Editorial

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blueprint
85
Trimestriel - N°85 – Décembre 2007 Port payé
tarif postal
préférentiel
Ed. resp.: Association des médecins exerçant aux Cliniques Saint-Joseph
DANS CE NUMERO
Le point sur...
Actualités thérapeutiques
sur les MICI��������������������������pages 2-3
Comment je traite, comment
j’explore
Comment traiter un cancer du rein
en 2007���������������������������������pages 3-4
Editorial
Nous préparons la “ saison 2008 ” des
rencontres mensuelles avec la commission consultative des médecins généralistes (CCMG). Afin de mieux rencontrer
vos préoccupations de praticien, nous
sommes à votre écoute pour le choix de
thèmes à développer chaque mois. N’hésitez donc pas à envoyer vos suggestions
par mail à [email protected] qui se
charge d’organiser les rencontres.
Parallèlement à cela, dans la même optique d’une meilleure communication, le
répertoire des consultations des 6 cliniques du CHC est (enfin) à l’imprimerie.
Il vous permettra d’obtenir aisément les
coordonnées de chacun des médecins
du CHC dans son(ses) site(s) de travail.
Vous recevrez tout prochainement votre
exemplaire.
Répertoire, encore. Nous avons, sur notre intranet, un répertoire des médecins
généralistes qui travaillent avec nos
Du changement à la
pédiatrie de
l’Espérance
Le Dr Françoise Bury a
assumé les fonctions
de chef du département de pédiatrie du
CHC depuis sa création en 2002. Au terme d'un processus initié en
juin dernier par des élections au sein du collège
des pédiatres, le Dr Pierre Philippet vient d'être
nommé par le conseil d'administration du CHC
pour lui succéder.
cliniques, afin de faciliter les contacts
de l’hôpital vers la médecine générale.
N’oubliez pas d’avoir le réflexe de nous
envoyer tout changement dans votre
pratique (adresse, téléphones, consultations), par mail à [email protected]
ou par téléphone au 04.224.85.62.
Pour celles et ceux qui n’ont pas pu participer à notre Journée médicale d’octobre,
ou pour celles et ceux qui ont particulièrement apprécié l’un ou l’autre exposé,
toutes les présentations sont désormais
consultables sur notre site www.chc.be.
En cette période de fin d’année, je ne
manquerai pas, au nom de tous mes
confrères, de vous souhaiter de joyeuses
fêtes en famille ainsi que nos meilleurs
vœux pour l’année 2008.
Bonne lecture de ce dernier numéro
2007,
Clinique et thérapeutique
Douleur chronique
et résilience��������������������������pages 5-6
Du côté du généraliste
Maison de garde de médecine
générale�������������������������������������page 6
Vie des cliniques
Bébé prématuré: une consultation
de follow-up������������������������������page 7
Sénologie: compétence reconnue
extra-muros et équipe
renforcée�����������������������������������page 7
Nouvelles têtes
��������������������������������������������������page 8
||Dr Toàn Khúc
Le département de pédiatrie du CHC regroupe
maintenant en une entité homogène 44 pédiatres
répartis sur:
- 2 sites d'hospitalisation: les cliniques de l’Espérance et Saint-Vincent
- 2 services d'urgences: Espérance et SainteElisabeth Heusy
- 3 maternités: Sainte-Elisabeth Heusy, Saint–
Joseph et Saint-Vincent
- et 6 lieux de consultations: Espérance, SainteElisabeth Heusy, Saint-Joseph, Saint-Vincent,
Notre-Dame Hermalle et le cabinet pédiatrique
d'Ans
Cette équipe a le souci d'offrir aux patients et à
leurs familles une médecine à la pointe de la qualité
scientifique et humaine. Elle travaille en contact
étroit avec les médecins des familles, généralistes
Clinique Saint-Joseph
Clinique de l’Espérance
Clinique Notre-Dame
Clinique Notre-Dame
Rue de Hesbaye 75
4000 Liège
Rue Saint-Nicolas
447- 449
4420 Montegnée
Rue Sélys-Longchamps 47
4300 Waremme
Rue Basse Hermalle 4
4681 Hermalle /s
Argenteau
tél. 04.224.81.11
fax.04.224.87.70
tél. 04.224.91.11
fax.04.224.90.02
tél. 019.33.94.11
fax.019.33.96.55
tél. 04.374.70.00
fax.04.374.70.02
ou pédiatres, et entretient des relations privilégiées avec de nombreux secteurs ayant développé une expertise dans le domaine des soins
à l'enfant (chirurgiens, radiologues, biologistes,
gynécologues, …) et avec de nombreux centres
pédiatriques nationaux et internationaux.
