dans des
etudes incluant aussi des ad
enocarcinomes
gastriques. Il n’existe pas de r
eel argument pour affirmer
des diff
erences de chimiosensibilit
e entre carcinome
epidermoı¨de et ad
enocarcinome.
‘‘ Il n’y a pas de re´ el argument pour affirmer
des diffe´rences de chimiosensibilite´ entre
carcinome e´pidermoı¨de et ade´ nocarcinome’’
Monochimiothe´rapies
De nombreux agents ont
et
e
evalu
es en monochimio-
th
erapie dans des
etudes de phase II. Nous pouvons
retenir que le cisplatine (mais pas le carboplatine), le 5-
fluorouracile, la mitomycine, la vinorelbine, l’
etoposide, le
paclitaxel, le doc
etaxel ont permis d’obtenir des taux de
r
eponse allant de 10
a30%[15].
Combinaisons the´rapeutiques
Les combinaisons
a base de sels de platine ont
et
e
particuli
erement
etudi
ees. Dans une
etude randomis
ee de
phase II incluant 88 patients trait
es pour un carcinome
epidermoı¨de de l’œsophage localement avanc
eou
m
etastatique, le 5FU seul et la combinaison de 5FU avec
du cisplatine ont
et
e respectivement associ
es
a des taux de
r
eponse de 19 % et 35 % et
a une survie m
ediane de 28 et
33 semaines [16]. Cette association est largement utilis
ee,
mais il n’y a cependant pas d’
etude de phase III ayant
d
emontr
e un avantage de l’association sur la survie. D’autres
etudes de phase II ont
evalu
e le cisplatine en association avec
la vinorelbine, le paclitaxel, l’irinot
ecan, l’
etoposide, et ont
rapport
e des taux de r
eponse allant de 20
a 60 % et des
survies globales m
edianes voisines de 9-10 mois, mais avec
majoration d’une toxicit
e et parfois des d
ec
es toxiques. Ces
etudes sont anciennes, non randomis
ees, des conclusions
sur leur efficacit
e sont donc difficiles [15].
Une triple chimioth
erapie peut aussi se discuter. L’
etude
REAL-2 a
evalu
e plusieurs combinaisons d’
epirubicine avec
une fluoropyrimidine (5FU ou cap
ecitabine) et un sel de
platine (cisplatine ou oxaliplatine), dans le traitement du
cancer de l’œsophage, de la jonction gastro-œsopha-
gienne ou de l’estomac. Pr
es de 90 % des cancers
etaient
des ad
enocarcinomes, pr
es d’un tiers des patients avaient
un cancer de l’œsophage, et un quart un cancer de la
jonction gastro-œsophagienne. Il est important de noter
que ni la localisation tumorale (œsophage, jonction gastro-
œsophagienne, estomac), ni le type histologique n’a
influenc
e des diff
erences de survie [17]. Une triple
chimioth
erapie
a base de doc
etaxel peut se discuter dans
les ad
enocarcinomes de la jonction gastro-œsophagienne.
Dans l’
etude V325
evaluant une triple th
erapie docetaxel-
cisplatine-5-FU (DCF) par rapport
a une bith
erapie cisplatine-
5-FU, 22 % des patients avaient un ad
enocarcinome de la
jonction gastro-œsophagienne, 78 % un cancer gastrique.
Le temps jusqu’
a progression (HR = 1,47, IC 95 % 1,19
a
1,82), la survie globale (HR = 1,29, IC 95 % 1,0
a 1,6), et le
taux de r
eponse (p = 0,01) ont
et
e significativement
meilleurs avec le DCF, au prix cependant d’une toxicit
e
accrue, notamment digestive et h
ematologique. Il faut noter
que presque tous les patients avaient un indice de Karnofsky
sup
erieur
a70%
a l’inclusion et que les trois quarts avaient
moins de 65 ans [18]. Bien s^
ur, tous les patients avec un
cancerdel’œsophagenesontpas
eligibles
acette
combinaison. Plusieurs alternatives au DCF ont
et
epro-
pos
ees dans des essais de phase II et ont montr
e une
am
elioration du profil de toxicit
e. Des
evaluations dans des
essais randomis
es sont n
ecessaires.
Perspectives pour personnaliser le choix
d’une chimiothe´ rapie
Dans le futur, le choix de la chimioth
erapie pourrait
d
ependre des caract
eristiques mol
eculaires de la tumeur. Il
est par exemple possible,
a partir d’un pr
el
evement tumoral
d’identifier sa chimiosensibilit
e
a diff
erentes combinaisons
[19]. Des biomarqueurs pr
edictifs d’efficacit
eth
erapeu-
tique, tels que le g
ene BRCA1 (breast cancer susceptibility
gene 1) qui est impliqu
e dans les m
ecanismes de r
eparation
de l’ADN, pourraient
egalement ^
etre utilis
es. Dans une
etude r
etrospective r
ecente
a partir de 144 patients ayant
un carcinome
epidermoı¨de de l’œsophage (68 patients
avec cancer stade IV), une faible expression du g
ene BRCA1
a
et
e associ
ee
a une meilleure survie et un meilleur taux de
r
eponse chez les patients trait
es par chimioth
erapie
a base
de cisplatine en premi
ere ligne.
A l’inverse, une faible
expression du g
ene a
et
e associ
ee
a une moindre survie et
un plus faible taux de r
eponse chez les patients trait
es par
une chimioth
erapie
a base de doc
etaxel [20]. Ces donn
ees
r
etrospectives int
eressantes devront bien s^
ur ^
etre
valid
ees avant d’
eventuellement devenir une approche
de routine.
Place des anticorps monoclonaux
Il n’y a pas d’int
er^
et d
emontr
e des anticorps anti-EGFR
(epidermal growth factor receptor) dans le traitement
des cancers de l’œsophage. L’
etude REAL-3 a
evalu
ele
panitumumab en association avec une chimioth
erapie
(
epirubicine, oxaliplatine, cap
ecitabine). Quarante pour
cents des patients avaient un ad
enocarcinome de l’œso-
phage, 30 % un ad
enocarcinome de la jonction gastro-
œsophagienne, 30 % un ad
enocarcinome de l’estomac. La
survie a
et
einf
erieure dans le groupe trait
e par panitumu-
mab [21].L’
etude EXPAND, incluant des ad
enocarcinomes
gastriques et de la jonction gastro-œsophagienne, n’a pas
non plus montr
edeb
en
efice du c
etuximab en association
a
une chimioth
erapie [22].
844 HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n810, d
ecembre 2013
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