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RABBI
R AYATS
1 2 TA MO UZ 5 6 4 0 – 1 0 CHEVAT 5710 (1880 – 1950)
BIOGRAPHIE UNE FIGURE
EXCEPTIONNELLE
Pour le monde juif Rabbi Yossef
Its’hak Schneerson était un chef et
un défenseur du Judaïsme, qui se
sacrifia sa vie durant à la cause de
son peuple. Pour un grand nombre
d’hommes de toutes les classes
de la société, ce fut un patriarche
et un sage dont les conseils et
les encouragements apportaient
réconfort et consolation. Pour la
communauté ‘Habad-Loubavitch
du monde entier, avec ses milliers
de synagogues et ses centaines de
milliers de fidèles, sa parole était
sacrée et ses désirs des ordres.
Son aspect était des plus imposants
: sa barbe d’or et d’argent, ses yeux
luisants de bonté et son sourire
majestueux faisaient sur tous ceux
qui l’approchaient de près une
impression inoubliable. Affable et
affectueux lorsqu’il s’entretenait
avec ses nombreux visiteurs, il
pouvait être extrêmement grave,
audacieux et péremptoire quand
il abordait un sujet touchant le
maintien des pratiques religieuses
ou les intérêts matériels de ses
frères où qu’ils fussent.
Il personnifiait toute la beauté
de l’érudition et de la piété, de la
bienveillante bonté et de l’humilité,
de pureté de cœur et de la foi
qui caractérisent le mouvement
‘Habad-Loubavitch. Il était tout ce
que doit être un vrai chef juif.
Depuis deux siècles, la dynastie
des rabbins Schneerson avait
donné au monde juif des chefs
de la plus grande valeur. Fidèle à
cette tradition, Rabbi Yossef Its’hak
se dressait au-dessus des partis
et appartint à Israël tout entier.
Tous les Juifs sans exception lui
furent chers. Ainsi, tandis qu’il
consacrait une partie de son temps
à la vaste communauté ‘HabadLoubavitch du monde entier, avec
ses problèmes particuliers, tels que
la propagation de la philosophie
‘Habad et le maintien de la tradition
‘Habad-Loubavitch, une large part
de son activité était réservée à
l’amélioration générale du statut
économique des Juifs et à la
défense du Judaïsme en tous lieux
; au perfectionnement du système
d’enseignement de la Torah et au
soutien de toutes les institutions
fidèles à son esprit, qu’elles
fussent ou non affiliées à ‘HabadLoubavitch. Son dévouement à
son peuple, son martyre pour le
Judaïsme font du Rabbi Yossef
Its’hak l’une des figures les plus
révérées et les plus saintes du
monde juif tout entier. Il sut imprimer
à ses disciples l’attitude qu’il fallait
adopter, au cours de la période la
plus critique de l’histoire juive.
Rabbi Yossef Its’hak Schneerson
naquit à Loubavitch, en Russie, le
12 Tamouz 5640 (1880). Quand il
eut quinze ans, son père, Rabbi
Chalom Dovber Schneerson, l’initia
à son œuvre pour le Klal Israël
en faisant de lui son secrétaire
personnel.
UNE DÉLIVRANCE MIRACULEUSE
Sa lutte contre ceux qui voulaient miner la religion juive et les pratiques juives devint de plus en plus difficile. La
Yévsektsya avait résolu de mettre un terme à ses activités. Ils eurent d’abord recours à l’intimidation.
Cependant, cette lutte acharnée atteignit son comble dans l’été de 5687 (1927) quand Rabbi Yossef Its’hak fut arrêté
et mis au secret dans la fameuse prison Chpolerna de Leningrad. La vie du Rabbi fut alors en grand danger, mais
grâce à l’intervention opportune d’éminents hommes d’État étrangers elle fut épargnée. Cette intervention arriva in
extremis alors que le Rabbi avait déjà été condamné à mort.
Le 3 Tamouz, Rabbi Yossef Its’hak fut envoyé en exil à Kostroma dans l’Oural. Finalement, cédant de nouveau à la
pression d’hommes d’État étrangers, les mêmes autorités qui l’avaient arrêté, libérèrent le Rabbi de Loubavitch le
jour de son anniversaire le 12 Tamouz, et il eut la permission de s’installer dans le village de Malakhovka, près de
Moscou. De nouvelles intercessions eurent pour résultat de permettre au Rabbi de quitter la Russie et de venir à
Riga en Lettonie. Le lendemain de Souccot, le Rabbi partit pour Riga avec sa famille et sa volumineuse bibliothèque
historique de grande valeur
LE 6ÈME RABBI DE LOUBAVITCH
Vint le moment où, à la mort de son père, le 2 Nissan 5680
(1920), Rabbi Yossef Its’hak demeura seul pour assumer
la pleine responsabilité du commandement. À la demande
du monde ‘Habad tout entier Rabbi Yossef Its’hak accepta
de devenir le Rabbi de Loubavitch.