En perpétuelle évolution, elle reste un pôle d’excellence dans le domaine des soins à l’enfant, à
la disposition de la communauté médicale de la
région liégeoise et plus largement des régions
environnantes, tant francophones que néerlandophones.
Directeur de publication  :
Dr Toàn Khúc
Comité de rédaction  :
Dr Boris Bastens, Dr Denis Brisbois,
Dr Bénédicte Daenen, Dr Toàn Khúc, Dr Jean-Pierre Lambert,
Marianne Lebrun, Dr Christian Mossay,
Dr Alain Nchimi, Dr Philippe Olivier, Dr Martine Smeekens
Secrétariat  : Anne-Marie Mandic 04.224.80.98
Contact rédaction  : Marianne Lebrun
tél. 04.224.85.62 - fax. 04.224.80.93
Rue de Hesbaye 75, 4000 Liège - [email protected]
blueprint est le périodique de l’association des médecins exerçant aux Cliniques Saint-Joseph, membres du Centre Hospitalier Chrétien (CHC)
2
lepointsur...
Actualités thérapeutiques sur les MICI
Les maladies inflammatoires
chroniques de l’intestin (MICI),
en pratique la maladie de
Crohn (MC) et la rectocolite
hémorragique (RCH), sont
des inflammations chroniques
du tube digestif atteignant
exclusivement le rectum et
le côlon pour la RCH et tout
le tube digestif avec une
prédilection iléocaecale pour
la MC.
L’incidence de ces maladies a nettement augmenté ces dernières années et particulièrement
celle de la MC. De nos jours, ces pathologies sont devenues courantes et les médecins, généralistes et spécialistes, sont fréquemment amenés à gérer ensemble ce type de cas. Les avancées
dans le traitement de ces maladies ont été déterminantes ces dernières années, et l’apparition
des anticorps anti-TNFα (anti-tumor necrosis factor) a transformé la prise en charge de nos
malades. Le TNFα est une cytokine qui joue un rôle primordial dans la pathogenèse des lésions
inflammatoires intestinales.
L’infliximab (Remicade®) est un anticorps anti-TNFα chimérique comportant une partie murine (à
75% humain, 25% murin). Il est le premier à avoir obtenu le remboursement sous conditions pour
la MC et plus récemment pour la RCH. Pour cette dernière, l’infliximab est actuellement la seule
biothérapie qui a clairement montré son efficacité dans cette indication.
L’infliximab est indiqué dans le traitement de la maladie de Crohn active, sévère, chez les patients
qui ne répondent pas à une thérapeutique bien conduite par corticoïdes et/ou un immunosuppresseur (minimum 3 mois) ou lorsqu’il y a une intolérance ou une contre-indication à ces traitements. Il est encore indiqué dans les maladies de Crohn actives et fistulisées n’ayant pas répondu
à une prise en charge conventionnelle et bien menée (antibiotiques, drainage et immunosuppresseur). Dans la rectocolite hémorragique active et sévère, l’infliximab est indiqué chez les patients
qui n’ont pas répondu de manière optimale à un traitement adéquat à base d’aminosalicylates
(5-ASA), corticoïdes et/ou immunosuppresseur.
Les différentes grandes études réalisées sur l’infliximab (ACCENT 1 et 2 pour la MC, ACT 1 et 2
pour la RCH) ont clairement démontré sa supériorité par rapport au placebo chez les patients en
échec d’une thérapeutique classique.
Maladie de Crohn colique en poussée
La perfusion d’infliximab est le plus souvent très bien tolérée. Elle se fait en clinique de jour,
sous surveillance médicalisée, avec un monitoring de la pression artérielle et de la fréquence
cardiaque. L’équipe infirmière assure une prise en charge optimale à tous niveaux. Malgré une
injection intraveineuse de corticoïdes au préalable, la perfusion peut provoquer exceptionnellement des réactions immédiates de type anaphylactoïde. Il existe un plus grand risque d’immunisation avec des anticorps chimériques qu’avec des anticorps humanisés. Au cours du traitement,
on peut observer l’apparition d’anticorps anti-infliximab (ATI). Ces ATI favorisent les réactions à la
perfusion et des concentrations élevées de ceux-ci mènent à la perte de réponse à l’infliximab.
