MPSI B 22 mai 2017 c. Montrer que Énoncé La suite de Beatty d'un nombre réel strictement positif x est la suite (bnxc)n∈N∗ des parties entières des multiples de ce nombre. On note V (x) l'ensemble des valeurs de la suite de Beatty et M (x) l'ensemble des multiples 1 V (x) = {bnxc, n ∈ N∗ } , 1 1 j x ∈ M ( ) ∪ M ( ) tq x ≤ r s r = bjsc d. Conclure en numérotant par ordre croissant les éléments de M ( 1r ) ∪ M ( 1s ). M (x) = {nx, n ∈ N∗ } Partie II. On considère une suite de nombres entiers strictement positifs (an )n∈N∗ . À partir de cette suite, on dénit deux autres suites (xn )n∈N∗ et (yn )n∈N∗ en posant Partie I. On se donne deux nombres réels strictement positifs et ] irrationnels 2 s et r tels que na o k x = max , k ∈ J1, nK n k ∀n ∈ N∗ , ak + 1 yn = min , k ∈ J1, nK k 1 1 + =1 s r On se propose de démontrer que V (s) et V (r) forment une partition de N∗ . 1. Première démonstration. a. Montrer que si j , k, m sont des naturels non nuls tels que j = bkrc = bmsc, alors j < k + m < j + 1. En déduire que V (s) ∩ V (r) = ∅. b. Soit j ∈ N∗ , montrer que j ∈ / V (r) entraine qu'il existe k ∈ N tel que 1. Montrer que (xn )n∈N∗ est croissante et (yn )n∈N∗ décroissante. 2. On suppose dans cette question seulement que (an )n∈N∗ est une suite de Beatty c'est à dire qu'il existe un α > 0 irrationnel tel que an = bnαc pour tous les n ∈ N∗ . Montrer que xn < yn pour tous les n ∈ N∗ . 3. On suppose ici que xn < yn pour tous les n ∈ N∗ . a. Montrer que (xn )n∈N∗ et (yn )n∈N∗ convergent vers la même limite strictement positive notée α. b. On suppose α irrationnel, montrer que an = bnαc pour tous les n ∈ N∗ . c. On considère le cas de la suite ak = 2k − 1 pour tous les k ∈ N∗ . Que peut-on en conclure ? kr < j et j + 1 ≤ (k + 1)r c. On suppose qu'il existe des entiers naturels j , k, m tels que kr < j et j + 1 ≤ (k + 1)r et ms < j et j + 1 ≤ (m + 1)s Montrer que k+m<j <k+m+1 d. Conclure. 2. Deuxième démonstration (indépendante de la précédente) a. Montrer que M ( 1r ) et M ( 1s ) sont disjoints. b. Soit j ∈ N∗ , préciser les nombres d'éléments des ensembles suivants 1 j x ∈ M ( ) tq x ≤ r r 1 cette suite est aussi appelée spectre 2 c'est à dire n'appartenant pas à Q , 1 j x ∈ M ( ) tq x ≤ s r d'un nombre réel dans l'ouvrage Concrete Maths de Knuth Cette création est mise à disposition selon le Contrat Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/ 1 Rémy Nicolai Abeatty MPSI B 22 mai 2017 2. Deuxième démonstration. a. Si M ( 1r ) et M ( 1s ) ne sont pas disjoints, il existe des naturels non nuls p et q tels que pr = qs . Cela entraine que rs est rationnel. Or Corrigé Partie I. 1. Première démonstration. a. Soit j , k m des naturels non nuls tels que j = bkrc = bmsc. Écrivons les encadrements dénissant les parties entières (l'inégalité de gauche est stricte car r et s sont irrationnels) puis divisons par r et s et sommons : ( r 1 1 + =1⇒1+ =r r s s Alors r serait rationnel aussi ce qui est contraire aux hypothèses. Les ensembles sont donc disjoints. b. Le nombre de multiples non nuls de 1r inférieurs à rj est égal au nombre d'entiers k tels que j j+1 <k< j < kr < j + 1 r ⇒ r ⇒j <k+m<j+1 j < ms < j + 1 j <m< j+1 s s C'est évidemment j . Le nombre de multiples non nuls de k tels que en utilisant 1r + 1s = 1. Il est clair que ces inégalités sont impossibles dans N, il ne peut donc exister k et m dans N pour lesquels bkrc = bmsc. Cela traduit que V (r) et V (s) sont disjoints. b. On suppose j ∈ / V (r), il existe alors deux éléments consécutifs de la