À cette époque, les circonstances changèrent beaucoup. La
Russie saignait des séquelles de la guerre, de la révolution
et des luttes intestines et, comme d’habitude, les
Juifs en étaient les premières victimes. Rabbi Yossef
Its’hak se trouvait alors pratiquement seul, face à une
tâche qui demandait un effort surhumain. Il se mit à
travailler au rétablissement de la vie communautaire
et religieuse juive en Russie. Sa lutte se déroulait
sur deux fronts. La situation matérielle des Juifs
avait été réduite au dernier degré de pauvreté et de
souffrance et l’avenir du Judaïsme traditionnel était
gravement compromis par l’action du groupe juif impie
connu sous le nom de Yévsektsya, la sinistre section juive
du parti communiste soviétique.
Alors qu’il affrontait seul des obstacles insurmontables
dans sa lutte pour le maintien du Judaïsme traditionnel en
Russie, Rabbi Yossef Its’hak réalisa que le grand centre
russe de la Torah était destiné à se transporter dans un
autre pays. En conséquence, Rabbi Yossef Its’hak fonda
une Yéchiva de Loubavitch à Varsovie en 5681 (1921) et
aida un grand nombre d’étudiants et de recteurs de ses
Yéchivoth de Russie à se rendre en Pologne. De même
que ses devancières en Russie, la Yéchiva de Loubavitch
SON ŒUVRE SE
POURSUIT EN
DEHORS DE RUSSIE
Sans s’accorder un moment de répit, le Rabbi de
Loubavitch reprit ses activités. Il commença par fonder
une Yéchiva à Riga. En 5688-9 il prit l’initiative de
fournir des Matsot aux Juifs russes. Ses efforts furent
grandement récompensés..
En 5689 (1929), Rabbi Yossef Its’hak se rendit en Erets
Israël et de là aux États-Unis. Il reçut un accueil officiel à
New York et fut nommé citoyen de la ville par le préfet de
police représentant le maire. Des centaines de rabbins
et de chefs laïques accueillirent le Rabbi et cherchèrent
à faire sa connaissance personnelle. Au cours de cette
visite, Rabbi Yossef Its’hak fut également reçu par le
président Hoover à la Maison Blanche.
De retour en Europe il poursuivit ses diverses activités
et, pour augmenter l’efficience de son travail, il s’établit
à Varsovie (5694).
Deux ans plus tard, le Rabbi s’installa à Otvock près de
Varsovie et dirigea de là toutes ses activités.
en Pologne se transforma rapidement en un véritable
réseau de Yéchivoth, ayant de nombreuses annexes où
des centaines d’étudiants s’inscrivirent.
Entre-temps, Rabbi Yossef Its’hak continuait hardiment
son œuvre en Russie, établissant et entretenant partout
des Yéchivoth, des écoles de Torah et d’autres institutions
religieuses. Il faisait fi des avertissements et des menaces
de la Yévsektsya. À cette époque, Rabbi Yossef Its’hak
était fixé à Rostov sur le Don, mais à la suite
d’accusations calomniatrices, il dut en partir. Il
s’établit à Leningrad d’où il continua sans relâche
ses activités. C’est alors qu’il organisa également
un comité spécial pour aider les artisans et
ouvriers juifs qui désiraient respecter le Chabbat.
Il envoya des maîtres, des rabbins et d’autres
messagers jusqu’aux communautés juives les
plus éloignées de Russie, afin d’affermir leur
vie religieuse. Très souvent il prit en charge des rabbins
et des institutions en faisant des emprunts auprès de
ses amis, car il était très difficile d’organiser des secours
financiers à cette époque.
Rabbi Yossef Its’hak jugea nécessaire d’organiser des
communautés ‘Habad hors de Russie. C’est alors que
la « Agoudath ‘Hassidei ‘Habad » des États-Unis et du
Canada fut fondée et un contact régulier fut établi entre le
Rabbi de Loubavitch et ses disciples du Nouveau Monde.
En 5687 (1927), Rabbi Yossef Its’hak fonda la Yéchiva
de Loubavitch à Boukhara, province éloignée de Russie.
INSTALLATION À NEW YORK
Le 9 Adar II 5700 (19 mars 1940) le Rabbi de Loubavitch
arriva à New York à bord du « Drottningholm » et fut accueilli
avec enthousiasme par des milliers de disciples et de
nombreux représentants de diverses organisations ainsi
que par les autorités civiles.
Dès son arrivée, Rabbi Yossef Its’hak fit savoir que ce n’était
pas pour sa propre sécurité qu’il était venu aux États-Unis,
mais qu’il avait une mission importante à accomplir durant
son séjour dans ce pays libre et béni. Cette mission était
de faire de l’Amérique un centre de Torah qui remplacerait
les communautés juives européennes anéanties.
