Conduite à tenir chez un patient ayant survécu à une mort subite

publicité
Urgences
Conduite à tenir
chez un patient ayant
survécu à une mort subite
Jacques Mansourati, Thu-Nguyen Tram
Département de cardiologie, CHU La Cavale Blanche, 29609 Brest Cedex
<[email protected]>
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
En dehors de l’infarctus du myocarde à la phase aiguë, d’un trouble conductif clairement
documenté et du cas particulier du faisceau de Kent malin, un patient ayant survécu à une mort
subite recevra dans la majorité des cas un défibrillateur implantable automatique. Toutefois, il
faut insister sur la nécessité de réaliser un bilan étiologique précis et de rechercher une cause
génétique éventuelle. En effet, dans ce dernier cas, une enquête familiale sera nécessaire afin
de prendre des mesures adéquates de prévention vis-à-vis des autres membres de la famille. Le
but de cet article est de rappeler les différentes étiologies à rechercher devant une mort subite
récupérée et les recommandations actuelles dans leur prise en charge.
Mots clés : mort subite, défibrillateur automatique implantable, prévention secondaire
A
mt
Tirés à part : J. Mansourati
près avoir réanimé un patient
d’une mort subite (MS) et lorsque
son état général le permet, l’équipe
médicale le prenant en charge doit
réaliser une enquête étiologique
minutieuse afin de mettre en route un
traitement efficace prévenant la récidive chez le patient lui-même, sans
oublier la prévention de la pathologie
dans son entourage lorsque celle-ci
est
génétiquement
transmissible
(comme c’est le cas dans les « canalopathies » de type Brugada ou QT long,
la dysplasie du ventricule droit ou les
cardiomyopathies familiales). Les
informations recueillies sur place par
l’équipe de secours sont déterminantes pour l’enquête étiologique ultérieure (circonstances et tracé ECG de
bonne qualité). Si, dans certains cas,
le diagnostic étiologique est facilement établi, dans d’autres il peut être
plus problématique rendant la décision thérapeutique plus difficile, en
particulier celle de l’implantation
d’un défibrillateur automatique (DAI).
Nous nous baserons sur les recommandations concernant les causes et
la prise en charge de la MS qui ont été
mt, vol. 11, n° 3, mai-juin 2005
éditées par un groupe de travail de la
Société européenne de Cardiologie.
Celles-ci datent déjà de 2001 [1] mais
une mise à jour a eu lieu en 2003 [2]
concernant la prévention primaire de
la MS suite à la publication des études
CAT et MADIT II.
Prise en charge initiale
au cours de la phase
hospitalière
La prise en charge d’un patient qui
vient d’être « ressuscité » d’une MS
débute par une évaluation précise du
pronostic vital (en particulier neurologique si la réanimation était prolongée) qui déterminera le délai de la
mise en route du bilan étiologique
et du traitement éventuel après
une concertation multidisciplinaire
(figure 1). Un monitoring des constantes vitales (monitoring cardiaque permanent, pression artérielle, fonctions
respiratoires, conscience) sera entrepris en permanence jusqu’à la mise en
route du traitement adapté qui préviendra la récidive. L’interrogatoire du
199
Urgences
Évaluation du pronostic vital
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
Circonstances de survenue
ECG au moment de l'événement
Bilan biologique minimum
Surveillance continue et maintien des constantes vitales et biologiques
Évaluation et traitement
urgents
de la pathologie causale
Syndrome coronaire aigu
Coronarographie
Revascularisation urgente
Stabilisation clinique
Bilan étiologique précis
TDR ou de la conduction
nécessitant une prise
en charge urgente
Monitoring ECG
Échographie cardiaque
Coronarographie
Éventuellement : IRM,
exploration électrophysiologique,
test d'effort ou pharmacologique
Surveillance
de la cardiopathie
ischémique
Stratification
du risque ultérieur
de MS
Traitement antiarythmique
ou
Stimulation cardiaque provisoire
Correction de troubles électrolytiques
Traitement de la pathologie
causale
Élimination d'un traitement responsable
d'un QT long
Éviction des circonstances
de survenue (QT long,
exercice physique...)
Et
Enquête familiale
selon l'étiologie
Figure 1. Prise en charge d’un patient ayant présenté une MS récupérée.
