ISSN : 1959
-
2167
N
N°
°14
14
Juin
Juin
2013
2013
Nouveau symbole / Droit de r
é
ponse p. 2
Contraception hormonale non
-
orale et risque thromboembolique
p. 3
Nouveaux anticoagulants oraux et
amiodarone
: risque d
interaction p. 4
R
éé
valuations béné
fice / risque
à l
EMA p. 5
Informations ANSM p. 6
ASMR de nouveaux m
é
dicaments p. 7
Revue de la litté
rature p. 8
Sommaire
Comit
é ré
dactionnel
Responsable :
Pr
Pascale JOLLIET
Gwena
ë
lle VEYRAC
Anne Lise RUELLAN
Julien MAHE
Caroline JOYAU
Interne : Clotilde VAN WESSEM
Un mot d
Un mot d actualit
actualité
és !
s !
Chers Confr
è
res,
Le Centre Régional de Pharmacovigilance de Nantes a le plaisir de vous adresser le
num
é
ro 14 de son bulletin d
information sur le bon usage des m
é
dicaments,
VigiNantes
.
N hésitez pas à exprimer vos souhaits de voir certains sujets de pharmacologie et de
pharmacovigilance traités et à nous donner vos impressions sur les thèmes qui vous
int
é
ressent.
Le CRPV reste bien
r
à votre disposition pour toutes vos questions sur le bon usage du
dicament et vos notifications d
effets ind
é
sirables.
Cordialement
Le CRPV de Nantes
l. : 02 40 08 40 96
Fax : 02 40 08 40 97
email
: pharmacovigilance@chu
-
nantes.
fr
2
Nouveau symbole
VigiNantes
14
Juin 2013
Nous vous rapportons une réaction du Professeur LOPES, Professeur en Gyné
cologie
Obst
étrique au CHU de Nantes suite à la diffusion du
VigiNantes
13 :
« Je souhaiterai que l'information concernant ces risques des pilules estro-progestatives ne fasse pas l'amalgame comme l'a faite la presse depuis 4
mois entre les différentes molé
cules.
Parler de 2°, et Génération est non scientifique car on utilise le terme
velopp
é par le marketing de
l'industrie pharmaceutique pour mieux vendre les pilules les plus récemment mise sur le marché. Le comparateur est le
vonorgestrel
. Les autres
molécules doivent faire l'objet de comparaison, comme l'a faite l'étude danoise (
Lidegaard
), seule étude de cohorte suffisamment grande pour
permettre des conclusions. Les risques sont augmentés avec le
gestod
è
ne
, le
sogestrel
et la
drospir
é
none
. Il ne faut pas diffuser la notion que des
molé
cules comme l
ac
é
tate de
nom
é
gestrol
, l'ac
é
tate de
chlormadinone
auraient les m
ê
mes risques que la
drospir
é
none
. Si on les qualifie comme dans
VigiNantes
N°13, de progestatifs de génération, on fait une double erreur : seule la
drospir
é
none
est une molécule récente et il a été
montr
é
que
l'ac
étate de
chlormadinone
était une molécule extrêmement bien tolérée sur le plan métabolique et relativement neutre sur les modifications des
troubles de l'hémostase. Le
Lut
é
ran
* (bien que n'ayant pas l'AMM) est souvent proposé en contraception pour les cas difficiles comme chez les
personnes ayant des problèmes d'anomalies lipidiques, d'insuffisance rénale et de risques vasculaires. Le risque lié à
l'ac
étate de
cyprot
é
rone
est bien
plus important et il est dangereux sur le plan scientifique d'en faire l'amalgame, ce qu'ont fait sans que je le comprenne pourquoi les autorité
s
sanitaires.
»
Effectivement nous nous étions, dans ce numéro, alignés sur le tableau des contraceptifs oraux commercialisés en France au 1er janvier 2013 diffusé
par
l'ANSM
(version du 11 f
é
vrier 2013).
Cette classification a
été
impos
é
e par l
industrie du m
é
dicament dans une strat
é
gie commerciale
é
vidente.