Les dix ans qui s’étaient écoulés entre la première et
la seconde visite du Rabbi en Amérique avaient laissé
leur empreinte sur sa constitution. Sa santé avait été
profondément minée par la souffrance et le martyre.
Néanmoins, il se lança immédiatement corps et âme dans
sa nouvelle mission.
La principale Yéchiva Tom’hei Temimim de Loubavitch
fut bientôt fondée et elle fut la première de nombreuses
Yéchivoth et écoles de Torah à travers les États-Unis. Rabbi
Yossef Its’hak poursuivit ses efforts pour ses frères d’outremer déchirés par la guerre et en même temps consacra
chaque parcelle de son énergie aux Juifs d’Amérique afin
d’apporter ici un renouveau religieux.
UNE RÉVOLUTION DES ESPRITS
La place est trop limitée pour que nous puissions donner ici un compte rendu
plus détaillé de ce que furent les activités de Rabbi Yossef Its’hak de Loubavitch.
Les résultats obtenus dans le domaine de l’instruction juive et l’affermissement
général du Judaïsme qui peuvent être attribués à l’influence directe ou indirecte
du Rabbi démontrent clairement le vieux proverbe juif : « Rien ne peut résister
à une ferme volonté. »
Rabbi Yossef Its’hak a fait disparaître en de nombreux domaines le handicap
qui, plus que toute autre chose, a été responsable de l’état déplorable du
Judaïsme et de l’instruction juive en Amérique. Le handicap était la croyance
commune que « l’Amérique est différente de l’Europe » et que « l’Amérique
n’est pas susceptible de devenir un centre de Torah et de Yirath Chamaim
(crainte de D.ieu) ». Le Rabbi insista constamment sur, le fait que le strict
respect de la Torah comme facteur de vie juive n’est pas limité à un pays
déterminé ou à des conditions spéciales de temps et d’espace. De plus, il
démontra à tout notre peuple par la parole et par l’action que même si un
Juif est éloigné du Judaïsme et de la Torah, le cœur et l’âme juive demeurent
inébranlables et le Juif peut toujours prendre conscience de son grand héritage
spirituel, à condition qu’on emploie les bons moyens pour l’y rendre sensible.
Cérémonie d’acquisition de la
citoyenneté américaine. A ses
côtés, son gendre, le futur
Rabbi de Loubavitch
Pour paraphraser les paroles du plus sage des hommes (Proverbes 10,25), on
peut dire vraiment que Rabbi Yossef Its’hak Schneerson, Rabbi de Loubavitch
fut l’une des pierres angulaires du monde juif de notre génération.
Son âme quitta ce monde le 10 Chevat 5710 (1950), en laissant la succession
à Rabbi Mena’hem Mendel Schneerson, son gendre et septième Rabbi
de Loubavitch, sous les auspices duquel l’œuvre sacrée de son illustre
prédécesseur continua à prospérer dans tous les domaines de la vie juive et
dans tous les coins du monde.
Le Rabbi Yossef Its’hak à la
descente de bateau à New York
«
CE N’EST PAS seulement moi que le Saint, béni soit-Il, a délivré à
Youd-Beth Tamouz, mais aussi ceux qui aiment la Torah et observent ses commandements, de même que Kol acher beshem Yisrael
yekhouneh – tous ceux qui portent simplement le nom de “Juif”. »
D
ANS LA LOI juive, le mot yekhouneh, traduit ci-dessus par « porte
le nom » a une signification juridique bien précise. Un kinouï est
un nom différent de son prénom, qui n’est peut-être utilisé que par un
petit nombre de personnes. Dans le contexte de la lettre ci-dessus du
Rabbi Yossef Its’hak, l’emploi de cette terminologie fait référence à des
gens éloignés de leur identité juive, au point qu’« Israël » est un nom
que d’autres emploient à leur égard, et non eux-mêmes.
E
N UTILISANT CE terme, le Rabbi précédent a laissé entendre
que la délivrance de Youd-Beth Tamouz n’a pas seulement eu un
impact sur la vie des ‘hassidim de Loubavitch, ni seulement sur ceux qui se consacrent à l’étude de
la Torah, ni uniquement sur les Juifs pratiquants. Car les répercussions de Youd-Beth Tamouz sont
d’une portée illimitée et influencent la destinée de notre peuple tout entier.
Alors qu’il n’était encore qu’un jeune enfant, son père lui dit :
« L’homme a deux yeux. Il y a des choses qu’il faut regarder
de l’œil droit et d’autres qu’il faut voir de l’œil gauche. Il faut
toujours regarder un juif de l’œil droit, un jouet et un bonbon de
l’œil gauche. » Et à partir de ce moment-là, disait Rabbi Yossef
Yitz’hak, s’est enraciné dans mon cœur le principe selon lequel on
doit toujours regarder tout juif, quel qu’il soit, d’un bon œil.
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