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Nous connaissons tous la chanson : manger 5
fruits et légumes par jour, ne pas fumer, faire
30 minutes de sport par jour, etc. Mais s’en-
tendre répéter de tels messages paraît bien
vain si l’on n’en comprend pas les tenants
et aboutissants. D’autant plus que, nous en
sommes également bien conscients, tout cela
ne va pas de soi : pas le temps, trop cher, trop
compliqué… D’où une tendance à faire nos
choix en fonction de critères tels que la fa-
cilité, le service rapide, le “prêt a manger”, le
coût, l’horaire. Pourtant nous pouvons poser,
dans ce qui peut sembler être des détails de
la vie quotidienne, des choix de vie vérita-
blement fondés. Des choix qui vont influen-
cer non seulement notre santé à long terme
mais aussi la santé de la planète. Des choix
qui vont influencer les marchés tout-puis-
sants. On peut participer à l’avenir collectif
en faisant ses courses !
Par exemple, on peut refuser une nourriture
industrielle produite à bas prix, dans des
conditions douteuses et au prix d’on ne sait
quelles compromissions. Une nourriture qui,
souvent, n’est plus respectueuse ni de notre
santé, ni de l’éthique, ni de l’environnement.
On peut exiger que ce que nous mangeons
soit produit (ou cultivé, élevé, pêché,…) sai-
nement et équitablement. Un tel choix a sou-
vent des conséquences financières, mais on
peut aussi prendre l’habitude de choisir la
qualité plutôt que la quantité, d’apprendre à
savourer plutôt qu’à s’empiffrer… C’est d’ail-
leurs un bon placement à long terme.
Cela prend aussi un peu plus de temps, objec-
terez-vous. Alors pourquoi ne pas remettre
en question aussi les tourbillons de stress
qui nous submergent et nous isolent les uns
des autres ? C’est peut-être le moment de se
fixer aussi des priorités du côté de la quali-
té de vie. Par exemple, en prenant le temps
de cuisiner (il y a des recettes en fin de ce
bouquin…). Ou le temps d’explorer le temps
et l’espace à pied, à vélo, en trottinette, que
sais-je, mais avec une énergie qui ne nous
rendra pas dépendants d’autrui : celle de nos
muscles. De s’accorder des pauses (sans exa-
gérer…), d’apprendre à mettre le paquet par
moments, pour pouvoir ensuite relâcher la
pression. De cultiver l’amitié, la conviviali-
té et la solidarité. Vous voyez : tout se tient !
Une dernière chose : la génération montante
devra faire face, tôt ou tard, à une remise en
question totale de nos modes d’alimentation
et de production d’énergie. En posant dès au-
jourd’hui des choix qui vont à la fois dans le
sens de notre santé et dans celui du respect
de la planète et de tous ceux qui l’habitent,
nous serons déjà prêts !
Karin Rondia
Rédactrice en chef du magazine « Équilibre »
Préface