Les référentiels pour un partage efficace des résultats de biologie L’ordonnance du 13 janvier 2010 relative à la biologie médicale reconnait pleinement l’importance de cette spécialité dans le dépistage, la prise en charge et le suivi des maladies, la mettant sur un pied d’égalité avec les autres spécialités médicales diagnostiques, notamment l’imagerie et l’anatomo-cytopathologie. réaliser des actes pour ce patient, en choisissant le vecteur de diffusion le plus approprié au contexte organisationnel (notifications électroniques d’admissions ou de consultations, demandes d’actes électroniques, impression en code barres et/ou en clair sur les documents papier d’accompagnement ...) Première spécialité informatisée – fin des années 70 pour les grands laboratoires – la biologie médicale a aussi été la première à structurer ses données et à diffuser par voie électronique ses résultats dès le début des années 90. Les flux électroniques entre les laboratoires de biologie et leurs donneurs d’ordres – libéraux ou établissements – se sont accrus considérablement en maillage et en volume au cours des deux décades suivantes, favorisant l’essor de serveurs de résultats de biologie d’établissements ou de territoires. Pour autant, durant toute cette période l’exploitation par les cliniciens dans leurs propres systèmes d’information des résultats de biologie diffusés électroniquement, est restée bridée au stade embryonnaire faute d’une syntaxe et d’une sémantique normalisées pour l’expression de ces résultats, faute aussi d’un identifiant patient commun. Inscrit dans le Code de la Santé Publique, l’INS permet, seul, de constituer des dossiers de santé partagés. Dans les SI des professionnels de santé l’INS coexiste avec les identifiants patients locaux, et peut éviter localement la création de doublons, lorsque par exemple un établissement adresse une demande d’examens biologiques pour un patient que le laboratoire et son SI connaissaient déjà d’un passage antérieur dans un établissement différent, mais sous le même INS. En 2009 la relance du projet DMP porté par l’ASIP Santé, et la production concertée du socle de référentiels nécessaires à ce projet comme à tous projets de partage de données de santé en France, ont remédié à ces manques ; en particulier, deux de ces référentiels – l’Identifiant National de Santé (INS) et le Cadre d’Interopérabilité des Systèmes d’Information de Santé (CI-SIS) : L’Identifiant National de Santé (INS) dont disposent les bénéficiaires de l’assurance maladie, est utilisable par toutes les spécialités, y compris celles qui ne sont pas systématiquement au contact du patient comme la biologie médicale ou l’anatomocytopathologie. Les systèmes d’information qui ont obtenu l’INS à partir de la lecture de la carte Vitale, sont encouragés à diffuser cette donnée patient vers les SI des services ou structures susceptibles de ASIP Santé Le Cadre d’Interopérabilité des SI de santé (CI-SIS) spécifie les règles, formats, protocoles et vocabulaires codés employés dans les échanges et le partage de données de santé entre SI de santé, au service de la coordination des soins. Ce référentiel s’appuie sur des profils de standards internationaux élaborés par l’organisme IHE, et contraints et adaptés au cadre règlementaire français par l’ASIP Santé. Le CI-SIS est un ensemble de spécifications modulaire et évolutif organisé en trois couches : Contenus : Sémantique et syntaxe, Services : Services interopérables, Transports : Protocoles d’acheminement. Référentiels pour le partage des résultats de biologie Page 1 / 2 Les référentiels pour un partage efficace des résultats de biologie Les spécifications des couches « Services » et « Transports » sont transversales aux SI de santé, indépendantes du contexte d’exercice (libéral, établissement, …) et des professions et spécialités des utilisateurs de ces SI. Les deux principaux profils IHE de standards mis en œuvre par ces deux couches sont XDS.b pour les services de partage et XUA pour l’identification et l’habilitation formelles des acteurs dans les transactions. La couche « Contenus » encadre l’utilisation du standard « Clinical Document Architecture » (CDA) publié par l’organisme international HL7, pour les documents électroniques médicaux. Un document électronique médical structuré représente l’information de santé sous deux formes : L’une destinée à la consultation par le professionnel de santé sur son poste de travail, l’autre exploitable directement par son système pour l’intégration fine des données du document dans le dossier patient local de ce système et/ou pour le déclenchement de traitements d’alerte ou d’aide à la décision clinique. Le standard de base de document électronique, s’appelle eXtended Markup Language (XML) ; C’est un métalangage utilisable dans tous les domaines. CDA est le dialecte XML défini pour le domaine médical. La couche « Contenus » du CI-SIS spécifie des modèles de documents CDA par spécialité médicale, et les vocabulaires codés associés. En particulier, le « modèle CDA de compte rendu d’examens biologiques » et le « jeu de valeurs LOINC pour l’expression des résultats de biologie » qui permet de coder les analyses élémentaires de biologie. Grâce à ces deux composants du CI-SIS les résultats de biologie peuvent désormais être échangés entre PS ou partagés dans le DMP, dans une syntaxe et une sémantique univoques, dotant le médecin qui reçoit ou consulte ces résultats de la capacité de les exploiter (alertes automatiques, courbes de suivi de paramètres biologiques) dans son propre dossier patient local, quel que soit le laboratoire émetteur. Par exemple, le médecin traitant peut consolider dans son dossier local l'historique biologique de son ASIP Santé patient sous traitement anticoagulant par AVK, et surveiller (y compris graphiquement) l'évolution du taux de prothrombine (INR) de ce patient, mesuré tour à tour par différents laboratoires au gré du choix du patient. La version 1.0 du jeu de valeurs LOINC biologie publiée en 2010 comportait 4 380 termes. L’ASIP Santé assure depuis 2011 la maintenance évolutive de ce vocabulaire codé, à raison d’une version par trimestre, en s’appuyant sur un groupe réunissant l’AP-HP, Vidal, Mondéca et la SFIL. La version courante V1.6 publiée le 17 décembre 2012 comporte 34381 termes actifs. L’identifiant national de santé, et le cadre d’interopérabilité, en particulier ses deux composants métier « modèle CDA de compte rendu d’examens biologiques » et « jeu de valeurs LOINC pour l’expression des résultats de biologie » permettent une pleine interopérabilité sémantique entre les SI des laboratoires de biologie médicale et les SI des cliniciens, autorisant l’exploitation automatisée par les seconds des informations diagnostiques produites par les premiers. Référentiel INS : http://esante.gouv.fr/referentiels/identification/lesraisons-d-etre-et-le-cadre-reglementaire-de-l-ins Cadre d'interopérabilité des SI de santé : http://esante.gouv.fr/services/referentiels/referentielsd-interoperabilite/cadre-d-interoperabilite-dessystemes-d-inform Portail de maintenance de LOINC biologie en français : www.bioloinc.fr Référentiels pour le partage des résultats de biologie Page 2 / 2