Séminaire Jean Leray. Sur les équations aux dérivées partielles J EAN M ICHEL L ASRY R AOUL ROBERT Acyclicité de l’ensemble des trajectoires d’une équation différentielle multivoque Séminaire Jean Leray, no 1 (1973-1977), exp. no 4, p. 1-10 <http://www.numdam.org/item?id=SJL_1973-1977___1_A4_0> © Séminaire Jean Leray (Collège de France, Paris), 1973-1977, tous droits réservés. L’accès aux archives de la collection « Séminaire Jean Leray » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/ ACYCLICITE DE L’ENSEMBLE DES TRAJECTOIRES D’UNE EQUATION DIFFERENTIELLE MULTIVOQUE. par Jean Michel LASRY et Raoul ROBERT. Nous l’équation différentielle multivoque :i à (t) E r (x(t)) , x (0) = y. proposons de montrer que sous les hypothèses usuelles qui assurent l’exis- E Soit nous tence d’une solution de pour la Ô(y) . l’ensemble Cech. Ce résultat de cohomologie E , va nous de ces solutions est permettre, via une acyclique notion de degré pour certains couples de fonctions, d’établir des résultats solutions périodiques et des théorèmes d’accessibilité en théorie du convenable topologique d’existence de controle. Notations compactes (i.e. Pour la non [o, T’ dans R vides de (Rn) borné) . r Par solution de - suite, E , Rn nous R dans est T désignera r un semi-continue nombre strictement x de x presque tout t , * Ce et bornée positif fixé. entendons toute fonction absolument continue telle que convexes supérieurement (i) (o) = y et x (t) E r (x(t)) pour 10 , TI. dans Enfin § multi-application à valeurs une v désigne H’ le foncteur cohomologie de Cech à coefficients dans Z Q . ou 1. LE THEOREME D’ ACYCLICITE. paragraphe est consacré à l’énoncé et à la démonstration abrégée du théorème ° suivant. , THEOREME 1.1‘ Rn de dans acycliques C (o, ï ;; non Avec les notations C (o , T ;; vides. De Rn) plus précédentes, est semi-continue si B la multi-application supérieurement (B) est borné dans Rn ) . y - ë (y) à valeurs compactes est compact dans ’ Avant d’entamer la démonstration de ce théorème, donnons quelques conséquences immé- diates. COROLLAIRE 1.2. Pour tout y E Rn , l’ensemble des états accessibles à partir de . (1) , . c’est 3 dire : pour tout ouvert 0 de n R , 1 , ? est ouvert. 2 (y) = {x (’f) 1 y , A 1 ’u(y) } E x est compact un vide, la multi-appli- connexe non est compact. supérieurement et si B est borné, est définie sur tout Dans le théorème 1.1. nous avons fait l’hypothèse que r l’espace et que r est bornée. Ces hypothèses ne sont restrictives qu’en apparence : les hypothèses qui assurent l’existence de solutions permettent en général de se ramener au cas où r est bornée et partout définie . Pour préciser cette idée, cation A est semi-continue donnons le corollaire suivant. multi-application de ~a, T ] X Rn dans Rn, semicontinue supérieurement, à valeurs convexes compactes non vides. On suppose qu’il existe deux réels strictement positifs a et fi tels que : Soit COROLLAIRE 1.3. r une &#x3E; impliquent Pour tout y E rentielle y soit eu (y) + f3 l’ensemble des solutions ’ multivoque : y ~ ~~ ~y~ à valeurs supérieurement REMARQUE 1.4. Comme des états accessibles à réduit à rème 1.1. se ARONSZAJN [1]. partir Dans le REMARQUE 1.5. peut on un Dans le cas dans C compactes acycliques non le voir de d’une trajectoires généralement particulier où a est r avec (0 , est semi- T ; vides. une pas fonction On étend facilement le théorème 1.1. au (y) continue, le théo- des méthodes différentes par [4]’ ~7~ . été établie par KIKUCHI été démontrée A acyclique . équation différentielle multivoque, a y exemples simples, l’ensemble des n’est y de l’ensemble des états accessibles l’ensemble des sur résultat obtenu cas R de = ~o , T] t E pour presque tout Alors la multi-application (0) x absolument continue,y continue l’équation diffé- de x par VALADIER la connexité La connexité de d’équations différentielles multivoques cas sur les variétés. Soit V une variété compacte de dimension l’espace tangent à moins au x :*. ne , un [o , T Î dépend V plongement 4 V pas du est v E V point au ~ : V -~ Rk . et pour lipschitzienne si ~ plongement k t E [0, , classe C2. le fibré T V est x tangent à Ou note TvV V. Il existe grand. On dira qu’une fonction assez o x choisi. La fonction pour presque tout et de n lipschitzienne. Cette définition possède alors une dérivée 3 Pour tout ( t , v~ , r v E V t E et tout 10 , l’espace tangent dans on V Tv au se donne point un connexe compact non vide , on suppose que : v . ’ est un ~o , T~ de compact THEOREME 1.6. différentielle X T v . Pour tout l’ensemble 1,(v) des solutions de multivoque ::_ compact acycliquenon vide de C (0 , T ;; V). En outre , v~ -~ est une multi-application semi-continue supérieurement de V dans est l’équation un 1 ;~ (v) C (0 , T ; V). ’ Démonstration : Par plong ement plongement c kpk V C on su ose suppose longement convenable de r , R~ à l’ applique on a , ·m 1.1. 