Comprendre : expérience de Michelson et Morley C8 Relativité EXPERIENCE DE MICHELSON ET MORLEY Considérons 2 voitures dont les compteurs de vitesse affichent 50km.h-1 pour l’une et 60 km.h1 pour l’autre. Si elles se croisent, leurs passagers voient arriver l’autre voiture à 110 km.h-1 alors que si elles se doublent c’est à 10km.h-1 que les passagers voient l’autre voiture se déplacer. C’est la composition des vitesses. Le principe est le même pour des signaux sonores. Mais, qu’en est-il pour la lumière ? Document n°1. Expérience de Michelson et Morley. A la fin du XIXeme siècle, deux physiciens américains Michelson et Morley cherchent à mesurer l’influence de la Terre sur la célérité de la lumière dans le vide. Pour cela ils cherchent à appliquer la relativité du mouvement de la physique classique à la lumière. Le dispositif est schématisé ci-contre. La lumière émise par la source S rencontre en M une lame semi transparente : Une partie de la lumière est réfléchie vers un miroir M1 et une autre partie en direction d’un miroir M2. Après réflexion, le phénomène se reproduit sur la lame. Ainsi le détecteur permet de visualiser des interférences entre les rayons ayant suivi des trajets différents. Ce dispositif étant fixe par rapport à la Terre, on envisage le cas de telle sorte que l’axe SMM2 soit parallèle à la direction de la vitesse du support par rapport au référentiel héliocentrique. 1 /3 Comprendre : expérience de Michelson et Morley Document 2 : résultats de l’expérience La règle des compositions des vitesses devrait permettre d’affirmer que par rapport au support, la lumière effectue le trajet entre M et M2 à la vitesse c-V par rapport à la Terre (c vitesse de la lumière) à l’aller et c+V au retour (figure 1). La direction MM1 étant moins affectée par le mouvement de la Terre. (figure C8 Relativité Figure 1 Figure 2 2) La différence τ entre les durées de trajet MM2M et MM1M devrait donc dépendre de v. Le calcul donne une différence de D étant la distance MM1 =MM2. Les deux faisceaux interfèrent et bien que la vitesse v de la Terre (=30km/s) soit très petite devant c, la figure d’interférence obtenue devrait être affectée d’une façon mesurable par cette différence. Le résultat est inattendu puisque la figure reste inchangée. Michelson et Morley sont forcés d’admettre que la vitesse de la lumière reste résolument constante ce qui est en contradiction avec la physique et la relativité du mouvement admise jusqu’alors. Dans un premier temps, personne ne saura expliquer cette découverte, qui reste l’une des plus importantes et des plus célèbres de l’histoire de la physique. Elle vaudra le Nobel à Michelson qui était à l’initiative de l’expérience en 1907. Questions : 1. Vérifier que τ a les dimensions d’un temps et calculer sa valeur. On prendra pour valeurs numériques : D=10m ; V= 3,0x104 m.s-1 ; c=3,0x108m.s-1 2. Comparer cette valeur à la période d’une radiation de longueur d’onde dans le vide de λ=500nm 3. Justifier l’utilité d’un dispositif d’interférence pour le mesurer le décalage attendu. 4. Quelle propriété de la célérité de la lumière découle de cette expérience ? 5. Que peut-on dire de la célérité dans le vide de la lumière provenant d’une étoile, pour un occupant d’un vaisseau spatial ultra rapide se déplaçant en mouvement rectiligne uniforme par rapport au référentiel héliocentrique ? 2 /3 Comprendre : expérience de Michelson et Morley C8 Relativité CORRECTION 1. τ = 3,3.10-16s 2. 3. L’écart n’est qu’un cinquième de la période donc pas mesurable, en revanche il y a des interférences mesurables… 4. La lumière a ne vitesse constante quel que soit le référentiel. 5. Il verra la lumière se déplacer à 3,0.108m/s 3 /3