Mosaïques des céréales à paille
ARVALIS - Institut du végétal 191 CHOISIR 2012
Région Aquitaine, Midi-Pyrénées, Aude Variétés et Traitements d'Automne
en nageant dans l’eau. Plusieurs
cycles d’infection secondaires
peuvent ainsi se succéder durant la
saison de culture augmentant ainsi
le degré d'infection du système
radiculaire.
La rapidité de déroulement du cycle
de multiplication, et de là, le nombre
de cycles par période favorable à
l'infection, sont fortement influencés
par la température (optimum entre
15 et 20°C pour les vecteurs des
mosaïques du blé et de l’orge).
Moyen de lutte :
la résistance variétale
Il n’y a aucun moyen de lutte contre
le vecteur (Polymyxa graminis) et
aucun traitement n’est efficace sur
les virus. Le seul moyen de lutte est
donc la culture de variétés
résistances. La connaissance des
virus présents dans la parcelle
permet le choix variétal (d’où
l’importance du diagnostic/analyse),
mais en général on choisira par
sécurité des variétés résistantes aux
deux virus.
La date de semis joue un rôle
important sur le niveau de
contamination. Le retard des semis
limite les symptômes visuels et les
dégâts. De même, les semis de
printemps sont indemnes.
Blé tendre
Dans le cas du blé tendre vis-à-vis
du VMC, on parle de résistance
partielle car il y a plus ou moins
multiplication du virus dans les
racines. La résistance s’exprime au
niveau du plateau de tallage par le
non passage du virus dans les
parties aériennes. Dans certaines
conditions de températures
particulières, la montée du virus
dans les parties aériennes peut être
observée même sur les cultivars les
plus résistants (H Lapierre – INRA).
Il semble qu’il y ait un lien entre ce
mode de résistance et sa très
grande stabilité. A ce jour,
contrairement au cas le l’orge,
aucune variété de blé tendre
résistante au VMC n’a été
surmontée. Il existe un gène de
résistance connu sur le génome D
pour lequel des marqueurs sont
utilisés. C’est ce gène qui est
présent sur les variétés résistantes
cultivées actuellement en France,
mais il existe aussi un gène moins
puissant sur le génome B. 20% des
variétés de blé tendre cultivées sont
résistantes au VMC.
Dans le cas du blé tendre vis-à-vis
du VSFB, on parle d’immunité
apparente car on ne retrouve pas de
virus dans les racines, ni des plantes
saines ni contaminées. En réalité, on
connaît mal le mode de résistance à
ce virus. Le gène de résistance des
variétés connues est sur le génome
D. Très peu de variétés cultivées
actuellement sont sensibles au
VSFB. Cézanne est sensible aux
deux virus ; Calisto fait partie des
rares variétés sensibles uniquement
au VSFB.
Plusieurs variétés de blé tendre,
adaptées à notre région, sont
résistantes aux deux mosaïques et
peuvent donc être une solution dans
les parcelles très infestées
(tableau 1).
Blé dur
Pour le blé dur, on reste prudent en
ne parlant que de tolérance partielle.
Ces mécanismes de tolérance ne
sont pas connus, mais semblent
différents de ceux du blé tendre. Il
existe quelques variétés de blé dur
résistantes au VMC (SOLDUR,
LEVANTE) dont le gène de
résistance n’est pas connu.
Soldur est actuellement la seule
variété inscrite résistante au VSFB,
virus le plus répandu dans les zones
de production du blé dur. Sa qualité
et son niveau de rendement ne
permettent pas de la cultiver mais
elle est aujourd’hui utilisée comme
source de résistance dans des
schémas de sélection. Les autres
sources de résistances possibles
sont les blés tendres et les blés durs
sauvages.
Chaque année, un réseau d’essai
ARVALIS – Institut du végétal teste
la tolérance partielle des variétés de
blé dur aux mosaïques et publie un
classement des variétés (figure 1).
Il n’existe donc pas de moyen de
lutte contre la mosaïque des stries
en fuseau actuellement en blé dur.
Sur des parcelles faiblement
atteintes, il est conseillé de
privilégier des variétés de blé dur
moins sensibles (figure 1).
Cependant cette solution n’est que
très partielle et elle ne garantit pas
de maintenir un rendement élevé.
La solution la plus efficace, dans les
parcelles très atteintes, est de
remplacer le blé dur par du blé
tendre résistant aux mosaïques
(tableau 1).
Triticale
Le triticale est sensible au VMC
avec des différences variétales mais
résistant au VSFB.
Du triticale contaminé par le VMC
présente des symptômes sur feuilles
similaires à ceux observés sur blé
tendre mais ils sont moins forts et
plus fugaces. Ces symptômes ne
s’accompagnent pas où très peu de
réduction de hauteur de la
végétation. Dans les situations où
l’on a pu comparer des variétés de
blé et de triticale, on constate que
les pertes de rendement provoquées
par le VMC sont beaucoup plus
faibles pour le triticale que pour le
blé.
Certaines variétés semblent se
comporter de façon contradictoire
selon l’année, ce qui rend difficile de
statuer sur leur niveau de
résistance. En situation de très forte
pression, on peut observer des
symptômes sur presque toutes les
variétés.
Les pertes de rendement étant
modérées en triticale, il suffit d’éviter
les variétés les plus sensibles :
- Variétés les plus sensibles à
éviter : Ampiac, Seconzac, Trimour,
Amarillo, Grandval, Matinal.
ARVALIS - Institut du végétal