On utilise habituellement un immunosuppresseur en complément de l’infliximab pour limiter la
formation de ces ATI, même si le traitement par immunosuppresseur seul s’était soldé par un
échec.
Deux nouveaux anti-TNFα ont fait leur apparition dans l’arsenal thérapeutique des MICI. Actuellement, selon les études réalisées, ils concernent plus particulièrement la maladie de Crohn. Il
s’agit de l’adalimumab (Humira®), un anticorps recombinant monoclonal humanisé et du certolizumab pegol (Cimzia®), un fragment pegylé d’anticorps anti-TNFα 95% humanisé. Des essais
de phase III ont validé l’efficacité de ces 2 molécules pour induire et maintenir une réponse
ainsi qu’une rémission au cours des formes sévères réfractaires ou fistulisantes de la maladie de
Crohn.
Le mode d’administration de ces traitements est sous-cutané, au contraire de l’infliximab qui
est intraveineux. Cela permet aux patients, à certaines conditions et après une période d’essai
sous surveillance, de se traiter au domicile. Les indications sont identiques à celles de l’infliximab
et on étudie actuellement leur intérêt chez les patients intolérants ou chez ceux qui perdent la
réponse à l’infliximab. L’apparition d’anticorps anti-adalimumab et anti-certolizumab est décrite,
mais semble sans conséquence sur l’efficacité du médicament.
Aspect de la paroi colique après un
traitement d’induction par anti-TNFα
Contact
Clinique Saint-Joseph
Service de
gastroentérologie
04.224.89.59
La tolérance globale de ces nouveaux traitements semble bonne, un effet indésirable fréquent
est la réaction locale au point d’injection. Le risque d’infection sévère reste présent, surtout lors
d’administration de fortes doses. Enfin, la prescription concomitante d’un immunosuppresseur
ne semble pas modifier la réponse au traitement ni modifier l’apparition d’effets secondaires ou
d’anticorps anti-adalimumab ou anti-certolizumab.
En conclusion, les anti-TNFα ont bouleversé la prise en charge des patients atteints d’une MICI
sévère. Ces molécules ont clairement permis d’améliorer la qualité de vie de ces malades et
pourraient même modifier l’histoire naturelle de leur maladie.
L’apparition prochaine sur le marché de l’adalimumab (Humira®) (prévue début 2008) et du certilizumab pegol (Cimzia®) va élargir nos possibilités thérapeutiques. Ces médicaments sont déjà
disponibles dans notre service à titre compassionnel ou à titre scientifique. Les premiers résultats
3
dans notre pratique quotidienne sont également très encourageants. Mais il ne faut certainement pas oublier l’infliximab qui bénéficie d’une excellente expérience d’utilisation, doublée d’une
quantité importante de publications concernant de nombreux patients. Seules les études à venir
permettront d’identifier d’éventuelles indications spécifiques pour chaque anti-TNFα. Les biothérapies sont en pleine expansion et, très certainement, de nouvelles molécules feront encore leur
apparition en pratique courante.
||Drs Arnaud Colard, Marc Delforge, Fernand Fontaine,
gastroentérologie
comment jetraite comment j’explore
Comment traiter un cancer du rein en 2007
Plus de 46.000 nouveaux
cas de carcinomes rénaux
sont découverts chaque
année en Europe. Ils sont à
l’origine de plus de 22.000
décès. L’incidence annuelle
et le taux de mortalité
pour la Belgique sont
respectivement d’environ
1.200 nouveaux cas et plus
de 600 décès par an. Son
incidence augmente de 2%
par an.
Le cancer du rein représente 3% des cancers de l’adulte. Sur toutes les masses rénales, 15%
sont tumorales. Les patients avec ce type de tumeur sont généralement curables si la maladie
est localisée et de stade débutant. Dans ces cas, une néphrectomie partielle ou complète (en
fonction de la taille de la tumeur) peut espérer donner le meilleur taux de survie sans récidive. Par
contre, les tumeurs rénales avancées ou métastatiques se révèlent résistantes à la plupart des
thérapies systémiques. Cependant, des résultats récents utilisant des thérapies ciblées sur des
récepteurs au VEGF et au PDGF ont montré une amélioration significative sur le taux de réponse
au traitement, sur la survie sans progression, et dans certains cas, sur la survie globale.
Maladie hétérogène
Le cancer du rein est une entité hétérogène d’un point de vue histologique et génétique. Le
carcinome à cellules claires est la tumeur rénale la plus fréquente (80% des tumeurs épithéliales
rénales) devant le carcinome papillaire (10 à 15%).
