DISSECTION DE PROSTATES

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2002-2003
UNIVERSITE DE NANTES
DISSECTION DE PROSTATES
Par Deruelle Charles
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE
NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. Y. HELOURY
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. O. RODAT
Ceran:
Melle M.GARCON – Assistant Ingénieur
Laboratoire:
S.LAGIER et Y.BLIN – Collaboration Technique
UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2002-2003
UNIVERSITE DE NANTES
DISSECTION DE PROSTATES
Par Deruelle charles
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE
NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
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Pr. O. ARMSTRONG
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. Y. HELOURY
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. O. RODAT
Ceran:
Melle M.GARCON – Assistant Ingénieur
Laboratoire:
S.LAGIER et Y.BLIN – Collaboration Technique
Plan
1.
INTRODUCTION ..................................................
2.
RAPPELS ANATOMIQUES
3.
4.
5.
6.
2.1.
Situation ...........................................................................
2.2.
Description .......................................................................
2.3.
Rapports ............................................................................
MATERIELS ET METHODES ..............................
3.1.
matériels ...........................................................................
3.2.
méthodes ...........................................................................
RESULTATS DES DISSECTIONS .......................
DISCUSSION .........................................................
CONCLUSION .......................................................
1.
INTRODUCTION
Le vieillissement de la population a vu l’avènement de nouvelles pathologies, en
particulier dégénératives et néoplasiques.
C’est ainsi que la pathologie prostatique est actuellement extrêmement fréquente,
qu’elle soit cancéreuse ou non.
Avec une probabilité de néoplasie prostatique estimée .à 100% de la population
masculine âgée de 100 ans, on comprend l’importance de la bonne connaissance de cet
organe.
Et en particulier pour les urologues pour qui l’anatomie prostatique est
fondamentale, afin de réaliser les différents traitements chirurgicaux.
La prostate est une glande intra pelvienne dont la dissection n’est pas aisée.
Nous allons essayer par ces différentes dissections, de montrer l’anatomie générale et
les rapports de la Prostate.
1
2.
Rappels anatomiques et embryologiques
Glande génitale intra pelvienne entourant la partie initiale de l’urètre.
2.1. situation
située à la partie antérieure du pelvis, dans une région limitée par :
-en haut : la vessie,
-en bas : le plancher périnéal,
-en arrière : le rectum,
-en avant : la symphyse pubienne.
2
2.2. description
Couleur blanchâtre, consistance ferme,
Dimensions : 3 cm * 4cm *4 cm
Poids : environ 25 grammes.
Forme de cône aplati d’avant en arrière, oblique en bas et en avant:
- face antérieure : plane, oblique en bas et en avant,
- face postérieure : convexe, très oblique en bas et en avant, avec une
gouttière médiane,
- faces latérales : très convexes, très obliques en avant et en dedans,
- face supérieure (base) , avec deux parties :
- partie antérieure vésicale,
- partie postérieure séminale,
- entre les deux : le lobe moyen,
- extrémité antéro-inférieure (apex) : allongée transversalement
La prostate est formée de 3 lobes : 2 lobes latéraux, 1 petit lobe moyen
2.3.
rapports
3
A) Fixité de la loge prostatique :
contenue dans une loge cellulo-fibreuse,
adhérence de la prostate à l’urètre et à la vessie.
Limites de cette loge :
-en avant : lamelle pré-prostatique
-en arrière : aponévrose de Denonvilliers
-latéralement : aponévrose latérale de la prostate
-en bas : feuillet supérieur de l’aponévrose moyenne du périnée
-en haut : ouverte au niveau de la vessie
B) Dans la loge prostatique :
On trouve :
4
*le sphincter strié de l’urètre.
*La prostate qui contient :
-
l’urètre prostatique
le sphincter lisse de l’urètre,
l’utricule prostatique,
la partie terminale des voies spermatiques.
5
C) Rapports de la loge prostatique
- la face antérieure répond par l’intermédiaire de la lame pré-prostatique
à l’espace pré-vésical de Retzius, qui contient des petites branches de
l’artère honteuse interne et surtout le plexus veineux de Santorini.
- -la face postérieure répond par l’aponévrose de Denonvilliers à la face
antérieure du rectum.