suite de Beatty (en ajoutant éventuellement 0) encadrant strictement j . Il existe donc k ∈ N tel que inférieurs à j r est égal au nombre d'entiers C'est donc b sjr c. c. Comme les deux ensembles de multiples sont disjoints, le nombre cherché est Par dénition, bkrc est le plus grand des entiers inférieurs ou égaux à kr. Comme j ≤ bkrc est faux, on sait que j n'est pas un de ces entiers donc kr < j . D'autre part, comme j est entier j+b sj c = j + b(j(s − 1)c (à cause de la relation entre r et s) r = j + b(js − j)c = j + bjsc − j = bjsc car bx + nc = bxc + n pour n ∈ Z. d. Comme chaque ensemble M ( 1r ) et M ( 1s ) est inni, en numérotant par ordre croissant les éléments de W = M ( 1r ) ∪ M ( 1s ) à partir de 1, on obtient une bijection ϕ de N∗ dans W . Pour tout n dans N, le n-ième élément de l'ensemble W est ϕ(n). Si ϕ(n) est de la forme rj , la question c. montre que n = bjsc. De la même manière n = bjrc si ϕ(n) est de la forme sj . Ceci montre que tout naturel n est, de manière unique, un bjrc ou un bjsc c'est à dire que V (s) et V (r) forment une partition de N∗ . j < b(k + 1)rc ⇒ j + 1 ≤ b(k + 1)rc ≤ (k + 1)r c. On suppose qu'il existe des entiers j , k, m vériant les relations de l'énoncé. remarquons d'abord que les inégalités sont toutes strictes à cause de l'irrationalité de r et s. On peut alors diviser par r et s et ajouter j+1 <k+1 r ⇒j+1<k+m+2 j+1 <m+1 s Partie II. On en tire k + m < j < k + m + 1 ce qui est clairement impossible. d. Si j ∈ N∗ n'est ni dans V (r) ni dans V (s), d'après la question b., il existe k et m dans N vériant les inégalités du c.. ces inégalités conduisent à une absurdité. On en déduit que N = V (r) ∪ V (s). Cette création est mise à disposition selon le Contrat Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/ 1 s k j sj ≤ ⇔k≤ s r r bkrc < j < b(k + 1)rc j k< r ⇒k+m<j m < j s j k ≤ r r 1. Notons Xn = na k k Par dénition, Xn ⊂ Xn+1 2 ak + 1 , k ∈ J1, nK k et Yn ⊂ Yn+1 . Cela entraine xn ≤ xn+1 et yn+1 ≤ yn . o , k ∈ J1, nK , Yn = Rémy Nicolai Abeatty MPSI B 22 mai 2017 2. On suppose ici qu'il existe un α > 0 irrationnel tel que an = bnαc pour tout n ∈ N∗ . On peut alors écrire (inégalité stricte à cause de l'irrationnalité) ∀k ∈ N∗ , ak < kα < ak + 1 ⇒ ak ak + 1 <α< k k Ceci est vrai en particulier pour le plus grand élément de Xn et le plus petit élément de Yn donc xn < α < yn 3. a. On sait d'après la première question que les suites (xn )n∈N∗ et (yn )n∈N∗ sont respectivement croissantes et décroissantes. L'hypothèse supplémentaire de cette question montre qu'elles sont respectivement majorée (par y1 ) et minorée (par x1 ). On en déduit la convergence des deux suites. On note x et y les limites respectives. De plus, pour tout n ∈ N∗ , an an + 1 1 ≤ xn < yn ≤ ⇒ 0 < yn − xn < n n n On déduit y = x par passage à la limite dans une inégalité. On notera α cette limite commune. b. Reprenons l'encadrement précédent et combinons le avec la monotonie an + 1 an ≤ xn < yn ≤ an + 1 an n n ≤α≤ ⇒ an ≤ nα ≤ an + 1 ⇒ n n xn ≤ α ≤ yn Dans le cas où α est irrationnel, les inégalités sont forcément strictes et an = bnαc. c. Si ak = 2k − 1, alors akk = 2 − k1 donc la suite correspondante est croissante et xn = 2 − n1 pour tous les n. De l'autre coté akk+1 = 2 donc la suite est constante et yn = 2 pour tous les n. On a donc bien xn < yn pour tous les n sans que an soit une suite de Beatty. Cette création est mise à disposition selon le Contrat Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/ 3 Rémy Nicolai Abeatty