10eUniversité des CCI - vichy - septembre 2006
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D’autre part, l’utilisation de la ressource en eau est inégalitaire. Aujourd’hui, entre
1 et 1,5 milliard d’habitants de la planète n’ont pas accès à une eau saine. A peu près 2,5
à 3 milliards d’individus ne bénéficient pas d’un système d’assainissement. En outre, si
la population a été multipliée par 3 en plus d’un siècle, la consommation d’eau a été multipliée
par 6. Celle-ci est aussi fonction du phénomène d’urbanisation débridée que connaissent
les pays en développement. Or, à l’intérieur des réseaux urbains, les situations de consomma-
tion et d’assainissement de l’eau ne sont pas toujours acceptables comparées aux standards
européens. Les individus les plus pauvres sont les premiers à souffrir de ce problème. Parmi eux,
femmes et enfants doivent parfois assurer quotidiennement la corvée d’eau. Ainsi, en Afrique
subsaharienne, une femme passe en moyenne quatre heures par jour à la corvée d’eau.
C’est autant de temps non consacré à l’éducation. De plus, ces populations défavorisées sont
aussi celles pour qui la consommation d’eau est la plus onéreuse.
Gaspillage et pollution
Face à ces situations dramatiques, deux phénomènes peuvent être mis en cause : le gaspillage
des ressources et la pollution.
L’agriculture est le premier secteur d’activité au niveau de la répartition des prélèvements nets d’eau.
Or les effets d’efficacité attendus par ces ponctions hydriques importantes sur les productions
semblent particulièrement faibles. Un seul chiffre : 60% de l’eau prélevée dans les systèmes
d’irrigation traditionnels ne sert à rien. Quelles solutions peuvent être alors apportées ?
Les démographes estiment que dans les 50 prochaines années, la population mondiale pourrait
s’établir à environ 9 milliards d’habitants si l’hypothèse d’une croissance de 50% est vérifiée.
Il faudra en satisfaire les besoins essentiels. Pour y arriver, il sera sans doute nécessaire de déve-
lopper l’irrigation et ainsi améliorer l’agriculture. Ensuite, les pertes en eau des réseaux urbains
sont considérables. Elles sont estimées à environ 50% entre l’amont du réseau et l’aval,
c’est-à-dire l’arrivée de l’eau chez le consommateur.
Afin de lutter contre ce gaspillage, des solutions doivent être étudiées et leurs applications
pratiques mises en oeuvre.
Sur l’irrigation, des gains en eau sont possibles. Il suffit pour cela de rechercher les fuites au sein
des réseaux urbains. Des entreprises comme Suez, Veolia ou Bouygues qui ont travaillé dans
des villes du Sud, ont obtenu des résultats spectaculaires en quelques années. Par conséquent
il est nécessaire de développer les techniques de recherche des fuites afin de combler les manques
en eau.
D’autre part, la pollution a des conséquences néfastes sur la consommation. Dans de nombreux
endroits sur Terre, en particulier dans les pays du Sud, l’eau des nappes phréatiques est tellement
polluée qu’elle ne peut être utilisée. La France n’est pas à l’abri de ce problème : en Bretagne,
les lisiers de porcs et d’élevage industriel induisent des pollutions par les nitrates, entraînant
l’impossibilité de desservir le territoire en eau potable en respectant la norme européenne.