- -les faces latérales répondent à la partie inféro antérieure de l’espace
pelvi-rectal supérieur . Cet espace est limité en dehors par la partie
antérieure du releveur de l’anus recouverte de l’aponévrose pelvienne.
Il contient du tissu cellulo-graisseux où se trouve des artérioles, des
lymphatiques, la partie latérale du plexus de Santorini et des filets du
plexus nerveux hypogastrique (situé dans la lame sacro-recto-génitopubienne)
- la base avec :
- la partie antérieure, péri-urétrale, unie au trigone vésical ;
- la commissure pré-spermatique qui correspond au bourrelet interurétéral de la vessie;
- la partie postérieure, séminale, répond à l’aponévrose de
Denonvilliers (dédoublée) à sa partie haute qui contient alors : les
vésicules séminales et leur plexus vasculaire ainsi que la partie
terminale des déférents.
- Le cul de sac de Douglas descend entre les deux déférents à 2 cm de
la prostate.
- Les uretères qui pénètrent en avant dans la vessie.
6
7
8
9
3. MATERIEL ET METHODES
3.1 Matériel
3.1.1 Pièces anatomiques
Pour l’étude anatomique de la prostate, nous avons disséqué cinq sujets
de sexe masculin dont les corps ont été congelés frais, âgés
respectivement de : 75, 77, 79, 80, 82,et 83 ans.
Un sujet a été formolé après réalisation de coupes longitudinales.
3.1.2 Matériel
Pour la réalisation à proprement parler des dissections, les instruments
utilisés étaient :
-
un scalpel avec lames n°23
différentes paires de ciseaux de type Mayot et Metzenbaum
des pinces à disséquer avec et sans griffes
un marteau
une scie à main et mécanique pour les coupes
un burin
des cathéters en silastic
des fils résorbables
des gants à usage unique
des casaques à usage unique
un appareil photo numérique
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3.2 Méthodes
3.2.1 Coupes
Sujet congelé découpé à mi cuisse et au niveau lombaire au dessus des
crêtes iliaques.
Puis découpe longitudinale à partir du pli inter fessier.
Après recueil de données, formolisation des 2 coupes.
3.2.2 Dissections
Sujet en décubitus dorsal,
- Incision cutanée cruciforme au niveau de l’ombilic,
- Ouverture du péritoine,
- Ligature du tube digestif au niveau jéjunal et rectal,
- Section de la racine du mésentère et ablation de l’intestin ainsi libéré
- Vidange vésicale par incision du dôme
- Abord de la loge prostatique, sous péritonéale
o soit en avant par un trajet supra vésical,
o soit en arrière par l’intermédiaire du cul de sac de douglas.
Lors d’une dissection les branches ilio et ischio-pubiennes ont été sectionnées.
- Dissection progressive de la prostate , ainsi que des éléments ayant des
rapports anatomiques avec ses différentes faces.
- Extraction de la pièce , le plus souvent en un bloc vésico-recto-prostatique .
Ceci permet d’étudier l’anatomie interne de la prostate, après séparation de la
vessie et du rectum.
11
RESULTATS DES DISSECTIONS
1) Situation générale
La prostate se trouve au fin fond du petit bassin.
Nous réalisons la dissection de la prostate en différentes étapes afin d’en
aborder les différentes faces successivement.
A noter que ce cheminement est calqué sur les étapes chirurgicales de la
prostatectomie radicale par voie coelioscopique.
12
Vessie
Cul de sac
de Douglas
Symphyse
pubienne
Rectum
Prostate
Sphincter
anal
Corps
spongieux
de la verge
13
vessie
Cul de sac
de Douglas
Symphyse
pubienne
Vésicule
séminale
Espace de
Retzius
Prostate
Rectum
Plexus
veineux de
Santorini
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2) Premier temps : la face postérieure
On devine la partie postérieure de la base prostatique, repérée par la saillie des
vésicule séminales , environ 1 à 2 centimètres au dessus du cul de sac de Douglas.
Cet abord permet la mise en évidence :
des deux uretères au niveau de leur croisement avec les vaisseaux
iliaques,
et des deux canaux déférents , qui se dessinent en latéro-vésical, sous le
péritoine pelvien.
Le cul de sac de douglas est alors incisé, sous le péritoine qui recouvre la face
postérieure des deux vésicules séminales.