200
mt, vol. 11, n° 3, mai-juin 2005
Tableau 1. Niveau d’évidence des recommandations pour la
prévention secondaire de la mort subite par DAI selon l’étiologie [1]
Etiologie de la MS
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
Cardiopathie ischémique
Cardiomyopathie dilatée
Cardiomyopathie hypertrophique
Dysplasie arythmogène du VD
Syndrome du QT long
Syndrome de Brugada
TV polymorphe catécholergique
Rétrécissement aortique
Prolapsus mitral
Recommandations
Classe I
Classe I
Classe I
Classe I
Classe I
Classe I
Classe I
Classe I
Classe I
Niveau
d’évidence
A
B
C
C
B
C
-
Classe I : existence de preuves évidentes et/ou accord général qu’une procédure est utile et efficace. Niveau A : résultats provenant de plusieurs études
randomisées ou de méta-analyses. Niveau B : résultats provenant d’une seule
étude randomisée ou d’études non randomisée. Niveau C : consensus
d’experts.
patient et des témoins de la MS analysera ses circonstances de survenue et recherchera en particulier des antécédents familiaux similaires, une pathologie cardiovasculaire déjà connue et des traitements en cours pouvant être
mis en cause. L’examen clinique et l’ECG permettront
d’orienter les investigations, de même qu’un bilan biologique minimum, en particulier à la recherche de perturbations de la kaliémie ou de la calcémie afin de les corriger.
Le résultat du dosage des protéines cardiaques (troponine)
à la recherche d’un infarctus du myocarde (IDM), même
s’il doit être systématique, ne doit pas retarder la réalisation d’une coronarographie en urgence lorsque le diagnostic ECG est évident.
Ainsi, selon les circonstances de survenue de la MS, le
bilan initial et le traitement s’imposeront dans l’urgence :
un syndrome coronaire aigu par exemple nécessitera une
coronarographie et éventuellement une revascularisation
dès l’arrivée du patient, un trouble conductif ou des torsades de pointes mal contrôlées imposeront parfois la mise
en place d’une stimulation cardiaque provisoire, des TDR
ventriculaires persistants ou incessants nécessiteront la
mise en route d’un traitement antiarythmique (en particulier bêtabloqueur et amiodarone) car leur contrôle sera
déterminant dans la décision d’implanter un DAI... Dans
d’autres cas, la prise en charge s’effectuera de façon moins
urgente, le temps de réaliser un bilan étiologique complet
et précis : réalisation d’une échographie cardiaque et
d’une coronarographie à la recherche d’une cardiomyopathie ischémique, dilatée (CMD) ou hypertrophique
(CMH) et permettant l’évaluation précise de la fonction
ventriculaire gauche, exploration électrophysiologique
avec ou sans test pharmacologique à la recherche d’un
trouble conductif ou du rythme si le diagnostic n’est pas
encore certain, IRM cardiaque et recherche de potentiels
tardifs ventriculaires... Comme nous le verrons ci-dessous,
certains de ces examens n’auront pas d’implication
Tableau 2. Pathologies responsables de mort subite
dont la prédisposition génétique est déjà établie
Syndrome du QT long
Syndrome du QT court
Syndrome de Brugada
Cardiomyopathie hypertrophique
Dysplasie arythmogène du ventricule droit
Tachycardie ventriculaire catécholergique polymorphe
Cardiomyopathie dilatée
directe sur la décision d’implanter un DAI dans cette
situation de prévention secondaire de la MS où le trouble
du rythme ventriculaire est la principale cause (80 % des
cas). Les recommandations dans ce contexte sont actuellement claires (tableau 1).
Il ne faudra pas oublier enfin, à plus long terme,
l’intérêt d’une enquête familiale clinique et génétique
lorsque la pathologie causale est héréditaire (tableau 2) ou
de façon générale lorsque l’interrogatoire retrouve
d’autres événements familiaux suspects. Le recours à
l’aide de centres spécialisés dans ces anomalies génétiques permettra de faciliter le déroulement de cette
enquête.
