré
la
force armée
qui
veut s'opposer
à sa
gloire, s'élance
vivant du sein
de la
mort
I
Alléluia, Dieu soit loué
!
Et l'histoire
du
divin 'ondateur
est
l'histoire perpétuelle
de
l'Eglise.
On
a ameuté
la
foule contre elle, Pilate
par peur l'obandonne,
ses
ennemis
préparent
le
tombeau,et l'Eglise
res-
suscite toujours.
Il
est
bien toujours vivant Jésus
ressuscité:
et il
veut
que
nous vi-
vions aussi.
Le
jour même
de
-
ques,
en se
présentant
à
ses apôtres
étonnés, craintifs,
et
prêts
à
retour-
ner
à
leur
lac de
Tibériade
et
ù leurs
filets, il institue
le
grand sacrement,
le grand moytn
de
résurrection,
la
confession
:
Allez parmi les nations,
leur dit-il,
en
leur conférant leur
mission divine,
les
péchés seront
re-
mis
à
ceux
à qui
vous
les
remettrez.
Seigneur Jésus, daignez nous pré-
server
de
tout
mal !
Gardez notre
esprit
de
l'infiltration
de
tant d'er-
reurs
qui
nous environnent.
Animez-nous d'une
foi
ardente
et
généreuse. Un jour l'ange qui
a
brisé
la pierre
de
votre sépulcre fera
en-
tendre
sa
voix
sur nos
cendres,
et
nous qui,
sur
cette terre, avons-
siré
et
préparé
le
triomphe
de
Jésus-
Christ, nous ressusciterons avec lui
pour contribuer
à son
triomphe
éternel.
QUELQUES FAITS
1
De tri9tes nouvelles nous arrivent
de
nos colonies. C'est
le
juste châtiment
de
la haine contre
la
religion qui anime
de
plus
en
plus
les
hommes
du
gouverne-
ment.
Au Tonkin, l'amiral Courbet,
le
grand
chrétien
que la
France pleure encore,
d'accord avec Mgr Pugînier, menait bien
là-bas nos affaires. Au Dahomey, l'amiral
de Cuverviilij, catholique
et
breton,
de
concert avec le Père Dorgére, avait paci-
fié
le pays
et
obtenu
du
roi Behanzin
un
traité avantageux.. Madagascar avait
ses
missionnaires dont les travaux ont été
couronnés par l'Institut
et
qui, avec
la
scienceella foi, étendaient l'influence fran-
çaise.
Au
Soudan,
le
cardinal Lavigerie
gngnait chaque jour
du
terrain avec
ses
Pérès Blancs.
Mais, c'était bien
des
cléricaux dans
toutes ces affaires ¡C'en était trop pour
nos ministères
et
notre Parlement, prêts
il sacrifier les colonies et la France
a
leurs
idées anli religieuses, malgré
Je
conseil
de Gambelta lui-même.
Que fit-on 1 On arrêta Courbet, qui mou-
rut
de
chagrin peut-être. L'amiral
de
Cu verville l'ut envoyé en
A
mérique. On vou-
lut diminueraussi l'influence des mission-
naires
à
Madagascar,
en
traduisant leur
êvêque devant les tribunaux. On supprima
la subvention
du
cardinal Lavigerie.
Et on installa partout des gouverneurs
bien civils, francs-maçons,
ou
autres,
qui
établirent
des
Loges pour laiciser
les
fidèles à peine convertis,
et,
tout en laqui-
nautles missionnaires catholiques,
fes-
toyèrent avec
les
ministres protestants
chargés de propager l'influence anglaise
ou allemande.
Et dans toutes ces colonies
on
annonce
aujourd'hui un grand désarroi,des révoltes,
et la guerre
au
Dahomey
et au
Tonkin.
Pourvu qu'on ne dise pas encore que les
missionnaires sont à la tète des rebelles...?
Un journal l'abiendit.il y aquelque temps,
et
il y a en
France desgens qui
le
croient
!
