Master II BioGéMA / 2012 / Théodora Mahoukèdè ZOHONCON 5
Résumé
Introduction : le développement du cancer du col de l’utérus est associé à l’infection génitale
par HPV à haut risque. En Afrique sub-saharienne le cancer du col de l’utérus est le premier
cancer de la femme et est la cause la plus commune de mortalité attribuée au cancer.
L’incidence mondiale du cancer du col de l’utérus est de 493 000 nouveaux cas chaque année,
dont 80% des femmes atteintes vivent dans les pays en développement. Parmi les HPV à haut
risque oncogène, seuls le 16 et le 18 sont couverts par les vaccins anti-HPV disponibles
(Cervarix® et Gardasil®). L’objectif de cette étude est de déterminer les différents génotypes
au sein des familles HPV 30’S et 50’S et leur prévalence chez les femmes à Ouagadougou.
Méthodes : nous avons déterminé par PCR multiplexe en temps réel, 12 génotypes HPV à
haut risque dans 180 échantillons constitués de prélèvements au niveau du col de l’utérus :
dont 63 femmes de la population générale de statut HPV inconnu, 34 femmes de la population
générale toutes diagnostiquées positives au HPV 30’S et/ou 50’S dans une étude antérieure
menée par Ouédraogo et al. (2011) et 83 femmes VIH séropositives toutes diagnostiquées
positives au HPV 30’S et/ou 50’S dans une étude antérieure faite par Djigma et al. (2011)
mais dont le kit ne permettait pas de préciser les génotypes 31, 33, 35, 39 pour les HPV30’S
et les génotypes 51, 52, 56, 58, 59 pour les HPV50’S.
Résultats : sur l’ensemble des 180 échantillons, les génotypes les plus fréquents étaient HPV
35 (29,4%) et HPV 52 (29,4%) suivi de HPV 31 (26,1%), HPV 18 (25,0%), HPV 58 (20,6%),
HPV 56 (18,9%), HPV 51 (14,4%), HPV 59 (13,9%), HPV 45 (12,8%) et HPV 33 (11,1%).
Les génotypes les moins fréquents étaient le HPV 16 (7,2%) et HPV 39 (6,7%). La moyenne
du nombre de génotype (3,5 ± 1,52) chez les femmes VIH séropositives était
significativement (p <0,001) deux fois plus élevée que chez les femmes de la population
générale (2,1 ± 1,17). Dans notre étude, l’infection multiple au HPV à haut risque a été
observée chez 78,03% des femmes infectées. Parmi les femmes VIH séropositives, 90,1%
avaient une infection multiple au HPV à haut risque.
Conclusion : nous avons noté une prévalence élevée, des HPV 35 et 31 de la famille HPV
30’S et HPV 52 et 58 de la famille HPV 50’S. A la différence du HPV 39, la prévalence des
différents génotypes HPV à haut risque est significativement plus élevée chez les femmes
VIH séropositives que chez les femmes de la population générale dans notre étude (p <0,026).
Mots clés : HPV à haut risque oncogène, cancer du col de l’utérus, PCR multiplexe en temps
réel, VIH, Burkina Faso.