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Février 2013 AGENDA Plus
Plus fréquents que l’on ne l’imagine, les Troubles des Comportements Alimentaires
[TCA] se caractérisent par des troubles émotionnels voire un réel déséquilibre
psychique en rapport direct avec l’alimentation. Touchant toutes les classes de la
société, ils peuvent se vivre à des degrés de gravité divers. Tour d’horizon.
© Karyna Chekaryova - Fotolia.com
raffiné, il est malheureusement notre en-
nemi. Le sucre complet [tel que la nature
nous l’offre] ne devrait être consommé
que pour apporter à nos cellules le carbu-
rant nécessaire à notre dépense en éner-
gie. Dans ce cas, il nous stimule en nous
apportant du carburant et nous calme en
nous permettant de mieux secréter notre
sérotonine [neurotransmetteur du bien-
être]. En excès et de façon pétée, on
devient véritablement accroc et on tom-
be dans la spirale infernale des hyper et
hypo-glycémies !
Certains souffrent de phases de boulimie,
elles sont irrépressibles. En pleine crise, la
personne n’a plus aucun contrôle de ce
qu’elle ingurgite et ne prend pas réelle-
Pratiquement tout le monde à un
moment donné de sa vie recon-
naît avoir une relation conflictuelle
avec son alimentation. Les cas les plus
fréquents sont les «grignotages», la pla-
quette de chocolat finie à la fin de la soi-
rée alors qu’on avait juste l’intention de
manger un pt’ bout. Ce besoin de man-
ger, souvent des sucreries, répond à un
besoin, celui de compenser un vide, cal-
mer un stress, se réconforter, se gâter...
Nombreux sont ceux qui croient bien
faire et se tournent vers des aliments salés
mais ne vous leurrez pas, chips, froma-
ges, biscuits salés industriels contiennent
des sucres.
Le sucre est uniquement notre ami «gus-
tatif» mais au niveau santé, en excès et
les
Troubles des
Comportements
Alimentaires
alternative mieux-vivre
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et de l’image], contre les phénomènes
d’imitation entre adolescents, contre
l’influence des médias - et autres facteurs
socioculturels. Ils jouent tous un rôle cer-
tain dans les TCA dont il est difficile de
mesurer l’ampleur.
Non sans conséquence
Différentes conséquences physiques,
psychologiques et comportementales
sont associées aux TCA.
Les TCA ont la particularité de se mani-
fester par deux tendances opposées, soit
une préoccupation tyrannique du poids
ou, au contraire, une prise de poids in-
contrôlée.
Il est également fréquent d’observer des
perturbations au niveau de l’humeur,
des relations sociales, du sommeil, des
pensées obsessionnelles, des capacités
intellectuelles, de l’activité cardiaque et
hormonale, de la santé buccale, de la co-
loration de la peau, de la perte de che-
veux,...
Pistes de traitements
Pour traiter ces troubles, il est générale-
ment de plaisir. Elle est en prise avec ses
émotions uniquement sous l’ingérence
du cerveau limbique [cerveau émotion-
nel], incapable de raisonner. Ces phases
de boulimie sont souvent suivies d’une
grande souffrance morale teintée de
culpabilité voire de honte. Certains vont
jusqu’à se faire vomir pour ne pas pren-
dre de poids. La honte les poussent sou-
vent à s’enfermer dans le silence.
Certains Troubles des Comportements
Alimentaires sont reconnus officielle-
ment comme «psychopathologies»
comme l’anorexie mentale, la boulimie,
l’orthorexie [fixation obsessionnelle sur
l’ingestion d’une nourriture saine], l’hy-
perphagie [absorption d’énormes quan-
tités de nourriture en un court laps de
temps], etc... Ils peuvent se présenter
sous diverses formes et apparaître à tout
âge. Toutefois, il semblerait que les ado-
lescents y soient les plus sensibles et, en
particulier, les adolescentes [par exemple
pour l’anorexie mentale]. Il n’est pas rare
que les TCA soient également reliés à
d’autres troubles psychiques, comme la
piètre estime de soi, la dépression, des
comportements addictifs [cigarette, dro-
gues…] ou les psychoses [sous la forme de
délire d’empoisonnement alimentaire].
Prévention
Des moyens de prévention, il y en a aussi
bien au niveau individuel qu’au niveau
de la société :
la prévention, au niveau individuel,
commence dans la toute petite enfance,
voire pendant la grossesse en intégrant
des habitudes nutritionnelles équilibrées
c’est-à-dire en donnant à nos cellules uni-
quement ce dont elles ont besoin pour
œuvrer. C’est aux parents et aux éduca-
teurs de relayer des modes alimentaires
équilibrés et une hygiène de vie saine.
la prévention, au niveau de la société,
consisterait à établir une règlementation
en matière de publicité et de restaura-
tion scolaire. Il faudrait également lutter
contre l’apologie de l’extrême minceur
[par exemple : la charte signée avec les
professionnels du secteur de la publicité
Quelques chiffres...
Il est difficile
de répertorier
le nombre de
personnes vic-
times des TCA
car beaucoup
de celles qui
« g r i g n o t e n t »
et souffrent de
compulsions ne consultent pas ! Cepen-
dant, en Occident, on observe que l’ano-
rexie touche 0,7 % des adolescentes,
alors que la boulimie touche 1 à 2 % des
femmes de 16 à 35 ans.
L’anorexie est aussi plus fréquente dans les
classes sociales moyennes et supérieures.
Les résultats des études épidémiologiques
portent à croire que la prévalence d’ano-
rexie mentale augmente chez les adoles-
cents depuis les 50 dernières années et
apparaisse de plus en plus jeune.
© Tommaso Lizzul - Fotolia.com
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pour soigner les racines de ces troubles
et retrouver une relation saine avec soi-
même et son alimentation.
Soulignons que des recherches scientifi-
ques récentes ont pu mettre en évidence
que la crise boulimique était une forme
d’auto-hypnose gative. On peut, dès
lors, traiter, avec succès, certains TCA
grâce à l’apprentissage de l’auto-hyp-
nose.
En tout état de cause, toute modification
des habitudes alimentaires, tout gime
devraient être accompagné d’un tra-
vail psycho-émotionnel pour éliminer la
source du trouble.
Olivier Desurmont
en collaboration avec Françoise Delaude
Références : «Anorexie-Boulimie - Idées reçues
sur les TCA» de J. Maillet aux Editions Cavalier
Bleu, «Les TCA», collectif chez Elsevier Masson &
«Je mange, donc je suis» de G. Apfeldorfer aux
Editions Payot.
ment conseillé de les aborder de manière
holistique en intervenant au niveau psy-
chologique, éducatif, alimentaire, médi-
cal et environnemental.
Ces traitements peuvent donc mobili-
ser l’entourage, la famille, le conjoint,
le médecin de famille, les enseignants,
etc Il y a un grand intérêt à pister
les premiers symptômes des TCA pour
proposer une prise en charge adaptée
avant l’aggravation des troubles. Les for-
mes installées et/ou chroniques sont plus
difficiles à prendre en charge sur le plan
thérapeutique.
De nombreuses approches se sont avé-
rées efficaces et complémentaires dans
le cas de TCA, telles que la thérapie co-
gnitivo-comportementale qui peut aussi
bien être utilisée avec les personnes at-
teintes d’anorexie mentale, de boulimie
mentale ou de troubles de l’alimentation
non-spécifiés. Les techniques de psycho-
énergétique, telles que l’EFT, le TAT®...
permettent de travailler conjointement
sur le corps, les émotions et les pensées
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