Dr Julien MAHE
Droit de r
é
ponse
Tous les médicaments bénéficient d'un système de
surveillance après la mise sur le marché ; celle-ci est une
des missions de la pharmacovigilance. De nouvelles
dispositions communautaires relatives à la
curit
é
des
médicaments sont entrées en vigueur en 2012 ; une
premi
ère liste européenne de 103 médicaments sous
surveillance renforcée a été
publi
ée par l'EMA le 25 avril
2013. Cette liste sera ré
actualis
ée tous les mois par le
PRAC (
Pharmacovigilance
Risk Assessment Committee
).
Dans cette liste on peut citer le CHAMPIX® (
var
é
nicline
)
indiqu
é dans le sevrage tabagique et le PANDEMRIX®
(vaccin grippal
pand
é
mique
H1N1), tous deux inscrits
pour le motif d'étude de
curit
é
post
-autorisation afin de
confirmer, mieux caractériser ou réfuter un signal de
curit
é qui a été
identifi
é comme associé à
ces
médicaments ;
l'ELIQUIS
® (
apixaban
) un nouvel
anticoagulant oral inscrit en tant que nouvelle substance
active, tout comme le ZELBOBRAF® (
vemuraf
é
nib
)
indiqu
é dans le traitement des patients adultes atteints d un
mélanome non résé
cable
ou métastatique porteur d
une
mutation BRAF V600.
Afin d'identifier plus facilement les
dicaments
appartenant
à cette liste, dès l'automne 2013, un nouveau
symbole, un triangle noir inversé
, sera mis en place dans le
sum
é des Caractéristiques des Produits (RCP) et la
notice de ces m
é
dicaments.
Le triangle noir est complété d une courte phrase
expliquant sa signification :
Ce médicament fait l objet d une surveillance
renforc
ée.
L'inscription
à
cette liste s
applique syst
ématiquement à un
médicament contenant une nouvelle substance active
autorisée dans l UE depuis le 1
er
janvier 2011 et aux
médicaments biologiques (vaccin ou un
dicament
dérivé du sang) dont la connaissance est limitée depuis la
commercialisation. Cette inscription concerne é
galement
les médicaments pour lesquels des donné
es
compl
émentaires sont nécessaires après l'obtention de
l'AMM ou encore pour des médicaments nécessitant des
études supplémentaires afin d'obtenir des données sur leur
utilisation prolongée ou sur un effet indésirable rare
observ
é
pendant les essais cliniques.
Les patients et les professionnels de sant
é
sont vivement
encourag
é
s
à déclarer au Centre Régional de
PharmacoVigilance (CRPV) dont ils
pendent
géographiquement tous les effets indésirables suspecté
s
d être dus à des médicaments portant le triangle noir,
de maniè
re
à augmenter les connaissances sur ces
dicaments.
Les médicaments soumis à une surveillance renforcée seront identifié
s
par un triangle noir dans la notice
-
Communiqu
é
de l'EMA.(25/04/2013)
Point sur l
é
volution des ventes de COC
Dans le cadre de son plan d actions sur les contraceptifs
oraux combinés (COC), l
ANSM
a publié une récente mise
à jour des données sur l évolution des pratiques lié
es
à
l utilisation des COC en France. L actualisation de ces
données en date du 30/05/2013, avec une
riode
d
observation
é
tendue
à cinq mois (décembre 2012 à
avril
2013) montre une diminution globale de 2,8% des ventes de
contraceptifs hormonaux par rapport à la même période de
l
ann
ée précédente. La vente des pilules dites "de 3è
me
et
4è
me
génération" a baissé de 44% en avril 2013
comparativement
à avril 2012. Celle des pilules dites "de
1è
re
et 2è
me
génération" a augmenté de 28 % sur la
me
période. Les ventes d
estroprogestatifs
non oraux
(dispositifs transdermiques et anneaux vaginaux) ont
diminu
é de 10%, baisse à mettre en parallèle avec
l augmentation des ventes des autres dispositifs (implants,
dispositifs intra-
ut
érins) (23%) (1). Ces derniers ré
sultats
vont dans le sens d une minimisation des risques liés aux
COC oraux, cependant qu en est-il des dernières donné
es
de la litt
érature concernant la contraception hormonale non-
orale ?
