Chapitre IV : Modélisation du comportement des céramiques sous sollicitations extérieures 139
IV.1. Introduction
Les céramiques piézoélectriques sont massivement utilisées dans de nombreux
actionneurs piézoélectriques. A bas niveau de champ électrique et de contrainte, le
comportement de ces actionneurs est décrit par les équations constitutives de la
piézoélectricité [22]. Pour des sollicitations plus élevées, une extension des équations
constitutives au second ordre permet de rendre partiellement compte des effets non
linéaires observés sur les transducteurs de puissance [29,38,1]. Cependant ces équations
ne peuvent pas être utilisées pour décrire le comportement hystérétique qui apparaît
sous fortes sollicitations mécaniques et électriques. Les effets d’hystérésis sont
particulièrement néfastes pour certains actionneurs fortement sollicités car ils induisent
une évolution irréversible des performances.
De nombreux modèles sont proposés dans la littérature pour interpréter le
comportement hystérétique des matériaux [2, 3, 4]. Nous développerons dans un
premier temps un modèle basé sur la théorie de l’énergie libre de Landau Devonshire
puis nous proposerons un modèle plus général, basé également sur des éléments non
linéaires, permettant de modéliser les effets d’hystérésis en champ électrique et en
contrainte.
IV.2. Modélisation basée sur la théorie de Landau Devonshire
Ce modèle est basé sur la théorie phénoménologique de Landau – Devonshire
qui vise à décrire les transitions ordre – désordre de façon générale, en ignorant les
spécificités du système particulier considéré [5, 6]. Cette théorie a été appliquée pour la
première fois par Devonshire sur les titanates de baryum. On s’intéresse dans un
premier temps au comportement ferroélectrique seul puis nous introduirons une
dissipation d’énergie lors de la polarisation. Ce terme de dissipation apparaît lorsqu’on
associe en série le ferroélectrique parfait avec une impédance (Figure IV.1).
Généralement on prend la structure en parallèle pour les céramiques piézoélectriques
mais cette structure ne permet pas d’expliquer le non-retournement de la polarisation
observé sur certaines céramiques. Le champ électrique sur le ferroélectrique parfait
étant fixé, il faut donc utiliser la structure en série. Pour modéliser cette dissipation