Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine, 1989-2013. Partie 1 – Tumeurs solides / p. 143
Fosses nasales...
Tendances de la survie nette
sur l’ensemble de la période
(1989-2010)
Sur l’ensemble de la période, la survie observée et la survie
nette à 10 ans étaient respectivement de 28 % et 36 %
(tableau 5). Après standardisation, la survie nette à 10 ans était
de 36 % (tableau 6). La survie nette à 10 ans sur l’ensemble de
la période est également présentée pour les différentes classes
d’âge (tableau 7).
Tendances globales
La survie nette à 1 an était stable au cours du temps : elle était
de 77 % pour les cas diagnostiqués en 1989-1993 et de 78 %
pour les cas diagnostiqués en 2005-2010 (tableau 5).
La survie nette à 5 ans s’améliorait passant de 42 % pour
les cas diagnostiqués en 1989-1993 à 52 % pour les cas
diagnostiqués en 2005-2010 (tableau 5).
La survie nette à 10 ans passait de 31 % pour les cas
diagnostiqués en 1989-1993 à 37 % pour les cas diagnostiqués
en 1999-2004 (tableau 5).
Commentaires
Dans l’étude EUROCARE-5, pour ces cancers, les taux de
survie relative observés en France se situent dans la moyenne
européenne [2;3]. En France avec 36 % de survie nette
standardisée à 10 ans, ces cancers se situent parmi les cancers
de mauvais pronostic parmi l’ensemble des localisations
cancéreuses. L’interprétation des résultats doit toutefois tenir
compte de la présence de types histologiques distincts, qui
correspondent à des cancers d’étiologies très différentes et
de pronostics différents. Le mauvais pronostic des tumeurs
des sinus de la face est lié à la rareté des petites lésions au
moment du diagnostic, au retard dans l’apparition de signes
fonctionnels, en outre peu spécifiques. Ainsi la tumeur se
développe longtemps sans obstacle dans les cavités sinusiennes
[4;5]. Pour les cancers des fosses nasales et des sinus annexes,
les facteurs de risque identifiés sont le tabagisme ainsi que
les expositions professionnelles aux poussières de bois, aux
poussières textiles, aux solvants et aux produits chimiques
utilisés dans l’industrie du nickel et du cuir [6-10]. Le rôle exact
de chacun de ces facteurs de risque n’est pas connu et n’est pas
facile à établir compte tenu du caractère relativement rare de
ces tumeurs. Au cours des périodes étudiées des améliorations
de la survie étaient observées. Cette tendance pourrait se
poursuivre grâce à des modifications récentes du gold standard
thérapeutique, consistant à combiner de nouvelles techniques
chirurgicales et de radiothérapie, et, grâce à l’amélioration des
moyens de prévention primaire et de dépistage précoce [5].
[6] Klein RG, Schmezer P, Amelung F, Schroeder HG, Woeste W, Wolf J. Carcinogenicity assays of wood dust and wood additives in rats exposed by long-term
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[7] Caplan LS, Hall HI, Levine RS, Zhu K. Preventable risk factors for nasal cancer. Ann Epidemiol 2000;10(3):186-91.
[8] Luce D, Leclerc A, Morcet JF, Casal-Lareo A, Gérin M, Brugère J,
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[9] Demers PA, Kogevinas M, Boffetta P, Leclerc A, Luce D, Gérin M,
et al
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Am J Ind Med 1995;28(2):151-66.
[10] Luce D, Gérin M, Morcet JF, Leclerc A. Sinonasal cancer and occupational exposure to textile dust. Am J Ind Med 1997;32(3):205-10.