1 Introduction
Les Grecs connaissaient d´ej`a les propri´et´es ´electriques de l’ambre (elektron)
de l’ˆıle d’Elektra ainsi que l’attraction du fer par la magn´etite trouv´ee chez
les Magn`etes, habitants de la presqu’ile de Magn´esie (qui a aussi donn´e son
nom au magn´esium et au mangan`ese). Thal`es croyait en l’origine divine des
aimants et que la magn´esie avait de la sympathie pour le fer [1]. Les obstacles
animistes ne furent surmont´es d´efinitivement qu’au XVIIe si`ecle [2]. En 1924,
Bieler ´ecrivait !Lorsque l’angle augmente, le rapport de la diffusion r´eelle
`a ce qu’on attendrait de la loi en 1/r2diminue rapidement. Cela sugg`ere
l’existence d’une force attractive `a courte distance du noyau, qui neutralise
partiellement la r´epulsion ´electrostatique de la particule αpar le noyau "[3].
Il fait donc l’hypoth`ese de dipˆoles magn´etiques orient´es convenablement pour
ˆetre attractifs selon la loi de force en 1/r4. Cependant, comme on sait que
l’orientation des moments magn´etiques dans le deuton y produit une r´epulsion,
c’est l’hypoth`ese inverse qui doit ˆetre retenue.
L’exp´erience de Bieler a ´et´e reprise par Eisberg et Porter [4] en 1961 o`u l’´ecart
avec la loi de Coulomb apparaˆıt `a 27 MeV chez le plomb 208. A l’´epoque on
ne connaissait pas l’existence du neutron, d´ecouvert par Chadwick en 1931
ni les moments magn´etiques du proton (Stern, 1932) et du neutron (Bloch,
1938). Celui-ci avait admis !l’existence de charges ´electriques responsables de
ses propri´et´es magn´etiques "[5]. Pour lui, !le moment angulaire du neutron,
´egal `a ¯h, r´esulte uniquement de l’orientation parall`ele des spins de ses consti-
tuants, sans aucune contribution du mouvement orbital ". Barut [6] a sugg´er´e
que l’´electromagn´etisme pouvait se manifester fortement (force magn´etique
`a courte distance). Une th´eorie bien fond´ee de l’interaction nucl´eaire n’a
donc pas encore ´et´e trouv´ee [7]. Actuellement on utilise des potentiels dits
ph´enom´enologiques, r´ealistes ou autres avec des dizaines de variables d’ajuste-
ment, portant g´en´eralement des noms de villes. Il n’existe actuellement aucune
constante universelle caract´erisant l’interaction nucl´eaire, uniquement des ex-
plications par analogie avec l’´electromagn´etisme. La piste ´electromagn´etique
m´erite d’ˆetre explor´ee `a nouveau.
2 Objectif
Pour comprendre l’interaction nucl´eaire, une approche physique, non empi-
rique, est n´ecessaire. On sait que le neutron contient des charges ´electriques et
un moment magn´etique mais sans doute pas de moment dipolaire ´electrique.
L’interaction coulombienne est reconnue, au moins dans le cas de l’interac-
tion proton-proton, comme ´etant significative devant l’interaction forte [8].
L’interaction charge-dipˆole, connue dans la liaison chimique, est envisageable
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