Lycée Jean Perrin - Classe de TSI 1 T3 - Deuxième principe de la thermodynamique T3 - Deuxième principe de la thermodynamique L’application du premier principe de la thermodynamique a permis de caractériser n’importe quelle transformation. Durant cette approche, aucune distinction n’a été faite entre travail et chaleur, les deux jouant tous deux un rôle identique, tandis que l’on déployait des arguments qualitatifs pour prévoir comment le système se comportait à l’issue du changement de conditions extérieures (déplacement d’un piston, évolution de température vers ne même valeur,...). On va introduire par la suite une nouvelle fonction d’état appelée entropie caractérisant le désordre interne d’un système, et permettant alors de caractériser plus profondément une transformation thermodynamique. I II 1) Deuxième principe Intérêt du second principe Q où Ts est la température de la surface du Ts système traversée par le transfert thermique Q. • le terme de création tel que Screee = 0 si la transformation est réversible, Screee > 0 sinon. • le terme d’échange Sech = Cf slides 2) Enoncé Lorsqu’un système fermé subit une transformation d’un état initial i vers un état final f, on postule qu’il existe une fonction d’état appelée entropie S, extensive, dont la variation se met sous la forme ∆S = Sech + Screee Dans cette formule, on distingue deux termes : Nécessité d’introduire un principe d’évolution 1) Deuxième principe de la thermodynamique Causes d’irréversibilités On en trouve de plusieurs types : Remarque : Si le système a une surface pouvant être découpée en plusieurs subdivisions (Σi ) associées à une température Ti , on peut mettre le terme d’échange sous la forme P Qi . Sech = i Ti • phénomènes dissipatifs : frottements mécanique, effet Joule. • phénomènes diffusifs : lors des transferts thermiques entre systèmes de différentes températures, diffusion de particules dans un autre fluide, etc. 2) Quelques exemples simples On peut dans chaque situation, pour déterminer si la transformation est réversible, se Au travers d’exemples en TD, on va constater que le calcul des variations d’entropie peut demander si la transformation inverse peut se produire spontanément ou non, en être plus ou moins complexe selon les conditions imposées. Néanmoins on peut citer deux "repassant" le film à l’envers, sans nouvelle action de l’extérieur. cas simples : Exemple : la détente d’un gaz d’un compartiment de volume V dans un deuxième compartiment de même volume. Spontanément, le gaz ne va pas se réorganiser pour venir • Pour le cas d’un système isolé, il n’y a aucun échange d’énergie sous forme de chase placer de nouveau dans le premier compartiment. Avec un piston, on pourrait le forcer, leur, par conséquent Sech = 0 et ∆S = Screee ≥ 0 : l’entropie d’un système isolé mais il s’agit d’un effort supplémentaire de la part de l’extérieur du système. Cette évolution ne peut que croître (exemple : l’univers ! !) semble donc purement irréversible ! • Pour une transformation adiabatique, le transfert thermique reçu est nul, on obtient On rappelle qu’une transformation peut être considérée comme réversible si elle s’effectue le même résultat que le précédent. De plus, si cette transformation adiabatique très lentement en changement continûment les contraintes extérieures pour que le système est réversible, il n’y a pas de variation d’entropie : on parle de transformation isensoit toujours à l’équilibre (quasi-statique), et si en inversant le sens des contraintes on tropique. peut inverser le sens de la transformation. Cherchons maintenant quelles sont les conséquences d’une transformation irréversible. 1 E. Van Brackel Lycée Jean Perrin - Classe de TSI 1 III 1) T3 - Deuxième principe de la thermodynamique Entropie de quelques corps purs Loi de Laplace Si un gaz parfait, tel que γ est constant, subit une transformation adiabatique et réversible, ses variables d’état vérifient tout le long de la transformation : Cas du gaz parfait a) Expression de l’entropie • PVγ = cte Il est possible de démontrer les expressions des variations d’entropie pour un gaz parfait, • Tγ P1−γ = cte on va se servir simplement de ces résultats, qui seront fournis dès que nécessaire lors Cp,m • TVγ−1 = cte d’une application. Pour un gaz parfait caractérisé par γ = , les variations d’entropie Cv,m Remarque : Il est conseillé de n’apprendre que la première, et retrouver les autres. s’expriment γ nRT nRT Exemple, avec PV = nRT, V = et donc P = Tγ P1−γ (nR)γ = cte soit P P T nRγ P ln • en fonction de T et P : S(T, P) − S(T0 , P0 ) = − nRln Tγ P1−γ = cte . γ−1 T0 P0 ⇒ Cf exercice 26.2 T nR V ln • en fonction de T et V : S(T, V) − S(T0 , V0 ) = + nRln γ−1 T V0 2) Cas des phases condensées 0 nR P V nRγ • en fonction de P et V : S(P, V) − S(P0 , V0 ) = ln ln + Si on suppose que cette phase condensée est indilatable et incompressible, seules les vaγ−1 P0 γ−1 V0 riations de température et de quantité de matière (ou masse) influent sur les variations d’entropie. On montre alors que T Remarque : Sur toutes ces formules, on constate que l’entropie augmente avec le volume S(T) − S(T0 ) = Cln et la température, mais on ne peut rien dire à priori concernant l’évolution de l’entropie T0 où C est la capacité thermique dusystème. On peut exprimer les variations d’entropie avec la pression. T Exemple : Prenons le cas de la détente de Joule-Gay Lussac d’un gaz parfait ( état initial : molaires Sm (T) − Sm (T0 ) = Cm ln , par exemple. T0 P0 , V0 , T0 ) dans une enceinte calorifugée et indéformable. L’ouverture d’un robinet impose que le volume soit doublé. L’application du premier principe permet de conclure, comme ⇒ Cf exercice 26.3 W = 0 et Q = 0, que ∆U = 0 et donc la température ne varie pas, d’après la première loi 3) Cas des changements d’états de Joule. Pour calculer la variation d’entropie de ce système isolé, on emploie la formule dont les variables sont T et V. Avec T = T0 et V = 2V0 , ∆S = nRln(2) = Screee ≥ 0 : la transformation est irréversible, fût-il encore nécessaire de le prouver. Variation d’entropie lors d’un changement d’état b) Loi de Laplace • On appelle entropie molaire de changement d’état la variation d’entropie au cours de la transformation d’une mole de corps pur de l’état I vers II à la La loi de Laplace est une relation vérifiée par des variables d’état d’un température T ∆I−II Sm = Sm,II − Sm,I mesurée en J.K−1 .mol−1 . gaz parfait au cours d’une transformation adiabatique et réversible, c’est• Cette grandeur est reliée à l’enthalpie molaire de changement d’état par à-dire isentropique. A l’aide des relations précédentes, on a donc, pour les ∆I−II Sm (T) = T∆I−II Hm (T) P V nR nRγ ln ln variables P et V par exemple : ∆S = 0 = + ⇔ γ−1 P0 γ−1 V0 γ ⇒ Cf exercice 26.4 P V P V ln + γln = 0 = ln soit P0 V0 P0 V0 Remarque : La deuxième assertion se démontre simplement, comme le changement PVγ = P0 V0γ d’état s’effectue de manière réversible à température et pression constante, on a En prenant les deux autres expressions de S ou en se servant de la loi des gaz parfait, on Q ∆I−II Hm (T) obtient deux autres lois , soit finalement : ∆H = Q = n∆I−II Hm (T) et ∆S = Sech = =n . T T 2 E. Van Brackel