un problème entre les voies de communication de l'intestin et celles du système immunitaire.
Ainsi, les médiateurs de l'inflammation muqueuse peuvent être ciblés vers la cellule
inflammatoire ou les cellules du tube digestif. Chez les modèles animaux de MII, des cellules
immunitaires du nom de neutrophiles sont essentielles au processus inflammatoire. Ces cellules
doivent migrer du sang aux tissus du tube digestif pour susciter l'inflammation. Les neutrophiles
doivent ralentir (rouler) et adhérer à l'intérieur d'un vaisseau sanguin, puis se frayer un passage
entre les cellules (migration) pour parvenir au tissu épithélial du tube digestif. Des animaux qui
ont développé une colite spontanée traitée par des molécules qui empêchent les neutrophiles
d'adhérer à l'intérieur des vaisseaux sanguins peuvent éviter l'inflammation intestinale. Les
«nactines» sont un exemple de ces molécules antiadhésives. Cependant, bien qu'elles soient
efficaces lorsque l'on traite l'animal avant l'apparition de la colite, les nactines semblent
inefficaces en présence d'une inflammation. Selon toute probabilité, ce traitement ne sera donc
pas efficace pour soigner les MII puisqu'il est impossible de prédire qui souffrira d'une MII. Si on
parvient à identifier les marqueurs génétiques des MII, ce type de traitement (un prétraitement)
pourrait toutefois se révéler utile.
On étudie aussi un autre usage possible des inhibiteurs de l'inflammation muqueuse sur des
modèles animaux. Des rats qui reçoivent un lavement de TNBS, un produit chimique,
développent une inflammation intestinale. Cette inflammation peut récidiver une fois l'intestin
guéri. Si les inhibiteurs d'une molécule, le monoxyde d'azote, sont administrés aux rats ayant
reçu du TNBS, il est possible de prévenir la récidive de l'inflammation. Le monoxyde d'azote
influence la fonction des neutrophiles, lesquels sont aussi importants dans les cas de MII chez
les humains. Il est difficile d'expliquer le mécanisme anti-inflammatoire du monoxyde d'azote, car
celui-ci se trouve partout dans l'organisme et devient proinflammatoire dans certaines conditions.
Les éléments qui bloquent l'inflammation dans les cellules immunitaires ou gastrointestinales
sont les médiateurs de l'inflammation muqueuse, tandis que ceux qui bloquent l'inflammation en
altérant des médiateurs comme le monoxyde d'azote sont les inhibiteurs de l'inflammation
muqueuse. Les recherches dans ce domaine produiront de meilleurs traitements contre les MII,
mieux ciblés, dans un avenir rapproché. Idéalement, ces traitements cibleront des cellules ou des
molécules précises et produiront moins d'effets secondaires négatifs.
Quelques-uns de ces traitements ont été présentés par le dernier conférencier, le docteur Bruce
Yacyshyn de l'université de l'Alberta, qui s'est penché sur les Nouveaux traitements contre les
MII, soit les anticorps monoclonaux, les cytokines, la thérapie antisens et les biomédicaments.
Tout comme les médiateurs et les inhibiteurs de l'inflammation muqueuse, ces nouveaux
médicaments ne seront probablement pas des traitements curatifs. Cependant, puisqu'ils ciblent
des substances très précises, ils donneront peut-être des indices sur le développement des MII.
Tous les nouveaux médicaments sont testés sur des modèles animaux puis évalués chez
l'humain afin d'en déterminer l'efficacité et la toxicité. L'absence de modèles animaux
convenables et d'une base de données de patients atteints d'une MII a retardé l'évolution de
certains nouveaux traitements.
Des cellules immunitaires du nom de lymphocytes T (cellules cd4) sont activées de manière
anormale chez les personnes atteintes d'une MII. Un anticorps précis (l'anti-cd4) permet de se
débarrasser des lymphocytes T. Dans le cadre d'une étude récente, un traitement anti-cd4 a
réussi à éliminer les lymphocytes T excédentaires chez un petit groupe de patients, mais des
effets secondaires (une suppression générale du système immunitaire) ont été observés chez
bon nombre d'entre eux. Cette suppression générale du système immunitaire reflète sans aucun
doute la non-spécificité relative de l'anti-cd4. On observerait moins d'effets secondaires si on
utilisait des anticorps plus spécifiques ciblés vers des molécules précises plutôt que vers un
grand nombre de cellules.
L'anticorps antiFNT a représente un exemple plus précis de ce type d'anticorps. Le FNT a
pourrait jouer un rôle de premier plan dans les MII car il peut influencer la perméabilité intestinale
(cause de la diarrhée) et se trouve en concentrations élevées dans les selles des patients en
récidive. L'anticorps antiFNT a se nomme cA2 (voir Dernières nouvelles en page 13). On a
démontré que le cA2 réduit les symptômes de MII chez 61 pour cent des personnes atteintes