A 2007 PHYS. II PC ÉCOLE NATIONALE DES PONTS ET CHAUSSÉES, ÉCOLES NATIONALES SUPÉRIEURES DE L'AÉRONAUTIQUE ET DE L'ESPACE, DE TECHNIQUES AVANCÉES, DES TÉLÉCOMMUNICATIONS, DES MINES DE PARIS, DES MINES DE SAINT-ÉTIENNE, DES MINES DE NANCY, DES TÉLÉCOMMUNICATIONS DE BRETAGNE, ÉCOLE POLYTECHNIQUE (FILIÈRE TSI) CONCOURS D'ADMISSION 2007 SECONDE ÉPREUVE DE PHYSIQUE Filière PC (Durée de l'épreuve : 4 heures) L’usage de la calculatrice est autorisé Sujet mis à disposition des concours : ENSAE (Statistique), ENSTIM, INT, TPE-EIVP, Cycle international Les candidats sont priés de mentionner de façon apparente sur la première page de la copie : PHYSIQUE II -PC L'énoncé de cette épreuve comporte 7 pages. x Si, au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il est invité à le signaler sur sa copie et à poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il est amené à prendre. x Il ne faudra pas hésiter à formuler les commentaires (incluant des considérations numériques qui vous sembleront pertinents. Le barème tiendra compte de ces initiatives ainsi que des qualités de rédaction de la copie. JG JG JG Notations : Vecteur o A ; norme du vecteur A o A (italique) ou A ; vecteur unitaire o â. Les différentes parties sont largement indépendantes entre elles. On trouvera page 6 le rappel de quelques notations standard et une banque de données utiles pour résoudre certaines questions. Dans toute l’épreuve, exprimer signifie donner l’expression littérale et calculer signifie donner la valeur numérique. PREMIÈRE PARTIE : ATOME HYDROGÉNOÏDE Le modèle d’atome d’hydrogène proposé par Niels BOHR s’appuie principalement sur les axiomes suivants : dans un référentiel galiléen, i) l’électron décrit une trajectoire circulaire de rayon r sur laquelle il ne rayonne pas, ii) l’électron échange de l’énergie avec l’extérieur lorsqu’il change de trajectoire circulaire, iii) axiome de quantification : mvr n h 2S n=, où m et v désignent respectivement la masse et le module de la vitesse de l’électron, n un nombre entier naturel non nul et h la constante de Planck. À chaque valeur de l’entier n correspond une valeur du rayon r, de la vitesse v et de l’énergie, notées respectivement rn , vn et En . On considère (Fig. 1) un atome d’hydrogène constitué d’un proton (charge e, masse M) et d’un électron (charge e , masse m). Le proton, situé en un point O, est supposé immobile ; l’électron, en A, est repéré par le vecteur JJJG OA r uˆ r dans le repère polaire uˆ r , uˆ T utilisé dans cette partie. Physique II - PC - 2007 1 – Justifier l’unité de la constante h (J.s) qui figure dans le tableau de la page 7. 2 – Montrer que l’on peut négliger la force gravitationnelle devant la force électrostatique entre le proton et l’électron (la constante de la gravitation G peut s’estimer à partir de données, même approximativement connues). 3 – Établir que pour le mouvement circulaire de l’électron, E p 2 Ec 0 , où Ec est l’énergie cinétique et E p l’énergie potentielle (Théorème du viriel). Exprimer Ec de l’électron en fonction du rayon r de la trajectoire circulaire. Exprimer le rayon rn en fonction de n et de r1 , correspondant à n 1 . En utilisant l’axiome de quantification, exprimer r1 en fonction de H ,m,e et h . Calculer r1 . 4 – Calculer l’ordre de grandeur du champ électrique créé par le proton à la distance r r1 . Comparer la valeur de ce champ électrique atomique à un champ électrique macroscopique, produit dans des conditions expérimentales que vous préciserez. 5 – En déduire l’énergie mécanique totale E de l’électron en fonction de n et des données H ,m,e et =. L’origine des énergies pour l’électron correspond à l’état où l’électron est au repos à une distance infinie du proton. Écrire E sous la forme En E1 en précisant l’expression de E1 . Interprén2 ter le signe de E n . On appelle « état fondamental » de l’atome l’état d’énergie minimale. Montrer que cet état correspond à E1 . Calculer E1 en électron-volt. 6 –Exprimer la vitesse vn en fonction de n et de v1 . Exprimer v1 . Calculer v Comparer sa valeur à celle de c, vitesse de la lumière dans le vide. Conclure. Texte introductif aux questions 7 à 10 Dans les questions suivantes, l’électron a une énergie totale minimale, ce qui correspond à l’état fondamental de l’atome. On assimile le mouvement de l’électron à une boucle de courant. 