Risque
thrombo
-embolique associé à la contraception
hormonale non
-
orale
Les contraceptifs non-oraux disponibles en France
correspondent
à des associations d é
thinylestradiol
et de
norelgestromine
(6 mg) pour le patch (
Evra
®) et
d é
tonogestrel
(11,7 mg) pour l anneau vaginal
(
Nuvaring
®). Parmi les cinq études
pharmaco
-
é
pid
é
miologiques
évaluant le risque thrombotique associé
aux contraceptifs non-oraux, seules deux d entre elles ont
révélé une augmentation du risque avec le
norelgestromine
et
l é
tonogestrel
. Les résultats de l étude de l équipe de
Lidegaard
alis
ée de janvier 2001 au 31 décembre 2010
chez les femmes âgées de 15 à 49 ans montrent que les
femmes exposé
es
à la contraception par voie transdermique
ou l anneau vaginal ont respectivement 7,9 et 6,5 fois plus
de risque de développer un évè
nement
thrombo
-embolique
comparativement aux non-utilisatrices (avec une incidence
respective de 9,7 et 7,8 évènements pour 10000 femmes
expos
ées). Comparativement, ce risque est faiblement
augment
é chez les utilisatrices des implants sous-
cutan
é
s
contenant un progestatif seul avec une incidence de 1,7
pour 10000 femmes exposées, contrairement à
celles
utilisatrices du dispositif intra-
ut
érin à base de
vonorgestrel
, pour lequel l incidence est estimé
e
à 1,38
pour 10000 femmes expos
é
es.
Avec une incidence de 7,8 évènements pour 10000 femmes
expos
ées, l anneau vaginal est associé à un risque plus
é
lev
é que celui associé à la prise d un contraceptif combiné
contenant du
vonorgetsrel
, ce risque associé s
aligne
à
celui des contraceptifs dits de "3
è
me et 4
è
me
géné
ration".
Liste des r
éfé
rences
1.
Point d information ANSM. Le 30/05/2013. Nouveau point sur
l é
volution de l
utilisation des contraceptifs en France.
2.
Lidegaard
Ø et al. Risk venous thromboembolism from use of oral
contraceptives
containing different progestogens and estrogen doses :
Danish cohort study
2001
-
9. BMJ 2011; 343.
3.
Lidegaard
Ø et al. BMJ 2012. 1-9. Venous thrombosis
in
users of non-
oral hormonal contraception :
follow up
study,
Denmark 2001
-1.
4.
Lidegaard
Ø. et al. Hormonal contraception and risk
of
venous
thromboembolism
: national
follow
-up study
. BMJ 2009; 339.
5.
Sidney S et al.
Recent combined
hormonal contraceptives (
CHCs
) and the
risk
of
thromboembolism and other cardiovascular events in new users
.
Contraception. 2013. 87 : 93
-100.
6. Point d information. ANSM. Le 27/02/2013. EVRA®(patch contraceptif)
et risque de thrombose veineuse : préférer un contraceptif oral combiné
(COC) de 1
è
re ou 2
è
me g
éné
ration
7.
Point d information. ANSM. Le 30/05/2013. Anneau vaginal
Nuvaring
®
: risque de thrombose veineuse ou artérielle associé
e
à
cette
contraception
estroprogestative
.
VigiNantes
14
Juin 2013
Contraception hormonale non
-
orale et risque thromboembolique
Dr Anne
-
Lise RUELLAN
Par ailleurs, le risque plus faible associé aux implants sous-
cutan
é contenant seulement de l é
tonogestrel
estim
é à 1,7
pour 10000 femmes exposées confirme les données de la
litt
érature concernant l utilisation des progestatifs seuls (2,
3). Le faible risque
thrombo
-embolique associé
aux
dispositifs intra-
ut
érins contenant seulement du
vonorgestrel
a d
éjà été dé
montr
é
(2,4).
