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survenant volontiers chaque jour au même moment et se prolongeant durant
quelques heures. Pour que le diagnostic de AIJ systémique puisse être envisagé, il
faut que les accès de fièvre se soient répétés pendant au moins deux semaines.
Durant ces accès, l’enfant se sent misérable, il est parfois secoué de frissons, ses
membres sont douloureux et il a mal à la gorge. Le reste du temps, il n’a pas de
fièvre et se sent presque bien. Chez la plupart de ces jeunes patients, on observe un
exanthème de coloration rose pâle, qui devient nettement visible durant les accès de
fièvre et dont la localisation peut très rapidement varier. Souvent, les ganglions
lymphatiques enflent, le foie devient volumineux et l’on peut également constater de
la splénomégalie. Il n’est pas rare que des atteintes péricardiques ou pleurales aient
lieu, en général indolores, il est vrai, et que l’on ne découvre que par hasard. En cas
d’inflammation particulièrement importante, une complication grave peut se produire,
à savoir l’hémophagocytose ou syndrome d’activation macrophagique: les
hémocytes et les tissus des viscères sont attaqués et détruits par les cellules
inflammatoires. L’enfant doit parfois être soumis aux soins intensifs et si l’atteinte
n’est pas découverte à temps, elle peut mettre sa vie en danger.
Chez certains enfants, l’inflammation articulaire existe dès le début de la maladie,
tandis que chez d’autres, il faut des semaines ou des mois, voire, dans les cas
extrêmes, des années avant que l’apparition de l’arthrite ne vienne confirmer
définitivement le diagnostic. Ce qui veut dire que le diagnostic précoce de l’AIJ
systémique est souvent difficile à poser. Dans la plupart des cas, la maladie
commence soudainement, par un accès de fièvre aigu accompagné de douleurs
articulaires, de sorte qu’elle passe pour une maladie infectieuse et est soignée
comme telle. Au commencement, les accès de fièvre peuvent aussi ne pas être
caractéristiques et d’autres signes typiques, outre l’arthrite, peuvent également faire
défaut.
L’AIJ s’accompagnant d’une enthésite touche plus facilement les garçons que les
filles et n’apparaît généralement pas avant l’âge scolaire. Les enfants qui en sont
atteints présentent pour autre symptôme caractéristique, en plus de l’arthrite, qui
n’intéresse généralement que quelques articulations, notamment celles des
membres inférieurs, une inflammation douloureuse au niveau des insertions
osseuses des tendons. Elle part le plus souvent du talon et en particulier du point
d’insertion du tendon d’Achille, mais peut toucher de nombreuses insertions
osseuses de tendons et de muscles. Cette forme d’AIJ s’apparente aux
spondylarthropathies des adultes. Chez de nombreux enfants qui en sont atteints, on
trouve un facteur héréditaire, l’antigène HLA-B27. Les cas s’accumulent souvent
dans une même famille; la maladie frappe les garçons non seulement plus souvent,
mais aussi plus gravement que les filles. Elle peut évoluer vers une
spondylarthropathie avec atteintes des vertèbres thoraciques et lombaires, ainsi que
des articulations sacro-iliaques. Il n’est pas possible de prévoir une telle évolution,
mais elle est plus probable si l’on compte des cas de spondylarthropathie dans la
famille de l’enfant. Les infections, et en particulier les entérites, peuvent favoriser
l’apparition d’une AIJ associée à une enthésite. Les enfants qui sont affectés de cette
forme d’AIJ risquent aussi une inflammation des yeux, mais celle-ci est, en général,
très douloureuse et les yeux deviennent rouges, de sorte qu’elle ne peut guère
passer inaperçue.
Il est encore une autre forme d’AIJ: l'arthrite psoriasique juvénile, qui survient chez
les enfants atteints de psoriasis. Le psoriasis est une affection de la peau, évoluant
aussi par poussées, caractérisée par une éruption squameuse. L’arthrite apparaît