III. Les recherches complémentaires sur l'homéopathie.
1). Les effets placebos et nocebos.
a- Effet placebo.
L'effet placebo est ce qui explique qu'un médicament ne possédant pas d'effet à un
principe actif soit tout de même efficace. Cette efficacité est entièrement due à un effet
psychologique. En moyenne et selon des études scientifiques, 30% des effets d'un
médicament sur une personne sont expliqués par le placebo. De nombreuses personnes
pensent que les résultats de l'homéopathie sur l'organisme est dû exclusivement à l'effet
placebo. Néanmoins, des traitements homéopathiques ont été expérimentés sur des pieds de
vignes ainsi que sur d’autres végétaux atteints du mildiou (maladie végétale). Ils semblent
montrer que l'homéopathie n'est pas uniquement un placebo puisque, de toutes évidences,
l’effet psychologique n’existe pas chez des végétaux.
Pour commencer, le terme « placebo » provient du latin «placere», qui signifie plaire.
Ce n’est qu’au XIXème siècle que la locution « placebo » entre dans le vocabulaire médical :
en effet, en 1811 le Hooper's Medical Dictionary le finit "comme un qualificatif donné à
toute médication prescrite plus pour plaire au malade que pour lui être utile". En France,
c’est durant ce même siècle que le Docteur Trousseau administre à ses patients un
médicament ne contenant aucune substance active. Il est également le premier à comparer leur
équivalence au niveau de l’efficacité avec les granules homéopathiques.
L’effet placebo et le placebo sont des notions distinctes : en effet, alors que le placebo
est une préparation pharmaceutique dépourvue de tout principe actif administré à un malade
en tant que traitement actif ignorant, l’effet placebo est un écart positif entre le résultat
thérapeutique observé et l’effet attendu d’un médicament. L’effet Placebo est donc le résultat
psychophysiologique produit par un médicament Placebo qui se manifeste par une
amélioration de l’état du patient. Par extension, on peut dire que l’effet placebo est une action
que tous les médicaments produisent, ce qui implique que tous les traitements thérapeutiques
possèdent avant tout un effet placebo. Ainsi, il ne faut pas faire la confusion entre un
médicament Placebo qui est inefficace sans l’action de l’Effet Placebo et un médicament actif
qui peut tout à fait engendrer cet effet Placebo. Par exemple, lors de douleurs céphaliques, une
personne absorbe de l’aspirine et si elle se sent mieux au bout de quelques minutes seulement,
on parle d’Effet Placebo puisque la durée d’action nécessaire à l’aspirine est d’environ une
heure.
Les scientifiques peinent à expliquer le phénomène homéopathique sans qualifier,
quelque part, cette médecine d’effet Placebo. En effet, en homéopathie, on a recourt à des
souches naturelles qui contiennent un ou plusieurs principes actifs mais qui subissent des
dilutions nombreuses et infimes. Ainsi à partir de la 9ème dilution centésimale (9 CH), les
scientifiques ne connaissent aucun moyen de différencier un granule imprégné (granule actif)
d’un granule non imprégné. C’est pourquoi l’homéopathie est qualifiée de médecine Placebo
par ses détracteurs puisque, à priori, ses médicaments répondent parfaitement à la définition
du terme «Placebo» à savoir «ne contenant aucun principe actif».
- Les hypothèses d’explication.
L’Effet Placebo résulte d’un mécanisme traduit par la prise d’un médicament qui
entraine une amélioration du patient. L’origine de cette amélioration et donc de l’Effet
Placebo, résulte de trois hypothèses psychologiques.
La première de ces hypothèses est la théorie du conditionnement Pavlovien : le
conditionnement Pavlovien est un processus par lequel un individu associe une réponse déjà
programmée, par exemple :
==> L’action "saliver" est normalement provoquée par un stimulus conditionné, la
présence de "nourriture" à un stimulus neutre qui, en principe, ne déclenche aucune réponse
comme "le son d’une cloche".
Cette théorie de ce conditionnement est illustrée par
une célèbre expérience qu’a réalisée Pavlov avec un
chien. Le scientifique sonnait une cloche à chaque
instant où il nourrissait le chien. Ayant répété cette
action plusieurs fois, il décida un jour de sonner la
cloche mais sans donner de nourriture au chien.