1 1. â à alors le théorème un ro-. pro- . ~ Démonstration du Théorème 1.1. Cette démonstration - On construit converge - vers une se décompose suite rn étapes : en trois de multi-applications d’un type particulier qui . (lemme 1.7) r On démontre le théorème pour les multi-applications r , n ’ - On passe à la limite. LEMME 1.7. Soit X un espace métrique compact, G une multi-application semin continue supérieurement à Alors il existe de X dans Rn une valeur dans les suite G n de convexes compacts non vides de Rn . multi-applications semi-continues supérieurement - telle que : la suite distance de Hausdorff. Gn (x) converge vers G (x) pour la 4 - (4) G n (x) les convexes p désignent sont de la forme compacts non Rn vides de et cpi partition continue une de l’unité ° sur X . Pour la démonstration de Ultérieurement REMARQUE 1.8. Rn . dans sur Rn On lemme ce peut alors appliquerons nous utiliser des PROPOSITION une [6]. 1.7. avec X le lemme = B (o, r) tout entier . venant dans le lemme où les ou partitions lipschitziennes de l’unité définies Montrons maintenant le résultat pour le outre, [5J pourra consulter on 1.9. Les notations et les sont des C. inter- multi-applications 1.7. supposé que on de type particulier hypothèses sont celles du théorème 1.1. En est de la forme : r convexes compacts partition de l’unité composée non . Rn , vides de de fonctions t et où lipschitziennes CP1’... sur est cp Rn . ’ Même -conclusion que le théorème 1.1. Démonstration de la proposition 1.9. Notons C’est un l’ ensemble des fonctions mesurables de B uC convexe Pour tout u pour la compact (uly ’ ...., up) topologie a appartenant à [o, r] (11 (0, dans C1 x Cp . X ... ’ Z (o,T;Rnp)). T ; la fonction BC , définie par : est rapport à t ... L’équation différentielle suivante : admet donc une solution et lipschitzienne par rapport à a , mesurable par . _ une seule. On note ~ (u , y) cette solution . - 5 On voit c (0, T ; C (0 @ 1_; Rn) 01’ est muni de la Be topologie théorème de selection mesurable de Von Neumann, Fixons y E nous n ; l’application de A ’Ô(Y) dans Be tinue et, surjective. (y) montrons que Comme est Bc est on plus, à l’aide du compact non = ~ vide, il en y acyclique. Soit vide non A (u) définie par un et établit facilement que tout compact un ’ dans a 1 100 ) faible la convergence uniforme. De topologie de de la B c x]R n est continue de peine que l’application y sans (u,y) . A est con- résulte que ’ est un compact vide. non /B71(x) ~(y) ~ est un convexe et donc acyl’image réciproque clique. Donc, d’après le théorème de Vietoris-Begle (voir par exemple Spanier [9J A de H q (Í 1 (y)) théorème 6.9.15) , l’homomorphisme dans le u est Pour tout x (Be) ’ un isomorphisme ~ Donc Le (y) pour tout q ë est convexe, Comme Be est Be acyclique. ’ est acyclique. , reste de la démonstration de Ô (0 r ) une la proposition 1.9. est immédiat . dernière étape de la démonstration du théorème Passons maintenant à la Soit o. .. boule fermée de Rn. Il suffit de montrer les 1.1. propriétés , énoncées dans le théorème 1.1. pour la restriction de un réel positif tel que 0n en déduÉt, d’après On applique r à X . le ç qui Rn lemme 1 .7. (1,2,3,4) avec G n + r T avec une B sur rn X . B (0 , r o ). à Soit r (o, r) . pour tout É (B (o, ro)) t E [0 , T]. est relativement , X =~ suite du lemme dans la interviennent de telle sorte que Coïncide r0 On trouve ainsi les conditions c: le théorème d’Ascoli, que (t) B1 compact e t que (,n) r ~ B (o , r 0 + r T) G~ 1.7. En propriété et avec G = restriction de multi-applications qui vérifient outre on peut supposer que les fonctions de (4) définie par :’ sont Lipschitziennes et définies sur 6 On sait de plus qu’on peut construire les C. et donc à .7. de .ee du n (a) c B (o,r) ce que pour tout a ’ ’ tout n . Il résulte que les solutions de et . ’ en vérifient D’après la qui est un (En) admet un ensemble de proposition 1.9. l’équation compact acyclique non vide et la multi-application y B (0 , r o) dans y T ;; Il 6. n (y) vérifie a un graphe fermé . D’autre part n É;’ n (y) résulte que est [9] ). De [3J, S. où cp est s’inspirant de cette méthode pour certains .un on en procédé analogue langage différent Donnons directement la Définition 2.1. Soit Y est (y) est (voir difficultés sans un on B.Calvert définit de X et Y des espaces [51 , [6] pour de Leray et mais dans un y E Y . cp degré pour les exposé détaillé. du qu’une appliest continue, surjective topologiques. monotone si pour tout degré couples. renvoyons à topologiquement acyclique après). degré topologique façon voisine définition et les principales propriétés Nous définition ci dimension finie. On passe ensuite à la dimension à celui utilisé pour définir le F81 dimension infinie. cation obtient indice de coïncidence des un monotone topologiquement couples Schauder des fonctions. Dans et qui Eilenberg et D. Montgomery définissent le nombre de Lefschetz d’un (cpy W) en vide que Dans couples non . TOPOLOGIQUE POUR CERTAINS COUPLES DE FONCTIONS infinie par trivialement plus le graphe de la multi-application DEGRE En compact ’ n E N §2 couple un on a est fermé. Pour achever la démonstration du théorème 1.1. ,, peine sans R) en acyclique (voir Spanier y ~ n . (o., (y). (y)C T n n+1 est C solutions (y) de (y) On dira -7- d-quintuple appellerons Nous Définition 2.2. topologique métrisable (i) X est un espace (ii) E est un espace de Banach réel. (iii) 0 est un ouvert (iv) cp est une (X , la donnée de non Y) E , 0., ou: vide. ’ (i, est propre (v) est j t ivement x vide de E . application topologiquement monotone de l’image réciproque de tout compact est e. application continue de une X dans E X Q sur qui de plus compacte). telle que y (X) soit rela- c ompac t. Pour tout (vi) non d-quintuple 6X et tout et -p(x) E Q entier noté point a ~ E tel quet . impliquent ç (x) - j (x) # a on définit un qui vérifie les principales propriétés suivantes 1 THEOREME 2.3. (1) Si désigne cp = le Id, on degré de a d(a, = où le deuxième membre a E implique (cp-~) (X) Invariance par Soit (x , E , (p Wt) (vi) po,ar De vérifie a que (t , x) --. *t (x) t E d-quintuples pour tout [o , 1 j et les applications ( t , soient continues, la premiere étant propre famille .de, ~ a §3 [0 , 1], tels (x) , x) (x)} étant w " relativement compact dans On (a , I - Q) et Schauder. Leray (2) d( a, [cr, cp- ,],0) 1 0 ( 4) d E . alors : . APPLICATIONS Voici deux applications typiques qui reposent précédents. THEOREME de vexes sur les résultats des paragraphes _ Soit 3.1. C o , T ~ XRn compactes non T dans un réel strictement positif et Rn bornée, vides. Soit 0 un semi-continue ouvert borné r une multi-application supérieurement, a non vide de valeurs con sa - 8 frontière . Soit E O. a On suppose que : ’absolument continue, pour presque tout implique x (t) f Alors l’équation : admet une ~o , T] . t E pour tout a solution. ° ’ DEMONSTRATION : l’ensemble des solutions Soit X Soit cp : X - Õ le corollaire Pour tout 2.3) on a : D’où a et x soit tout pour ç (x) = est (o). x X L’espace topologiquement est monotone un d’après t E[ o , l’application 1Irt T]. l’énoncé, de Donc on d’après X de ~n dans implique a : (p les définie par propriétés du degré (théorème - . E ~ T (X), c’est à dire : il existe une solution x Q telle que (’r) = a . Donnons maintenant ’ par 1.3. t E a l’équation et l’application cp (x~ - x(t~ . D’après l’hypothèse t (x~ ~ de l’application définie C ( o,T ;; R ) compact de x un résultat d’existence de solutions différentielles multivoques 1.6. THEOREME 3.2. Si la nulle , il existe, sur une variété. les notations sont celles du théorème caractéristique pour tout 0, 0 périodiques d’équations d’Euler-Poincaré de V, X 0 f--- T, une solution x (V) , de est non l’équation :t -9 DEMONSTRATION Soit X * l’ensemble des solutions de l’équation: pour presque tout et donc t E sur 1 on D’après le théorème 1.6. la suivant définit, pour 1 est un la fonction fonction cp 0 Eilenberg-Montgomery [3] on peut Comme, d’autre part,y il’ est immédiat que Donc si compact de ont une est topologiquement monotone, et donc, définir le nombre de Lefschetz du couple et cpo sont homotopes, coincidence ; c’est à dire on a : il existe x E 1 10 - BIBLIOGRAPHIE [1] N. ARONSZAJN : Le des correspondant topologique équations différentielles. de l’unicité dans la théorie Annals of Math. Vol 43, N° 4 oct 1942. [2] A. CELLINA : Multi-valued differential Technical note B N [3] équations. University Maryland, 574, Sept. 1968. S. EILENBERG et D. 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