AFPP – 10eCONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LES MALADIES DES PLANTES
TOURS – 3, 4 et 5 DÉCEMBRE 2012
HABILITÉ DE BIOCONTRÔLE D’ISOLATS BACTÉRIENS DE LA RHIZOSPHÈRE DU BLÉ VIS-
A-VIS DES PHYTOPATHOGÈNES D’ORIGINE TELLURIQUE
MEZAACHE-AICHOUR, S. (1), SAYAH, N., ZERROUG, M.M., HAICHOUR, N. , ET GUECHI, A.
LABORATOIRE DE MICROBIOLOGIE APPLIQUEE, FACULTE DES SCIENCES DE LA NATURE ET DE LA VIE, UNIVERSITE FERHAT ABBAS, SETIF. ALGERIE
*mezaic2002@yahoo.fr
RESUME
Le but de ce travail est d’isoler des microorganismes du sol recevant des cultures de blé, capables d’inhiber la croissance des champignons phytopathogènes
telluriques, dans la région du sud de Sétif, réputée pour ses rendements élevés. Le procédé de criblage s'est composé des essais d'antagonisme in vitro contre un
disque fongique des champignons phytopathogènes étudiés : Fusarium solani (Fs), Phytophthora infestans (PI), Fusarium oxysporum f. sp. albedinis (Foa), Fusarium
solani var. coeruleum (Fsc). Des champignons et des bactéries ont été isolés à partir des sols. Les résultats montrent qu’en culture mixte avec les champignons
phytopathogènes étudiés, des isolats des bactéries ont montré un effet fongistatique. Une inhibition significative a été obtenue avec des bactéries, appartenant au
genre Bacillus et Pseudomonas.
Mots-clés : bactérie antagoniste, suppression, rhizosphère du blé, phytopathogène tellurique.
INTRODUCTION
Les céréales constituent l’alimentation de base de notre pays ; cependant, la production est faible et reste loin de subvenir aux besoins de la population. Les faibles
rendements sont dus aux conditions climatiques défavorables et aux itinéraires techniques inadéquats d’une part, et aux facteurs biotiques (entre autres les
maladies) d’autre part. Les maladies recensées sont à caractère explosif et peuvent générer des épidémies, si les conditions climatiques leurs sont favorables. Les
prospections menées à travers l’Est algérien mettent en evidence des maladies telluriques du blé telles que la septoriose (Mycosphaerella graminicola), la tache
auréolée (Pyrenophora tritici-repentis) et la rouille brune. On note également la présence du piétin-échaudage qui serait à l’origine de pertes considérables
(Anonyme, 2008).
Le but de notre travail est de chercher des sols suppressifs aux maladies telluriques dans la région sud de Sétif, et identifier les microorganismes intervenant dans
cette suppression.
MATERIEL ET METHODES RESULTATS
DISCUSSION
Le but de cette étude est de rechercher des sols à caractère suppressif. Le criblage préliminaire des bactéries rhizosphèriques a permis de mettre en évidence
deux catégories de microorganismes ayant une activité antagonique par rapport aux champignons étudiés.
41 souches bactériennes sont isolées, 56,09% Gram+et 43,90% Gram. Les Gram+sont des bacilles dont 43,90 % sporulants. Ceci souligne l’existence d’une forte
biodiversité au sein de la population microbienne dans l’écosystème de blé. Postma et al. (2008), ont montré l’existence d’une différence significative au niveau
de la microflore des écosystèmes étudiés, et selon les champs pour le même écosystème. En effet, la population de microorganismes isolés est dominée par les
bactéries (Postma et al, 2008 ; Kebe et al, 2009). Cette étude démontre que parmi les souches bactériennes isolées, et après identification préliminaire selon les
caractères morphologiques et culturaux, 14,63% appartiennent au genre Pseudomonas, par contre, 43,90% appartiennent au genre Bacillus (Léon et al, 2009).
Après 15 jours de confrontations en culture mixte, l’activité antagonique in vitro, met en évidence une action inhibitrice des champignons phytopathogènes
étudiés.
La plus forte inhibition est observée avec 11 isolats vis-à-vis du Fsc (43,75% à 87,5%), quatre pour l’inhibition du Foa (30% à 41,25%), la plus faible est observée
avec 7 isolats pour le Pi (25% à 38,75%).
Postma et al. (2008), Léon et al. (2009), ont isolé des bactéries avec des niveaux antagoniques variables respectivement vis-à-vis de Rhizoctonia solani et plusieurs
classes fongiques (M. phaseolina,S. minor Fo, Fs, et Pythium ultimum).
Parmi ces souches bactériennes, une souche a la capacité d’inhiber les trois champignons. Des pourcentages similaires d’isolats antagoniques ont été rapportés
par Léon et al. (2009). De manière générale parmi les prélèvements étudiés, un seul a pu inhiber la croissance fongique des trois isolats phytopatogènes testés.
Ceci Indique que la variation suppressive des sols est spécifique à l’agent pathogène
Anonyme, 2008 - Guide de champ: pp. 4-12.
Kebe I.B., Mpika J., Guessan K.F.N., Hebbar P.K., Samuels G.S., Ake S., 2009 Sci. Nat., 6, 1, 71-82.
Léon M., Yaryura P.M., Montecchia M.S., Hernandez A.I., Correa O.S., Pucheu N.L., Kerber N.L., Garcia A.F, 2009 Inter. J. Microbiol., pp.1-9.
Postma J., Mirjam T., Schilder, Bloem J., Van Leeuwen-Haagsma W.K., 2008 Soil Biol. Biochem., 40, 2394-2406.
REFERENCES
Les taux d’inhibition ont varié selon les isolats
(Figure 1). La plus forte inhibition a été
observée vis-à-vis du Fsc (43,75% à 87,5% ;
Fig. 1a), suivi par l’inhibition du Foa (30% à
41,25% ; Fig. 1b), la plus faible a été observée
avec le Pi (25% à 38,75% ; Fig. 1c).
Figure 1. Variabilité de l’activité antagoniste.
a -Fusarium solani var. coeruleum,
b- Fusarium oxysporum f.sp. albedinis,
c- Phytophthora infestans
Figure 2. Confrontations vis-à-vis du Fsc.
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