C oncepts et ratique doi: 10.1684/hpg.2012.0728 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Faut-il prescrire une anticoagulation aux patients ayant un cancer sous chimiothérapie ? Thromboprophylaxis in patients receiving chemotherapy for cancer de rique Maire Fre ^pital Beaujon, Ho ^le des maladies de l’appareil digestif, po service de pancr eatologiegastroent erologie, 92118 Clichy cedex, France e-mail : <[email protected]. fr> fe rence Re Agnelli G, George DJ, Kakkar AK, et al. Semuloparin for thromboprophylaxis in patients receiving chemotherapy for cancer. N Engl J Med 2012 ; 366 : 601-9. es complications thromboemboliques sont fr equentes chez les patients ayant un cancer, entraı̂nant une augmentation de la morbidit e, de ^t [1]. En plus la mortalit e et un surcou de la chirurgie et des hospitalisations prolongees, la chimioth erapie est un facteur de risque associ e a la survenue de complications thromboemboliques [2]. Ce risque d epend du type de cancer (particuli erement elev e pour les tumeurs c er ebrales, pulmonaires, de la vessie, du pancr eas, de l’estomac, de l’ut erus et des reins), de son stade (4 a 13 fois sup erieur en cas de tumeur m etastatique comparativement aux tumeurs localement evolu ees), du type de chimioth erapie, de l’^ age, des comorbidit es et de l’index de performance des patients. L ‘‘ En plus de la chirurgie et des hospitalisations prolongées, la chimiothérapie est un facteur de risque associé à la survenue de complications thromboemboliques ’’ r^ L’inte et d’une anticoagulation prophylactique chez des patients ambulatoires recevant une chimioth erapie n’a jamais et e d emontr e et les derni eres recommandations des soci et es savantes soulignent la n ecessit e d’essais th erapeutiques dans cette indication [3, 4]. La s emuloparine est une nouvelle h eparine de tr es bas poids mol eculaire, h emisynth etique, ayant une activit e presque exclusivement antiXa, dont le pic est atteint en 2 a 3 heures. Sa demi-vie est de 16 a 20 heures et son elimination est principalement r enale. Des etudes de phase 2 en pr evention de complications thromboemboliques apr es chirurgie de proth ese du genou ont montr e que la dose quotidienne de 20 mg etait efficace dans cette indication. Une etude multicentrique appel ee SAVE-ONCO avait pour but d’evaluer l’efficacit e et la tol erance de la semuloparine en pr evention des complications thromboemboliques chez les patients recevant une chimioth erapie pour une tumeur solide [5]. Patients et méthodes Design de l’étude tude randomis Il s’agissait d’une e ee, en double aveugle, contre placebo, multicentrique. Les patients eligibles devaient recevoir une chimioth erapie pour une tumeur solide m etastatique ou localement evolu ee. Les crit eres d’exclusion etaient un performans status 3, une clairance de la cr eatinine < 30 mL/min, une Pour citer cet article : Maire F. Faut-il prescrire une anticoagulation aux patients ayant un cancer sous chimiotherapie ? Hepato Gastro 2012 ; 19 : 375-379. doi : 10.1684/ hpg.2012.0728 HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive vol. 19 n8 5, mai 2012 375 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. chirurgie recente (< 4 semaines), une contre-indication l’anticoagulation ou au contraire une indication formelle a a recevoir une anticoagulation. Les patients etaient randomis es pour recevoir soit une injection sous-cutan ee quotidienne de 20 mg de semuloparine, soit le placebo. Une stratification etait men ee selon 3 criteres : le site de la tumeur primitive, le stade localement evolu e ou m etastatique et l’origine g eographique des patients. Le traitement etait d ebut e le premier jour de la chimiotherapie et pendant toute la dur ee de celle-ci. Si la chimiotherapie etait arr^ et ee avant 3 mois, l’anticoagulation etait suspendue jusqu’ a reprise d’un nouveau protocole. Apres les 3 premiers mois, le traitement etait interrompu si la chimioth erapie etait arr^ et ee ou si un changement de protocole intervenait. L’utilisation d’antiagr egants plaquettaires ou d’anti-inflammatoires non st eroı̈diens etait autoris ee. Les patients etaient evalues tous les mois. Critères d’évaluation Le critere principal de jugement etait la survenue d’un evenement thromboembolique (phl ebite des membres superieurs ou inf erieurs, embolie pulmonaire ou d ec es attribue a une embolie pulmonaire) entre la date de randomisation et jusqu’ a 3 jours apr es la derni ere injection les injections (incluant les periodes ou etaient temporairement interrompues). Les crit eres secondaires