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Par ailleurs, le nouveau programme s’appuie sur une nouvelle approche qui repose sur la
troisième génération des droits de l’homme. Cette nouvelle approche, en plus des droits
sociaux, économiques et culturels, englobe les droits collectifs des sociétés ou des peuples,
tels que le droit à un développement durable, à la paix et à un environnement sain. A cet
égard, le référentiel de la charte sociale élaborée par le CESE du Maroc et qui a adoptée par
d’autres CES, préconisant des droits et normes associés à des objectifs opérationnels et
appuyés sur environ 250 indicateurs de suivi et de progrès, pourrait servir de base pour
enrichir le nouveau programme proposé.
Toutefois, l’AICESIS interpelle la communauté internationale quant au risque de dispersion
des efforts du fait de l’élargissement du nombre d’objectifs retenu limitant ainsi le potentiel
de réalisation du développement humain attendu. C’est pourquoi, elle appelle à une approche
intégrée plus globale pour veiller au renforcement des synergies entre les différentes
dimensions adressées par le nouveau programme des OMD.
L’AISESIS considère qu’il faudrait par ailleurs capitaliser sur les expériences réussies dans le
cadre des OMD et partager ces expériences dans le cadre d’une coopération Sud-Sud pour la
construction d’une société plus solidaire et plus équilibrée.
La réduction des inégalités, le renforcement de la justice et de l’équité, des droits de l’homme
et de la démocratie participative ainsi que les divers aspects liés à la bonne gouvernance sont
autant des défis à relever dans le cadre du nouveau programme de développement. La
communauté internationale devrait, de son côté, honorer les engagements pris en matière
d’aide au développement et adopter des mécanismes novateurs de financement.
De ce fait, le programme de développement après-2015 devrait mettre davantage l’accent sur
le besoin de réaliser au niveau mondial des transformations structurelles basées sur un
nouveau modèle économique qui privilégie une croissance économique durable, inclusive et
équitable, une agriculture qui garantit la sécurité alimentaire et prend en considération les
changements climatiques et démographiques, et où l’économie sociale et solidaire et les
secteurs secondaire et tertiaire seraient en mesure de créer la valeur ajoutée suffisante pour
faire face aux mutations actuelles.
Le programme de développement devrait s’appuyer sur une société civile organisée, forte et
engagée auprès de l’ensemble des composantes de la société dans sa globalité et devrait
accorder une place privilégiée aux jeunes, aux femmes, aux enfants, aux personnes âgées, aux
groupes vulnérables et aux migrants, en garantissant plus de cohérence et d’adaptation des
politiques publiques aux contextes régional, national et local. En effet, chaque pays avec ses
propres spécificités, doit pouvoir mettre en œuvre les solutions les plus adaptées à sa
situation, ses besoins et ses réalités.
Ce modèle devrait se référer, également, aux décisions prises lors du sommet Rio+20
notamment en matière de développement économique inclusif, de protection de
l’environnement, de durabilité des ressources naturelles, de paix et de sécurité. Les initiatives
panafricaines, les consultations nationales et régionales, ainsi que les forums onusiens, tels
que la Conférence internationale sur la population et le développement+20 constituent aussi
des références à prendre en considération.
Le nouveau modèle ne peut avoir un impact positif sur l’agenda post 2015 sans la promotion
d’une gouvernance responsable et de la démocratie participative. Ceci passe par le
développement des mécanismes et outils de participation appropriés pour favoriser
l’implication de tous les acteurs et notamment les organisations de la société civile, et ce dès
la phase de conception du nouveau programme en passant par l’exécution jusqu’ au suivi et