II._ On
a
bien dit,
et
on fait bien croire
au peuple que
si
main!enanten France les
maisons sautaient,
si
les églises étaient
saccagées, c'était
la «
faute aux jésuite*
et
ô la
Droite
». Un
journal
a
exploité
cette idée.
Et
«
l'Eclair » de Paris ne disait
il pas, avant l'arrestation
de
l'anarchiste
Ravachol, qu'un haut fonctionnaire de
la
police lui avt.it déclaré formellement
que
«
si l'on ne
prenait
pas
Ravachol, c'esl
qu'il avait trouvé asile dans un couvent ».
En même temps, on expulse les prédica-
teurs
; au
lieu de protéger les catholiques
contre les anarchistes, on fermeles églises,
on interdit les conférences,
on
condamne
de3 prêtres pour avoir fait tout leur devoir,
on poursuit
des
évéques,
on
affiche
à
grand frais des déclarations anti-religieu-
ses,
on
nous menace nous catholiques 1
Le péril,
ce
n'est
pas la
libre-pensée
et
l'anarchie qui en est
la
suite,
le
péril c'esl
nous
;
aussi bien
la
Presse que le Parle-
ment disent
:
«
Ceux que nous combattons,
ce sont les catholiques ». On laisse publier
partout, nous l'avons
vu à
Montélimar
et
ailleurs,lesmensongesles plus dégoûtants.
M. Loubet laisse faire, M. Maurice Faure,
président
d'un
groupe anti-clérical
qui
prétend s'occuper exclusivement de ques-
tions religieuses en faisant profession
de
n'accepter aucune religion, accentue
la
lutte contre l'Eglise. Tous nos députés
de
la Drôme ont voté l'ordre
du
jour minis-
tériel invitant le gouvernement non pas
ù
punir
les
fauteurs de désordres, mais
à
exercer de nouvelles violences contre
les
catholiques.
Cependant,
la
magistrature qui
a con-
couru avec le gouvernement
à
chasser
les
religieux de chez eux, il y
a
12 ans, trouve
avec peine aujourd'hui
des
logements
à
Paris
r
les anarchistes ont trop de tendan-
ces
à
les faire sauter
!
Cependant, on s'aperçoit que nos astro-
logues, qui cherchent
au
bout
de
leur lor-
gnette le périlclérical,ne réussissent qu'à
mettre leurs deux pieds sur
la
dynamite.
On s'aperçoit que
la
libre-pensée,
la
lranc-
maçonnerie, pas plus
ici
qu'il l'étranger
ne fait
les
affaires de
la
France,
et que
c'est nous, gens
du
peuple, paysans,
qui payons toutes ces aberrations.
Electeurs
de la
Drôme, sachons donc
nous souvenir,
et
sachons agir
!
UN ÉVÊÇUE
On
a lu
dans
la
Croix
de
Paris celle
lettre deMgide Mende qui.à
la
Chambre,a
excité toutes
les
fureurs d'une majorité
heureuse
de se
venger
sur un
évêque
des frayeurs
que lui
inspirent
les
anar-
chistes
et des
ennuis
que lui
cause
le
Dahomey.
Cet évêque u-t-il raison
?
L'électeur est-
il responsable des actes de son élu
? Est-
ce
un
crime de confier le mandai de député
ou de conseiller,
à un
homme dont l'im-
piété est notoire
? Le
simple
bon
sens-
pond oui.
Voici
un
homme bien connu comme
un
voleur,
je lui
livre
lu
clef d'une maison
qui m'a été confiée,
ne
suis-je pas respon-
sable des vola qu'il commettra
?
De même
tel
homme arfiche
son
irréli-
gion, j'en fais un député,
je lui
confie
les
intérêts
de la
Religion,
de
l'éducation,
de
ia morale publique, de* lois,
et je ne se-
rais pas responsable de ses voles
?
Donner
un tel
manduL
a un
impie, c'est
la plus grande de toutes les impiétés.