etaient la survie globale a 1 an et la tol erance. Celle-ci etait appreciee sur la survenue de complications h emorragiques significatives, class ees en majeures (i.e. fatales ou de localisation intrac er ebrale, intram edullaire, intraoculaire, retroperitoneale ou p ericardique ou intra-articulaire ou intramusculaire avec syndrome de loges, ou avec deglobulisation d’au moins 2 points d’h emoglobine ou necessitant la transfusion d’au moins 2 culots globulaires) ou non majeures (en l’absence d’un des crit eres sus-cit es). L’etude etait sponsoris ee par Sanofi. Le recueil des donn ees sur l’efficacite et la tol erance etait fait par un comite central independant, ne connaissant pas le bras de traitement. Partant d’une hypoth ese de 4 % de complications thromboemboliques dans le bras placebo, il etait calcul e qu’il fallait inclure 1 600 patients si l’on voulait demontrer une diminution du risque de thrombose d’au moins 50 % dans le bras semuloparine. Résultats Un total de 3 212 patients, suivis dans 395 centres, dans 47 pays, etait inclus dans l’analyse de l’efficacit e du traitement en intention de traiter. Parmi eux, 3 172 patients recevaient au moins une injection et etaient inclus dans l’analyse de la tol erance. Les caract eristiques initiales des 376 patients, les facteurs de risque de complications thromboemboliques et les protocoles de chimioth erapie n’ etaient pas significativement diff erents entre les 2 groupes. Il s’agissait principalement de patients ayant un cancer des poumons ^lon ou rectum (29 %), de l’estomac (13 %), (37 %), du co de l’ovaire (12 %), du pancr eas (8 %) et plus rarement de la vessie (2 %). La dur ee m ediane du traitement etait de 3,5 mois, similaire entre les 2 groupes. Critères d’efficacité Une complication thromboembolique survenait chez 1,2 % des patients du groupe s emuloparine et chez 3,4 % des patients du groupe placebo (P < 0,001) (figure 1). La s emuloparine etait significativement associ ee a une r eduction du risque de phl ebite profonde (odds ratio de 0,32) et d’embolie pulmonaire (odds ratio de 0,41) (tableau 1). Le b en efice de la s emuloparine persistait dans l’analyse de sous-groupes selon l’origine primitive du cancer, le stade m etastatique ou localement evolu e, l’origine g eographique et le nombre de facteurs de risques associ es de thrombose (tableau 1). La survie globale n’ etait pas diff erente entre les 2 groupes. Tolérance du traitement L’incidence globale des complications h emorragiques etait respectivement de 2,8 % (dont 1,2 % de saignements majeurs) et 2 % (dont 1,1 % de saignements majeurs) pour les bras s emuloparine et placebo (NS). Des effets secondaires graves etaient rapportes chez 26,3 % des patients du bras semuloparine et 25,5 % des patients du bras placebo, amenant a arr^ eter le traitement chez respectivement 15,2 % et 16,4 % d’entre eux (NS). L’incidence des thrombop enies n’ etait pas diff erente entre les 2 groupes (7,1 vs 7,6 %, respectivement). Aucun cas de thrombop enie induite par l’h eparine n’ etait d ecrit. Commentaires tude randomis Cette etude est la premi ere e ee contre placebo a d emontrer le b en efice d’une anticoagulation a dose prophylactique pour pr evenir la survenue de complications thromboemboliques chez des patients suivis en ambulatoire pour chimioth erapie, sans augmentation du risque de complications h emorragiques. ‘‘ Cette étude démontre le bénéfice d’une anticoagulation à dose prophylactique pour prévenir la survenue de complications thromboemboliques chez des patients suivis en ambulatoire pour chimiothérapie HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive vol. 19 n8 5, mai 2012 ’’ Concepts et pratique 1,0 0,10 0,9 0,08 0,8 0,7 0,06 Placebo 0,6 0,04 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. 0,5 0,4 0,02 0,3 0,00 Sémuloparine 0,2 0,1 0,0 0 1 2 3 4 5 6 7 Mois Figure 1. Probabilit e cumulee de survenue d’evenements thromboemboliques au cours du suivi, selon l’administration de la semuloparine ou du placebo. Le mecanisme des thromboses en cas de cancer n’est pas encore totalement elucid e. Plusieurs facteurs interviennent : les cellules cancereuses activent la coagulation de façon directe par une action pro-thrombotique et indirecte en stimulant les cellules endoth eliales et les cellules mononucleaires circulantes pour la synth ese et la s ecr etion de facteurs procoagulants. La chimioth erapie est un facteur de risque de thrombose par 4 m ecanismes : induction de l esions aigu€es et chroniques de l’endoth elium vasculaire, diminution des inhibiteurs de la