
d'apprentissage de l'extinction impliquent le BLA et que les réponses de peur conditionnées
sont contrôlées par les circuits du CEA (Cassell et Wright, 1986; Ciocchi et al., 2010; Herry
et al., 2006, 2008, 2010; Hopkins et Holstege, 1978; Sotres -Bayon et al., 2007; Veening et
al., 1984).
Bien que la plupart des recherches se soient focalisées sur le rôle joué par les circuits
neuronaux de l’amygdale dans le comportement de peur, certaines études ont également
mis en évidence le rôle essentiel du cortex dans la régulation des mémoires de peur (Herry
et al., 2010; Sotres-Bayon et Quirk, 2010; Quirk et Mueller, 2008; Weinberger, 2004). En
effet, au cours de la dernière décennie, une quantité considérable d'études impliquent le
cortex auditif (AC) et le cortex préfrontal médian (mPFC) dans les comportements de peur.
En particulier, il a été montré que le AC joue un rôle important dans l'acquisition du
conditionnement auditif de peur alors que le mPFC serait impliqué dans les phases de
consolidation de l'apprentissage de l'extinction et d'expression des mémoires de peur et
d'extinction (Sotres -Bayon et Quirk, 2010; Suga et Ma, 2003; Weinberger, 2004). En dépit
de ces nombreux progrès, les caractéristiques anatomiques et fonctionnelles des différents
circuits corticaux et de leurs éléments neuronaux qui sous-tendent les comportements de
peur restent largement inconnus.
Comme tous les cortex, le AC et le mPFC se composent principalement de neurones
pyramidaux glutamatergiques (PN) et d'interneurones inhibiteurs GABAergiques (IN)
distribués dans six couches corticales. Pour comprendre l’organisation anatomique et
fonctionnelle du cortex, il est important de connaître les caractéristiques et spécificités des
PNs et INs constituant les circuits corticaux. Les PNs, aussi appelés neurone principaux ou
de projection représentent la vaste majorité des neurones corticaux (70-80%). Ils utilisent le
glutamate comme neurotransmetteur et sont localisés dans les différentes couches
corticales, à l’exception de la couche 1 (DeFelipe et Farinas, 1992). Les PNs représentent à
la fois les principaux éléments de réception des afférences synaptiques extra-corticales et
quantitativement la principale voie de sortie des informations corticales (DeFelipe and
Farinas, 1992, Nieuwenhuys, 1994, Spruston, 2008). De façon intéressante, la répartition de
leurs entrées synaptiques au niveau leurs compartiments dendritiques, somatiques ou
encore axonales dépend de la nature de l'entrée. En particulier, les entrées synaptiques
excitatrices contactent préférentiellement les épines dendritiques (DeFelipe et Farinas, 1992;
Nieuwenhuys, 1994; Spruston, 2008), tandis que les entrées inhibitrices locales émanant
des différentes sous-populations d'interneurones ciblent différentiellement les compartiments
sub-cellulaires. Le cortex contient également des INs qui peuvent se trouver dans toutes les
couches corticales et qui représentent environ 20-30% des neurones corticaux (DeFelipe et
Farinas, 1992). Les INs, aussi appelé neurones non-pyramidaux, inhibiteurs ou locaux sont
généralement dépourvus d’épines dendritiques et libèrent l'acide gamma-aminobutyrique
(GABA). Mis à part quelques exceptions, leurs axones ne quittent pas le cortex et sont
limités à un environnement local (Gonchar et al., 1995; Letinic et al., 2002). Il existe une
grande diversité d’INs qui peuvent être classés en plusieurs types sur la base de critères
anatomiques, neurochimiques et électrophysiologiques (Ascoli et al., 2008; DeFelipe et al.,
2013; Gupta et al., 2000; Markram et al., 2004). En utilisant des techniques anatomiques, les
INs peuvent être groupés en fonction de leurs profiles somato-dendritiques (Ascoli et al.,
2008; Markram et al., 2004). De façon intéressante, certains INs sont spécialisés dans
l’inhibition sélective des différents compartiments sub-cellulaires des PNs ou d’autres types
d’INs. Au niveau neurochimique, plusieurs catégories de molécules sont utilisées pour
distinguer les différent types d’INs (Ascoli et al., 2008; Burkhalter, 2008; DeFelipe, 1997;
Markram et al., 2004). Ils en est de même leurs propriétés électrophysiologiques (Cauli et al.,