7 – L’électron en mouvement sur sa trajectoire circulaire peut être assimilé à un courant électrique. Exprimer I l’intensité équivalente de la boucle de courant. Calculer I . G 8 – Calculer B O , valeur du « champ B » créé au centre O de la trajectoire par le mouvement de l’électron. 9 – Donner l’ordre de grandeur des champs magnétiques les plus intenses actuellement réalisables. Comparer cet ordre de grandeur à la valeur numérique obtenue à la question 8. 10 – Si le modèle de Bohr a permis d’expliquer certaines caractéristiques des spectres de l’atome d’hydrogène, ce modèle, qui s’appuie sur la mécanique de Newton, n’a pu expliquer l’ensemble des propriétés des atomes. Ces dernières s’interprètent dans le cadre de la mécanique quantique. Rappeler en quelques mots les conditions de validité de la mécanique classique. DEUXIÈME PARTIE : ABSORPTION, DISPERSION Un milieu gazeux monoatomique peu dense, linéaire, homogène et isotrope, contenant N électrons par unité de volume est soumis à une onde électromagnétique planeG progressive harmonique (dans le G domaine IR-UV), décrite par les deux vecteurs champs électrique E et magnétique B G G G G E E0 exp ª¬i Z t kz º¼ et B B0 exp ª¬i Z t kz º¼ . G Dans cette partie, le vecteur r ( x, y, z) ne représente plus la position « instantanée » de l’électron (pour autant que cette notion ait un sens), mais son élongation moyenne par rapport au noyau ; pour un atome au repos, la position moyenne de l’électron est ainsi confondue avec celle du proton et l’on a Physique II - PC - 2007 G r G 0 . Le mouvement d’un électron représentatif est décrit par le modèle classique de l’électron élastiquement lié. En l’absence de rayonnement, l’équation du mouvement de cet électron est m G d2 r d t2 G G G dr § G dr G · mZ02 r e ¨ E B ¸ 2mD . dt dt © ¹ [1] On suppose que les constantes D et Z0 sont identiques pour tous les électrons, avec D Z , u et O S c Z 2G 11 – Quelle est la signification physique du terme mZ0 r ? ,u m . 12 – Quelles sont, dans ce modèle d’oscillateur, la dimension et la signification physique de D ? 13 – En les validant par des considérations d’ordre de grandeur, d’une part sur B, d’autre part sur exp ikz , proposer deux simplifications de l’équation non linéaire [1]. La simplification relative au terme exp ikz rend cette équation linéaire. 14 – Compte tenu des simplifications de la question précédente calculer en régime permanent G G l’amplitude complexe r 0 du vecteur r t et celle du dipôle induit p . Exprimer l’amplitude P0 du G vecteur polarisation P , et la susceptibilité diélectrique F , définie par P0 Z H 0 F Z E0 Z . JG G wE P0 J P 0 H 0 , w t G G G wP . ÉtaJ est le courant total, somme du courant de conduction et du courant de déplacement J d t w G G JJJG G wE wE blir alors que, en l’absence de courant de conduction, rot B H 0 P0 1 F H 0 P0 H r . Cette wt wt équation définit la permittivité diélectrique relative H r Z H c Z iH cc Z . Exprimer H c Z et JJJG JG 15 – Dans l’équation de Maxwell relative à un milieu non magnétique rot B H cc Z . Tracer sommairement les courbes correspondantes. On posera Z p2 Ne 2 mH 0 . G 16 – Dans l’équation div H 0 E U , U représente la densité volumique de charge totale, G G G U U libre U lié U libre div P . Établir que, en l’absence de charges libres, div H 0 E P 0 . 17 – Le milieu considéré étant dépourvu de charges et de courants libres, déterminer l’équation de G propagation vérifiée par le champ E dans le milieu 1 . Remarquer que, avec ce formalisme, k est complexe, k k c ik cc et déterminer la relation de dispersion k Z . On suppose H c Z 1 1 et H cc Z 1 . Établir, en fonction de H c Z , H cc Z , Z et c , des expressions simplifiées de la partie réelle k c et de la partie imaginaire k cc de k. Identifier le terme de dispersion et celui d’absorption. Comment introduire la notion d’indice complexe ? 