coagulation (proteine C, proteine S et antithrombine III) et activation plaquettaire [3]. La survenue d’un ev enement thromboembolique chez un patient sous chimioth erapie peut amener a l’hospitaliser, a interrompre sa chimioth erapie au moins de façon transitoire, a instaurer un traitement anticoagulant a dose efficace (avec un risque potentiel de saignement) voire a la mise en place ^t et une d’un filtre cave. Tout cela est associ e a un surcou alteration de la qualit e de vie des patients. Les recommandations actuelles sont de prescrire une anticoagulation prophylactique aux patients ayant un cancer s’ils sont hospitalises pour un probl eme m edical (pendant la duree de l’hospitalisation) et en cas d’intervention chirurgicale (pendant les 5 semaines post-op eratoires, en association avec la contention veineuse des membres inf erieurs) [4]. Jusqu’a present, une anticoagulation prophylactique n’est pas recommandee chez les patients ambulatoires sous chimiotherapie. ‘‘ Les recommandations actuelles sont de prescrire une anticoagulation prophylactique aux patients ayant un cancer s’ils sont hospitalisés pour un problème médical (pendant la durée de l’hospitalisation) et en cas d’intervention chirurgicale (pendant les 30 jours postopératoires) ’’ Une premi ere etude publi ee en 2004 par Levine et al. [6] avait montr e qu’une faible dose de warfarine, visant un INR entre 1,3 et 1,9, chez des patients ambulatoires ayant un cancer m etastatique du sein permettait de diminuer le risque de complications thromboemboliques comparativement au placebo. Mais la surveillance d’un traitement par antivitamines K est contraignante avec un risque elev e d’interactions m edicamenteuses. Plus r ecemment, une etude randomis ee de phase II a evalu e la dalt eparine a dose efficace durant 12 semaines versus placebo chez 123 patients sous gemcitabine pour un ad enocarcinome pancr eatique : le risque de complications thromboemboliques passait de 23 % sous placebo a 3,4 % sous dalt eparine et cette r eduction se poursuivait m^ eme apr es l’arr^ et du traitement [7]. Enfin, l’ etude PROTECHT ( prophylaxis of thromboembolism during chemotherapy) randomis ee contre placebo a montr e pour la premi ere fois en 2009 qu’une anticoagulation prophylactique par HBPM (la nadroparine) diminuait le risque de thrombose chez des patients ambulatoires sous chimioth erapie [8]. Les limites de cette etude etaient une dur ee de traitement courte (dur ee de la chimioth erapie ou maximum 120 jours), la prise en compte des ev enements thromboemboliques veineux mais aussi art eriels, une population h et erog ene en HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive vol. 19 n8 5, mai 2012 377 Tableau 1. Survenue de complications thromboemboliques selon le bras de traitement par sémuloparine ou placebo Sémuloparine N = 1 608 Placebo N = 1 604 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Événement thromboembolique (%) Odds ratio (Intervalle de confiance à 95 %) 0,36 (0,21-0,60) Total (%) 1,2 3,4 Phlébite 0,7 2,1 0,32 (0,15-0,62) Embolie pulmonaire 0,6 1,5 0,41 (0,19-0,85) Décès d’origine thrombotique 0,4 0,6 0,77 (0,27-2,13) Poumon 1,5 4,2 0,36 (0,17-0,77) Pancréas 2,4 10,9 0,22 (0,06-0,76) Estomac 0,5 1,9 0,25 (0,03-2,20) Côlon/rectum 1,1 2 0,54 (0,18-1,60) Vessie 3,1 9,7 0.30 (0,03-2,95) Ovaire 0,5 0 - 0 1 2,5 0,39 (0,18-0,84) 1 ou 2 1,4 4,3 0,32 (0,15-0,68) 3 6,1 12,5 0,56 (0,11-2,93) Événement thromboembolique selon la tumeur primitive (%) Événement thromboembolique selon le nombre de facteurs de risque* (%) * Facteurs de risques parmi : antécédents de complication thromboembolique, cathéter veineux central, obésité, âge > 75 ans, insuffisance respiratoire chronique, insuffisance cardiaque chronique, insuffisance veineuse ou varices des membres inférieurs, hormonothérapie. termes de cancers primitifs et de protocoles de chimiotherapie. Dans la nouvelle etude d’Agnelli et al. [5] publi ee dans le New England Journal of Medicine, l’incidence des complications thromboemboliques etait de 3,4 % dans le bras placebo (allant de 2,5 % en l’absence de facteurs de risque identifie a 12,5 % s’il existait au moins 3 facteurs de risques), ce qui etait coh erent avec l’hypoth ese statistique de depart de 4 % et en accord avec les r esultats de la litterature (0,8 a 8 % selon les s eries). Les s eries les plus recentes rapportent les chiffres les plus elev es, possiblement du fait du vieillissement de la population, d’une survie prolongee et de l’utilisation de m edicaments antiangiogeniques. Dans cette etude, le b en efice de l’anticoagulation prophylactique etait observ e dans tous les sous-groupes de patients, ceux n’ayant pas de facteurs de risque reconnu de thrombose, comme ceux en ayant 1, 2, ou plus (tableau 1). 