Plus de 60% des tumeurs à cellules claires sporadiques sont associés à une anomalie du gène
von Hippel Lindeau (VHL). Un déficit en protéine VHL est associé à une surexpression du VEGF et
du PDGF, ce qui laisse entrevoir des perspectives thérapeutiques spécifiques. Ces deux facteurs
de croissance surexprimés se lient spécifiquement à leurs récepteurs, récepteurs transmembranaires à activité tyrosine kinase exprimés à la surface des cellules. Une fois activés, ces récepteurs déclenchent une cascade enzymatique au départ de l’activité tyrosine kinase amenant la
cellule à devenir insensible aux signaux anti-prolifératifs, à acquérir une résistance à l’apoptose,
à se répliquer de manière illimitée, à développer la capacité de stimuler l’angiogenèse, à développer des métastases.
Pronostic
Le pronostic du cancer du rein est actuellement limité puisque 1 patient sur 2, tous stades
confondus, décède de sa maladie. Un tiers des patients présente déjà au moment du diagnostic
une extension locale de la tumeur ou un stade IV.
Dans les stades précoces, le traitement repose sur la néphrectomie partielle ou radicale en fonction de la taille de la tumeur. Toutefois, 20 à 40% des patients atteints d’un cancer rénal développeront des métastases à distance au cours de leur maladie. La survie à 5 ans est de 75% pour
les stades I et II, 40% pour les stades III et moins de 10% pour les stades IV.
4
Cancer du rein
Bilan d'extension
Maladie métastatique
Stade avancé loco-régional
Stade localisé
Chirurgie seule
Thérapie ciblée
Sutent®
Surveillance
Algorithme simplifié de la prise en charge d’une néoplasie rénale
Traitements
Le carcinome du rein métastatique fait partie des cancers les plus
difficiles à traiter, en raison de sa résistance quasi-universelle à
l’ensemble des agents chimiothérapeutiques et de sa sensibilité
limitée aux effets de la radiothérapie. Après des résultats décevants
obtenus avec l’hormonothérapie ou la chimiothérapie conventionnelle, ressort l’idée que des rémissions spontanées pourraient être
médiées par le système immunitaire. Des essais thérapeutiques ont
été menés avec les cytokines au début des années 1980 jusqu’à ce
jour. Cependant, les résultats obtenus ont été décevants. Les traitements avec l’IFNa et/ou l’IL2 montrent des taux de réponse de 10 à
20% et des survies de l’ordre de 10 à 13 mois, allant jusque 6 mois
pour les patients présentant un facteur pronostique défavorable.
Et tout ceci au détriment d’effets secondaires importants comme
température, syndrome grippal, dépression, …
Nouveaux traitements
De nouvelles thérapies ciblées ont pu être proposées grâce aux
progrès dans la compréhension de la carcinogenèse des tumeurs
rénales (cf. supra), en inhibant l’activité tyrosine kinase du VEGF et
du PDGF.
Le sunitinib (Sutent®) et le sorafenib (Nexavar®) sont des inhibiteurs
oraux multicibles, hautement sélectifs, des récepteurs tyrosine
kinase du VEGF et du PDGF.
Des études comparatives, randomisées, multicentriques de phase III
menées chez des patients atteints de cancer rénal métastatique ont
montré la supériorité de ces nouvelles thérapeutiques par rapport
aux cytokines, avec un profil de tolérance bien plus acceptable.
Contact
Clinique Saint-Joseph
Service d’oncologie
04.224.89.90
Sur 375 patients traités par Sutent®, par rapport à 375 patients recevant de l’IFNa, différents paramètres ont été analysés:
- la survie sans progression est prolongée de 6 mois (diminution
du risque de progression tumorale de 58,5%)
- le taux de réponse objective passe de 6% à 31% avec le Sutent®
(de plus, une stabilité tumorale est acquise chez 48% des
patients)
- la qualité de vie des patients traités par Sutent® est significativement meilleure que celle des patients traités par IFNa
Le profil de sécurité de ces traitements est facilement gérable. Ce
sont des traitements oraux qui ne nécessitent pas d’hospitalisation. Les principaux effets secondaires sont la diarrhée, la fatigue,
les nausées, l’hypertension, les signes cutanés, les stomatites, une
rare toxicité hématologique, … mais tout ceci dans une nettement
moindre mesure qu’avec des traitements tels les cytokines ou les
chimiothérapies traditionnelles.