Stratégie diagnostique
et thérapeutique en fonction
de l’étiologie de la MS
Cardiopathie ischémique
Il s’agit de la cause la plus fréquente de MS dans les
pays développés. La MS peut survenir à la phase aiguë de
l’IDM en raison de complications mécaniques (rupture en
paroi libre par exemple) ou rythmologiques (tachycardies
ou fibrillations ventriculaires et troubles conductifs) expliquant qu’un nombre relativement important de patients
meurent avant d’être pris en charge par le SAMU ou avant
leur arrivée à l’hôpital. À plus long terme après un IDM, la
survenue de MS est plus souvent en rapport avec un
trouble du rythme (TDR) ventriculaire, d’autant plus que la
fonction ventriculaire gauche est altérée. Deux situations
peuvent donc se présenter :
• Le patient a un antécédent connu d’IDM et présente
une MS en rapport avec un TDR ventriculaire : après une
première série d’études ayant montré une meilleure efficacité de l’amiodarone comparée aux autres antiarythmiques [3, 4], trois études cliniques évaluant la place du DAI
dans cette situation sont venues confirmer la supériorité de
ce dernier limitant ainsi la place des antiarythmiques dans
le choix thérapeutique : il s’agit des études AVID [5], CIDS
[6] et CASH [7]. Au vu de ces différentes études, les
examens complémentaires tels que la recherche de potentiels tardifs, l’enregistrement holter ou l’exploration électrophysiologique dans le but d’induire un TDR ventricu-
mt, vol. 11, n° 3, mai-juin 2005
201
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
Urgences
laire n’apportent pas d’élément supplémentaire dans la
décision d’implanter un DAI. Toutefois, la recherche
d’ischémie myocardique aiguë à l’origine du TDR
s’impose (coronarographie) en vue d’une éventuelle
revascularisation myocardique [8]. De même, en cas de
suspicion de trouble conductif paroxystique, l’exploration
électrophysiologique permettra de confirmer le diagnostic. Dans tous les cas, le traitement à visée cardiologique
doit être optimisé (bêtabloqueurs, inhibiteurs de l’enzyme
de conversion, statines, antiagrégants plaquettaires et
éventuellement aldactone en cas d’insuffisance cardiaque) car ces différents traitements ont démontré leur effet
favorable sur la mortalité, en particulier par MS. Quant au
choix du DAI, en l’absence de trouble conductif, un DAI
monochambre ventriculaire est suffisant [9]. En cas de
dysfonction sinusale ou de bloc auriculoventriculaire, le
DAI double chambre est indiqué. En cas de bloc de
branche gauche et d’altération sévère de la fonction ventriculaire gauche chez un patient en classe III à IV de la
NYHA, un DAI triple chambre « multisite » semble alors
préférable. Enfin, en fonction de l’évolution, un traitement
par amiodarone (en plus des bêtabloqueurs) peut se justifier en cas d’arythmie ventriculaire fréquente afin de
mieux contrôler le TDR.
• Le patient est ressuscité après un syndrome coronaire
aigu : si dans ce cas l’arrêt cardiaque est le plus souvent lié
à une fibrillation ventriculaire, il peut aussi être secondaire
à une asystole surtout lorsque ce syndrome concerne la
coronaire droite. C’est la coronarographie en urgence qui
permet de poser l’indication d’une revascularisation chirurgicale ou par angioplastie. Le traitement est en général
celui de l’IDM, associant antiagrégant plaquettaire, bêtabloqueur, inhibiteur de l’enzyme de conversion et statine.
Il n’y a pas dans cette circonstance d’indication systématique à implanter un DAI ni un stimulateur cardiaque.
L’indication du DAI peut être rediscutée si la fraction
d’éjection ventriculaire gauche à 3 semaines de l’infarctus
est inférieure ou égale à 30 % au vu des résultats de
MADIT II [10]. L’existence de potentiels tardifs ventriculaires a une faible valeur prédictive positive [11] de MS.
L’exploration électrophysiologique n’apporte pas plus de
valeur prédictive que celle de la fraction d’éjection ventriculaire seule [12], malgré les résultats des études
MUSTT [13] et MADIT [14]. Quant au stimulateur cardiaque, il ne sera discuté qu’en cas de persistance du trouble
conductif après la phase aiguë de l’IDM. Mais dans la
majorité des cas, notamment dans l’IDM inférieur, il est
régressif.
Cardiomyopathie dilatée
La MS représente 30 % des causes de décès dans la
CMD et peut survenir quelle que soit la classe NYHA du
patient. Si dans les formes évoluées la MS peut être en
rapport avec des TDR ventriculaires, des troubles de la
conduction, des accidents emboliques systémiques ou
202
pulmonaires ou enfin une dissociation électromécanique, dans les formes moins sévères les troubles du
rythme ventriculaires en sont la cause la plus fréquente
[15-17]. En dehors de l’échographie cardiaque confirmant
le diagnostic et évaluant la fonction ventriculaire gauche,
la recherche de potentiels tardifs, l’évaluation de la variabilité sinusale ou la dispersion du QT n’apportent pas
d’élément supplémentaire pour la décision d’implanter un
DAI en prévention secondaire. La coronarographie est
bien sûr nécessaire pour éliminer une éventuelle cardiopathie ischémique. Le traitement de l’insuffisance cardiaque doit être optimisé (inhibiteur de l’enzyme de conversion, bêtabloqueur et aldactone en particulier). Dans
40 % des cas, les cardiomyopathies dilatées peuvent être
familiales [18], d’où l’importance d’une enquête familiale
et le cas échéant génétique.
Cardiomyopathie hypertrophique
La MS survient dans ce cas plus particulièrement chez
le sujet jeune (< 30 ans), le plus souvent asymptomatique
[19]. La MS ne survient pas nécessairement au cours d’un
exercice physique important. Les mécanismes sont multiples : ischémie myocardique, fibrillation atriale, bloc
auriculo-ventriculaire, arythmie ventriculaire et, exceptionnellement, altération de la fonction ventriculaire gauche. Le diagnostic sera essentiellement échographique.