1 G JJJG JJJG JG JJJJJG JG JGJG grad ª div V º ' V . ¬ ¼ ¬ ¼ Pour tout vecteur V suffisamment différentiable, rot ªrot V º Physique II - PC - 2007 Texte introductif aux questions 18 à 21 Le modèle de l’électron élastiquement lié ne rend pas compte de l’ensemble des phénomènes observés ; il faut utiliser la mécanique quantique et la physique statistique … dont aucune connaissance n’est nécessaire pour traiter ce qui suit. Admettons seulement que : Les atomes peuvent passer d’un état d’énergie E1 à un état d’énergie supérieure E2 par absorption E2 E1 . Lorsque le milieu est dit être en équilibre thermique à la h température T , les nombres d’atomes par unité de volume N1 et N2 d’énergies respectives E1 et E2 d’un photon de pulsation Z0 2S satisfont la relation de Boltzmann N2 N1 § E E1 · exp ¨ 2 ¸ . On prendra T k T B © ¹ 18 –L’expression quantique complexe de H r est H r Z 1 300 K . N1 N 2 f e2 , où f est 2mH 0 Z0 Z0 Z iD un réel positif nommé force d’oscillateur. Quelle est la dimension de f ? 19 – Quel est, à l’équilibre thermique, le signe de N1 N2 ? Justifier, sans calculs détaillés, que dans ce cas le milieu est absorbant. 20 – Dans un laser, on réalise, en régime permanent, l’inégalité N 2 ! N1 ; justifier le nom d’inversion de population donné à cette situation. Que se passe-t-il lors de la propagation d’une onde électromagnétique dans ce milieu ? LASER est l’acronyme de la traduction anglaise de « Amplification de lumière par émission stimulée de radiation » ; justifier cette appellation. 21 – Quelles caractéristiques présentent les lasers par rapport aux autres sources de lumière ? Citez des utilisations du laser autres que la réalisation d’expériences au lycée. TROISIÈME PARTIE : LAME POLARISANTE Une lame diélectrique à faces planes et parallèles, d’épaisseur d, est placée dans l’air, assimilé ici au vide (Fig. 2). L’une des faces, représentée par le plan xOy, est abordée Gpar une onde électromagnétique transversale dont le champ électrique s’écrit E E x x, y , z, t uˆ x E y x, y , z, t uˆ y . Le diélectrique est homogène, linéaire, transparent, non magnétique, dépourvu de charges et de courants libres, mais il présente une anisotropie. Cette anisotropie se manifeste par une polarisation du diélectrique différente suivant les axes x et y. En régime harmonique, cela se G traduit par les relations suivantes entre les composantes du vecteur polarisation P et du vecteur G champ électrique E : H 0 H rx 1 E x et P y Px H 0 H ry 1 E y . On pose ci-dessous H 1 H 0 H rx et H 2 H 0 H ry , avec H ry ! H rx . Il résulte de la question la question 15 JJJG G G G G JG w H 0 E P et il résulte de la question la question 16 que div H 0 E P 0 . wt G G 22 – Établir une équation différentielle faisant intervenir les vecteurs E et P , et eux seulement ; G attention, cette équation fait intervenir div E , qui n’est pas nul. que rot B P0 Physique II - PC - 2007 w Ex w E y , qui fait intervenir H 1 et H 2 . En déduire que et wx wy § H1 · w 2 E x w2 Ex l’équation de propagation vérifiée par E x est 'E x ¨ 1 ¸ P0 H 1 2 . 2 wt © H 2 ¹ wx 23 – Établir la relation entre 24 – Écrire l’équation de propagation vérifiée par E y . Que devient cette équation si le diélectrique est isotrope ? 25 – On considère à partir d’ici que les composantes du champ électrique s’écrivent E x z, t ª § z ·º E0 x exp «iZ ¨ t ¸ » ¬ © c1 ¹ ¼ et ª § z ·º E0 y exp «iZ ¨ t ¸ » . ¬ © c2 ¹ ¼ E y z, t Les amplitudes complexes E0 x et E0 y sont constantes. En utilisant les résultats de la question précédente, exprimer les constantes c1 et c2 en fonction des paramètres du milieu. Texte introductif aux questions 26 à 28 Une onde plane progressive harmonique polarisée rectilignement suivant la bissectrice intérieure des axes (Ox, Oy) aborde le diélectrique sur sa face z 0 , en incidence normale (Fig. 3). On néglige toute réflexion de l’onde ; cette dernière est donc intégralement transmise. La valeur maximale de la norme du champ électrique de l’onde incidente est notée E0 . 26 – Donner les expressions des composantes E x et E y du champ dans le plan z 0. 27 – Exprimer, pour z d , le déphasage entre les composantes du champ dans le diélectrique. Quelle valeur minimale de d (notée d min ) faut-il utiliser si l’on veut obtenir une onde polarisée circulairement à la sortie du diélectrique ? On pose c1 et n2 c0 1 2 G c c n1 et c2 c0 1 2 G c 1 n0 G n . Calculer G n n0 pour d min 2 5 mm et O c n2 G c c0 , avec 2S c Z n1 1 n0 G n 2 5 u 106 m . 