Conclusions
Le cancer rénal métastatique est une tumeur de pronostic très
défavorable avec peu de traitements palliatifs efficaces. Toutefois,
l’apport des thérapies ciblées permet d’entrevoir de nouvelles perspectives thérapeutiques possédant un excellent index thérapeutique
(rapport efficacité/toxicité).
||Dr Geoffrey Matus,
oncologie – hémato-immunopathologie
cliniqueet thérapeutique
Douleur chronique et résilience
Dans le cadre de son 10
anniversaire, le centre
de la douleur chronique
du CHC a accueilli, le 5
novembre, le Dr JeanPierre Bénézech pour une
conférence sur le thème «La
douleur chronique, une face
cachée de la résilience».
L’orateur, attaché au centre
d’évaluation et de traitement
de la douleur au CHU de
Montpellier, est également
l’auteur d’un livre du même
titre, paru en 2005 aux
éditions Sauramps Médical.
e
Sa volonté est de proposer une définition originale de la douleur chronique, dans laquelle les
soignants et les patients peuvent trouver des clés pour intervenir sur les cercles vicieux qui la
constituent.
D’emblée, le Dr Bénézech nous rappelle le rôle protecteur de la douleur. Elle fait partie de notre
quotidien et nous comptons sur elle comme signal d’alarme pour appréhender de nombreux
éléments de notre santé. Cependant, nous devons être prudents quant à l’interprétation d’une
sensation douloureuse. La douleur est là, aucun doute, mais que me dit-elle ? Et cette réalité
complexe en douleur aiguë l’est encore plus en douleur chronique.
La douleur chronique est considérée comme cause de tous les désordres médicaux, psychologiques et sociaux qui vont se cumuler dans le temps. Mais, pour l’orateur, globalement, cette vision
de la douleur chronique comme douleur aiguë qui dure, est un échec. Il nous faut accepter une
certaine chronicité de la maladie avec, comme d’autres pathologies chroniques, des périodes
meilleures que d’autres, mais probablement la persistance d’une douleur occupant une place
plus ou moins importante. (…) Levons immédiatement une ambiguïté qui parasite tout ce monde
de la douleur chronique, patients et médecins. L’absence d’éléments d’imagerie (radio, scanner)
montrant une lésion anatomique ne signifie pas que la personne ne souffre pas. Une personne
qui dit qu’elle a mal a mal…
Le Dr Bénézech propose une définition de la douleur chronique comme étant l’exacerbation d’une
souffrance ancienne qui, à l’occasion d’un événement traumatique (physique et/ou psychique) va
se manifester et entraîner, en cercles vicieux avec la douleur, des troubles du sommeil, une diminution ou un arrêt des activités sociales et physiques, une majoration des traits psychocomportementaux défavorables en lien avec un processus de deuil inachevé. Ces cercles vicieux risquent
de s’autonomiser, par rapport au traumatisme déclencheur, en l’absence d’autres processus de
compensation.
Et c’est là qu’intervient la résilience ou extraordinaire richesse d’être qui permet, sur une souffrance de jeunesse quasi omniprésente, de développer une énergie d’activité et de travail étonnante. Mais cette fuite en avant peut aboutir dans le mur de la souffrance, réactivée lors d’un
événement traumatique.
La douleur chronique s’accompagne le plus souvent de «catastrophisme». La personne exprime
son incapacité à centrer sa vie sur autre chose que sa douleur. Il n’y a pas d’autres perspectives
d’avenir. La douleur occupe toute la place et plus rien n’est et ne sera possible. A cette attitude,
le Dr Bénézech propose d’opposer « l’acceptation »: la personne prend acte de cette réalité de
la douleur et continue ses projets, malgré ou avec la douleur, autant que possible. Cette dernière
attitude est reconnue comme la plus efficace contre la douleur, le catastrophisme étant l’attitude
la plus douloureuse de toutes.
Il s’agirait donc de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide ? Il suffirait d’un changement
d’attitude psychique pour résoudre le problème ? Il s’agirait plutôt d’un changement de dynamique ! L’homme n’est pas réductible à une machine. Un élan vital, une force vitale, un principe
vital (en référence au vitalisme montpellierain de PJ Barthez qui l'a développé au 18e siècle),
véritable organisateur de la vie, explique par son dysfonctionnement la plupart des pathologies.
