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STRATÉGIES DE VACCINATION DANS
LE SECTEUR BOVIN, DANS LE CADRE
D’UNE HYGIÈNE ET D’UNE
BIOSÉCURITÉ OPTIMALES DE
L’EXPLOITATION
Première édition, 2016
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Contexte
Une vaccination est possible contre de nombreuses maladies virales et bactériennes. L’objectif
d’une vaccination est de développer une réaction immunitaire contre un pathogène bien défini,
de sorte que les conséquences cliniques (gravité des symptômes, risques de mortalité) d’une
infection éventuelle par l’agent de type « sauvage » soient fortement atténuées. La vaccination
se conçoit donc clairement comme une stratégie de prévention. Elle peut poursuivre plusieurs
objectifs. D’une part, elle peut viser à susciter une réaction immunitaire chez l’animal vacciné,
qui produira ensuite ses effets sur l’animal en question. D’autre part, les anticorps produits
peuvent être transmis de la mère au veau via le colostrum, afin de protéger le veau contre une
infection ou de limiter les effets négatifs de l’infection. Enfin, la vaccination d’un groupe
d’animaux peut avoir pour objectif de développer un certain niveau d’immunité au sein d’une
population animale, et ce faisant de réduire la diffusion de l’agent infectieux (immunité de
l’exploitation).
L’établissement d’une politique de vaccination spécifique à l’exploitation, par le docteur en
médecine vétérinaire (de guidance) et en concertation avec l’éleveur, peut fortement contribuer
à une diminution à la fois de la gravité et du nombre de pathologies infectieuses au sein de
l’exploitation, et ce faisant également réduire la nécessité d’emploi curatif des antibiotiques.
Les maladies infectieuses pour lesquelles des vaccins peuvent être administrés dans les élevages
bovins sont notamment l’entérite (diarrhée des veaux), la pneumonie, l’avortement, la mammite
et certaines infections systémiques, à savoir la langue bleue et les infections toxiques, comme
le tétanos et le charbon symptomatique.
Le présent guide a pour intention de décrire les stratégies de vaccination des exploitations
bovines, pour une série de problèmes infectieux (voir page 2 : table des matières). Chaque
stratégie doit rentrer dans le cadre d’une hygiène et d’une biosécurité optimales de
l’exploitation. Une bonne hygiène permet en effet d’abord une exposition réduite à d’éventuels
pathogènes. Par ailleurs, et si certaines mesures de biosécurité sont respectées à la lettre, la
vaccination peut s’avérer superflue pour certaines indications. Un aperçu des mesures de
gestion à prendre peut être consulté dans le « Guide sanitaire des exploitations bovines »
(AMCRA, 2013 ; http://www.amcra.be/nl/gidsen-bedrijfsgezondheid).
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Contenu
I. Informations générales ......................................................................................................................... 4
A. Règles de base de la vaccination ......................................................................................................... 4
B. Vaccin inactivé ou atténué .................................................................................................................. 4
C. Administration locale (mucosale) versus parentérale ......................................................................... 4
II. Aperçu par système organique ............................................................................................................ 4
A. Infections des voies respiratoires ........................................................................................................ 4
Pathogènes incriminés et prévalence ...................................................................................................... 5
Vaccins disponibles et ses effets .............................................................................................................. 5
B. Infections du système digestif ............................................................................................................. 6
1. Entérite néonatale ........................................................................................................................... 6
2. Infections à Clostridium ................................................................................................................. 7
Vaccins disponibles et ses effets .............................................................................................................. 7
C. Problèmes de fertilité .......................................................................................................................... 7
1. Infections de diarrhée virale bovine ............................................................................................... 7
Programme belge de lutte contre le BVD ............................................................................................... 7
Vaccins disponibles et ses effets .............................................................................................................. 8
2. Rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR) ........................................................................................ 8
Vaccination spécifique dans le cadre du programme obligatoire de lutte contre l’ IBR ? ..................... 8
Vaccins disponibles et ses effets .............................................................................................................. 8
3. Fièvre Q .......................................................................................................................................... 9
Vaccins disponibles et effets revendiqués ............................................................................................... 9
D. Mammite ............................................................................................................................................. 9
Pathogènes incriminés et prévalence ...................................................................................................... 9
Vaccins disponibles et ses effets ............................................................................................................ 10
E. Infections systémiques ...................................................................................................................... 10
1. La langue bleue ............................................................................................................................. 10
2. Tétanos ......................................................................................................................................... 10
3. Charbon symptomatique ............................................................................................................... 11
4. Infections de diarrhée virale bovine ............................................................................................. 11
III. Composition du groupe de travail ................................................................................................. 12
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I. Informations générales
A. Règles de base de la vaccination
1. Pour la plupart des vaccins, la vaccination de base consiste en 2 injections effectuées à 3-4 semaines
d’intervalle.