On accède ainsi à la face postérieure de la prostate, recouverte de l’aponévrose
de Denonvilliers
. Celle-ci peut être clivée du rectum, grace à un espace de décollement : l’espace
de Proust. Ce clivage est néanmoins limité en inférieur par le noyau fibreux central du
périnée.
La face postérieure de la prostate est convexe, oblique en bas et en avant,
séparée en deux par une gouttière médiane verticale.
L’abord de la face postérieure permet donc aussi la dissection des vésicules
séminales. Elles sont obliques en haut, en arrière et en dehors.
Elles mesurent environ 3 cm sur les cadavre disséqués.
Les deux canaux déférents sont situés à leur partie interne. Obliques en bas et en
dedans, ils forment ainsi le triangle inter déférentiel, à base supérieure.
15
Face
postérieure
de la vessie
Relief des
vésicules
séminales
Aretère
iliaque
externe
Cul de sac
de Douglas
Uretère gauche
Aretère
iliaque
primitive
Face
antérieure
du rectum
16
Vésicule
séminale
gauche
Déférent
droit
Plancher
pelvien
(aponèvrose
périnéale
moyenne)
Triangle
inter
déférenciel
Face postèrieure
de la prostate
17
2) Deuxième temps : la face antérieure
La phase suivante de la dissection chemine à la face antérieure de la vessie, dans
l’espace pré vésical de Retzius.,
Dans l’espace de Retzius, et après ouverture du péritoine viscéral au dessus du
dôme vésical , on atteint l’espace pré prostatique.
Celui-ci est limité :
- en avant par la face postérieure de la symphyse pubienne,
- en bas par l’aponévrose périnéale moyenne et
- en haut les ligaments pubo-vésicaux (puboprostaticum) et l’espace de
Retzius.
Dans cette région préprostatique, on trouve le plexus veineux de Santorini.
La face antérieure est plane, ou légèrement convexe, oblique en bas et en avant..
Veine antérieure
de la vessie
Vessie
Plexus
veineux de
Santorini
Ligament
pubo
prostatique
Releveur
de l’anus
Face
postérieure
du pubis
18
3) Troisième temps : les faces latérales
On aborde ensuite la dissection des faces latérales qui sont coincées entre les
releveurs de l’anus, recouverts de l’aponévrose périnéale moyenne.
L’élément principal retrouvé entre les faces latérales de la prostate et les
releveurs est un tissu cellulo-graisseux : la lame sacro-recto-génito-pubienne . Elle
contient notamment le pédicule neuro-vasculaire de l’érection .
Les faces latérales sont convexes, obliques en bas et en dedans.
Lame
sacro-restogénitopubienne
Face
postérieure
recouverte de
l’aponévrose de
Denonvillier
Pédicule
neurovasculaire
gauche
Rectum
19
4) Quatrième temps : la face supérieure ou base
La suite de la dissection se porte sur la base, dont la partie antérieure est fixée à
la vessie.
On visualise cette partie antérieure, en mettant à plat la vessie.
C’est à ce niveau que débute l’urètre., étendu de son orifice supérieur vésical au
méat inférieur urinaire .
Selon les sujets, on peut apercevoir les reliefs des différents lobes prostatiques,
avec parfois la saillie du lobe médian en intravésical. On peut même deviner le veru
montanum au niveau de la face postérieure de l’urètre prostatique si le sujet a
bénéficié au préalable d’une résection trans urétrale de prostate.
Cette incision vésicale permet la visualisation des deux orifices urétéraux , en
arrière et en dehors de l’orifice supérieur de l’urètre.
La partie postérieure (ou séminale) de la base reçoit l’insertion des vésicules
séminales et des deux canaux déférents.
20
Lobe
moyen de
la prostate
Vésicule
séminale
droite
Veru
montanum
Orifice
vésical de
l’urètre
Muqueuse
vésicale
21
Base
prostatique
(partie vésicale)
Orifice
supérieur
de l’urètre
Partie
séminale
Vésicule
séminale
gauche
Déférent
droit
22
5) cinquième temps :l’extrémité antero-inférieure ou apex
A ce temps de la dissection, la prostate n’est plus maintenue que par son point
de fixité inférieure :l’apex.
L’abord de cette région permet la mise en évidence du sphincter inférieur de
l’urètre, engainant l’apex. Le sphincter inférieur est strié , au contraire du sphincter
supérieur, lisse.