Il s’agirait donc de proposer au patient une dynamique qu’il a déjà connue et qu’il est le seul à
pouvoir mettre en œuvre. Tout ce qui permettra la remise en route du processus de vie est le
bienvenu. Et l’orateur invite les personnes douloureuses chroniques à inventer en permanence
les processus actifs qui constituent nos équilibres de vie. Selon lui, le traitement de la douleur
passe par l’innovation, l’imagination, la création.
||Marianne Lebrun,
service communication
5
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Le centre de la douleur du CHC
En 10 ans, l’équipe du centre de la douleur du CHC s’est étoffée et a élargi ses horizons thérapeutiques, pour proposer
aux patients une approche vraiment pluridisciplinaire qui cherche à prendre en compte les aspects somatiques, sociaux et
psychiques de l’expérience douloureuse. Des consultations multidisciplinaires (algologie, migraines et céphalées, neurochirurgie, psychiatrie et traitement par hypnose, psychologie, acupuncture) permettent une évaluation de la douleur, un
suivi et une éducation des patients. Le centre propose également des actes techniques à but antalgique.
Prise en charge par le centre de la douleur du CHC
Quoi ?
Le centre prend en charge les patients souffrant de douleurs chroniques (qui persistent depuis plus de trois
mois) pour lesquelles les traitements classiques ne suffisent plus
Pourquoi ?
L’objectif est la recherche d’un soulagement qui permet au patient de retrouver une autonomie et une vie
sociale et personnelle de qualité
Qui ?
L’équipe est pluridisciplinaire (médecins, infirmière, kinésithérapeute, psychologue) et propose une approche
au cas par cas selon l’histoire et le mécanisme de la douleur
Pour qui ?
Les patients sont adressés au centre par leur médecin traitant ou médecin spécialiste
Comment ?
Le traitement peut être médicamenteux, technique (infiltration), physique (revalidation) ou consiste en une
approche et un soutien psychologiques
Où ?
Les consultations ont lieu au centre de la douleur chronique à la clinique de l’Espérance
Quand ?
Sur rendez-vous à prendre au 04.224.93.30
Ducôtédugénéraliste
Maison de garde de médecine générale
Une maison de garde de médecine générale a ouvert ses portes. Ce projet, déjà présent depuis
plusieurs années dans l’esprit des généralistes, a enfin pu être concrétisé à l’initiative du GLAMO
(Groupement Liégeois des Associations de Médecins Omnipraticiens), faisant suite au projet du
Ministère de la santé et en partenariat avec la Ville de Liège, le CPAS de Liège et les hôpitaux
de la région.
Depuis le 1er octobre 2007, la maison de garde accueille les patients du vendredi 20h au lundi
8h, ainsi que les jours fériés. La moyenne de fréquentation est actuellement de 50 à 80 patients
par week-end.
Le patient est accueilli par une infirmière (la nuit) ou une secrétaire (le jour). Deux médecins sont
présents pendant la journée et un la nuit.
Les locaux, situés au 25 quai Van Beneden, sont vastes et bien pensés: 2 cabinets médicaux,
1 salle de soins permettant des petits actes techniques (plâtres, sutures, ECG, …), 1 salle d’attente, 1 chambre et une douche pour le médecin de nuit.
Le secrétariat est informatisé: chaque contact patient est encodé et le rapport est directement
envoyé au médecin traitant.
La structure permet une qualité de prise en charge exceptionnelle. Le patient dont la pathologie
n’est pas sévère évite les heures d’attente aux services d’urgences hospitaliers. Ceux-ci sont
enfin déchargés des malades dont l’état ne nécessite pas le recours à leur infrastructure. Le
médecin de garde travaille dans un climat sécurisé.
Si le patient ne peut pas se déplacer, le service de garde « volant » prend le relais: deux médecins
(1 rive gauche et 1 rive droite) assurent les visites à domicile et un médecin du poste de garde
peut les seconder (*).
Contact
Maison de garde de
médecine générale
Quai Van Beneden, 25
4020 Liège
04.341.33.33
Après deux mois de fonctionnement, la satisfaction est présente tant chez les patients que chez
les médecins.
* La rive gauche de la ville de Liège s'étend de Cointe jusque Rocourt, tandis que la rive droite
couvre de Droixhe jusqu'à Angleur, soit au total les zones 4000 et 4020.
( )
||Dr Martine Smeekens,
médecin généraliste
viedescliniques
7
Bébé prématuré: une consultation de follow-up
Il y a bien longtemps que
le service néonatal de la
clinique Saint-Vincent
propose un follow-up des
bébés prématurés. L’initiative a démarré en 1981, elle
s’est structurée en 1990.
