
Point sur l
é
volution des ventes de COC
Dans le  cadre  de  son plan  d actions  sur  les  contraceptifs 
oraux combinés (COC), l
ANSM
a publié une récente mise 
à jour  des  données  sur  l évolution  des  pratiques  lié
es 
à
l utilisation  des  COC  en  France.  L actualisation  de  ces 
données  en  date  du  30/05/2013,  avec  une  pé
riode 
d
observation 
é
tendue 
à cinq mois (décembre 2012 à
avril 
2013) montre une diminution globale de 2,8% des ventes de 
contraceptifs hormonaux par rapport à la même période de 
l
ann
ée précédente. La vente des pilules dites "de 3è
me
et 
4è
me
génération"  a  baissé de  44%  en  avril  2013 
comparativement 
à avril 2012. Celle des pilules dites "de 
1è
re
et 2è
me
génération" a augmenté de 28 % sur la mê
me 
période.  Les  ventes d
estroprogestatifs
non  oraux 
(dispositifs  transdermiques  et  anneaux  vaginaux)  ont 
diminu
é de  10%,  baisse  à mettre  en  parallèle  avec 
l augmentation des ventes des autres dispositifs (implants, 
dispositifs  intra-
ut
érins)  (23%)  (1).  Ces  derniers  ré
sultats 
vont dans le sens d une minimisation des risques liés aux 
COC oraux, cependant qu en est-il des dernières donné
es 
de la litt
érature concernant la contraception hormonale non-
orale ?
Risque
thrombo
-embolique  associé à la  contraception 
hormonale non
-
orale
Les  contraceptifs  non-oraux  disponibles  en  France 
correspondent 
à des  associations d é
thinylestradiol
et  de
norelgestromine
(6  mg)  pour  le  patch  (
Evra
®)  et
d é
tonogestrel
(11,7  mg)   pour  l anneau  vaginal 
(
Nuvaring
®).  Parmi  les  cinq  études
pharmaco
-
é
pid
é
miologiques 
évaluant  le  risque thrombotique associé
aux contraceptifs non-oraux, seules deux d entre elles ont 
révélé une augmentation du risque avec le
norelgestromine
et
l é
tonogestrel
.  Les  résultats  de  l étude  de  l équipe  de
Lidegaard
ré
alis
ée de janvier 2001  au  31 décembre  2010 
chez  les  femmes âgées  de  15  à 49  ans  montrent que  les 
femmes exposé
es 
à la contraception par voie transdermique 
ou l anneau vaginal ont respectivement 7,9 et 6,5 fois plus 
de risque de développer un évè
nement
thrombo
-embolique 
comparativement aux non-utilisatrices  (avec une incidence 
respective  de  9,7  et  7,8  évènements  pour  10000  femmes 
expos
ées).  Comparativement,  ce  risque  est  faiblement 
augment
é chez  les  utilisatrices  des  implants  sous-
cutan
é
s 
contenant  un  progestatif  seul  avec  une  incidence  de  1,7 
pour  10000  femmes  exposées,  contrairement  à
celles 
utilisatrices  du  dispositif  intra-
ut
érin  à base  de
lé
vonorgestrel
, pour  lequel l incidence  est estimé
e 
à 1,38 
pour 10000 femmes expos
é
es.
Avec une incidence de 7,8 évènements pour 10000 femmes 
expos
ées,  l anneau  vaginal  est  associé à un  risque  plus 
é
lev
é que celui associé à la prise d un contraceptif combiné
contenant  du lé
vonorgetsrel
,  ce  risque  associé s
aligne 
à
celui des contraceptifs dits de "3
è
me et 4
è
me
géné
ration".
Liste des r
éfé
rences
1.
Point  d information  ANSM.  Le  30/05/2013.  Nouveau  point  sur 
l é
volution de l
utilisation des contraceptifs en France.
2.