L’exploration électrophysiologique n’apportera pas d’aide
dans la décision thérapeutique à moins qu’un trouble de la
conduction ne soit suspecté ou en cas de préexcitation
associée. Si l’implantation d’un DAI est fortement recommandée chez les patients ayant survécu à une MS [20, 21],
il n’y a pas de preuve d’un bénéfice lié à la réduction
pharmacologique ou interventionnelle de l’hypertrophie
en particulier septale obstructive (alcoolisation septale,
stimulation cardiaque ou myomectomie). Les bêtabloqueurs ou les inhibiteurs calciques (vérapamil) peuvent
avoir un intérêt dans l’amélioration des symptômes. La
CMH est également une pathologie familiale où l’enquête
génétique a un grand intérêt.
Dysplasie arythmogène du ventricule droit
(DVDA)
La survenue de la MS à l’effort devrait faire évoquer
cette hypothèse en raison de l’importance du facteur
adrénergique dans le déclenchement des TDR ventriculaires dans la DVDA. Le diagnostic passe par l’existence
d’anomalies ECG (ondes epsilon, ondes T négatives dans
les précordiales droites en l’absence de bloc de branche
droit, extrasystolie ventriculaire à type de retard gauche),
l’échographie cardiaque, la ventriculographie gauche et
droite et l’IRM cardiaque mettant en évidence l’anomalie
myocardique. L’existence de potentiels tardifs apportera
un argument supplémentaire. Chez les patients ayant survécu à une MS, l’implantation d’un DAI pourrait réduire la
mortalité malgré l’absence de preuve formelle. Il faut
mt, vol. 11, n° 3, mai-juin 2005
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
toutefois noter quelques problèmes rencontrés dans cette
indication tels que : la faible amplitude de la détection
ventriculaire, les seuils de défibrillation élevés et les perforations ventriculaires par la sonde de défibrillation [22].
Le succès de l’ablation par courant de radiofréquence est
limité dans cette pathologie en raison de la possible implication de plusieurs régions du ventricule droit, voire gauche. Un traitement bêtabloqueur est par ailleurs recommandé ainsi que l’arrêt de toute compétition sportive [23].
Dans au moins 30 % des cas, un terrain familial est
retrouvé. La transmission est autosomique dominante à
pénétrance variable [24]. Une enquête familiale sera alors
conseillée.
Syndrome du QT long
Le syndrome du QT long peut être primitif ou secondaire à la prise de certains médicaments. Une hypokaliémie favorisée par un contexte pathologique (diarrhée ou
vomissements) peut précipiter la survenue de torsades de
pointes. Le diagnostic de QT long est aisé à la lecture de
l’ECG (bien que dans certains cas le QT ne soit pas allongé
mais l’onde T est alors anormale) et après l’interrogatoire
(du patient ou de son entourage) à la recherche d’un
traitement éventuellement impliqué. En attendant l’élimination du produit causal, le patient est surveillé aux soins
intensifs avec vérification de sa kaliémie et supplémentation potassique si nécessaire. Le sulfate de magnésium
peut être utile ainsi que le maintien d’une fréquence
ventriculaire minimale par stimulation ventriculaire provisoire ou par perfusion adaptée d’isuprel. Dans les formes
primitives et malgré l’absence d’étude randomisée l’ayant
évalué, un traitement bêtabloqueur est conseillé. Parmi les
études rétrospectives, la plus large a suivi 233 patients
ayant présenté une syncope ou une MS pendant 15 ans
[25]. La mortalité dans le groupe traité par bêtabloqueurs
et/ou dénervation sympathique du cœur était de 9 %
contre 60 % chez les patients n’en recevant pas. Le risque
élevé de récidive chez les patients ayant survécu à un arrêt
cardiaque fait recommander l’implantation d’un DAI en
prévention secondaire. En cas de bradycardie favorisant
l’arythmie, un DAI double chambre sera préféré pour
maintenir un rythme cardiaque minimal. Il sera conseillé
au patient de réduire toute activité sportive en particulier
toute compétition. Enfin, il devra éviter tout médicament
pouvant entraîner un allongement de l’intervalle QT (dont
il est préférable de lui fournir la liste) afin de prévenir le
risque de torsades de pointes (tableau 3). Le syndrome du
QT long étant une pathologie familiale, une enquête familiale est recommandée.
