laire n’apportent pas d’élément supplémentaire dans la
décision d’implanter un DAI. Toutefois, la recherche
d’ischémie myocardique aiguë à l’origine du TDR
s’impose (coronarographie) en vue d’une éventuelle
revascularisation myocardique [8]. De même, en cas de
suspicion de trouble conductif paroxystique, l’exploration
électrophysiologique permettra de confirmer le diagnos-
tic. Dans tous les cas, le traitement à visée cardiologique
doit être optimisé (bêtabloqueurs, inhibiteurs de l’enzyme
de conversion, statines, antiagrégants plaquettaires et
éventuellement aldactone en cas d’insuffisance cardia-
que) car ces différents traitements ont démontré leur effet
favorable sur la mortalité, en particulier par MS. Quant au
choix du DAI, en l’absence de trouble conductif, un DAI
monochambre ventriculaire est suffisant [9]. En cas de
dysfonction sinusale ou de bloc auriculoventriculaire, le
DAI double chambre est indiqué. En cas de bloc de
branche gauche et d’altération sévère de la fonction ven-
triculaire gauche chez un patient en classe III à IV de la
NYHA, un DAI triple chambre « multisite » semble alors
préférable. Enfin, en fonction de l’évolution, un traitement
par amiodarone (en plus des bêtabloqueurs) peut se justi-
fier en cas d’arythmie ventriculaire fréquente afin de
mieux contrôler le TDR.
•Le patient est ressuscité après un syndrome coronaire
aigu : si dans ce cas l’arrêt cardiaque est le plus souvent lié
à une fibrillation ventriculaire, il peut aussi être secondaire
à une asystole surtout lorsque ce syndrome concerne la
coronaire droite. C’est la coronarographie en urgence qui
permet de poser l’indication d’une revascularisation chi-
rurgicale ou par angioplastie. Le traitement est en général
celui de l’IDM, associant antiagrégant plaquettaire, bêta-
bloqueur, inhibiteur de l’enzyme de conversion et statine.
Il n’y a pas dans cette circonstance d’indication systéma-
tique à implanter un DAI ni un stimulateur cardiaque.
L’indication du DAI peut être rediscutée si la fraction
d’éjection ventriculaire gauche à 3 semaines de l’infarctus
est inférieure ou égale à 30 % au vu des résultats de
MADIT II [10]. L’existence de potentiels tardifs ventricu-
laires a une faible valeur prédictive positive [11] de MS.
L’exploration électrophysiologique n’apporte pas plus de
valeur prédictive que celle de la fraction d’éjection ven-
triculaire seule [12], malgré les résultats des études
MUSTT [13] et MADIT [14]. Quant au stimulateur cardia-
que, il ne sera discuté qu’en cas de persistance du trouble
conductif après la phase aiguë de l’IDM. Mais dans la
majorité des cas, notamment dans l’IDM inférieur, il est
régressif.
Cardiomyopathie dilatée
La MS représente 30 % des causes de décès dans la
CMD et peut survenir quelle que soit la classe NYHA du
patient. Si dans les formes évoluées la MS peut être en
rapport avec des TDR ventriculaires, des troubles de la
conduction, des accidents emboliques systémiques ou
pulmonaires ou enfin une dissociation électro-
mécanique, dans les formes moins sévères les troubles du
rythme ventriculaires en sont la cause la plus fréquente
[15-17]. En dehors de l’échographie cardiaque confirmant
le diagnostic et évaluant la fonction ventriculaire gauche,
la recherche de potentiels tardifs, l’évaluation de la varia-
bilité sinusale ou la dispersion du QT n’apportent pas
d’élément supplémentaire pour la décision d’implanter un
DAI en prévention secondaire. La coronarographie est
bien sûr nécessaire pour éliminer une éventuelle cardio-
pathie ischémique. Le traitement de l’insuffisance cardia-
que doit être optimisé (inhibiteur de l’enzyme de conver-
sion, bêtabloqueur et aldactone en particulier). Dans
40 % des cas, les cardiomyopathies dilatées peuvent être
familiales [18], d’où l’importance d’une enquête familiale
et le cas échéant génétique.
Cardiomyopathie hypertrophique
La MS survient dans ce cas plus particulièrement chez
le sujet jeune (< 30 ans), le plus souvent asymptomatique
[19]. La MS ne survient pas nécessairement au cours d’un
exercice physique important. Les mécanismes sont multi-
ples : ischémie myocardique, fibrillation atriale, bloc
auriculo-ventriculaire, arythmie ventriculaire et, excep-
tionnellement, altération de la fonction ventriculaire gau-
che. Le diagnostic sera essentiellement échographique.
L’exploration électrophysiologique n’apportera pas d’aide
dans la décision thérapeutique à moins qu’un trouble de la
conduction ne soit suspecté ou en cas de préexcitation
associée. Si l’implantation d’un DAI est fortement recom-
mandée chez les patients ayant survécu à une MS [20, 21],
il n’y a pas de preuve d’un bénéfice lié à la réduction
pharmacologique ou interventionnelle de l’hypertrophie
en particulier septale obstructive (alcoolisation septale,
stimulation cardiaque ou myomectomie). Les bêtablo-
queurs ou les inhibiteurs calciques (vérapamil) peuvent
avoir un intérêt dans l’amélioration des symptômes. La
CMH est également une pathologie familiale où l’enquête
génétique a un grand intérêt.
Dysplasie arythmogène du ventricule droit
(DVDA)
La survenue de la MS à l’effort devrait faire évoquer
cette hypothèse en raison de l’importance du facteur
adrénergique dans le déclenchement des TDR ventriculai-
res dans la DVDA. Le diagnostic passe par l’existence
d’anomalies ECG (ondes epsilon, ondes T négatives dans
les précordiales droites en l’absence de bloc de branche
droit, extrasystolie ventriculaire à type de retard gauche),
l’échographie cardiaque, la ventriculographie gauche et
droite et l’IRM cardiaque mettant en évidence l’anomalie
myocardique. L’existence de potentiels tardifs apportera
un argument supplémentaire. Chez les patients ayant sur-
vécu à une MS, l’implantation d’un DAI pourrait réduire la
mortalité malgré l’absence de preuve formelle. Il faut
Urgences
mt, vol. 11, n° 3, mai-juin 2005
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