Cependant ce dernier saliva tout de même…
Ce conditionnement associatif est très présent dans nos vies, c’est la raison pour
laquelle il peut constituer une première explication de l’effet placebo. Ainsi, selon cette
hypothèse, on peut dire que le cerveau associe l’action "prendre un médicament" à la réaction
"aller mieux". Le conditionnement Pavlovien permet donc d’expliquer une partie de l’origine
de l’effet Placebo, cependant cette théorie ne peut rendre compte de toute son action.
La seconde hypothèse permettant l’explication du mécanisme du Placebo est la théorie
de la suggestion, nous la devons au Docteur Bernheim. Le phénomène de la suggestion ou de
l’autosuggestion, est l’acte qui consiste à introduire une idée dans le cerveau d’un patient et
que ce dernier l’accepte. L’hypnose est l’une des nombreuses actions que l’on peut effectuer
avec la suggestion. Dans le cas de l’ Effet Placebo, c’est le médecin qui va suggérer à son
patient que le traitement qui lui sera prescrit améliorera son état. Ainsi le patient, ayant
accepté l’idée que tel ou tel médicament lui fera du bien, va inconsciemment laisser son corps
procéder à de els changements physiologiques. La théorie du conditionnement et celle de
la suggestion ne sont pas opposées, elles sont même plutôt complémentaires. Cependant il est
parfois relativement difficile de distinguer conditionnement et suggestion, ce que l’on peut
dire pour les différencier l’une de l’autre est que le conditionnement ne dépend pas de la
pensée ni de la raison humaine (puisque c’est un phénomène mécanique) alors que la
suggestion repose, quant à elle, entièrement sur ces faits. On peut résumer en disant que la
suggestion est une sorte de "conditionnement mental".
La dernière hypothèse psychologique pouvant permettre de comprendre le
fonctionnement du mécanisme Placebo est la théorie de la dissonance cognitive. Nous devons
cette théorie au scientifique américain Festinger. Il l’a alors définie comme "un état de tension
désagréable dû à la présence simultanée de deux cognitions (idées, opinions, comportements)
psychologiquement contradictoires". Dans le cadre de l’effet Placebo, des études scientifiques
ont montré que plus un traitement présente des effets gatifs (prix, douleurs …) plus l’effet
placebo est efficace.
Ainsi une personne qui investit dans un traitement couteux ou douloureux et qui ne
ressent pas d’effet bénéfique va entrer en dissonance cognitive. Elle refuse que
l’investissement qu'elle a fourni soit totalement inutile, que le traitement soit inefficace. Le
patient va alors chercher des signes insinuant qu’il va mieux afin de faire réduire voire cesser
la dissonance. Plus surprenant encore, si la pathologie possède une forte part psychologique,
le patient peut même guérir afin de ne pas être en dissonance ! En résumé, la coexistence
d’une douleur et d’un traitement étant contraire à la raison et comme le sujet ne peut pas
supprimer le traitement, il en vient à supprimer la douleur : d’où l’effet Placebo.
On peut représenter la théorie de la
dissonance cognitive par ce schéma :
b- L'effet nocebo.
Le terme «Nocebo» est traduit du latin par « je nuirai », il est devenu populaire au
cours de la dernière décennie du XIXème. L’effet Nocebo est l'alter égo négatif de l’effet
Placebo, ils sont opposés. L’effet Nocebo est à l’origine des effets secondaires désagréables
causés par la prise d’un médicament inactif, il est causé par la suggestion ou la croyance
qu’un traitement est nuisible. Ainsi, cet effet Nocebo peut expliquer la raison pour laquelle un
médicament, à priori actif, ne le soit pas lorsque le patient est convaincu de son inefficacité.
Tout comme l’effet Placebo est soupçonné d’y jouer un rôle, l’Effet Nocebo pourrait
également avoir une place dans l’action de l’homéopathie : en effet, ceci expliquerait
pourquoi certains individus persuadés de l’inefficacité totale de l’homéopathie ne constate
aucun effet positif après la prise d’un remède.
On constate l’apparition d’effets indésirables chez les patients développant un Effet
Nocebo tel que de la somnolence, des migraines, des nausées après avoir consommé un
médicament incapable de produire ces effets secondaires. Ainsi en médecine, l’effet Nocebo
représente "l’écart négatif entre l’effet prévisible d’un traitement et l’effet réellement
observé".
