Résultats :
Nous avons montré que p53, le gène connu comme étant gardien du génome et
suppresseur de tumeur, est également protecteur contre la progression de l’athérosclérose.
Dans les conditions physiologiques, p53 est activée dans les conditions de stress qui
menacent l’intégrité du génome. Cette activation conduit à l’arrêt de la prolifération
cellulaire permettant à la cellule de vérifier l’intégrité de son ADN afin d’éviter une
réplication d’un génome muté. L’activation de p53 permet éventuellement de declencher
la mort cellulaire notamment dans le cas de dommages importants au niveau du matériel
héréditaire.
Dans notre modèle, nous avons transplanté les souris déficientes en LDLR par la moelle
osseuse prélevée chez deux types de souris p53+/+ et p53-/-. Les résultats montrent que
l’inactivation du p53 conduit à une accélération de l’athérosclérose. La prolifération
cellulaire au niveau des lésions athéromateuses se trouve accélérer chez les souris
déficientes en p53. Ces mêmes lésions se trouvent fragilisées à cause leur composition
pauvre en collagène qui est le composant majeur de la matrice extracellulaire. Elles sont
également de nature nécrotique et instable.
Ces résultats montrent un rôle protecteur important de p53 au niveau de l’athérogénèse. Il
permet de garder la prolifération cellulaire, notamment des macrophages, sous control
afin d’éviter une accélération du processus pathologique. p53 est également impliquée
dans la stabilisation des lésions, permettant d’éviter les phénomènes de complication de
l’athérosclérose.
L’étude du p21 a abouti à des résultats surprenants. La protéine p21 qui est une cible de
p53 est considérée comme la médiatrice des fonctions protectrices de la protéine p53. Il
est vrai que p21 est activée par p53 conduisant à l’arrêt de la réplication cellulaire.
Néanmoins, elle permet de contrôler et d’inhiber le phénomène de l’apoptose induite par
la p53. En revanche, p21 n’est pas sous control exclusif de p53 et sa régulation se trouve
assurée par d’autres facteurs indépendants de p53.
Nous avons montré que p21, à l’opposé de p53, assure des fonctions pro athérogéniques.
Son inactivation globale ou ciblée chez les souris apoE-/- conduit à une protection
important contre la progression de l’athérosclérose. En l’absence de p21 le taux
d’apoptose se trouve augmenté. La mort des cellules de l’inflammation permet de limiter
les réactions excessives cytotoxiques dues à une présence prolongée au niveau de la paroi
artérielle.
QUESTION II
Quelle est la meilleure stratégie visant à corriger les anomalies des lipides et leur
métabolisme dans le contexte génétique de l’hypercholestérolémie familiale ?
Approches : Pour répondre à cette question, nous avons adopté la technologie de la
thérapie génique chez les souris déficientes en récepteurs aux LDL qui sont le modèle
animal de l’hypercholestérolémie familiale. Afin de remédier à l’anomalie due à
l’absence de ce récepteur qui se manifeste, le cas échéant, par des taux élevés de
lipoprotéines athérogéniques, les LDL et VLDL, nous avons essayé plusieurs stratégies
thérapeutiques :