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Reins-Échos n°13 - www.rein-echos.fr
NUTRITION
Cet article vous donne les
conseils généraux pour gérer
au mieux votre potassium,
mais l’accompagnement par une dié-
téticienne-nutritionniste reste néces-
saire pour adapter ces conseils à vos
habitudes afin de préserver le plaisir
de manger et la convivialité.
Lors de l’insuffisance rénale, la
fonction de filtration des reins étant
peu ou pas assurée, l’élimination
du potassium dans les urines ne se
fait pas convenablement. Le potas-
sium apporté par l’alimentation
s’accumule dans le sang entre deux
séances de dialyse. Il est donc indis-
pensable d’adapter son alimentation
pour maintenir une concentration
de potassium sanguin (kaliémie)
satisfaisante, comprise entre 3,5 et
5,5mmol/l.
Le potassium joue un rôle dans la
contraction musculaire et notam-
ment dans la contraction cardiaque.
L’excès de potassium, appelé hyper-
kaliémie, peut entraîner des troubles
cardiaques graves. Il se manifeste par
une grande fatigue musculaire, des
fourmillements des extrémités et du
visage, des nausées et vomissements,
un goût métallique dans la bouche et
un ralentissement du pouls.
Si vous ressentez ces symptômes, il
faut impérativement vous rapprocher
de votre néphrologue.
La principale cause d’hyperkalié-
mie est l’alimentation notamment le
week-end car il y a un jour supplé-
mentaire sans dialyse et que c’est
souvent un moment socialement
propice à une alimentation plus riche
(invitations, restaurant…)
Cependant, une défaillance de la
dialyse (problème de fistule, tech-
niques de dialyse ou bain de dialyse
inadéquat) peut aussi être à l’origine
de l’élévation du taux de potassium
sanguin.
En cas d’hyperkaliémie, il est donc
important de revoir la diététicienne
qui, après une enquête alimentaire,
pourra évaluer vos apports et se rap-
procher du médecin si besoin.
Un médicament peut vous être pres-
crit pour mieux maîtriser la kaliémie.
Une bonne éducation nutritionnelle
évite les interdits !
La notion de potassium a tendance à
effrayer et certains patients sont trop
stricts par manque de connaissance.
Le moment du repas est alors source
de frustration, voire d’angoisse. Des
restrictions trop sévères peuvent
entraîner une dénutrition et être dom-
mageables à la vie sociale du patient
en l’isolant parfois de la table familiale
et en le privant de toute convivialité.
La diététicienne de votre structure
de dialyse est la personne ressource
pour vous accompagner en vous don-
nant des conseils adaptés à vos goûts
SÉVERINE FRIGOUT
Diététicienne-nutritionniste
Coordinatrice du programme d’éduca-
tion thérapeutique
Dialyse - NephroCare Ile de France
LA MISE EN DIALYSE S’ACCOMPAGNE DE NOUVELLES
RECOMMANDATIONS NUTRITIONNELLES. PARMI ELLES,
LE CONTRÔLE DES APPORTS EN POTASSIUM EST SOUVENT
VÉCU COMME UNE CONTRAINTE PAR LE PATIENT ET
SON ENTOURAGE. UNE MEILLEURE CONNAISSANCE DES
ALIMENTS PERMET D’ÊTRE MOINS RESTRICTIF ET DE VARIER
L’ALIMENTATION EN UTILISANT LES ÉQUIVALENCES.
MIEUX CONNAITRE
LE POTASSIUM
POUR POUVOIR
SE FAIRE PLAISIR !
et envies et aux habitudes de vie de
la famille.
Le rôle de la diététicienne de la struc-
ture de dialyse est aussi de former
l’équipe soignante afin que tous les
professionnels aient le même dis-
cours et ne culpabilisent pas les
patients. Cette éducation diététique
se fait dans le temps. Les 1ères
consultations sont consacrées à la
connaissance des aliments riches en
potassium. Des entretiens de suivis
réguliers permettent au patient de
travailler sur les équivalences et les
conseils de cuisson afin de pouvoir
manger de tout en ayant un équilibre
nutritionnel satisfaisant.
Les aliments les plus riches en po-
tassium sont :
les légumes secs (haricots secs,
flageolets, pois chiches, lentilles,
fèves…)
les fruits secs (pruneaux, dattes, rai-
sins secs, figues et bananes séchées…)
les fruits oléagineux (noisette, caca-
huètes, amandes, pistaches, châ-
taignes, avocat…)
le chocolat, le cacao
la banane
les fruits et légumes frais
les pommes de terre
les frites et les chips
les céréales complètes et le pain
complet
les jus de fruits, les jus de légumes,
les potages et bouillons de légumes
le vin, la bière et le cidre
les sauces tomates, les concentrés
de tomate