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Au XIXème siècle la déflation était un phénomène commun, en raison de l’étalon or. Lors de la grande dépression,
l’étalon or de l’entre deux guerres et les restrictions monétaires furent la cause de son retour. Elle serait aujourd'hui
le seul scénario de risque pour les pays du G7 (c'est également un risque pour les PVD).
UNE DEFINITION SIMPLE ET CONCISE
Ne soyons pas alarmistes, une baisse provisoire des prix (due à des chocs positifs d’offre, par exemple) ne
constitue pas le phénomène de déflation par elle-même. De même une économie ralentie n'augmente pas
nécessairement l’output gap, et un taux d'inflation négatif (en cas d'appréciation de la monnaie, par exemple) peut
augmenter le pouvoir d'achat ! Ces signes ne devraient donc pas forcément être interprétés comme signaux de
déflation.
La déflation est un phénomène monétaire, plus précisément une baisse durable (plus de 2 trimestres consécutifs)
du niveau général des prix, qui réduit la demande car les agents reportent leurs achats, anticipant une baisse
continue des prix, et espérant donc acquérir biens et services à moindre coût dans le futur. Etant un phénomène
de moyen à long terme, la déflation ne peut s’enraciner qu’en cas de disfonctionnement du système monétaire. Si
la masse monétaire n’augmente pas assez rapidement, comparée au PIB, une pression baissière sera exercée sur
l'inflation par exemple.
RECETTE DE LA DEFLATION :
Il vous faut une basse inflation courante, un large output gap (celui-ci s’obtient par exemple lorsque l’on assiste à
un choc de demande négatif ; la baisse des prix est alors accompagnée d'une baisse de la demande), une chute
du prix des actifs, des chocs externes, et des failles dans le système financier. Si plusieurs de ces ingrédients sont
combinés (et ils se renforcent souvent l’un l’autre), la déflation est alors opérationnelle.
POURQUOI LA D… NOUS FAIT-ELLE TREMBLER ?
La déflation conduit à une redistribution de la richesse, des débiteurs vers les créanciers : la valeur réelle des
dettes importantes s’élève. Les victimes les plus misérables sont celles dont les activités impliquent des
investissements à long terme. Les entrepreneurs et les firmes sont, par définition, longs sur les actifs réels (qui
perdent de la valeur) et courts en actifs nominaux (dont la valeur augmente), les bénéfices et les marges
rétrécissent, les investissements et les créations d’emplois sont réduits. De plus, les entreprises seront affectées
par l'ajustement rapide des prix des marchandises et services. Les banques pâtissent également de la déflation :
elles peuvent être confrontées à des firmes incapables d'honorer la valeur réelle de leurs emprunts. Et la valeur
nominale des garanties chute, les banques réduisent les crédits, diminuant la masse monétaire, empêchant les
politiques monétaires de fonctionner correctement.
Et c'est un engrenage : les prix des actifs baissant, les ménages, les banques et les firmes sont touchés. Ainsi
l'épargne des ménages est elle renforcée puisque la consommation est reportée, de même que les investissements,
les embauches, et les extensions de crédit… augmentant l’output gap et entraînant davantage les prix vers le bas.
Néanmoins les ménages pourraient bénéficier de l'augmentation de la valeur réelle des salaires nominaux fixes, et,
si la déflation affecte seulement le marché intérieur, la monnaie se dépréciera, à l’avantage des exportateurs… une
bien maigre consolation!
PREVENTION/SOLUTION DE LA DEFLATION : UN VERITABLE DEFI
Difficile à prévoir et n'ayant pas été d’actualité pendant longtemps (excepté au Japon), la déflation est fort complexe, et
elle n'est pas couverte par les modèles macro-économiques actuels. De plus la fonction de perte sociale est
asymétrique : s’il n’existe pas, dans le cas de la déflation, de modèle établi, on ne peut non plus anticiper les effets de
ce phénomène comme de même ampleur que ceux d’une inflation de même quantité, la première étant davantage
nuisible.
En théorie l’arme pour combattre la déflation est la politique monétaire (et fiscale), injectant de la liquidité dans le
système (achetant des bons du Trésor par exemple). Mais elle se heurte à un écueil : les taux atteignant des niveaux
anormalement bas, les coupes de taux ne peuvent être efficaces (les bons à court terme et le cash deviennent
pratiquement interchangeables)…
S'ajoutant à ces obstacles, la difficulté à mesurer la déflation avec précision n’est pas négligeable. Les statistiques
peuvent surestimer la déflation à près de 0,5 point de pourcentage. Le CPI est l’instrument de mesure le plus
largement suivi mais l’inflation core est peut être plus efficace, parce qu'elle n'est pas déviée par des chocs de
demande. Le déflateur de PIB est moins précis. Une inflation core ou un déflateur de PIB inférieur à 0,5%, ou des taux
annuels en chute de plus d’1 point de pourcentage sur 4 trimestres déclenchent le signal d’alarme.