L étude de
Lidegaard
permet d évoquer un risque moindre
d
accidents
thrombo
-emboliques associé aux dispositifs
intra
-
ut
érins contenant seulement du
vonorgestrel
, au
même titre que la contraception hormonale orale à
base
d un progestatif seul. A l inverse, le patch contenant de de
la
norelgestromine
ou l anneau vaginal contenant de
l é
tonogestrel
seraient associé
s
à un plus grand risque
d évè
nements
thrombo
-emboliques. Ces résultats sont
confirm
és par l étude de Sidney et al. (5). Les deux auteurs
évoquent également une plus forte incidence d évè
nement
art
ériel chez la femme âgée de plus de 35 ans et une
pr
évalence des accidents thrombotiques veineux chez la
femme jeune (<35 ans) avec l
utilisation de ces dispositifs.
Mesures
En mars 2013, nous rappelions dans le dernier numéro du
VigiNantes
, les dernières recommandations de l
EMA
concernant l ajout d information dans le RCP d
Evra
®
:
«les données des études é
pid
émiologiques récentes qui
sugg
éraient que l incidence du risque d évè
nement
thromboembolique veineux (ETV) était deux fois plus
importante en comparaison aux femmes qui utilisent un
COC
à base de
levonorgestrel
» (6). Le 30/05/2013, afin de
prendre en compte les résultats des études é
voqu
é
es
pr
écédemment dans cette synthèse, les autorités de santé
des Etats
membres dans lesquels
Nuvaring
® est autorisé
ont
souhait
é apporter des modifications au RCP, en pré
cisant
que le risque thrombotique veineux et artériel, est au moins
identique à celui observé chez les utilisatrices de COC
contenant du
vonorgestrel
(7).
3
4
L'
étude EMIR
(1)
, dont l'objectif principal était d'estimer
l'incidence des hospitalisations motivées par la survenue
d'un effet indésirable, a permis de retenir 97 cas d'effets
ind
ésirables médicamenteux. L'analyse pharmacologique
pratiqu
ée a permis d'établir que 30% de ces effets étaient la
cons
équence d'une interaction médicamenteuse. Une
meilleure connaissance des interactions mé
dicamenteuses
permet d'aboutir à des recommandations incluses dans le
RCP afin d'améliorer le bon usage des médicaments et ceci
est d autant plus vrai que les médicaments sont
nouvellement commercialisés. Les nouveaux
anticoagulants oraux n
é
chappent pas
à
cette r
è
gle.
Le
dabigatran
(PRADAXA
®), inhibiteur direct de la
thrombine, est un substrat de la glycoprot
é
ine P (P
-
gp). Son
association avec des inhibiteurs de la P-gp laisse supposer
une interaction d ordre cinétique conduisant à
une
augmentation des concentrations plasmatiques du
dabigatran
. Ce risque d interaction pharmacocinétique se
retrouve avec le
rivaroxaban
(XARELTO
®) et l
apixaban
(ELIQUIS
®), inhibiteurs du facteur
Xa
,
tabolis
és en
partie par le CYP3A4 et substrats de la P
-gp.
Le niveau d interaction avec l
amiodarone
, puissant
inhibiteur du CYP3A4 et de la P-gp, varie selon les
mol
é
cules.
Pour le
dabigatran
, le RCP indique une pr
é
caution d
emploi
avec
l
amiodarone
dans l indication «
pr
évention des
évè
nements
thrombo
-emboliques veineux », en
recommandant l
utilisation d
une dose de 150mg par jour.
Question pos
é
e au CRPV :
Quel est le niveau d
interaction
entre le SEROPLEX
®
et le TERCIAN
® ?
Question posé
e au CRPV :
Quel est le niveau d
interaction
entre le SEROPLEX
®
et le TERCIAN
® ?
