chirurgie r
ecente (<4 semaines), une contre-indication
a l’anticoagulation ou au contraire une indication formelle
a recevoir une anticoagulation.
Les patients
etaient randomis
es pour recevoir soit
une injection sous-cutan
ee quotidienne de 20 mg de
s
emuloparine, soit le placebo. Une stratification
etait men
ee
selon 3 crit
eres : le site de la tumeur primitive, le stade
localement
evolu
eoum
etastatique et l’origine g
eographi-
que des patients.
Le traitement
etait d
ebut
e le premier jour de la
chimioth
erapie et pendant toute la dur
ee de celle-ci. Si
la chimioth
erapie
etait arr^
et
ee avant 3 mois, l’anticoagula-
tion
etait suspendue jusqu’
a reprise d’un nouveau
protocole. Apr
es les 3 premiers mois, le traitement
etait
interrompu si la chimioth
erapie
etait arr^
et
ee ou si un
changement de protocole intervenait.
L’utilisation d’antiagr
egants plaquettaires ou d’anti-inflam-
matoires non st
eroı¨diens
etait autoris
ee. Les patients
etaient
evalu
es tous les mois.
Crite`res d’e´valuation
Le crit
ere principal de jugement
etait la survenue d’un
ev
enement thromboembolique (phl
ebite des membres
sup
erieurs ou inf
erieurs, embolie pulmonaire ou d
ec
es
attribu
e
a une embolie pulmonaire) entre la date de
randomisation et jusqu’
a3 joursapr
es la derni
ere injection
(incluant les p
eriodes o
u les injections
etaient temporai-
rement interrompues). Les crit
eres secondaires
etaient
la survie globale
a1anetlatol
erance. Celle-ci
etait
appr
eci
ee sur la survenue de complications h
emorragi-
ques significatives, class
ees en majeures (i.e. fatales ou
de localisation intrac
er
ebrale, intram
edullaire, intraoculaire,
r
etrop
eriton
eale ou p
ericardique ou intra-articulaire
ou intramusculaire avec syndrome de loges, ou avec
d
eglobulisation d’au moins 2 points d’h
emoglobine ou
n
ecessitant la transfusion d’au moins 2 culots globulaires)
ou non majeures (en l’absence d’un des crit
eres sus-cit
es).
L’
etude
etait sponsoris
ee par Sanofi. Le recueil des donn
ees
sur l’efficacit
eetlatol
erance
etait fait par un comit
e central
ind
ependant, ne connaissant pas le bras de traitement.
Partant d’une hypoth
ese de 4 % de complications
thromboemboliques dans le bras placebo, il
etait calcul
e
qu’il fallait inclure 1 600 patients si l’on voulait d
emontrer
une diminution du risque de thrombose d’au moins 50 %
dans le bras s
emuloparine.
Re´sultats
Un total de 3 212 patients, suivis dans 395 centres, dans
47 pays,
etait inclus dans l’analyse de l’efficacit
edu
traitement en intention de traiter. Parmi eux, 3 172 patients
recevaient au moins une injection et
etaient inclus dans
l’analyse de la tol
erance. Les caract
eristiques initiales des
patients, les facteurs de risque de complications thrombo-
emboliques et les protocoles de chimioth
erapie n’
etaient pas
significativement diff
erents entre les 2 groupes. Il s’agissait
principalement de patients ayant un cancer des poumons
(37 %), du c^
olon ou rectum (29 %), de l’estomac (13 %),
de l’ovaire (12 %), du pancr
eas (8 %) et plus rarement de la
vessie (2 %). La dur
ee m
ediane du traitement
etait de
3,5 mois, similaire entre les 2 groupes.
Crite` res d’efficacite´
Une complication thromboembolique survenait chez
1,2 % des patients du groupe s
emuloparine et chez
3,4 % des patients du groupe placebo (P <0,001)
(figure 1).Las
emuloparine
etait significativement associ
ee
a une r
eduction du risque de phl
ebite profonde (odds ratio
de 0,32) et d’embolie pulmonaire (odds ratio de 0,41)
(tableau 1).Leb
en
efice de la s
emuloparine persistait dans
l’analyse de sous-groupes selon l’origine primitive du
cancer, le stade m
etastatique ou localement
evolu
e,
l’origine g
eographique et le nombre de facteurs de risques
associ
es de thrombose (tableau 1).
La survie globale n’
etait pas diff
erente entre les 2 groupes.
Tole´ rance du traitement
L’incidence globale des complications h
emorragiques
etait
respectivement de 2,8 % (dont 1,2 % de saignements
majeurs) et 2 % (dont 1,1 % de saignements majeurs)
pour les bras s
emuloparine et placebo (NS).
Des effets secondaires graves
etaient rapport
es chez
26,3 % des patients du bras s
emuloparine et 25,5 %
des patients du bras placebo, amenant
a arr^
eter le
traitement chez respectivement 15,2 % et 16,4 % d’entre
eux (NS). L’incidence des thrombop
enies n’
etait pas
diff
erente entre les 2 groupes (7,1 vs 7,6 %, respective-
ment). Aucun cas de thrombop
enie induite par l’h
eparine
n’
etait d
ecrit.
Commentaires
Cette
etude est la premi
ere
etude randomis
ee contre
placebo
ad
emontrer le b
en
efice d’une anticoagulation
a
dose prophylactique pour pr
evenir la survenue de compli-
cations thromboemboliques chez des patients suivis en
ambulatoire pour chimioth
erapie, sans augmentation du
risque de complications h
emorragiques.
‘‘ Cette e´tude de´montre le be´ne´ fice d’une
anticoagulation a` dose prophylactique
pour pre´venir la survenue de complications
thromboemboliques chez des patients suivis
en ambulatoire pour chimiothe´ rapie’’
376 HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 19 n85, mai 2012
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