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4 IGAS, RAPPORT N°RM2011-106P – IGSJ N°52-2011
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[4] Ces unités sont des structures hospitalières à vocation médico-chirurgicale qui accueillent
des personnes des deux sexes majeures et mineures à partir de 13 ans. Elles reçoivent les
hospitalisations d’une durée supérieure ou égale à 48 heures, les suites d’hospitalisations réalisées
en urgence, ainsi que les personnes incarcérées dans les établissements pénitentiaires situés dans la
ville siège de l’UHSI nécessitant une hospitalisation soit en urgence, soit de courte durée ou
programmée quelle qu’en soit la durée.
[5] Au cours de l'année 2010, 82 820 personnes ont été incarcérées. Au 1er mars 2011, 62 685
détenus étaient écroués et hébergés dans 189 établissements pénitentiaires répartis entre les
maisons d’arrêt et les établissements pour peine. La moyenne d’âge des personnes détenues était de
34,6 ans au 1er janvier 2011 et la durée moyenne de leur séjour en détention était de 9,7 mois pour
l'année 2010.
[6] D’après les données recueillies en 2003, si huit entrants en prison sur dix présentent un bon
état général lors de leur visite médicale d’entrée en détention, à l’inverse, 1,7 % est jugé en
mauvais état de santé. Six pour cent des entrants souffrent par ailleurs de maladies chroniques ou
de limitations fonctionnelles nécessitant des soins ou des traitements médicamenteux à poursuivre
en prison.
[7] Sous l’hypothèse d’un recours identique à celui de la population générale à sexe et âge
identiques, le taux d’hospitalisations attendues pour la population écrouée et hébergée en 2009 était
de 159,2 pour 1 000 pour un taux d’hospitalisations demandées de 147 pour 1 000. Ainsi, la
demande d’hospitalisation pour la population carcérale est inférieure de 8 % à celle de la
population générale.
[8] Ce constat peut paraître surprenant si on estime que la morbidité de la population carcérale
serait supérieure à celle de la population générale. En fait, de l’avis unanime de l’ensemble des
médecins d’UCSA rencontrés, ce constat tient essentiellement à la situation des personnes
prévenues, condamnées à de courte peine ou dont le reliquat de peine est faible. En effet, il est alors
fréquent que la personne détenue demande à retarder son hospitalisation à sa libération. La mission
a, effectivement, pu objectiver que le taux d’hospitalisations demandées dans les maisons d’arrêt
est inférieur au taux attendu (116,3 versus 144,9 pour 1 000) contrairement aux établissements pour
peines où il est supérieur (196,9 versus 177,3 pour 1 000).
[9] S’agissant du taux de réalisation des hospitalisations sollicitées, il se situait à 95,4 % en 2009
soit 8 727 hospitalisations réalisées pour 9 149 demandées. Ce taux est de 94 % en établissements
de rattachement et de 97 % en UHSI ainsi que pour les autres établissements de santé.
[10] Cette situation que l’on peut qualifier de correcte, est toutefois fragile car il dépend de
l’organisation des escortes qui incombe depuis 2006 à l’administration pénitentiaire pour les
transferts et extractions médicales et aux forces de l’ordre pour les gardes statiques dans les
chambres sécurisées et les plateaux techniques relevant des UHSI. Ce sujet reste à ce jour un des
volets les plus sensibles de la prise en charge sanitaire.
[11] En effet, si des efforts incontestables de rationalisation, de mutualisation et d’organisation
des équipes pénitentiaires et des moyens matériels dont elles disposent localement ont été
accomplis par les directions inter régionales des services pénitentiaires (DISP), parallèlement,
l’amélioration de l’offre de soins aux personnes détenues associée à nombre important des entrants
en détention, entraine mécaniquement un seuil incompressible des déplacements hors des
établissements pénitentiaires et de gardes sur les plateaux techniques.