VigiNantes
14
Juin 2013
L EMA a contre-
indiqu
é en juillet 2012 l association entre
le
dabigatran
et la
dron
é
darone
(structurellement proche de
l
amiodarone
et suivant les mêmes voies de
tabolisation
) en raison d un doublement des
concentrations plasmatiques de
dabigatran
lors d une co-
administration entre ces molé
cules.
Pour le
rivaroxaban
, le RCP n apporte aucune information
concernant
l
amiodarone
mais précise que les donné
es
sont limitées concernant la
dron
é
darone
et que
l association est donc à éviter. Le thé
saurus
«
interactions
dicamenteuses
»
de
l
ANSM
indique que le
rivaroxaban
est contre-
indiqu
é avec les inhibiteurs puissants du
CYP3A4.
Enfin pour l
apixaban
, le RCP précise que l
amiodarone
n est pas considérée comme un inhibiteur puissant et
qu aucun ajustement
posologique
de
l
apixaban
n
est
cessaire en cas de co
-
administration.
Le risque d interaction entre ces nouveaux anti-
coagulants
et
l
amiodarone
ne doit pas être sous-
estim
é au regard du
risque majoré de saignement. Une surveillance clinique et
une adaptation
posologique doivent
être instaurées afin de
sécuriser la prise en charge du patient. Les données de
Pharmacovigilance ainsi que certains cas rapportés dans la
litt
é
rature
(2)
doivent alerter le prescripteur quant au risque
de cette interaction.
Le
citalopram
et son é
nantiom
è
re
l
escitalopram
sont des antidépresseurs de la classe des inhibiteurs sélectifs de la
recapture
de la sérotonine. En décembre 2011, l
ANSM
en accord avec l EMA a émis une alerte sur le risque
d allongement dose-dépendant, de l intervalle QT associé à la prise de ces molécules. Les doses maximales
recommand
ées chez l adulte ou chez le sujet âgé
ont
été
diminu
ées (respectivement 40 et 20 mg) et les pré
cautions
d emploi ainsi que les interactions médicamenteuses ont été
modifi
ées dans le RCP. Le thé
saurus
«
interactions
dicamenteuses
»
de
l
ANSM
dans sa mise
à
jour de d
é
cembre 2012, indique que le
citalopram
et
l
escitalopram
sont
sormais contre
-
indiqu
é
s avec les m
é
dicaments susceptibles de donner des torsades de pointes.
Une
é
tude publi
é
e r
é
cemment dans le
B
ritish
M
edical
J
ournal vient corroborer ces donn
é
es.
[1]
Cette é
tude a
été ré
alis
é
e
à partir des données informatiques concernant 38 397 patients traités par antidépresseurs (
citalopram
,
escitalopram
,
fluoxétine,
parox
étine,
sertraline
,
amitriptyline
, bupropion,
dulox
étine,
mirtazapine
,
nortriptyline
et
venlafaxine
) ou
méthadone (
opio
ï
de
connu pour prolonger l'intervalle QT, inclus pour démontrer la sensibilité du test) et ayant
alis
é
un ECG au moins 14 jours après la prescription. Les résultats ont montré un allongement significatif de l intervalle QT
pour le
citalopram
, l
escitalopram
et
l
amitriptyline
mais pas pour les autres antidépresseurs. Cet allongement est
dose
-
pendant
puisque le QT a été
augment
é de 7,8 ms pour une augmentation de dose de
citalopram
de 10 à 20 mg et de
10,3 ms pour une augmentation de dose de 20
à
40 mg.
Les neuroleptiques, tels que la
cyam
é
mazine
, entraînent un allongement de l intervalle QT. L association avec
l
escitalopram
expose
à un risque augmenté de torsades de pointe par addition d effet. Il est donc préférable de choisir
un autre antid
é
presseur n
exposant pas le patient
à
un tel risque.
1- Castro VM,
Clements
CC, Murphy SN,et al. QT interval and antidepressant use: a cross sectional study
of
electronic health
records.