Syndrome du QT court
Inversement, le syndrome du QT court a été décrit
comme une nouvelle entité clinique et électrocardiographique susceptible d’être responsable de troubles du
rythme à l’étage auriculaire et ventriculaire. Le raccourcis-
Tableau 3. Médicaments contre-indiqués en cas de QT long
Médicaments cardiovasculaires
– Antiarythmiques de classe IA et III
– Bépridil
– Diurétiques : tous les diurétiques hypokaliémiants
– Vasodilatateurs cérébraux : les dérivés de la vincamine
Psychotropes
– Neuroleptiques : chlorpromazine, dropéridol, halopéridol,
sultopride, thioridazine
– Antidépresseurs : imipramine, désipramine, amiptyline, doxépine,
maprotiline
Anti-infectieux
– Erythromycine, amphotéricine B, triméthoprime sulfamethoxazole
– Amantidine, pentamidine, chloroquine, halofantrine
– Azolés : kétoconazole, miconazole, itraconazole
Anti-allergiques
– Antihistaminiques H1 non anticholinergiques : astémizole, terfénadine
Médicaments déconseillés ou à utiliser avec précaution en cas de
QT long
Médicaments cardiovasculaires
– Antiarythmiques de classe IC
Psychotropes
Tous les médicaments de la famille des phénothiazines, des butyrophénones,
des benzamides, des imipraminiques, le lithium.
Anti-infectieux
– Quinine, méfloquine, amodiaquine
Anti-allergiques
– Cétirizine, laratidine, oxatomide
– Les antihistaminiques anticholinergiques
– Les « décongestionnants » contenant des antihistaminiques
Autres
– Les laxatifs irritants
– L’Héxaquine®
sent du QTc < 300 ms semble être associé à des cas familiaux de mort subite [26-28]. Ce syndrome est dû à une
mutation du gène HERG codant pour le canal Ikr entraînant une perte de l’inactivation de Ikr, et à une mutation
KCNQ1 responsable d’une perte de sensibilité aux bloqueurs d’Ikr. Les palpitations constituent le symptôme le
plus fréquemment décrit (dues dans 60 % des cas à des
troubles du rythme auriculaires) ; les syncopes et les morts
subites sont rapportées dans la moitié des cas. La mort
subite est le premier symptôme dans 20 % des cas. 10 %
des sujets sont asymptomatiques. Ce syndrome doit être
évoqué en cas d’antécédent familial de mort subite, en
particulier chez les enfants, de fibrillation atriale survenant à un âge jeune, et en présence d’une syncope en
l’absence de cardiopathie. Après avoir éliminé les autres
causes de raccourcissement du QT (accélération de la
fréquence cardiaque, hyperthermie, hypercalcémie,
hyperkaliémie, acidose, traitement digitalique...), on peut
réaliser une exploration électrophysiologique qui montre
un raccourcissement des périodes réfractaires auriculaire
autour de 130 ms, et ventriculaire autour de 150 ms. Une
fibrillation ventriculaire est inductible par stimulation
mt, vol. 11, n° 3, mai-juin 2005
203
Urgences
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
endocavitaire chez 75 % des patients. Le DAI est indiscutablement indiqué en prévention secondaire d’une mort
subite, avec cependant un risque élevé de choc inapproprié par surdétection des ondes T (en raison de leur
ampleur), ou par la survenue fréquente de troubles du
rythme auriculaire. Le choix du défibrillateur en fonction
de ses algorithmes de détection est donc particulièrement
important pour éviter ces complications.
204
Syndrome de Brugada
L’implantation d’un DAI chez le patient ayant survécu
à une MS avec un aspect ECG typique de ce syndrome
(associant susdécalage du segment ST et bloc de branche
droit) s’impose sans exploration électrophysiologique à la
recherche d’un TDR ventriculaire ni test pharmacologique
[29, 30]. L’exploration électrophysiologique peut avoir un
intérêt dans la recherche d’un éventuel trouble conductif
parfois associé. Une enquête génétique et électrocardiographique familiale est nécessaire pour mieux évaluer le
risque chez les autres membres de la famille. Il n’y a pas
pour l’instant d’autre traitement préventif ayant fait ses
preuves. L’effet des quinidiniques devrait faire l’objet
d’une évaluation clinique mais n’est pas pour l’instant
prouvé.
Tachycardie ventriculaire polymorphe
catécholergique
Le bilan étiologique est en général négatif (pas d’anomalie cardiaque ni coronaire). Le déclenchement du TDR
ventriculaire à l’effort ou dans des circonstances catécholergiques fait évoquer le diagnostic en l’absence de dysplasie du ventricule droit. Malgré l’effet bénéfique du
traitement bêtabloqueur, l’implantation d’un DAI est indiquée. Un antécédent familial étant présent dans un tiers
des cas [31], une enquête familiale peut être proposée
bien que les connaissances génétiques dans ce contexte
soient encore limitées.