Psychologiquement, l'apparition de l'Effet Nocebo pourrait être favorisée par certains
facteurs tels que l’anxiété, la crainte de développer des effets indésirables suite à la prise d'un
médicament ou encore par un conditionnement du patient suite à son expérience passée
négative. Ainsi il suffit d'une simple lecture alarmante sur un médicament ou d'une
conversation anxiogène ou négative sur un traitement médical pour développer cet Effet
Nocebo. On peut dire que lorsque l’on développe l’effet Nocebo, on prend un médicament,
persuadé qu’il va provoquer un effet secondaire désagréable. Cela prouve que les attentes
négatives d’un patient ont la capacité de nuire à l’efficacité d’un traitement actif et qu’ainsi,
les médecins devraient traiter non seulement les symptômes physiques mais également les
croyances sur les traitements.
2). La mémoire de l’eau.
La mémoire de l’eau est un nom que l’on a don à une controverse médiatique et
scientifique à la fin du XXème siècle suite à une hypothèse du chercheur Jacques Benveniste.
Il suppose alors que l’eau, mise en contact avec des substances, conserve une trace des
propriétés de celles-ci même après plusieurs dilutions, elle serait donc théoriquement capable
de s’imprégner de certaines énergies (comme en homéopathie ou les dilutions y sont
infinitésimales et qu'il n'y a, statistiquement, pratiquement aucune trace de la solution mère.)
Cette hypothèse a été validée par des scientifiques reconnus spécialisés dans le
domaine homéopathique. Cependant, l’expérience ayant servi à démontrer la véracité de cette
hypothèse a été critiquée et remise en question par des chimistes qui estiment qu'elle avait été
pratiquée dans des conditions peu rigoureuses. Après l’avoir reproduite plus scrupuleusement,
le résultat final était cette fois négatif. Ce sont ces résultats variables qui ont poussé la
communauté scientifique à rejeter la théorie de la mémoire de l’eau. La controverse continue
d’être étudiée par certains scientifiques qui pensent que l’hypothèse de Benveniste était
correcte malgré des résultats qui "n'étaient pas reproductibles à 100 %". Les scientifiques, en
accord avec Benveniste, assurent que l’eau possède des structures capables d’enregistrer les
propriétés des souches avec lesquelles elle a été en contact. Cependant, pour la majorité des
chercheurs, l’eau n’a pas la capacité ni les structures pour conserver les propriétés de souches
avec lesquelles elle a été diluée.
Or en homéopathie, on part du principe que plus la dilution est élevée, plus le remède
est efficace sur le patient. Ainsi les dilutions sont préparées à base d’eau que l’on dynamise
fortement, principe qui selon les homéopathes a pour but de « transmettre » les propriétés de
la teinture mère à l’eau. La controverse de l’homéopathie réside dans le fait que la théorie de
la mémoire de l’eau est remise en question alors que l'homéopathie elle-même fait
potentiellement intervenir de ce qui est appelé la "mémoire de l'eau".
L’efficacité de la mémoire serait donc expliquée par la théorie de la mémoire de l’eau
car même si la solution imprégnée au médicament ne présente souvent plus aucune trace suite
aux nombreuses dilutions, l’eau contient toujours une présence du principe actif.
3)- Recherches complémentaires.
La préparation de médicaments homéopathiques est soumise à des règles strictes qui
garantissent une fiabilité optimale. Les médicaments sont contrôlés dans des laboratoires par
un suivi et un contrôle permanent à toutes les étapes de la fabrication du médicament. Le
laboratoire de contrôle s’appuie sur les équipements et les appareillages d’analyses de pointe
(analyses sur torche à plasma, spectrométrie infrarouge, absorption atomique).
Les noms latins des médicaments homéopathiques correspondent aux noms spécifiques des
substances de base - qu’elles soient botaniques, zoologiques ou minérales- à l’origine des
médicaments homéopathiques. Ce nom latin permet également une dénomination commune
internationale des médicaments homéopathiques.
Le chiffre précise la hauteur de dilution de la substance de
base. Les initiales indiquent le type de dilution :
C : dilution au Centième
H : selon la méthode du Docteur Hahnemann
En homéopathie, chaque dilution est associée à une couleur, ainsi dans les plus courantes, on
a :
Tube Jaune = 4 CH
Tube Vert = 5 CH
Tube Rouge = 7 CH
Tube Bleu = 9 CH
Tube Vert d'eau = 12 CH
Tube Orange = 15 CH
Tube Mauve = 30 CH
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