BMJ
. 2013
Jan 29;346:f288.
doi
: 10.1136/
bmj
.f288.
Nouveaux anticoagulants oraux et
amiodarone
: risque d
interaction !
Dr Julien MAHE
1- Effets indésirables des Médicaments : Incidence et Risque, sur les
hospitalisations lié
es
à un effet indésirable médicamenteux (EMIR).
Coordination CRPV de Bordeaux. D
é
cembre 2007.
2-
Fountzilas
C, George J, Levine R.
Dabigatran
overdose secondary to
acute kidney injury and
amiodarone
use. N Z Med J. 2013 Mar
1;126(1370):110
-2.
5
La nouvelle l
é
gislation Europ
é
enne sur la pharmacovigilance, adopt
é
e en d
é
cembre 2010, s
est mise en place en juillet 2012. Ce nouveau
dispositif réglementaire a pour objectif de promouvoir et de sécuriser la santé publique, en renforçant l'actuel système européen de
pharmacovigilance (clarification des rôles et des responsabilités des différents acteurs, implication des patients et des professionnels de
santé
, am
é
lioration de la collecte d
informations essentielles sur les médicaments, plus grande transparence et meilleure communication)
associ
é à l évaluation du rapport béné
fice
-risque des médicaments. L EMA (European Medicines Agency) voit donc la mise en place
d'un nouveau comité scientifique, le "Pharmacovigilance Risk Assessment Committee" (PRAC). Le PRAC est chargé d évaluer tous les
aspects de la gestion des risques des
dicaments
à usage humain en émettant des recommandations qui sont soumises au CHMP
(Comit
é
des m
é
dicaments
à
usage humain). Chaque
Etat
Membre y est repr
ésenté
par un ou deux d
élé
gu
é
s.
Voici les avis de d
é
cisions sur certains dossiers en cours de r
éé
valuation du rapport b
éné
fice/risque :
R
éé
valuation du rapport bénéfice /risque des mé
dicaments
à
base de ran
é
late
de strontium
:
Le
ran
é
late
de strontium (
Prot
é
los
®) est utilisé chez la femme
nopaus
ée ou chez l homme dans le traitement de l
ost
é
oporose
afin de réduire le risque de fractures. En raison des risques
d accidents thromboemboliques veineux et de réactions cutané
es
allergiques graves (DRESS), la France avait initié une r
éé
valuation
du rapport b
éné
fice/risque du produit. De nouvelles donn
ées rendent
compte d une augmentation du risque d infarctus du myocarde ; ce
nouveau risque s
ajoute
à ceux déjà
identifi
és par l
ANSM
. Le
PRAC recommande donc une restriction de l indication du
ran
é
late
de strontium au traitement de l
ost
éoporose sévère, une
contre
-
indication chez les patients présentant une pathologie
cardiovasculaire et un renforcement des précautions d
emploi
chez les patients présentant des facteurs de risque
cardiovasculaires
. Le CHMP a suivi la recommandation. Toutefois,
le PRAC a souhait
é poursuivre la r
éé
valuation du bénéfice/risque de
cette spécialité afin de s assurer de l
efficacit
é et de la sé
curit
é
d emploi de ce produit au sein de la nouvelle population cible :
ost
éoporose sévère chez les sujets à haut risque de fracture (femmes
nopaus
ées et hommes). Dans l attente des résultats de la
r
éé
valuation du rapport bénéfice/risque initiée en mai 2013, les
prescripteurs doivent prendre en compte ces nouvelles contre-
indications et donc évaluer le risque cardiovasculaire de leurs
patients d
éjà
trait
é
s par
Prot
é
los
®
.
R
éé
valuation DIANE 35
®:
A l issue de l évaluation, le PRAC a considéré comme modéré
e
l
efficacit
é de Diane 35® et de ses génériques dans le traitement de
l
acn
é. Le PRAC a donc proposé de restreindre l utilisation de
Diane 35® et ses géné
riques
à une population cible pour laquelle le
rapport b
éné
fice/risque reste favorable sous r
éserve de modifications
portant sur les indications, contre-indications et pré
cautions
d
emploi.
