L’ÉLEVAGE DE CHEVAUX
48 2 2015 · REVUE UFA
PRODUCTION ANIMALE
Maladie coeliaque chez l’homme
La maladie coeliaque chez l’homme est une intolérance ou une sensibi-
lité extrême aux composants du gluten, une substance protéique que
l’on trouve dans de nombreuses espèces de céréales, conduisant à une
maladie chronique de la muqueuse intestinale. Les sections nocives du
gluten comportent, au niveau des acides aminés, une forte proportion
de proline et de glutamine. Chez les sujets prédisposés, ces sections
entraînent une réaction complexe au niveau de la muqueuse intestinale
et du système immunitaire. L’intolérance dure toute la vie et est partiel-
lement héréditaire, bien que l’on ne puisse pas en traiter les causes de
manière spécifique.
Les troubles touchant la digestion
et l’assimilation des nutriments
(maldigestion et malabsorption)
sont des problèmes cliniques fré-
quents chez l’homme et les petits ani-
maux. Toutefois, ils ont également été
documentés chez le cheval.
Inflammation dans l’intestin
L’expression «malabsorption» décrit
une diminution de l’activité digestive
due à des agents pathogènes de l’intes-
tin grêle et des organes qui lui sont liés
comme le foie, le pancréas et le canal
cholédoque (biliaire). Suite à ce
trouble, l’organisme ne peut plus ab-
sorber qu’une partie seulement des hy-
drates de carbone, protéines, graisses
et minéraux. Les causes de la malab-
sorption sont des processus inflamma-
toires dans le tube digestif, qui peuvent
être diverses et souvent inexpliquées.
Les symptômes généraux de ce syn-
drome sont notamment une diminu-
tion de l’appétit, une perte de poids,
de la rétention d’eau (œdèmes), de
l’apathie, de la diarrhée et, plus rare-
ment, des coliques. Par exemple, le
syndrome de malabsorption a été -
crit comme une cause rare de coliques
chez une famille de poneys Shetland en
1993 en Allemagne, avec à la clef une
régression des villosités de l’épithélium
intestinal semblable à la maladie coe-
liaque qui touche les humains.
Les chevaux sont aussi concer-
nés En cas de maladie cœliaque
(aussi appelée cœliaquie) chez
l’homme, on dénote une concentration
accrue de certains anticorps contre des
protéines endogènes et des structures
de tissu conjonctif. Les chevaux ont
aussi fait l’objet d’examens concernant
ces anticorps particuliers par un groupe
de chercheurs hollandais de l’université
d’Utrecht. A cette occasion, il s’est avé-
que les chevaux soumis à un affoura-
gement riche en gluten et ceux souf-
frant de maladies inflammatoires
chroniques intestinales (MICI) affi-
chaient des concentrations accrues de
ces anticorps. On trouve du gluten
dans des céréales telles que blé, seigle,
orge, épeautre et, sous une forme légè-
rement modifiée, également dans
l’avoine.
En revanche, les chevaux nourris
avec une ration pauvre en gluten n’ont
présenté aucune concentration accrue
de ces anticorps. Les céréales sans
gluten sont le riz, le millet et le maïs.
Les chercheurs sont arrivés à la conclu-
sion que le gluten pouvait entraîner des
MICI chez une partie des chevaux.
Régime sans gluten Un cheval
suspecté de souffrir d’une inflamma-
tion intestinale en raison d’une intolé-
rance au gluten peut être affouragé re-
lativement facilement avec un régime
sans gluten. L’institut de nutrition ani-
male, des troubles alimentaires et de
diététique de la faculté de médecine
vétérinaire de Leipzig (D) recommande
par exemple, pour un régime sans
gluten:
LA MALADIE COELIAQUE touche également les chevaux, comme de nouvelles
études l’attestent. Les chevaux concernés perdent du poids et sont affectés par des
problèmes digestifs. Des mesures simples au niveau de l’affouragement permettent
cependant de résoudre le problème.
Quand l’intestin fait grève
Conny
Herholz
PRODUCTION ANIMALE
REVUE UF2 2015 49
www.ufarevue.ch 2 · 15
Auteur Conny Herholz, PD Dr med.
vet., enseignante en sciences équines,
BFH – Haute école des sciences
agronomiques, forestières et alimentaires
HAFL, 3052 Zollikofen
«Hypona 791-5 Sensitive» pour
les chevaux sensibles au gluten
«Hypona 791-5 Sensitive» ne contient pas de
gluten ni de mélasse mais beaucoup de
cellulose brute. Ses teneurs en amidon et en
sucres sont faibles. Cet aliment combiné se
compose de granulés (luzerne, riz, produits à
base de tournesol et graines de lin), de maïs
floconné et soufflé ainsi que de flocons de
pommes de terre. «Hypona-Sensitive» est
très bien consommé. Teneurs: 65 g/kg PDC
(protéine digestible cheval), 9 MJ/kg EDC,
220 g/kg de cellulose brute.
Utilisation
chevaux surconditionnés et peu sollicités
chevaux sensibles au gluten
chevaux sensibles à la mélasse
en cas de prédisposition à la fourbure, au SME, au syndrome de
cushing et au tying-up
avec de l’herbe riche en fructanes
Nouveau film Revue UFA
L’utilisation de «Hypona Sensitive» dans la pratique est abordée dans
le cadre d’un nouveau film Revue UFA. En plus de cela, ce film donne
un aperçu intéressant sur la voltige. Pour de nombreux enfants, les
activités acrobatiques qui y sont liées servent de porte d’entrée dans
le sport chevalin.
Les vendeurs Hypona de votre région:
• une qualité hygiénique irréprochable
du fourrage (foin, litière, etc.)
• l’utilisation d’un foin riche en struc-
ture (si possible de première coupe
ad libitum, mais au moins 1.7 kg par
100 kg de poids vif)
• il faudrait qu’il s’écoule au moins
trois heures entre les apports de
concentrés et le travail du cheval; par
contre le foin peut être affouragé im-
médiatement avant ou après le
travail
• le recours à un aliment minéral (at-
tention: comme support, ne pas uti-
liser de produits à base de blé ou
d’autres céréales contenant du
gluten)
• les concentrés sous forme de pro-
duits céréaliers traités thermique-
ment, comme les flocons de maïs,
devraient être utilisés exclusivement
en cas de performances sportives im-
portantes. Une partie des apports
énergétiques nécessaires peut être
assurée par la distribution d’huiles
végétales (tournesol ou germes de
maïs). Pour ce faire, il faudrait accou-
tumer le cheval à l’adjonction
d’huile. Un grand cheval (500 600 kg
PV) recevra p. ex., durant la première
semaine, 100 ml par jour. Si ces
quantités sont bien tolérées, on peut
augmenter au besoin les quantités
d’huile à 200 ml par jour.
• eau d’une hygiène irréprochable à
libre disposition
• distribution de la ration totale en
plusieurs repas.
m
L’ÉLEVAGE DE CHEVAUX
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