2. Bien avant le contact avec l’agent infectieux (booster au moins 1 semaine avant le challenge)
3. Dans un état non-stressé
4. Tous les animaux.
5. Suivez les recommandations de votre vétérinaire et celles de la notice du vaccin
B. Vaccin inactivé ou atténué
Il existe deux types de vaccins, à savoir les vaccins vivants atténués et les vaccins inactivés/tués. Lors de
l’administration d’un vaccin mort, les micro-organismes inactivés ne sont pas en mesure de se multiplier
chez l’hôte. Un vaccin inactivé peut par ailleurs être basé sur des composants épurés des pathogènes, comme
des protéines immunogènes (vaccin sous-unitaire) ou des toxines inactivées (vaccin toxoïde). Avec un vaccin
vivant atténué, les immunogènes et les micro-organismes non-virulents se multiplient dans le corps de l’hôte.
Les vaccins vivants peuvent donc être excrétés par l’hôte. Un vaccin atténué génère une immunité cellulaire
et humorale médiée CD4 et CD8. Cette dernière est très importante dans la lutte contre les pathogènes
intracellulaires : les vaccins inactivés provoquent des anticorps humoraux et uniquement une immunité
cellulaire médiée CD4. Globalement, on peut affirmer que les vaccins vivants vont stimuler nettement plus
de composants du système immunitaire que les vaccins tués. Ils courent cependant un plus grand risque de
neutralisation, sont plus fragiles et se conservent moins longtemps. Les vaccins tués courent un moindre
risque de neutralisation, sont souvent plus sûrs et se conservent plus longtemps.
C. Administration locale (mucosale) versus parentérale
Les vaccins atténués peuvent être administrés par voie parentérale ou mucosale (oculaire, orale, intranasale
ou intramammaire). L’administration par voie mucosale induit une immunité aussi bien systémique que
mucosale. Les vaccins tués sont administrés par voie parentérale et induisent une immunité systémique,
humorale.
II. Aperçu par système organique
A. Infections des voies respiratoires
Le syndrome respiratoire bovin (SRB) renvoie à une série d’inflammations des voies respiratoires (de la
rhinite à la bronchopneumonie) provoquées par des infections respiratoires. Tant les virus que les bactéries
provoquent le SRB et un synergisme entre ces pathogènes, avec des lésions plus graves à la clé, a été
démontré. Le SRB est une affection multifactorielle typique où, en plus des pathogènes, l’immunité du veau
et les facteurs environnementaux (climat, hébergement, ventilation et taux d’humidité, …) jouent un rôle
majeur dans l’apparition d’une infection clinique. Le SRB peut survenir à tout âge, mais les veaux y sont
plus sensibles.
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Pathogènes incriminés et prévalence
La liste des virus et bactéries impliqués est donnée ci-dessous. Des estimations récentes de la prévalence au
niveau des exploitations dans le secteur belge du bétail laitier et du bétail viandeux (BL/BV) (Griepbarometer
Dierengezondheidszorg Vlaanderen - 2016) et du secteur des veaux de boucherie (VB) (Pardon et al., 2011,
2012) sont jointes si elles sont connues et disponibles. Les causes très rares ne sont pas indiquées.
Les agents viraux du SRB sont :
Le virus respiratoire syncytial bovin (VRSB) (BL/BV : 45,5% ; VB : 80%)Le virus
parainfluenza type 3 (PI-3) (BL/BV : 9,1% ; VB : 100%)
Le coronavirus bovin (CVB) (BL/BV : 36,4% ; VB : 30%), Virus de la Diarrhée virale bovine
(BVD) (BL/BV: 45%; VB: 93%). Le BVD est en soi moins pneumotrope, mais une infection
BVD peut aller de pair avec des symptômes respiratoires en cas de baisse de l’immunité. Il
existe un programme national de lutte contre le BVD (cf. section D.1)
L’adénovirus bovin type 3 (BAV-3) (VB : 100%)
Le virus de l’herpès bovin type I (BHV-1 ou le virus de la rhinotrachéite infectieuse bovine
(RIB)) (BL/BV : 17%; VB: 53%). Le BHV-1 peut en soi provoquer des poussées de
rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR), associées à des avortements et des troubles de la
reproduction. Il existe un programme national de lutte contre BHV-1 (voir ci-dessous).
Les infections virales multiples sont fréquentes au niveau des exploitations (BL/BV : 13,6% ; VB :
100%)
Les virus sont souvent des facilitateurs d'infections bactériennes secondaires.
Les principaux agents bactériens du SRB sont :
Pasteurella multocida (BL/BV: 95,5%; VB: 100%)
Mannheimia haemolytica (BL/BV: 45,5%; VB: 86,7%)
Histophilus somni (BL/BV: 31,8%)
Mycoplasma bovis (BL/BV: 227%; VB: 100%)
Salmonella enterica subspecies enterica serotype Dublin
Trueperella pyogenes (VB: 26,7%)
Pour éviter toute interférence avec l’immunité maternelle, la plupart des vaccins sont autorisés pour une
primo-vaccination à l’âge de 3 mois. Des vaccins avec autorisation spécifique sont également
disponibles pour une administration durant la période d’immunité maternelle.
Vaccins disponibles et ses effets
En Belgique, des vaccins inactivés et atténués sont disponibles contre le VSR, PI-3 et IBR. Contre M.
haemolytica et H. somni, des vaccins inactivés sont autorisés (pour un aperçu complet : http://www.cbip-
vet.be/). Les vaccins contre le CVB ne sont autorisés que pour les infections intestinales. Pour M. bovis, P.
multocida, S. Dublin et BAV-3, aucun vaccin n’est enregistré en Belgique.
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