-L utilisation de Diane 35®et ses génériques devrait ainsi
sormais
être restreinte aux femmes en âge de procréer, qui
présentent une acné
mod
éré
e
à sévère, dans un contexte
d
hyperandrog
é
nie
et en cas d échec des traitements de
premi
ère intention (topiques et antibiothérapie par voie
systémique).
-L indication devrait également préciser que cette combinaison
hormonale est contraceptive et ne doit pas être utilisée avec
d
autres contraceptifs hormonaux.
-Les contre-indications et précautions d emploi seront
renforc
ées afin de prendre en compte le risque
thromboembolique de ces produits.
-Mise en place d un plan de gestion des risques ainsi qu
une
communication renforcé
e
à l attention des femmes et des
professionnels de sant
é
.
Dans l
attente des d
é
cisions europ
é
ennes finales, les AMM de Diane
35
® et ses génériques sont suspendues en France ; les lots
disponibles sur le march
é
ont
été
retir
é
s
à
compter du 21 mai 2013.
R
éé
valuation du rapport b
éné
fice/risque du
traz
é
pam
:
L
ANSM
a porté ce dossier devant le PRAC en janvier 2013
devant une fré
quence
é
lev
ée d effets indésirables cutanés, parmi
lesquels des effets rares mais graves, voire mortels, tels que d
es
syndromes de Stevens-Johnson, de Lyell et d
hypersensibilit
é
médicamenteuse (DRESS). Après analyse de ces effets
ind
ésirables cutanés et compte tenu de la spé
cificit
é du profil de
curit
é de cette benzodiazépine et des incertitudes quant à
son
bénéfice thérapeutique, le PRAC a recommandé
la
suspension de
l autorisation de mise sur le marché
(AMM)
des produits
contenant du
traz
é
pam
. Décision approuvée par le CHMP le
29/04/13.
L
ANSM
recommande aux prescripteurs de ne plus
initier de traitement par
traz
é
pam
.
R
éé
valuation du rapport bénéfice/risque des
dicaments
à
base de cod
é
ine
:
Le PRAC avait initié en novembre 2012 une r
éé
valuation des
dicaments
à base de codéine utilisés comme antalgiques chez
l enfant (cf VigiNantes 13). En effet la codéine est transformée en
morphine par le CYP2D6, dont l
activit
é varie selon le profil
génétique des individus : les «métaboliseurs
rapides
»
sont
susceptibles de d
é
velopper une production augment
ée de morphine
et donc un risque toxique avec insuffisance respiratoire.
Les membres du PRAC ont
é
mis les recommandations suivantes :
-
indication restreinte aux enfants de plus de 12 ans apr
è
s
é
chec
du parac
é
tamol et/ou des AINS,
-
prescription
à la plus faible dose efficace et pour la durée la
plus courte possible,
-
contre
-indication après amygdalectomie ou adé
no
ï
dectomie
prenant en compte le facteur de risque additionnel que
repr
é
sente le syndrome d
apn
é
e obstructive du sommeil,
-non utilisation au cours de l allaitement (le passage de la
codéine dans le lait représentant une voie d exposition de
l
enfant),
-rappel aux prescripteurs sur la voie de mé
tabolisation
de la
codé
ine.
Sans attendre la décision finale, l
ANSM
a
émis une alerte le 12
avril 2013 pour limiter la prescription des analgésiques
cod
é
in
és
chez l
enfant et son interdiction chez la femme
allaitante.
Des recommandations sont attendues
puisqu
aucune
alternative
th
é
rapeutique n
a
été proposé
e chez l
enfant de moins de 12 ans.
Nous rappelons que le
tramadol
en gouttes possède l
AMM
uniquement chez l
enfant de plus de 3 ans.
VigiNantes
14
Juin 2013
R
éé
valuation du b
éné
fice/risque par l
EMA
Dr Julien MAHE
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