Rencontre 3: Eléments de réflexion sur les modèles économiques

Rencontre 3: Eléments de réflexion sur les
modèles économiques
1. Présentation
1.1. Objectifs
Le but des rencontres dédiées à la réflexion sur les modèles économiques est de réfléchir
aux modèles économiques possibles à mettre en œuvre pour les solutions non
médicamenteuses innovantes telle qu’Az@GAME. Leur but est triple:
Trouver et définir le modèle économique adéquat pour les solutions non
médicamenteuses innovantes;
Réfléchir à la place que pourraient obtenir les différents intervenants de la chaîne de
valeur dans le modèle économique;
Mesurer ses incidences en termes de coûts et d'avantages sur l'économie de la santé
en France.
La rencontre 3 est la première rencontre consacrée à la réflexion aux modèles économiques.
Il ne lui a volontairement pas été donné de thème car il s'agit d'une rencontre qui vise à
rentrer dans le sujet et identifier les points importants sur lesquels il sera nécessaire de se
centrer par la suite.
1.2. Date & Lieu
La rencontre s'est déroulée à Paris le 13 février 2013. Son déroulement n'a pas été celui
d'une rencontre classique, puisqu'elle a davantage pris la forme d'entretiens, étant donné la
difficulté à rassembler les participants dans un même lieu et à une même heure.
1.3. Participants
Laurent MICHAUD, Consultant, IDATE
Audrey GREL, Consultante, IDATE
Céline GUICHARD, Chargée d'études en économie de la santé, Caisse Nationale
d'Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMTS)
Pierre GABACH, médecin conseil, responsable, Département des pathologies
lourdes, Caisse Nationale d'Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMTS)
Bruno DELFORGE, médecin conseil, Direction des assurés, Caisse Nationale
d'Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMTS)
Benoît LAVALLART, médecin, Mission de pilotage du Plan Alzheimer
Bernard DESCARGUES, Chargé de mission, Politiques du handicap, Caisse
Nationale pour l'Autonomie et la Solidarité (CNAS)
2. Synthèse des propos échangés
2.1. Le modèle économique du conventionnement
2.1.1. Une prise en charge par la curité Sociale est soumise à plusieurs
contraintes
Une validation scientifique
Pierre GABACH et Bruno DELFORGE disent que la prise en charge par la Sécurité Sociale
de la solution Az@GAME ne pourra se faire qu'à la condition qu'il soit fait preuve de son
efficacité et de son efficience par une équipe externe au projet. Il faut une validation et une
certification scientifique, par exemple grâce à un PHRC.
Pierre GABACH fait néanmoins remarquer qu'il n'existe pas à ce jour d'autorité scientifique
pour valider les solutions innovantes comme Az@GAME. Si la Haute Autorité de la Santé
(HAS) ou une ARS pourraient jouer ce rôle, les pouvoirs publics devraient à l'avenir être
amenés à créer une entité spécifique dédiée à ce rôle.
Une place dans le parcours de soin
Pierre GABACH précise également qu'à côté de la validation scientifique, il est nécessaire
de trouver la place thérapeutique de la solution Az@GAME: où peut-elle être insérée dans le
parcours de soin? Qu'apporte-t-elle de plus par rapport à ce qui est disponible actuellement?
2.1.2. L'économie pour la Sécurité Sociale devra être calculée
Pierre GABACH et Bruno DELFORGE pointent du doigt le fait que la solution Az@GAME
soit prise en charge par la Sécurité Sociale, il devra être réalisé une modélisation
économique afin de montrer approximativement les économies qui pourraient être réalisées
en terme notamment de frais d'hospitalisation, etc.
2.1.3. La prise en charge par la Sécurité Sociale ne pourra se faire si jamais il y
a une quelconque implication d'un laboratoire pharmaceutique dans le projet
Pierre GABACH, Bruno DELFORGE et Céline GUICHARD mettent en garde du fait qu'un
produit financé, produit ou soutenu par un laboratoire pharmaceutique, ne pourra en aucun
cas être pris en charge par la Sécurité Sociale, en raison du conflit d'intérêt qui les oppose.
