RESEAU D'EPIDEMIO-SURVEILLANCE BULLETIN D'ALERTE n° 20 au 17 novembre 2012 Situation : La fusariose hivernale au mois d’Octobre était cantonnée dans le nord de la France, elle est aujourd’hui aussi bien installée dans le sud. Suivant les régions, le réseau signale la présence de larves d’hannetons qui entraînent des dégâts secondaires de corvidés et de sangliers. Avec les fortes précipitations la présence excessive de vers de terre est signalée dans l’extrême Sud-Ouest et partout en France. Présence de mousses dans de nombreuses régions. Remarque : le dollar spot semble s’être calmé, mais il persiste localement (83) malgré la saison avancée. Vos observations : Groupe 1 BASSIN PARISIEN / Centre / Centre-Est : Île-deFrance, Centre, Bourgogne Fusariose hivernale Vers blancs Groupe 2 NORD-OUEST Basse-Normandie, HauteNormandie, Bretagne, Pays-de-la-Loire Groupe 3 NORD-EST : Nord-Pas-de-Calais, Alsace, Lorraine, Picardie, FrancheComté, ChampagneArdenne Groupe 4 SUD-OUEST : Poitou-Charentes, Aquitaine, Limousin, Auvergne, MidiPyrénées, Pays Basque Groupe 5 SUD-EST : Rhône-Alpes, PACA, Languedoc-Roussillon, Corse Risque fort : plusieurs foyers signalés sur greens (92-67-62-83-40-95) et sur fairways (64-67). Présence de larves de Hannetons (95) sur buttes de bunkers et sur les bords de fairways. Présence de larves de Présence de larves de Hannetons (en Hannetons (en régression) sur buttes de régression) sur buttes de bunkers (64). bunkers (67). Animaux et corvidés Dégâts indirects des corvidés (corneilles-95 ; corbeaux 67-64) et sangliers (67-95) dus à la présence de vers blancs. Vers de terre Importante activité des vers de terre observée (turricules) sur fairways (64-67) et pelouses à vocation sportive (69). Mousses Présence de Bryum argenteum sur greens (67) et dans de nombreuses régions. Présence de champignon lignicole sur marronnier (67). Institut Ecoumène Golf & Environnement B.P. 307 - 64208 - Biarritz Cedex Tél. : 05-59-52-86-52 E-mail : [email protected] - [email protected] RESEAU D'EPIDEMIO-SURVEILLANCE BULLETIN D'ALERTE n° 20 au 17 novembre 2012 Champignons lignicoles : Basidiomycètes – Diagnostic et Biologie – Lutte. Les valeurs d'agrément des arbres pour un golf ne sont pas à démontrer, les gestionnaires investissent dans la recherche d’un paysage arboré afin de rendre plus agréable la pratique du golf. Cependant ce capital peut subir des agressions et les gestionnaires doivent aussi établir une surveillance sur les sujets qui doit être conduite arbre par arbre, par une observation visuelle depuis le sol, afin de repérer les défauts ou anomalies. La grande majorité des arbres et arbustes peut subir des attaques de champignons lignicoles qui se développent dans le bois et le dégradent peu à peu. La plupart du temps, les pourritures qui résultent de ces attaques altèrent peu la santé des arbres jeunes ou adultes. Cependant, avec le temps, elles diminuent la résistance mécanique de l'arbre et augmentent les risques de casse et de chute, en particulier chez les sujets âgés. C'est donc principalement en liaison avec la dangerosité des arbres qu'il faut appréhender la gestion des arbres dans un golf jugés par le gestionnaire pour se prononcer sur le maintien de l’arbre dans le parcours et les conditions de ce maintien. Le diagnostic engagé est délicat car évaluer une affection de champignon à partir de symptômes, de signes, d'indices et déterminer les causes de l'affection et de la résistance mécanique de l’arbre reste une affaire de spécialiste. De plus, la grande diversité des agresseurs potentiels biotiques et abiotiques et le manque de spécificité de symptômes ne simplifient pas la tâche. L’évaluation de la dangerosité d’un arbre passe par l’examen de ses défauts. Elle tient compte de la possible évolution du défaut et du potentiel de réponse de l’arbre (notion de vigueur). Il existe de nombreux champignons lignivores. Ils appartiennent en grande majorité à la famille des Basidiomycètes, on peut distinguer : 1. 