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Comprendre le refus.
Il est nécessaire de comprendre pourquoi le patient refuse des soins.
Le refus de traitement ne signifie pas toujours refus de soins. Le refus peut être
une demande de dialogue, la possibilité qui est offerte au patient d’exercer un
contre pouvoir, de mettre le médecin en difficulté dans son rôle de soignant.
Dans le refus de soins, ce qu’il faut entendre avant tout c’est le besoin de
reconnaissance du patient.
Le refus peut être l’expression d’une dépression qu’il est nécessaire de prendre
en charge pour favoriser l’acceptation de soins.
Le refus n’est pas toujours définitif, il peut être l’expression d’un moment de
révolte, il faut laisser du temps au patient.
Le refus peut être le fait d’une situation de déni de la maladie, « il doit y avoir
une erreur », « je ne me sens pas malade ».
Le refus de soins peut être l’expression d’un refus de prolonger la vie, de
prolonger des souffrances, refus d’être une charge pour les autres.
Le refus peut être le fait de croyances et de représentations, concernant la
maladie et la mort.
Le refus peut être le fait de la peur des traitements et de ses conséquences, peur
des effets de la chimiothérapie, de la radiothérapie…
Le refus peut être le fait d’un trouble de la compréhension : est-ce que le patient
a bien compris tout ce qu’on lui a dit ?
Le refus peut être le fait d’une opposition au soignant : « je n’ai pas confiance en
ce médecin »
Mais le refus de soins n’est-il pas souvent la conséquence d’un manque
d’information ou le fait d’une mauvaise information ?
En pratique.
L’acceptation du refus de soin par le médecin ne doit pas être une fin. Accepter
le refus de soin ne veut pas dire refus de toute prise en charge et ne doit pas
mettre fin à une démarche d’accompagnement « je vous comprends et je reste
votre médecin ».
Le médecin, a le devoir de s'assurer que celui qui refuse un soin a parfaitement
compris l'information qui lui a été transmise et les conséquences prévisibles de
son refus. L’information ne doit pas se résumer à la délivrance d’une
information écrite, elle doit s’accompagner d’explications, elle doit être adaptée
au niveau de compréhension du patient et son acquisition doit être évaluée ; je
dois m’assurer qu’il a bien compris.
Il faut prendre le temps d écouter le malade, il a des choses à dire, il faut lui
donner du temps, il faut aller à son rythme.