90 Espaces vectoriels réels ou complexes
(iv)pour tout vecteur x= (xi)1≤i≤n∈Kn,le vecteur x0= (−xi)1≤i≤nest tel que x+x0=
x0+x= 0,on dit que x0est un opposé de xet on le note −x.
Tout cela se résume en disant que l’ensemble Knmuni de l’addition, que l’on note (Kn,+) ,
est un groupe commutatif.
De même, on peut naturellement munir Knd’une multiplication externe définie par :
∀λ∈K,∀x= (xi)1≤i≤n∈Kn, λ ·y= (λ·xi)1≤i≤n
On dit que cette opération est externe car elle associe à un scalaire λ(en dehors de Kn) et à
un élément xde Knun élément λ·xde Kn.
On écrira plus simplement λx pour λ·x.
Là encore des propriétés de l’addition et de la multiplication des scalaires, on déduit que
cette opération externe vérifie les propriétés suivantes :
(v)pour tout scalaire λet tous vecteurs xet y, on a λ(x+y) = λx +λy ;
(vi)pour tous scalaires λ, µ et tout vecteur x, on a (λ+µ)x=λx +µx ;
(vii)pour tous scalaires λ, µ et tout vecteur x, on a λ(µx) = (λµ)x;
(viii)pour tout vecteur x, on a 1·x=x.
Tout cela se résume en disant que l’ensemble Knmuni de cette addition interne et de cette
multiplication externe, que l’on note (Kn,+,·),est un K-espace vectoriel, ou simplement un
espace vectoriel, le corps Kétant sous-entendu.
8.2 Définition d’un espace vectoriel réel ou complexe
De manière plus générale, on donne la définition suivante.
Définition 8.1 On appelle K-espace vectoriel tout ensemble non vide Emuni d’une addition
interne (x, y)∈E×E7→ x+y∈Eet d’une multiplication externe (λ, x)∈K×E7→ λx ∈E
vérifiant les propriétés (i)à(viii)précédentes.
Pour simplifier, on dira espace vectoriel pour K-espace vectoriel. Quand cela sera nécessaire,
on précisera espace vectoriel réel (i. e. pour K=R) ou espace vectoriel complexe (i. e. pour
K=C).
Les éléments d’un espace vectoriel sont appelés vecteurs.
Dans un espace vectoriel l’élément neutre pour l’addition est noté 0et on dit que c’est le
vecteur nul et le symétrique d’un vecteur xest noté −xet on dit que c’est l’opposé de x.
On vérifie facilement que le neutre 0est unique, c’est-à-dire que c’est l’unique élément ede
Etel que x+e=e+x=xpour tout x∈E(on a e=e+ 0 puisque 0est neutre et e+ 0 = 0
puisque eest neutre, donc e= 0), que pour tout x∈El’opposé −xest unique (si x0est un
autre opposé, de x+x0= 0,on déduit que (−x) + (x+x0) = x0= (−x) + 0 = −x) et que tout
élément de Eest simplifiable, c’est-à-dire que pour tous x, y, z dans El’égalité x+y=x+z
équivaut à y=z(il suffit d’ajouter −xaux deux membres de cette égalité).
Pour x, y dans E, la somme x+ (−y)est simplement notée x−y.
Exemple 8.1 L’ensemble Cdes nombres complexes est un espace vectoriel réel et aussi un
espace vectoriel complexe.
Exemple 8.2 On rappelle qu’une suite réelle est une application udéfinie sur Net à valeurs
réelles. L’ensemble de toutes les suites réelles est un espace vectoriel réel.