2. Les pourritures du bois (cubiques, fibreuses, alvéolaires et tubulaires) et champignons lignivores sur racines tronc et branches : a) Fistuline hépatique sur tronc de chêne et de châtaignier, b) Ganoderme sur racines et collet sur hêtre, marronnier, chêne, platane,…. c) Fomes sur tronc et branches de chêne, peuplier, aulne, frêne, peuplier, d) Phellinus sur tronc et branches d’érable, peuplier, bouleau, saule, e) Trametes : nombreuses espèces feuillues sur tronc… . Les maladies des systèmes racinaires et du collet : a) Pourridiés à armillaires sur cèdre, cyprès, chamaecyparis, pin, marronnier, érable, prunus, acacia…, b) Pourridiés à rosellinia sur pivoine, aubépine, malus, prunus, pyracantha, juglans. c) Maladie du plomb sur les rosacées sur prunus, arbres fruitiers,.. d) Le chancre coloré frappe plusieurs espèces de platanes (Platanus occidentalis, P. orientalis, P. acerifolia et P. racemosa) qui sont très sensibles à cette affection. Institut Ecoumène Golf & Environnement B.P. 307 - 64208 - Biarritz Cedex Tél. : 05-59-52-86-52 E-mail : [email protected] - [email protected] Indices de présence de pourriture sur un arbre en mauvais état (carpophores, chancres, suintement,…) des champignons lignicoles. ………………………………………. Dessin O.Dours A - Section de branches ou de tronc cassé : élagage, taille, casse. B - Branches mortes sans bois de cœur : la pourriture peut passer de l'aubier au bois de cœur du tronc mais reste généralement limitée à la base de la branche. C - Fructifications des champignons (carpophores). D - Contamination racinaire par des rhizomorphes (ex : Armillaria sp.). Jonction / fusion racinaire (ex : Heterobasidion annosum). E – Souches atteintes : nécessité de l’extraire racines comprises. RESEAU D'EPIDEMIO-SURVEILLANCE BULLETIN D'ALERTE n° 20 au 17 novembre 2012 Remarque : vous devez signaler aux SRAL de votre région toute suspicion de Ceratocystis fimbriata f. sp. platani car c’est un parasite réglementé par la lutte obligatoire. 3. Phytophthora et pythium sur cupressacées, plantes à terre de bruyère. Diagnostic - Biologie : On considère généralement que ces champignons sont des "parasites de blessure" qui pénètrent dans le bois lorsque celui-ci est mis à nu par une blessure : plaie de taille, blessures infligées par les pelles mécaniques, bulldozers et autres machines, galeries d'insectes xylophages, casse de branche liée au vent,... le principal propagateur des champignons lignicoles est l’homme. Les spores du champignon germent au contact du bois mis à nu. Le mycélium se développe ensuite en détruisant la lignine et/ou la cellulose des éléments ligneux. La destruction du bois peut ainsi s'étendre à l'intérieur du tronc et des branches qui présentent alors d'importantes colonnes de pourriture. Les principaux symptômes à surveiller pour les pourritures du bois et les pourritures du système racinaire et du collet sont : • La présence de carpophores (voir photo ci-contre). • Des suintements s'écoulant d'une plaie presque fermée peuvent indiquer la présence de pourriture interne. Cependant, d'autres causes de suintements existent aussi, tels le "bois mouillé", la maladie de l'encre du châtaignier qui ne sont pas nécessairement des signes de faiblesse structurale. • Pour le chancre coloré du platane, en plus des zones chancreuses, il est possible d’observer une chute précoce des feuilles, les rameaux puis la branche entière se dessèchent. Ce dessèchement peut s’étendre à l’arbre entier. • Certains insectes xylophages tels le grand cerambyx du chêne mettent en évidence par leur activité la présence de bois pourri. Les termites ainsi que certaines fourmis sont également indicatrices de pourritures ainsi que la présence de pic vert. Lutte Le point le plus important est d'effectuer les tailles en suivant les règles de bonne pratique qui respectent l'architecture et la biologie de l'arbre. •Désinfecter les outils de taille et d'élagage à l'alcool à brûler à 70°. •Enduire les plaies de taille (et autres) d'un mastic fongicide. •Supprimer les carpophores, les introduire dans un sac étanche pour éviter la dispersion des spores et les détruire. •Abattre les branches et les arbres dangereux et détruire les souches racines comprises. •Faire venir un spécialiste arboricole qui vérifiera la dangerosité de l’arbre suspecté. Remarque : une fois le diagnostic posé, il est nécessaire de faire appel à un spécialiste, seul capable d'évaluer avec précision l'importance des dégâts et de la dangerosité de l’arbre. En règle générale, on retiendra que plus les plaies sont nombreuses et étendues, plus les risques de pourriture interne sont importants. Les successions parasitaires : Souvent, la pourriture interne du bois constitue en réalité le terme d'une suite d'événements où peuvent intervenir plusieurs espèces de champignons lignivores ainsi que d'autres micro-organismes tels que les bactéries ou les insectes xylophages. Institut Ecoumène Golf & Environnement B.P. 307 - 64208 - Biarritz Cedex Tél. : 05-59-52-86-52 E-mail : [email protected] - [email protected] Photo : Daniel Varrey (Golf club du Kempferhof). Carpophores de Ganoderma applanatum sur marronnier.