Les laboratoires pharmaceutiques pourraient en effet se servir du serious game pour mettre
en place des programmes de fidélisation des consommateurs, ou bien pour récupérer des
données de santé, etc.
2.1.4. La prise en charge par la Sécurité Sociale ne pourra se faire avant une
dizaine d'années
Si les conditions ci-dessus sont remplies, il faut néanmoins considérer que la prise en charge
par la Sécurité Sociale de telles solutions innovantes ne pourra se faire avant une dizaine
d'années. C'est ce que dit Bernard DESCARGUES et ce que sous entendent Pierre
GABACH, Bruno DELFORGE et Céline GUICHARD.
2.2. Le modèle économique de la licence
2.2.1. Pas adapté au modèle culturel français
Selon Bruno DELFORGE et Pierre GABACH, le modèle économique de la licence, selon
lequel le patient achète lui-même la solution Az@GAME comme un jeu vidéo classique, ne
s'inscrit pas dans le modèle culturel français. Il ne conviendrait donc pas selon eux.
2.2.2. Beaucoup de risques financiers
Laurent MICHAUD dit que le modèle économique de la licence comporte beaucoup de
risques financiers. En effet, il suppose la mise en place en amont d'importants moyens de
communication.
2.3. Le modèle économique de la vente aux EHPAD ou organismes
assimilés
2.3.1. Le modèle le plus facile à mettre en œuvre
Bernard DESCARGUES dit que le modèle de la vente directe aux EHPAD ou à d'autres
organismes assimilés identifier) serait le plus facile à mettre en œuvre et le moins en
rupture avec les pratiques actuelles. Les EHPAD sont en effet en recherche constante de
l'amélioration de leurs méthodes.
2.4. Le modèle économique de la prise en charge par une
complémentaire santé
2.4.1. La nécessité d'une complémentaire possédant un large réseau de
professionnels
Bernard DESCARGUES dit que le modèle de la prise en charge par une complémentaire
santé serait envisageable. Néanmoins il faudra créer un écosystème et des pratiques
nouvelles. La difficulté viendra des négociations à mener entre les assureurs et les
professionnels. Il faut donc choisir une complémentaire qui ait son propre réseau de
professionnels (EHPAD, etc.), ce dernier devant être assez important. Malakoff Médéric est
assez engagé dans ce domaine puisqu'il réfléchit à l'utilisation des nouvelles technologies
dans l'action sociale; il pourrait donc être intéressé par Az@GAME.
2.5. La distribution alternative du serious game pour les aidants
professionnels
2.5.1. Une distribution par les organismes de formation continue
Pierre GABACH suggère que le serious game de formation des aidants professionnels soit
proposé à des organismes de formation continue, afin qu'ils se chargent de leur distribution.
L'Organisme du Développement Professionnel Continu des Professionnels de santé libéraux
et salariés (OGDPC - https://www.ogdpc.fr/) gère l'ensemble de la formation continue des
professionnels de santé en France, et lance régulièrement des appels à marchés. Cet
organisme serait sans doute, selon Pierre GABACH, très intéressé par ce serious game.
2.5.2. Trouver une place dans le parcours de formation
Pierre GABACH fait également remarquer que de façon similaire au serious game dédié
aux patients, il faudra réfléchir où est ce que le serious game pour les aidants professionnels
s'insère dans le parcours de formation.
2.6. S'intégrer dans l'offre des MAIA
Les MAIA (Maisons pour l'Autonomie et l'Intégration des malades Alzheimer ont des
structures destinées à coordonner la prise en charge des personnes atteintes de la maladie
d’Alzheimer. Elles offrent aussi un accompagnement à leur entourage. Pour plus d'infos, voir
ici http://www.maisons-de-retraite.fr/Ehpad/Evaluer-la-perte-d-autonomie/Ou-s-informer/Les-
Maisons-pour-l-autonomie-et-l-integration-des-malades-Alzheimer-Maia.