Lidegaard
Ø et  al. Risk  venous  thromboembolism  from use  of  oral 
contraceptives
containing  different  progestogens and  estrogen doses  :
Danish cohort study
2001
-
9. BMJ 2011; 343.
3.
Lidegaard
Ø et al. BMJ 2012. 1-9. Venous thrombosis
in
users of non-
oral hormonal contraception :
follow up
study,
Denmark 2001
-1.
4.
Lidegaard
Ø.  et  al.  Hormonal  contraception and  risk
of
venous 
thromboembolism
: national
follow
-up study
. BMJ 2009; 339.
5.
Sidney S et al.
Recent combined 
hormonal contraceptives (
CHCs
) and the 
risk
of
thromboembolism and other cardiovascular events in new users
. 
Contraception. 2013. 87 : 93
-100.
6. Point d information. ANSM. Le 27/02/2013. EVRA®(patch contraceptif) 
et risque de thrombose veineuse : préférer un contraceptif oral combiné
(COC) de 1
è
re ou 2
è
me g
éné
ration
7.
Point d information. ANSM. Le 30/05/2013. Anneau vaginal
Nuvaring
®
:  risque  de  thrombose  veineuse  ou  artérielle  associé
e 
à
cette 
contraception
estroprogestative
.
VigiNantes
n°
14 
Juin 2013
Contraception hormonale non
-
orale et risque thromboembolique 
Dr Anne
-
Lise RUELLAN
Par ailleurs, le risque plus faible associé aux implants sous-
cutan
é contenant seulement de l é
tonogestrel
estim
é à 1,7 
pour 10000 femmes  exposées confirme  les données  de  la 
litt
érature concernant l utilisation des progestatifs seuls (2, 
3).  Le  faible  risque
thrombo
-embolique  associé
aux 
dispositifs  intra-
ut
érins  contenant  seulement  du
lé
vonorgestrel
a d
éjà été dé
montr
é
(2,4). 
L étude de
Lidegaard
permet d évoquer un risque moindre 
d
accidents
thrombo
-emboliques  associé aux  dispositifs 
intra
-
ut
érins  contenant  seulement  du lé
vonorgestrel
,  au 
même  titre  que  la  contraception  hormonale  orale  à
base 
d un progestatif seul. A l inverse, le patch contenant de de 
la
norelgestromine
ou  l anneau  vaginal  contenant  de
l é
tonogestrel
seraient  associé
s 
à un  plus  grand  risque 
d évè
nements
thrombo
-emboliques.  Ces  résultats  sont 
confirm
és par l étude de Sidney et al. (5). Les deux auteurs 
évoquent également une plus forte incidence d évè
nement 
art
ériel  chez  la  femme  âgée  de  plus  de  35  ans  et  une 
pr
évalence  des  accidents  thrombotiques  veineux  chez  la 
femme jeune (<35 ans) avec l
utilisation de  ces dispositifs. 
Mesures 
En mars 2013, nous rappelions dans le dernier numéro du
VigiNantes
,  les  dernières  recommandations  de  l
EMA 
concernant  l ajout  d information  dans  le  RCP d
Evra
®
: 
«les  données  des  études  é
pid
émiologiques  récentes  qui 
sugg
éraient  que  l incidence  du  risque  d évè
nement 
thromboembolique  veineux  (ETV)  était  deux  fois  plus 
importante  en  comparaison  aux  femmes  qui  utilisent  un 
COC 
à base de
levonorgestrel
» (6). Le 30/05/2013, afin de 
prendre  en  compte  les  résultats  des  études  é
voqu
é
es 
pr
écédemment  dans  cette  synthèse,  les  autorités  de  santé
des Etats
membres dans lesquels
Nuvaring
® est autorisé
ont 
souhait
é apporter des modifications au  RCP,  en  pré
cisant 
que le risque thrombotique veineux et artériel, est au moins 
identique  à celui  observé chez  les  utilisatrices  de  COC 
contenant du
lé
vonorgestrel
(7).
3