Yossef accepte la volonté d’H’ car certainement se cache là du bien ; le
véritable bien, c’est celui qu’H’ a prévu pour l’homme avec Sa sagesse
infinie et non pas toujours celui que nous considérons être du bien.
Revenons à Kriat Yam Souf ; devant l’étendue impressionnante de la
mer, les Bnei Israel se mirent à prier, ils se munirent de l’arme de leurs
ancêtres ; »םהיתובא תונמוא וספת » (Midrach Tanhouma Bechalah ;
chap.9). En effet face à n’importe quelle difficulté, que fait le Yeoudi ? Il
prie.
Réaction surprenante d’H’ : « "! ועסיו י"ב לא רבד !ילא קעצת המ
« Pourquoi tu m’implores et me supplies ; ce n’est pas le moment de
prier; Ordonne aux Bnei Israël d’avancer dans la mer ! »
Le Or Ahahim HaKadosh demande sur le terme קעצת המילא ; Mais qui
supplier alors si ce n’est H’ ? Vers qui se tourner ??
La réponse est tirée de plusieurs commentateurs (Rachi ; Zohar ; Or
HaChaim…)
« ילע(י"שר) ךילע אלו יולת רבדה « c'est-à-dire qu’H’ lui dévoile : « La
solution ne dépend pas de toi mais est en Moi » ; אתלמ אילת אקיתעב
(רהז) ; cela dépend d’une vielle conduite!
De quoi cela dépend ? Une des armes les plus puissantes qu’H’ nous a
octroyé, c’est cette ancienne הגהנה, cette conduite, que Yossef
Hatsadik a exploité et nous a transmis; lorsqu’on fait face aux forces
écrasantes de la nature, lorsque on est en danger par le manque de
mérite ou par nos fautes, la nature devient une impasse et un piège
(souvent parce que justement on lui a donné trop de forces et qu’on a
trop compté sur elle…)
Que faire ? Dans une telle situation, la Tefila, les Segouloths, la Tsedaka
ne sont plus suffisants pour réaliser l’impossible. Il faut agir dans un
autre domaine, dans le monde de l’action, le Olam aassiya: « Ignore, ne
fais pas cas de la nature, des forces rationnelles, de la logique humaine.
Prouve que tu ne crois qu’en H’, aveuglement, même si tout semble
impossible; Jette toi a l’eau ! » Il s’agit de concrétiser notre croyance
totale en H’ en un changement majeur, pas seulement dans le Olam
amahchava, Olam adibour : c'est-à-dire au niveau de la pensée, de la
parole (nourrir sa pensée et sa parole dans une optique de Emouna)
mais également au niveau de l’action. On doit être entier avec notre
conviction à tous les plans. Serein et tranquille. Alors la nature sera
démunie de toutes ses forces et on pourra assister aux plus grands
miracles qu’il n’y ait jamais eu à travers toute l’histoire: l’ouverture de la
mer rouge.
Notre Maitre le Rav Moshe Boyer raconte de nombreuses délivrances
miraculeuses qui furent vécus par nombres de ses élèves : suite à une
décision de l’envergure de Nahchon ben aminadav, un sacrifice
personnel , un acte de Messirout Nefesh uniquement pour se plier à la
volonté d’H’, un changement radical dans un mode de vie, la mer
s’ouvre obligatoirement : quand on montre a H’ qu’on est prêt à faire un
effort au-delà de notre nature, H’ brise alors les forces de la nature et
plus rien ni personne ne peut empêcher l’arrivée de notre Yechoua, pas
même le Satan ni nos Averoth !! Ceci est le secret qu’H a dévoilé à
Moshe au moment de Kriat Yam Souf.
Le Kedouchat Levi va encore plus loin et nous dévoile que les Bnei Israël
ont chanté la Chira (le chant de louange) avant même que la mer ne
s’ouvre : preuve de leur conviction absolue qu’H’ allait les sauver !
Cette Emouna, Yossef l’a léguée au peuple d’Israël ; et face à la mer,
Nahchon fut capable de sauter dans l’eau. Tout comme Yossef, il n’a pas
fait de calculs. Il savait que si H’ donne l’ordre d’avancer dans l’eau, il
faut le faire sans hésitations et certainement qu’H’ aidera par la suite ;
puisqu’au final tout dépend de Lui et tout est entre Ses mains et qu’on
ne peut enfreindre Sa volonté.