Puisque les MAIA ont pour vocation de centraliser sur les espaces départementaux les offres
dédiées aux malades d'Alzheimer et à leurs aidants, il serait bon selon Bernard
DESCARGUES d'établir des partenariats avec elles pour acquérir davantage de visibilité.
2.7. Des propositions d'aide à la réflexion et à l'expérimentation des
modèles économiques
Pierre GABACH, Bruno DELFORGE et Céline GUICHARD seraient d'accord pour discuter
à nouveau des modèles économiques.
Bernard DESCARGUES pourrait participer à un atelier. Par ailleurs la CNSA pourrait être
d'accord pour financer l'expérimentation et l'évaluation d'un modèle économique sur un
département, avec un partenaire comme le Conseil Général ou l'ARS.
2.8. Remarques sur les aspects de conception des serious game
2.8.1. Le serious game pour les aidants familiaux
Le serious game pour les aidants familiaux ("naturels") doit aussi soutenir
l'aidant
Selon Pierre GABACH, au-delà de l'aspect de formation, il est très important que le serious
game dédié aux aidants familiaux ait également la vocation de soutenir ces derniers dans
leur rôle.
Exploiter la base de données conçue par France Alzheimer
Benoît LAVALLART indique qu'il faut aller voir du côté de l'association France Alzheimer
pour élaborer le serious game pour les aidants familiaux. En effet, elle a réalisé un très grand
travail en constituant une base de données contenant tous les scénarios et les
questions/réponses qui peuvent être rencontrés par les aidants familiaux.
2.8.2. Le serious game pour les patients
L'importance d'aller auprès des patients pour recueillir leur point de vue
Benoît LAVALLART dit qu'il faut développer le serious game patient avec les patients et
non pas avec les aidants. Il faut absolument se rendre auprès des patients pour recueillir leur
point de vue sur ce qu'ils ont envie d'avoir dans le jeu. Sinon on risque d'arriver à quelque
chose qui sera bien fait, mais qui ne servira à rien au final faute de l'avoir confronté à l'avis
des patients. C'est ce qui s'est passé avec le bracelet GPS, qui était remarquablement
conçu, mais que les personnes âgées ne voulaient pas porter car il n'était pas beau.
Le serious game pour les patients s'adresse à une niche de marché
Benoît LAVALLART fait remarquer que le serious game patients ne pourra être utilisé que
par un très faible nombre de patients. Ces patients seront ceux qui seront capables de
bouger et de comprendre. Or même ceux qui sont à un stade léger de la maladie ne le
peuvent pas!
L'évaluation de la stimulation physique et cognitive intégrée dans le serious
game patient sera très difficile à mettre en œuvre
Benoît LAVALLART pointe du doigt le fait que la difficulté majeure dans le projet sera
l'évaluation multidimensionnelle du serious game patient: comment mesurer les effets
bénéfiques des exercices physiques et cognitifs chez le patient? Il ajoute que cette
évaluation est très compliquée à faire de manière générale dans la maladie d'Alzheimer.
2.8.3. Le serious game pour les aidants professionnels
Un manuel clef pour l'élaboration des scénarios de jeu
Benoît LAVALLART dit qu'il existe un livre "classique" dédié aux aidants professionnels et
qui pourrait servir à élaborer les scénarios de jeu pour le serious game aidants pro:
"Assistant pour les soins en gérontologie" (Ed Elsevier Masson) http://www.elsevier-
masson.fr/aide-soignant-e-/assistant-de-soins-en-gerontologie-livre/471162/ . Ce livre a été
élaboré avec la collaboration de nombreux professionnels et organismes du secteur,
notamment France Alzheimer.
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