Le sommet de la prostate repose sur l’aponévrose périnéale moyenne.
L’urètre prostatique quitte à ce niveau la prostate pour pénétrer dans le corps
spongieux et devenir ainsi urètre membraneux.
Face antérieure
de la prostate
Face
latérale
droite
Apex
Orifice
inférieure
de l’urètre
prostatique
Face
postérieure de
la prostate
23
Trajet de
l’urètre
prostatique
Vessie
recouvrant la
face antérieure
de la prostate
Sphincter
inférieur
Corps
spongieux
Lobe
latéral le
prostate
24
Sphincter
inférieur
Face
latérale de
la prostate
Symphyse
pubienne
Aponévros
e périnéale
moyenne
du périnée
25
6) Sixième temps : les éléments internes de la loge
prostatique
La prostate contient :
- l’urètre prostatique tout d’abord
Il fait suite au col de la vessie. Il traverse verticalement la prostate de haut en
bas, soit dans un canal, soit dans une gouttière de la face antérieure.
L’urètre prostatique présente un renflement : le sinus prostatique où on trouve :
- le veru montanum
Il fait saillie longitudinalement et médialement à la paroi postérieure. de l’urètre
Au sommet du veru s’ouvre l’utricule prostatique au milieu et les canaux
éjaculateurs de part et d’autre de l’orifice utriculaire
- le sphincter lisse de l’urètre
Il est en continuité avec le détrusor et son individualisation est difficile.
- La voie spermatique
Elle est formée par la réunion des déférents et des vésicules séminales , formant
alors les canaux éjaculateurs intra prostatiques
- L’utricule prostatique
Il est situé entre les deux canaux éjaculateurs. L’ensemble est entouré d’un tissu
conjonctif, leur individualisation n’a pas été réalisée.
26
Lobe
moyen
Sinus
prostatique
Sphincter
inférieur
27
Déférent gauche
Réunion des
canaux
spermatique et
de l’utricule
prostatique
Vésicule
séminale
gauche
Lobe
médian
sectionné
Veru
montanum
28
Orifice
utriculaire
Détrusor et
sphincter
lisse de
l’urètre
Veru
montanum
Orifice du canal
éjaculateur
gauche
29
Sphincter
strié
Urètre dans
un canal intra
prostatique
Sphincter
lisse
30
Canaux
éjaculateurs
Vésicule
séminale
droite
31
DISCUSSION
Après avoir exposé l’anatomie de la prostate, il convient de considérer les
applications pratiques de ces connaissances.
Elle est en effet responsable de pathologies parmi les plus fréquentes de
l’homme de plus de cinquante ans . On distingue deux grandes pathologies :
1) l’hypertrophie bénigne de la prostate
D’un point de vue anatomo-pathologique, l’hyperplasie est à l’origine de la
formation de cette tumeur bénigne, touchant à la fois le tissu glandulaire (adénome),
musculaire (myome) et conjonctif (fibrome). Cette croissance lentement progressive
aboutit à l’hypertrophie , élément macroscopique et palpable.
En effet, au cours de la vie d’un homme, la glande prostatique augmente
régulièrement de volume, pour aboutir à cette tumeur bénigne quasiment inéluctable.
L’HBP se développe au dépend du lobe médian, avec un poids variable de 10 à
300 grammes.
Sa croissance est lente et régulière, sans risque dégénératif, ni d’extension aux
organes de voisinage.. Il peut néanmoins s’associer à la maladie cancéreuse.
Il provoque des signes fonctionnels urinaires, de type obstructifs et /ou irritatifs.
L’obstruction est mécanique , par un lobe médian hypertrophié, devenant obstacle à
l’ouverture du col et à la miction ( par augmentation des pressions nécessaires à la
vidange vésicale). Ceci est source de dysurie voire de rétention urinaire. Les signes
irritatifs sont dus au retentissement de cette obstruction sur la vessie ( pollakiurie ,
vessie de lutte en endoscopie).
Le traitement est d’abord médical (phytothérapie, alpha-bloquants, inhibiteurs
de la 5 alpha-réductase), puis chirurgical quand les signes fonctionnels sont
insuffisamment contrôlés par les médicaments.
La technique la plus communément employée est endoscopique : c’est la
résection trans-urétrale de prostate . Ses indications sont limitées aux adénomes de
petite taille, mais néanmoins symptomatiques.