Valvulopathies
La MS peut survenir chez des patients porteurs d’un
rétrécissement aortique qu’il soit congénital ou acquis
mais le plus souvent lorsqu’ils deviennent symptomatiques [32]. La cause peut être soit une arythmie ventriculaire soit un trouble conductif auriculo-ventriculaire. Le
diagnostic est facile à l’examen et à l’écho-Doppler cardiaque. Le remplacement valvulaire aortique est indiqué
en fonction de l’état général du patient et après la réalisation d’une coronarographie à la recherche de lésions
coronaires associées. Par la suite, l’implantation d’un stimulateur cardiaque ou d’un DIA est à considérer selon la
cause de la MS. Le lien entre MS et prolapsus mitral est
moins certain du fait de la relative fréquence de cette
pathologie dans la population générale. Il n’y a pas de
recommandation pour la réalisation d’examens complémentaires dans ce cas. L’avis des experts est l’implantation
d’un DAI chez les patients ayant survécu à une MS. Le
bénéfice des bêtabloqueurs n’est pas clairement démontré
en dehors de la diminution de l’extrasystolie ventriculaire.
Anomalies des artères coronaires
Qu’il s’agisse d’une anomalie de l’origine d’une artère
coronaire (essentiellement la naissance anormale du tronc
coronaire gauche) ou de l’existence de ponts musculaires
(en particulier sur l’interventriculaire antérieure), ces anomalies, même peu fréquentes, expliquent l’intérêt de réaliser une coronarographie y compris chez les sujets jeunes
ayant survécu à une MS. Le traitement est dans ce cas
chirurgical.
Syndrome de Wolf-Parkinson-White
Chez un patient porteur d’une voie accessoire de type
faisceau de Kent rescapé d’une fibrillation ventriculaire, le
diagnostic ECG est facile. L’indication d’une ablation par
courant de radiofréquence [33] est alors indiscutable et
préviendra les récidives en éliminant définitivement le
faisceau accessoire. Lorsque l’ablation est réussie, il n’y a
pas lieu de proposer d’autres thérapeutiques (antiarythmiques ou DAI).
Troubles de la conduction
Ils sont présents dans environ 20 % des MS et peuvent
parfois être à l’origine de torsades de pointes liées à la
bradycardie. Ils peuvent aller de la dysfonction sinusale au
bloc auriculo-ventriculaire, qu’il soit dégénératif ou
congénital. La stimulation cardiaque définitive est évidemment le traitement. Toutefois, chez les patients porteurs de troubles conductifs intraventriculaires tels qu’un
bloc de branche gauche avec un intervalle HV > 75 msec
lors de l’exploration électrophysiologique, la survenue de
TDR ventriculaires ne doit pas être écartée, surtout en
présence de cardiopathies évoluées (cardiopathie ischémique ou dilatée) et d’une fraction d’éjection altérée < 30 %. Dans ces conditions, l’implantation d’un DAI
est la règle en prévention secondaire.
Myocardite
La myocardite est une inflammation du myocarde
associée à une dysfonction ventriculaire, secondaire à une
infection, virale ou bactérienne. Cette pathologie a été
évoquée comme étant une cause possible de mort subite
chez les sujets jeunes, suite à des études autopsiques sur
des sujets jeunes décédés subitement de façon inexpliquée, ayant mis en évidence une myocardite dans 40 %
des cas [34, 35]. Cependant, le lien entre myocardite et
mort subite n’est pas prouvé, et il n’existe pas à ce jour de
recommandation pour prévenir une mort subite, ni de
critères de stratification du risque de mort subite en présence d’une myocardite.
mt, vol. 11, n° 3, mai-juin 2005
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
Cas particuliers
La MS chez l’athlète, particulièrement médiatisée, a
fait l’objet de différentes études épidémiologiques. Les
CMH, les traumatismes thoraciques et les anomalies coronaires sont les causes les plus fréquentes avant l’âge de
35 ans [36]. Après cet âge, les coronaropathies d’origine
athéroscléreuse sont plus souvent rencontrées [37]. Le
bilan étiologique doit ainsi comporter une échographie
cardiaque et une coronarographie y compris chez les
athlètes jeunes. La prise en charge de la pathologie causale est similaire à celle développée ci-dessus. La recherche de produits de dopage, d’abus de cocaïne ou de
suppléments nutritionnels source d’éphédrine, revêt toute
son importance dans cette population. L’arrêt de la compétition est le second problème auquel le patient sera
confronté et celui-ci nécessitera un soutien psychologique. L’absence de cardiopathie et d’arythmie génétiquement transmise chez une victime de fibrillation ventriculaire fait poser le diagnostic de fibrillation ventriculaire
idiopathique qui semble plus fréquente qu’on ne le supposait [38]. La publication d’une série récente [39]
démontrant l’existence d’un foyer déclenchant au niveau
du système de Purkinje distal, laisse envisager un autre
traitement que l’implantation d’un DAI : l’ablation par
courant de radiofréquence de ce foyer.