La mer, également, face au cercueil de Yossef, a compris avec quelle
ampleur de Emouna nous devons nous comporter, et quand elle a vu
que cette Emouna n’est pas seulement l’héritage de Yossef mais que
tout le Clal Israël vit cela, puisqu’ils ont pénétré dans l’eau, alors l’ange
de l’eau s’est imprégné de cette Emouna également et a voulu lui aussi
réaliser la volonté d’H’ envers et contre toute logique. H’ est le seul
maître à bord et contrôle toutes les lois de la nature, domine le monde
et saura bien faire en sorte que ce dernier ne s’assèche pas. Face à cette
détermination puissante de réaliser coûte que coûte l’ordre d’H’,
(même si ce dernier contredit la logique), l’ange de la mer a lui aussi
suivi le mouvement et s’est plié à l’ordre d’H’ sans discussions ni
réflexions, avec une abnégation totale.
De nombreux paramètres peuvent faire obstacle à la réalisation d’un
Chidoukh. Si l'homme fait des raisonnements, sa Yechoua également
sera sujette à énormément de ‘raisonnements’ dans le ciel.
Celui qui vit cette foi simple, (Emouna Pchouta), que Yossef nous a
inculquée, qui réalise le Ratson d’H sans craintes, sans raisonner car il
est convaincu que tout dépend uniquement et seulement de Sa volonté,
alors H’ également se comportera avec lui de la même manière et donc
toutes les circonstances qui lui faisaient obstacle disparaissent. La seule
chose qui apparaît au grand jour est la volonté d’H’ de lui faire du bien
et alors la délivrance arrive rapidement et dans la joie.
Pour la Parnassa ce raisonnement est également valable: lorsque
l’homme pense que tout ne dépend que de lui, il risque d’être mis à
l’épreuve : tout ce qu’il détient est un cadeau d’H’ … celui qui fait des
raisonnements, en haut également il en sera fait.
Par contre celui qui est convaincu que tout dépend d’H’, tout ce qu’il
gagne n’est que la volonté et la bonté d’H et que lui ne joue qu’un jeu
sur terre ; celui qui remet sa réussite et sa confiance en Sa volonté, ne
fait pas de calculs personnels mais est empreint d’une confiance aveugle
en H’ tout comme Nahchon, alors même face à une difficulté effroyable,
comme la mer rugissante, H’ agira de la même manière « ?הלעמל המ עד
ךממ » : Nefesh ahaim : « sache qu’est ce qu’il se passe en haut ? en
fonction de toi » : ’ךממ‘: מ הדיכ דגנמהדי . Il est prêt à ne pas tenir
compte des forces de la nature, de la logique, du rationnel ? De la même
manière, H’ annulera ces forces et lui donnera une réussite bénie dans
son travail avec bonté et pitié.
On retrouve cette idée également chez nos sages" ויסכנש האורה
הקדצל רזפי ןיטעמתמ « celui qui voit que ses biens diminuent fera plus
de Tsedaka sur le reste de ses biens » quelle est cette logique ou
l’homme perd de l’argent et devra en donner plus ?
Justement là se trouve la réponse, dans cette illogisme, cette force
d’aller à l’encontre des lois de la nature et de la logique parce que je suis
persuadé que tout dépend de Sa volonté et qu’Il n’est que bien ; à cette
même échelle H’ casse ces forces et lui apporte la délivrance ;
l’abondance se déversera du ciel.
L’homme parfois se retrouve face au Yam Souf ; nos sages disent que
chaque juif repasse le même processus de la sortie d’Egypte dans tous
ses détails ; si on comprend alors que notre devoir à ce moment précis
est de ‘se jeter à l’eau’, alors non seulement on sortira vainqueur de
l’épreuve, mais de plus, enrichi spirituellement et matériellement.
Puissions-nous tous vivre cette dimension et suivre les voies d’H’ en
toute tranquillité et sérénité en se remettant entièrement entre Ses
mains; et par là mériter rapidement une délivrance totale, Amen.
ne pas lire cette feuille pendant la pri
ט
re ou la lecture de la Tora