que l’on nomme aussi facilitateurs, les interactions entre entrepreneurs, capitaux-risqueurs et
investisseurs, chercheurs, développeurs, ingénieurs de production et opérateurs de production
afin de développer en permanence de nouveaux produits et services aptes à répondre à une
demande solvable dans un univers concurrentiel. Les facilitateurs sont souvent d’anciens
chercheurs qui connaissent bien les équipes de recherche et leurs travaux en cours et qui
peuvent faire le lien entre les chercheurs et les entrepreneurs.
Cette économie entrepreneuriale est le ferment de la croissance future de la
productivité intensive et surtout le principal facteur d’explication des écarts de taux de
croissance entre pays. Les pays qui ne sauront pas favoriser l’essor des nanotechnologies,
biotechnologies, technologies de l’Information et de la communication et technologies
cognitives dans le cadre d’une économie entrepreneuriale cesseront d’être dans la course de
hiérarchisation des économies en termes de valeur ajoutée et d’attractivité.
La France a besoin de relancer sa croissance et de créer trois millions d’emplois
marchands pour faire face à ses charges futures et réduire le chômage. Que faut-il attendre des
entreprises pour relever ce défi ? On peut considérer, en laissant de côté les 120 entreprises
françaises les plus internationalisées, qui ont une meilleure rentabilité que les autres
françaises, que 999/1000 des entreprises françaises avaient, en 2006-2008, une rentabilité
globale, en prenant en compte le taux de marge et le rendement net, inférieure d’un tiers à
celle de leurs concurrentes anglaises et italiennes et de moitié par rapport aux allemandes
(source : Eurostat). Il faut bien comprendre que c’est la raison principale de l’excellence
compétitive allemande par rapport à la faiblesse des performances économiques françaises.
L’écart de rentabilité s’est plutôt creusé depuis. Il est donc essentiel de contribuer à une forte
hausse de la rentabilité productive en France, au renforcement des fonds propres des PME et à
l’encouragement de l’épargne longue en actions.
La concurrence fiscale en Europe
L’Union européenne a fait de la concurrence fiscale et sociale un élément essentiel de sa
politique. Les pays d’Europe centrale ont adopté des taux de fiscalité très faibles sur le capital
et les entreprises pour favoriser le déplacement de valeur ajoutée des pays développés de
l’Ouest européen vers leurs territoires. L’Allemagne leur a emboîté le pas en 2007 en
augmentant son taux de taxe à la valeur ajoutée (TVA) de 16% à 19% afin de réduire son taux
d’impôt sur les sociétés (IS) de 38,7% à 29,8% (taxe locale incluse) et d’abaisser les
cotisations chômage de 6,5% à 4,2%, pour augmenter sa compétitivité et y réduire le coût du
travail. Depuis 2008, la France a le taux d’IS le plus élevé de l’Union européenne : 34,4%
contre un taux actuel de 23,2% en moyenne dans l’Union européenne qui devrait évoluer vers
une plage de taux allant de 15% à 23% en 2013 selon les annonces faites par les
gouvernements européens au cours des derniers mois. Si les taux effectifs sont plus faibles
pour les entreprises internationalisées, les Petites et Moyennes Entreprises (PME), de loin les
plus à même de créer de l’emploi en France, sont effectivement taxées au taux confiscatoire
de 34,4%, au-delà du taux de 15% sur les 38 120 premiers euros de bénéfice pour les Très
Petites Entreprises (TPE)3.
3 Le taux standard d’impôt sur les sociétés était, en 2010, de 34,4% en France, de 31,4% en Italie, de 29,8% en
Allemagne, de 28% au Royaume-Uni, de 26,3% en Suède, de 25% au Danemark, de 19% en Pologne et de
12,5% en Irlande. Le gouvernement du Royaume-Uni a annoncé, en octobre 2010, son intention d’abaisser son
taux d’IS à 24% d’ici 2014. La Finlande projette également d’abaisser son taux d’IS de 26% à 22%.