C’est dire si l’approche des
médecins est expérimentée.
Ce follow-up est organisé sous la forme d’une consultation multidisciplinaire, ce qui permet aux
parents de voir ensemble et en un seul rendez-vous le néonatologue, le kiné, le psychologue et le
logopède. Ce suivi se fait selon le calendrier consensuel du groupement belge de néonatologie,
soit à l’âge de 3, 6, 9 et 18 mois à partir du terme corrigé, puis une fois par an jusqu’à l’âge
scolaire. La philosophie de ces consultations consiste à faire le point sur le développement de
l’enfant, formuler des conseils et, dans quelques cas, démarrer la rééducation quand elle s’avère
nécessaire. Les parents confrontés à la prématurité sont déjà très stressés face à la liste des
catastrophes possibles. L’objectif de ce suivi n’est pas d’ajouter à l’angoisse, mais bien de suivre
le bébé et de voir comment on peut l’aider à chaque étape.
Comme le service n’est pas pris en charge par l’Inami, les prestataires ont limité la quote-part
personnelle à 20-25€ pour l’ensemble de la consultation multidisciplinaire parce qu’ils ne veulent
pas que le prix de la consultation soit un frein pour les parents.
Tout comme le calendrier, la procédure de suivi et le modus operandi de ces consultations ont
fait l’objet d’un consensus au sein du groupement belge de néonatologie. Ces consultations
s’adressent aux bébés qui répondent à un ou plusieurs des critères suivants:
•
•
•
•
grande prématurité – naissance avant la 32e semaine
poids de naissance inférieur à 1500g
présentant des lésions cérébrales
ou toute autre pathologie sévère (ventilation assistée de
+ de 48h, choc ou sepsis)
• ou certaines situations sociales ou familiales à risques
||Catherine Marissiaux,
Renseignements
et rendez-vous
Polyclinelle
Dr Anne François
Dr Pierre Maton
04.239.47.00
service communication
Sénologie: compétence reconnue extra-muros et équipe renforcée
Les Drs Bourdoux, Lastra et Martin collaborent avec leurs confrères
du CHR et travaillent chacun à raison de deux demi-journées par
semaine en sénologie sur le site de la Citadelle. Cette collaboration
entre les deux hôpitaux a été mise sur pied à la demande expresse
de la Citadelle et s’ajoute à d’autres partages de compétences. Elle
constitue une reconnaissance de la qualité de nos équipes et va
dans le même sens que la volonté de complémentarité nécessaire à
la constitution de prochains bassins de soins.
Cette collaboration est aussi possible parce que l’équipe de sénologie
du CHC, formée des Drs Jean-Pol Bleus, Bernard Bourdoux, Pino
Cusumano, Vinciane Hénon, Maïtia Lastra et Roxane Ouhadi, s’est
renforcée récemment avec l’arrivée du Dr Damien Martin. Comme tous
ses confères, il est mono-hospitalier et travaille à temps plein pour le
CHC. A noter qu’il suit actuellement une formation complémentaire en
imagerie pelvienne de la femme à l’hôpital Villejuif à Paris.
Dr J.-P. Bleus
Dr B. Bourdoux
Dr P. Cusumano
Pour rappel, la consultation de sénologie prend en charge plusieurs
types d’examens: examen clinique, mammographie, échographie et,
si l’examen est positif, une biopsie. Dans certains cas particuliers, le
médecin peut également demander une IRM.
L’activité se partage sur différents sites du CHC:
•
•
•
•
•
•
•
Dr V. Hénon
aint-Joseph: 04.224.88.01
S
Saint-Vincent: 04.239.47.10
Notre-Dame Waremme: 019.33.94.55
Notre-Dame Hermalle: 04.374.70.50
Sainte-Elisabeth: 087.21.37.10
Polymédic (Grâce-Hollogne): 04.263.30.63
Centre médical Ourthe-Amblève (Aywaille): 04.384.58.20
Dr M. Lastra
Dr D. Martin
Dr R. Ouhadi
Dr Philippe Devos
Dr Pascal Paulus
anesthésiologie-réanimation
chirurgie maxillo-faciale
Diplômé en médecine de l’Université de Liège en
2000, avec formation en anesthésiologie obtenue
en 2005 également à l’ULg, le Dr Philippe Devos
connaît déjà la clinique Saint-Joseph pour y avoir
passé un an (en 2003) au cours de sa formation.