28 – Citez des applications possibles d’un tel dispositif. QUATRIÈME PARTIE : INTERFÉROMÈTRE Un interféromètre de Michelson (fig. 4) est initialement réglé en différence de marche OM1 OM2 e non nulle, e , cm. Le miroir M1 et l’image du miroir M 2 à travers la séparatrice S sont parallèles. La compensatrice C et la séparatrice sont parallèles et à 45° de l’axe Ox. L’éclairement est monochromatique de longueur d’onde O0 0,597 u10 6 m . La source So est assimilable à un disque de rayon a 1 mm d’axe Ox placé dans le plan focal d’une lentille convergente L1 de distance focale image f1c 0, 3 m . 29 – Quels sont les rôles de la séparatrice et de la compensatrice ? Quelles sont les caractéristiques communes et particulières de la compensatrice et de la séparatrice ? Physique II - PC - 2007 30 – L’observation du phénomène utilise une lentille convergente (de focale image f2c 1,5 m , par exemple). Décrire le dispositif d’observation et le phénomène observable avec une source étendue. Exprimer et calculer, à une unité près, le nombre de motifs observables ayant une intensité lumineuse minimale. Texte introductif aux questions 31 et 32 La source est une source de lumière naturelle, non polarisée. On place entre le miroir M1 et l’ensemble CS un polariseur P1 perpendiculaire aux faisceaux lumineux aller et retour et dont l’axe de polarisation est perpendiculaire au plan de la figure 4. On fait de même entre le miroir M 2 et l’ensemble CS dans les mêmes conditions géométriques relatives avec un polariseur P2 . On raisonnera pour les aspects liés à la polarisation en supposant la source quasi ponctuelle et l’écran éclairé uniformément ; on négligera l’influence de l’ensemble CS sur la polarisation des ondes. 31 – Décrire les modifications éventuelles du phénomène par rapport à la question 30. 32 – On fait pivoter lentement l’axe du polariseur P2 jusqu'à ce qu’il se situe dans le plan de la figure 4. Décrire sans aucun calcul les modifications éventuelles du phénomène. Texte introductif aux questions 33 à 36 Le montage de la Fig. 4 est modifié : on enlève le dispositif d’observation et les polariseurs. Les miroirs M1 et M 2 sont inclinés du même angle D (Fig. 5) ; on place au foyer objet F1 de la lentille L1 f1c monochromatique 0,3 m une source ponctuelle de lumière O 0 0,597 u 10 6 m . 33 – En considérant le modèle optique équivalent de l’interféromètre de Michelson, représenter la marche d’un rayon lumineux. 34 – Soit A un point de la droite définie par l’intersection de M1 et de Mc2 , image de M 2 à travers CS (Fig. 6). Soit P un point du plan JJJG bissecteur de M1 et de Mc, 2 tel que AP x uˆ x . Au point P, exprimer la différence de marche G x entre les ondes réfléchies sous la forme G x x f ª¬ tan D º¼ , où f est une fonction à déterminer. On rappelle qu’on associe un chemin optique négatif à un trajet virtuel opposé au sens de propagation de la lumière. On pourra, éventuellement, avoir recours à l’identité 1 1 cos 2D 2 . 1 tan 2 D 35 – Exprimer l’intensité I x de la lumière émergente en fonction des intensités I 1 et I 2 de cha- que onde réfléchie et de l’abscisse x du point P. On ne demande pas de démontrer la formule générale des interférences à deux ondes. 36 – On souhaite photographier le phénomène ; comment doit-on placer et mettre au point un appareil photographique par rapport au dispositif ? On assimilera l’appareil photographique à une lentille convergente. Quelle (s) application (s) voyez-vous de l’expérience précédente ? Physique II - PC - 2007 Données numériques (toutes ne sont pas données avec la même précision) 0,911 u 10 30 kg Masse de l’électron m Charge du proton e 1,602 u 10 19 C Constante de Planck h 6,63u 10 34 J.s Constante de Boltzmann kB Rapport des masses proton/électron M m Perméabilité magnétique du vide P0 1,26 u 10 6 H.m1 Célérité de la lumière dans le vide 1,38 u 10 23 J.K 1 1836 c 3,00 u 108 m.s 1 12 Permittivité diélectrique du vide H0 Champ électrique d’ionisation de l’air Edisruptif | 106 V.m 1 8,85 u 10 F.m 1 FIN DU PROBLÈME FIN DE L’ÉPREUVE