Conclusion
Quelle que soit la circonstance de survenue d’une MS,
la qualité des renseignements apportés par l’équipe réanimant le patient permettra une prise en charge adéquate
lors du bilan étiologique et de la mise en place des moyens
de prévention des récidives. Si dans la majorité des cas la
coronaropathie prédomine et peut nécessiter un traitement urgent en cas d’IDM aigu, certaines causes sont
génétiques et nécessitent une enquête familiale par des
équipes spécialisées.
6. Connolly SJ, Gent M, Roberts RS, et al. Canadian implantable
defibrillator study (CIDS): a randomized trial of the implantable
cardioverter defibrillator against amiodarone. Circulation 2000 ;
101 : 1297-302.
7. Kuck KH, Cappato R, Siebels J, Ruppel R. Randomized comparison of antiarrhythmic drug therapy with implantable defibrillators in
patients resuscitated from cardiac arrest: the Cardiac Arrest Study
Hamburg (CASH). Circulation 2000 ; 102 : 748-54.
8. Coronary Artery Bypass Graft (CABG) Patch Trial Investigators,
Bigger Jr. JT. Prophylactic use of implanted cardiac defibrillators in
patients at high risk for ventricular arrhythmias after coronary-artery
bypass graft surgery. N Engl J Med 1997 ; 337 : 1569-75.
9. Wilkoff BL, Cook JR, Epstein AE, et al., Dual Chamber and VVI
Implantable Defibrillator Trial Investigators. Dual-chamber pacing or
ventricular backup pacing in patients with an implantable defibrillator : the Dual Chamber and VVI Implantable Defibrillator (DAVID)
Trial. JAMA 2002 ; 288 : 3115-23.
10. Mushlin AI, Hall WJ, Zwanziger J, et al. The cost-effectiveness of
automatic implantable cardiac defibrillators: results from MADIT.
Multicenter Automatic Defibrillator Implantation Trial. Circulation
1998 ; 97 : 2129-35.
11. Cain ME, Anderon JL, Arnsdorf MF, Mason JW, Scheinman MM,
Waldo AL. ACC Consensus Document on Signal-Averaged Electrocardiography. J Am Coll Cardiol 1996 ; 27 : 238-49.
12. Wellens HJ, Doevendans P, Smeets J, et al. Arrhythmia risk: electrophysiological studies and monophasic action potentials. Pacing
Clin Electrophysiol 1997 ; 20 : 2560-5.
13. Multicenter Unsustained Tachycardia Trial Investigators,
Buxton AE, Lee KL, Fisher JD, Josephson ME, Prystowsky EN,
Hafley G. A randomized study of the prevention of sudden death in
patients with coronary artery disease. N Engl J Med 1999 ; 341 :
1882-90.
14. Mushlin AI, Hall WJ, Zwanziger J, et al. The cost-effectiveness of
automatic implantable cardiac defibrillators: results from MADIT.
Multicenter Automatic Defibrillator Implantation Trial. Circulation
1998 ; 97 : 2129-35.
15. Luu M, Stevenson WG, Stevenson LW, Baron K, Walden J.
Diverse mechanisms of unexpected cardiac arrest in advanced heart
failure. Circulation 1989 ; 80 : 1675-80.
16. Kelly P, Coats A. Variation in mode of sudden cardiac death in
patients with dilated cardiomyopathy. Eur Heart J 1997 ; 18 : 879-80.
17. Tamburro P, Wilber D. Sudden death in idiopathic dilated cardiomyopathy. Am Heart J 1992 ; 124 : 1035-45.
Références
18. Michels VV, Moll PP, Miller FA, et al. The frequency of familial
dilated cardiomyopathy in a series of patients with idiopathic dilated
cardiomyopathy. N Engl J Med 1992 ; 326 : 77-82.
1. Task Force on Sudden Cardiac Death of the European Society of
Cardiology. Eur Heart J 2001 ; 22 : 1374-450.
19. Maron BJ, Olivotto I, Spirito P, et al. Epidemiology of hypertrophic cardiomyopathy-related death; revisited in a large non-referralbased patients population. Circulation 2000 ; 102 : 858-64.
2. Task Force of the ESC. Update of the guidelines on Sudden Cardiac
Death of the European Society of Cardiology – Editorial. Eur Heart J
2003 ; 24 : 13-5.
3. The CASCADE Investigators. Randomized antiarrhythmic drug
therapy in survivors of cardiac arrest (the CASCADE Study). Am J
Cardiol 1993 ; 72 : 280-7.
4. Electrophysiologic Study versus Electrocardiographic Monitoring
Investigators, Mason JW. A comparison of seven antiarrhythmic
drugs in patients with ventricular tachyarrhythmias. N Engl J Med
1993 ; 329 : 452-8.
