2STV, vol. xx, nox, xxxx 2014
Tableau 1. Répartition par classe de douleur : 96/100 (2 refus d’anesthésie, 2 non interrogeables)
0à1 2à4 5à8 9 à 10 Total
Sans anesthésiste 27 (53 %) 18 (35 %) 6 (12 %) 0 51
dont bloc 10 (83 %) 2 (17 %) 0 0
Avec anesthésiste 28 (62 %) 14 (31 %) 3 (7 %) 0 45
55 32 9 96
venants, les jours, les heures, nous a incités à rechercher
des alternatives à l’anesthésie conventionnelle.
Le mélange équimolaire oxygène-protoxyde d’azote
(MEOPA) au masque seul ou associé au midazolam
(Hypnovel®) donne des résultats variables, mais souvent
acceptables, pour des gestes simples réalisés chez des
patients raisonnablement compliants.
Mais cette technique a pu être prise en défaut en fonction
de la complexité du geste, de sa durée et de la psycholo-
gie du patient. Aussi avons-nous développé l’usage du bloc
tronculaire du membre supérieur (BMS), effectué par le
radiologue sous contrôle échographique. Cette technique,
très efficace sur la douleur, est rapide à mettre en œuvre et
son délai d’action est très court (5 minutes). Elle est réalisée
après une simple prémédication et ne présente pas de contre-
indication notamment liée aux troubles de l’hémostase ou à
l’insuffisance rénale. Elle permet un retour immédiat en dia-
lyse. Elle a l’avantage d’entraîner une vasodilatation avec
une augmentation du débit de la FAV [1]. Il est intéressant de
noter que les complications spécifiques neurologiques péri-
phériques sont plus fréquentes après anesthésie générale
qu’après anesthésie locorégionale (ALR).
Nous avons réalisé une évaluation de la douleur lors de
gestes effectués sur les AVH de 100 patients consécutifs
du 19 août au 6 octobre 2013. Nous avons eu recours à
l’anesthésie la plus adaptée ou à défaut la plus disponible
avec l’aide d’un anesthésiste ou sous la seule responsabilité
du radiologue. L’infirmière de la salle de réveil a recueilli
la perception de la douleur par le patient sur une échelle
de 0 à 10. 53 hommes pour 47 femmes d’une moyenne
d’âge de 63 ans (29 à 89 ans) ont été traités consécu-
tivement. Les AVH étaient : 38 radiales, 5 cubitales, 27
céphaliques, 27 basiliques et 3 pontages. 21 ont été traités
pour une occlusion aiguë, 2 pour des occlusions centrales
chroniques, 50 présentaient des sténoses entraînant une
hyperpression et 27 se présentaient pour un bas débit dont
5 avec une sténose artérielle. 46 % des patients ont été pris
en charge par un anesthésiste, 40 selon un protocole rémi-
fentanil (Ultiva®) à la SE dont un avec ajout de midazolam
(Hypnovel®) et un de propofol (Diprivan®). 6 ont béné-
ficié d’une analgésie par alfentanil (Rapifen®) associé au
midazolam. 52 % des patients ont été gérés par l’équipe de
radiologie interventionnelle sans anesthésiste. 12 patients
avec des abords compliqués ou occlus ont eu un bloc sus
claviculaire sous contrôle échographique sans stimulation
avec 7 à 10 m de lidocaïne (Xylocaïne®2 %). 7 d’entre
eux ont rec¸u en plus du MEOPA (Entonox®) pendant la
procédure. Le MEOPA au masque a été utilisé de première
intention pour 40 patients avec pour 13 patients une injec-
tion de1à2mgdemidazolam en raison d’agitation ou pour
améliorer l’analgésie. 2 patients ont refusé toute analgésie.
La moyenne sur l’échelle de douleur était de 1,42 (0-5)
lorsque la prise en charge était assurée par les anesthé-
sistes (avec Ultiva : 1,74 ; avec neuroleptanalgésie : 1,26).
Lorsque la prise en charge était assurée par les radiologues,
la moyenne était de 1,90 (0-8). Le MEOPA seul obtenait une
moyenne de 2,6. Mais surtout le BNP obtenait le meilleur
score toutes techniques confondues avec une moyenne de
0,83 (tableau 1).
Aucune complication, quelle que soit la méthode employée,
n’a été à déplorer.
Aucune corrélation entre le niveau de la douleur et le type
de fistule, le type de lésion ou la localisation de la lésion n’a
été retrouvée. Sur les 9 qui ont déclaré avoir une douleur ≥
5, il y avait 8 hommes et 1 femme.
Cette série de la « vraie vie », prospective, avec recueil
complet de l’information comporte une faible cohorte et
de nombreux biais, l’absence de randomisation rend les
sous-groupes non analysables, cependant elle reflète les
aléas de la prise en charge de la douleur dans cette acti-
vité ambulatoire. Elle renforce notre conviction qu’il existe
des solutions pouvant être mises en œuvre par le radio-
logue interventionnel. Le BNP est une réponse parfaitement
adaptée à la maîtrise de la douleur lors des gestes de revas-
cularisation des AVH.
Cette ALR nécessite dans tous les cas une information du
patient lui permettant de l’accepter ou de la refuser. La prise
en charge en urgence des occlusions des AVH ne permet pas