C’est aussi durant sa formation qu’il a obtenu une bourse de recherche
de la Communauté française qui lui a permis de finaliser un projet de
recherche clinique européen
sur le contrôle de la glycémie
Clinique Saint-Joseph
aux soins intensifs (en cours de
Soins intensifs
publication). Après sa formation
04.224.83.75
d’anesthésiste, le Dr Ph. Devos
a travaillé en tant que chef de
clinique adjoint au CHU de Liège.
Dr Kamal El Abd
pédiatrie
Diplômé en médecine de l’ULB en 2001, le Dr
Kamal El Abd obtient sa spécialisation en pédiatrie de l’ULg en 2007. Il vient de rejoindre le CHC,
où il consulte aux cliniques Saint-Joseph, de l’Espérance et Saint-Vincent (pédiatrie générale et
pneumologie pédiatrique).
Il connaît déjà bien le CHC puisqu’il a fréquenté, en tant qu’assistant, l’Espérance (urgences pédiatriques, pédiatrie et chirurgie pédiatrique, soins
intensifs pédiatriques) et SaintVincent (centre néonatal) entre
Clinique Saint-Joseph
2003 et 2005.
En novembre, le Dr Kamal El
Abd a entamé un diplôme interuniversitaire DIU de pneumologie pédiatrique à la Faculté
de médecine Paris Descartes
et au CHRU Hôpital Jeanne de
Flandre à Lille.
Parmi ses centres d’intérêt, il note la chirurgie cervicale et maxillo-faciale
(adulte et pédiatrique), la chirurgie des fentes labio-palatines, la chirurgie
palpébrale, la chirurgie otoplastique (oreilles décollées), la traumatologie
maxillo-faciale et l’implantologie dentaire. Le Dr Pascal Paulus mentionne
également la chirurgie orthognathique qui consiste à déplacer les bases
osseuses maxillaires afin de les replacer dans une position permettant
d’obtenir une harmonie, tant fonctionnelle qu’esthétique du visage.
En ce qui concerne la chirurgie des malformations et, en particulier, des
fentes labio-palatines, le Dr Pascal Paulus participe au moins une fois par
an à des missions humanitaires pour opérer des
Clinique Saint-Joseph
enfants aux Philippines, au
le vendredi
Bangladesh ou dans tout
04.224.98.66
autre pays où la population n’a pas accès à cette
Clinique Sainte-Elisabeth
chirurgie reconstructrice.
le lundi et le mardi
087.21.37.00
Secrétariat de pédiatrie
Dr Laurence Sprimont
04.224.89.70
pédiatrie
Clinique de l’Espérance
Polyclinique pédiatrique
04.224.98.30
Dr Valérie Gillet
pédiatrie
Diplômée en médecine de l’Université catholique
de Louvain en 2002, le Dr Valérie Gillet y obtient
sa spécialisation en pédiatrie en 2007.
Elle a rejoint le département de pédiatrie du
CHC, où elle est présente
sur les cliniques de l’Espérance, Saint-Joseph et
Saint-Vincent pour des
consultations de pédiatrie
générale.
Médecine, UCL en 2000 - Sciences dentaires,
UCL en 2003 - Stomatologie, UCL en 2005 Chirurgie orale et maxillo-faciale, UCL en 2007, tel
est le parcours du Dr Pascal Paulus qui a rejoint le
CHC, où il a une consultation à la clinique SaintJoseph et à la clinique Sainte-Elisabeth. Il opère
également dans ces deux cliniques, ainsi qu’à l’Espérance.
Diplômée docteur en médecine de l’ULg en 2002,
Laurence Sprimont obtient sa spécialisation en
pédiatrie, toujours à l’ULg, en 2007. Elle a rejoint
le département de pédiatrie du CHC le 1er octobre
dernier.
Elle travaille essentiellement à
la clinique de l’Espérance, mais
fait aussi partie de l’équipe des
cliniques Saint-Joseph et SaintVincent. Son activité consiste en
la supervision de salle de pédiatrie et de maternité et en consultations.
Clinique de l’Espérance
Polyclinique pédiatrique
04.224.98.30
Clinique de l’Espérance
Polyclinique pédiatrique
du lundi au vendredi am et jeudi pm
04.224.98.30
Clinique Saint-Joseph
Secrétariat de pédiatrie
04.224.89.70
Clinique Saint-Vincent
Poyclinelle
04.239.47.00
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