La technique consiste à réséquer les copeaux hyperplasiques à partir de l’urètre
prostatique, de la vessie jusqu’au Veru Montanum, grâce à une anse diathermique
montée sur un résecteur.
C’est un geste de réalisation simple, dont la principale complication est
l’incontinence par lésion du sphincter strié inférieur de l’urètre.
32
C’est pourquoi le repère anatomique utilisé est le Veru Montanum, où l’on sait
que les fibres du sphincter strié et du releveur de l’anus s’intriquent.
Il ne faut donc pas dépasser ce repère, pour s’assurer des suites opératoires simples .
Pour les adénomes dépassant 80 grammes, on préfère l’adénomectomie par voie
chirurgicale. On distingue deux voies d’abord : laparotomie classique, ou coelioscopie.
2) l’adénocarcinome prostatique
C’est le cancer le plus fréquent de l’homme de plus de 50 ans, constituant la deuxième
cause de mortalité par cancer chez l’homme.
Son incidence est en constante augmentation, due d’une part au vieillissement
de la population et d’autre part à un dépistage plus précoce.
Son diagnostic est souvent fortuit : toucher rectal systématique découvrant un
nodule prostatique induré, dosage de l’Antigène Prostatique Spécifique (PSA), analyse
anatomo-pathologique de copeaux de RTUP. Ces différents examens sélectionnent
une population à risque, pour laquelle il faut réaliser des biopsies écho guidées à
adresser dans les laboratoire d’anatomie pathologique.
En effet, les signes fonctionnels sont tardifs, traduisant souvent une forme
évoluée de la maladie, en raison de la localisation preférentielle de l’adénocarcinome :
la zone périphérique, tardivement responsable d’obstruction.
Lorsque la maladie est localisée à la glande prostatique, le traitement curatif
peut être radiothérapie ou chirurgie.
La radiothérapie voit l’avénement d’une nouvelle méthode :
l’endocuriethérapie, qui complète l’arsenel thérapeutique. Jusqu’ici, il n’existait que la
radiothérapie externe, source de pathologies radiques secondaires.
Pour le traitement chirurgical, une bonne connaissance de la loge prostatique et
de ces raports est nécessaire, surtout chez l’homme en activité sexuelle, pour préserver
les pédicules neuro-vasculaires de l’érection contenus dans la lame sacro-recto-génitopubienne.
On distingue deux techniques principales : la voie classique, par laparotomie
sus-pubienne, et la voie coelioscopique, en plein essor actuellement. Cette dernière
permet une très bonne visualisation anatomique, et c’est ce cheminement que j’ai
privilégié pour mes dissections.
33
CONCLUSION
Au total, la prostate est une glande pelvienne , qui entretient des rapports étroits
avec les axes vasculaires et nerveux voisins Responsable de la sécrétion d’une partie
du liquide séminal, elle .est traversée par l’urètre prostatique. Sa base reçoit l’insertion
des vésicules séminales et de la vessie, et l’apex se prolonge par le corps spongieux
(où l’urètre devient urètre membraneux).
Au niveau chirurgical, elle est réputée d’abord délicat, car profonde dans la
cavité pelvienne et entourée de structures nobles. De plus, il est fondamental de bien
connaître ces rapports anatomiques, ,pour procéder à une exérèse complète sans léser
ces structures, afin de préserver la fonction érectile et d’assurer la meilleure
continence.
Il est à noter que la dissection de cadavres âgés est difficile, car on ne retrouve
pas exactement l’ anatomie classique décrite dans la littérature. La perte d’élasticité
des tissus, associée à la dégénérescence sénile, font perdre les repères habituels.
C’est pourquoi j’ai trouvé un intérêt particulier à ces dissections, dans le cadre
de mon futur exercice professionnel. La pathologie prostatique reste en effet celle de
l’homme dans la seconde moitié de sa vie, et le vieillissement de la
population lui promet un avenir certain.
34
BIBLIOGRAPHIE
Cahier d’anatomie Petit bassin 1
l .Perlemuter, j.Waligora , troisième édition , Masson
Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle tome 4
Bouchet.a, Cuilleret.j, édition SIMED
Urologie
Guillonneau.b, Vallancien.g, Inetrmed, DOIN
35
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