378 ‘‘ Le bénéfice de l’anticoagulation prophylactique était observé dans tous les sous-groupes de patients, ceux n’ayant pas de facteurs de risque reconnu de thrombose, comme ceux en ayant ’’ S’il est etabli que les complications thromboemboliques sont associ ees a une diminution de la survie des patients ayant un cancer, l’impact d’une anticoagulation prophylactique sur la survie est moins bien connu. Il semble exister une tendance a un b en efice de l’anticoagulation, mais les etudes se heurtent a plusieurs limites m ethodologiques (stade TNM non pr ecis e, population h et erog ene incluant plusieurs types de cancers, variabilit e des protocoles de chimioth erapie, doses et dur ee du traitement par h eparine vari ees). L’ etude d’Agnelli et al. [5], incluant pourtant un tr es grand nombre de patients, ne permet pas de conclure a un b en efice de l’anticoagulation en termes de survie globale. HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive vol. 19 n8 5, mai 2012 Concepts et pratique prophylactique en termes de survie globale permettrait d efinitivement de recommander ce traitement aux patients ; 2) de poursuivre le d eveloppement et les etudes sur les nouveaux anticoagulants, administr es par voie orale, a risque limit e d’interactions m edicamenteuses, et ne ^le biologique. n ecessitant pas de contro Tableau 2. Score prédictif du risque de thrombose sous chimiothérapie (d’après Khorana et al. [9]). Score (points)* Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Tumeur primitive Très haut risque : adénocarcinome de l’estomac ou du pancréas 2 Haut risque : poumon, lymphome, vessie, testicule ou gynécologique 1 re ^ts : aucun Conflits d’inte & Références Numération formule sanguine 1. Sørensen HT, Mellemkjaer L, Olsen JH, et al. Prognosis of cancers associated with venous thromboembolism. N Engl J Med 2000 ; 343 : 1846-50. Plaquettes avant chimiothérapie 350 000/mL 1 Hémoglobine < 10 g/dL ou utilisation d’érythropoı̈étine 1 2. Agnelli G, Bolis G, Capussotti L, et al. A clinical outcome-based prospective study on venous thromboembolism after cancer surgery: the @RISTOS project. Ann Surg 2006 ; 243 : 89-95. Leucocytes avant chimiothérapie > 11 000 /mL 1 Index de masse corporelle 35 kg/m2 1 3. Lyman GH, Khorana AA, Falanga A, et al. American Society of Clinical Oncology guideline: recommendations for venous thromboembolism prophylaxis and treatment in patients with cancer. J Clin Oncol 2007 ; 25 : 5490-505. 4. Mandala M, Falanga A, Roila F, et al. Venous thromboembolism in cancer patients: ESMO Clinical Practice Guidelines for the management. Ann Oncol 2010 ; 21 (Suppl. 5) : v274-6. * Pour un score à 0, le risque de thrombose est très faible : 0,5 %. Pour un score de 1 à 2, le risque est intermédiaire : 2 %. Pour un score 3, le risque est élevé : 7 %. 5. Agnelli G, George DJ, Kakkar AK, et al. Semuloparin for thromboprophylaxis in patients receiving chemotherapy for cancer. N Engl J Med 2012 ; 366 : 601-9. 6. Levine M, Hirsh J, Gent M, et al. Double-blind randomised trial of a very-low dose warfarin for prevention of thromboembolism in stage IV breast cancer. Lancet 1994 ; 343 : 886-9. Les pistes pour parvenir a un consensus sur la prescription d’une anticoagulation prophylactique en cas de cancer sont : haut risque de thrombose. 1) de cibler la population a Plusieurs criteres de risque sont maintenant clairement identifies : type du cancer primitif, protocole de chimiotherapie, certains facteurs biologiques de coagulation (par exemple la P-s electine) [4]. Un score pr edictif du risque de thrombose sous chimioth erapie a et e propos e (tableau 2) [9]. La demonstration d’un b en efice de l’anticoagulation 7. Maraveyas A, Waters J, Roy R, et al. Gemcitabine versus gemcitabine plus dalteparin thromboprophylaxis in pancreatic cancer. Eur J Cancer 2011 (Epub ahead of print). 8. Agnelli G, Gussoni G, Bianchini C, et al. Nadroparin for the prevention of thromboembolic events in ambulatory patients with metastatic or locally advanced solid cancer receiving chemotherapy: a randomised, placebo controlled, doubleblind study. Lancet Oncol 2009 ; 10 : 943-9. 9. Khorana AA, Kuderer NM, Culakova E, et al. Development and validation of a predictive model for chemotherapy-associated thrombosis. Blood 2008 ; 111 : 4902-7. HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive vol. 19 n8 5, mai 2012 379