Dr Dassier, Anesthésie et Insuffisance cardiaque, 01/02/11 5/9
Les insuffisances valvulaires, dans leur forme sévère, entraînent une diminution de la
fonction ventriculaire gauche, qui impose une cure chirurgicale préventive avant toutes autres
chirurgies.
En cas de rétrécissement aortique (RA) il faut discuter toujours l’indication d’une cure
chirurgicale du RA. En effet au début les modifications valvulaires du RA évoluent vers une
forme hypertrophique avec le risque d’ischémie myocardique. Toute hypovolémie relative ou
absolue lors de l’induction peut entraîner un désamorçage de la pompe cardiaque.
Ultérieurement le cœur évolue vers une forme dilatée, avec le risque de trouble du rythme
supra ventriculaire : ACFA.
En cas d’Insuffisance Aortique (IA) toute élévation des résistances vasculaires
périphériques, une bradycardie, une diminution de l’inotropisme majorent la régurgitation.
La pression aortique diastolique diminue, avec le risque de diminution de la perfusion
coronaire.
En cas de rétrécissement mitral, il y a une majoration de l’altération de la contractilité
auriculaire gauche (OG) avec le risque d’hypertension pulmonaire, d’OAP et d’IVD. Tout
accès d’ACFA expose au risque de chute du Qc et de la TA.
En cas d’insuffisance mitrale, une valeur normale de FE (50 à 60%) témoigne déjà d’une
altération de la fonction cardiaque et d’une diminution des réserves myocardiques.
Toute hypoxie augmente les résistances vasculaires systémiques, majorent l’HTAP.
Les pathologies associés.
Elles prennent ici une valeur péjorative sur le plan pronostic, de la morbidité et de la
mortalité. L’insuffisance respiratoire est fréquente (BPCO), avec ses conséquences en cas de
chirurgie abdominale. L’anémie favorise l’hypoxémie.
L’insuffisance rénale et le diabète sont des associations de mauvais pronostic
comme un âge supérieur à 75 ans.
LE RETENTISSEMENT DE LA CHIRURGIE
L’acte chirurgical intervient dans l’évaluation du risque. Il faut distinguer :
Les conséquences de l’acte opératoire.
Les hémorragies.
Les actes hémorragiques exposent au risque d’ischémie myocardique et d’une majoration de
l’IC.
LA REACTION DE L’EQUIPE D’ANESTHESIE DOIT ETRE ANTICIPEE voire
précoce. Au besoin des méthodes de récupération per opératoire peuvent être proposée.
Le choc.
Certains patients sont opérés dans un état de choc infectieux. Une telle complication sur ces
terrains fragilisés peuvent être catastrophique, par le retentissement myocardique qu’elle
entraîne : acidose métabolique, hypoxémie et recours à des amines vasoconstrictives.