Le
catholique
qui se
rend coupable
de ce
crime esl
un
renégat. EL
un
évêque n'au-
rait
pas le
droit de prémunir les fidèles
cuntre une telle apostasie
1
Vraiment on nous en conte de belles
t
Les Francs maçons n'ont cessé de répé-
ter que
la
Religion n'avait rien
à
voir dans
les élection
.
que la politique n'était pas
une allnire
de
conscience,
el
avec de tels
enseignements
ils ont
poussé
au
Pouvoir
tous
les
Juils, tous les protestants,
une
multitude d'hommes qui n'ont jamais eu
d'autres mérites qu'une impiété d'autant
plus insolente qu'ils veulent
en
retirer
de
bons émoluments.
Nous espérons bien que le peuple catho-
lique
ne se
laissera plus berner
pas ses
pires ennemis. M. Ricard peut suspendre
le traitement des évéques, déjà
à
Saint-
Flour,
à
Marvejols,
à
Mende,
le
peuple
a
acclamé l'évéque persécuté.
Que le peuple
le
sache bien,
les
exploi-
teurs ont intérêt
à
éloigner du Pouvoir
ia
Religion.
Nos pères,
au
temps des invasions
des
barbares, avaient appelé leurs évéques
Protecteurs
des
cités. Aujourd'hui enco-
re nous
ne
trouverons pas
de
protection
plus indépendante, plus courageuse.
AIVTICLERICALISME
Vous avez tous lu, dan9
les
journaux,
les scandales qui
se
sont produits sur di-
vers points de la France
: les
églises
en-
vahies comme pendant la Commune,
les
chaises servant de projectiles pour attein-
dre les fidèles.
11
est
de bon
ton mainte-
nant, même parmi les députés,
de
passer
sa soirée
à
l'église Comme
on
s'y prétend
chez soi,
on se
livre
à des
incongruités
qui
ne
dépareraient
pas un bal
de bar-
rière.
Et
cela, pour protester contre de3
paroles qui blessent
des
convictions
in-
times.
Si le
prédicateur ne donne pas ma-
tiere
à
protestation,
on
proteste quand
même
;
on était venu pour cela,
et
on
ne
se dérange
pas
pour rien. Au cas où
les
protestations n'auraient pas d'écho,
il y u
des chaises sous
la
main: elles volent aus-
sitôt, brisant les lustres
et
les têtes qui
se
rencontrent
sur
leur passage. La police
regarde avec attendrissement ces mani-
festations
de la
tolérance
; le
curé de
la
paroisse
la
prie d'intervenir
: on lui-
pond
que
l'ordre
est
donné
de
laisser
faire.
La chose
est
portée
ù la
tribune
; un
ministre modéré répond qu'il fera,
au
besoin, fermer
les
églises
; le
ministre
des cultes
un
protesta?it
-
écrit aux
évéques qu'il ne peut tolérer
ces
désor-
dres. Bien plus,
Mgr
l'évêque de Mende
ayant, avec raison, averti ses diocésains
qu'ils sont responsables de leurs votes de-
vant Dieu,
ce
même protestant annonce
que
le
traitement de l'évéque
est
suppri-
, que
son
mandement
est
déféré
au
Conseil d'Etat,
et
que tout prêtre, qui tien-
dra
ce
langage, sera Irainê
en
police cor-
rectionnelle. Vous le voyez
:
plus
ça
chun-
ge,
et
plus c'est
la
même chose
; la rai-
son du plus fort esl toujours
la
meilleure.
Pendant
ce
temps, l'Union anticléri-
cale.,
ou
pontifie notre député Maurice
Faure, encore
un
protestant
!
crie
à
l'into-
lérance, de !a part des catholiques. La vue
d'une boile de sardines dans leur escalier
les fait frissonner
on ne
s'amuse
pas
avec ces choses-là, en ce temps de dyna-
mite
;
mais
si les
anarchistes font du
tapage
à
l'église,
si
on insulte un évêque,
c >mme
à
Nancy,
si
on blesse
un
vicaire,
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