5. The Antiarrhythmics versus Implantable Defibrillators (AVID)
Investigators. A comparison of antiarrhythmic-drug therapy with
implantable defibrillators in patients resuscitated from near-fatal ventricular arrhythmias. N Engl J Med 1997 ; 337 : 1576-83.
20. Cecchi F, Olivotto I, Montereggi A, Santoro G, Dolara A,
Maron BJ. Hypertrophic cardiomyopathy in Tuscany: clinical course
and outcome in an unselected regional population. J Am Coll Cardiol
1995 ; 26 : 1529-36.
21. Maron BJ, Shen WK, Link MS, et al. Efficacy of implantable
cardioverter-defibrillators for the prevention of sudden death in
patients with hypertrophic cardiomyopathy. N Engl J Med 2000 ;
342 : 365-73.
22. Link MS, Wang PJ, Haugh CJ, et al. Arrhythmogenic right ventricular dysplasia: clinical results with implantable cardioverter defibrillators. J Interv Card Electrophysiol 1997 ; 1 : 41-8.
23. Furlanello F, Bertoldi A, Dallago M, et al. Cardiac arrest and
sudden death in competitive athletes with arrhythmogenic right
ventricular dysplasia. Pacing Clin Electrophysiol 1998 ; 21 : 331-5.
mt, vol. 11, n° 3, mai-juin 2005
205
Urgences
24. Rampazzo A, Nava A, Danieli GA, et al. The gene for arrhythmogenic right ventricular cardiomyopathy maps to chromosome
14q23-q24. Hum Mol Genet 1994 ; 3 : 959-62.
25. Schwartz PJ. Idiopathic long QT syndrome: progress and questions. Am Heart J 1985 ; 109 : 399-411.
26. Gussak I, Brugada P, Brugada J, et al. Idiopathic short QT interval: a new clinical syndrome? Cardiology 2000 ; 94 : 99-102.
27. Brugada R, Hong K, Dumaine R, et al. Sudden death associated
with short QT syndrome linked to mutation in HERG. Circulation
2004 ; 109 : 30-5.
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
28. Gaita F, Giustetto C, Bianchi F, et al. Short QT syndrome: a familial cause of sudden death? Circulation 2003 ; 108 : 965-70.
206
29. Brugada J, Brugada R, Brugada P. Right bundle-branch block and
ST-segment elevation in leads V1 through V3: a marker for sudden
death in patients without demonstrable structural heart disease.
Circulation 1998 ; 97 : 457-60.
30. Priori SG, Napolitano C, Gasparini M, et al. Clinical and genetic
heterogeneity of right bundle branch block and ST-segment elevation
syndrome: A prospective evaluation of 52 families. Circulation
2000 ; 102 : 2509-15.
31. Leenhardt A, Lucet V, Denjoy I, Grau F, Ngoc DD, Coumel P.
Catecholaminergic polymorphic ventricular tachycardia in children.
A 7-year follow-up of 21 patients. Circulation 1995 ; 91 : 1512-9.
32. Horstkotte D, Loogen F. The natural history of aortic valve stenosis. Eur Heart J 1988 ; 9(Suppl E) : 57-64.
33. Zipes DP, DiMarco JP, Gillette PC, et al. Guidelines for clinical
intracardiac electrophysiological and catheter ablation procedures.
A report of the American College of Cardiology/American Heart
Association Task Force on Practice Guidelines (Committee on Clinical Intracardiac Electrophysiologic and Catheter Ablation Procedures), developed in collaboration with the North American Society of
Pacing and Electrophysiology. J Am Coll Cardiol 1995 ; 26 : 555-73.
34. Liberthson RR. Sudden death from cardiac causes in children and
young adults. N Engl J Med 1996 ; 334 : 1039-44.
35. Phillips M, Robinowitz M, Higgins JR, Boran KJ, Reed T,
Virmani R. Sudden cardiac death in Air Force recruits : a 20-year
review. JAMA 1986 ; 256 : 2696-9.
36. Maron BJ. Sudden Death in young athletes. N Engl J Med 2003 ;
349 : 1064-75.
37. Virmani R, Robinowitz M, McAllister Jr. HA. Nontraumatic
death in joggers. A series of 30 patients at autopsy. Am J Med 1982 ;
72 : 874-82.
38. Myerburg RJ, Kessler KM, Zaman L, Conde CA, Castellanos A.
Survivors of prehospital cardiac arrest. JAMA 1982 ; 247 : 1485-90.
39. Haissaguerre M, Shoda M, Jais P, et al. Mapping and ablation of
idiopathic ventricular fibrillation. Circulation 2002 ; 106 : 962-7.
mt, vol. 11, n° 3, mai-juin 2005
Téléchargement