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Résumé
Le cas clinique de Jacques exposé dans ce mémoire se situe à un moment critique du cycle de
sa vie, l’âge des lésions organiques, des atteintes cérébrales et de la perte d’autonomie.
Présenter le cas d’une personne âgée dépendante en recherchant les interrelations entre la
médecine et les neurosciences peut sembler cohérent pour tous.
Mais prendre en compte la dimension psychanalytique du vécu de Jacques et essayer
d’établir les liens existants entre l’approche psychanalytique, médicale et des neurosciences
peut apparaitre étonnant pour quelques-uns !
Le soutien psychothérapique de Jacques qui arrive en maison de retraite n’est pas le sujet de
ce mémoire, son décès étant survenu malheureusement trop rapidement.
Par une réflexion sur les processus psychiques développés au cours de sa vie d’enfant et
d’adulte, je vous propose d’essayer d’expliquer l’histoire de Jacques, pour tenter de mieux
comprendre son incapacité d’adaptation en établissement.
L’entrée en maison de retraite constitue pour Jacques un traumatisme. Ce changement de
cadre de vie va porter atteinte à son unité psychosomatique.
Nous verrons que les risques psychiques et somatiques sont en interrelation dynamique entre
eux conformément à la théorie des systèmes proposée par J.B.Stora.
Comprendre pour aider Jacques, pour mieux l’accompagner dans cette fin de vie tragique.
Cette situation d’appel nous incite à engager une réflexion sur la relation de soin.
Ainsi, nous aborderons deux parties dans ce mémoire :
Dans la première partie nous décrirons l’histoire de Jacques, les évènements marquants de sa
vie jusqu’à son entrée en EHPAD1 et nous proposerons de les relier à l’histoire de sa maladie.
En nous basant sur des éléments du dossier médical (voir ANNEXE), nous examinerons
également la clinique dans les trois approches somatique, cognitive et psychique.
Faire la part des choses, à quoi attribuer les troubles observés chez Jacques ? Au
vieillissement normal, au vieillissement pathologique ? À l’évolution de la maladie ? Au
mode de fonctionnement psychique ? Au stress généré par la perte d’autonomie et l’entrée
dans l’établissement ? Ce qui a pour conséquence l’épuisement de Jacques et du personnel de
l’établissement. En trois jours, trois chutes !
Dans la seconde partie, nous rappellerons l’apport de la psychosomatique intégrative dans la
compréhension des mécanismes de somatisation.
Nous rapprocherons le risque psychique et le risque somatique pour évaluer le risque
psychosomatique global.
Nous nous appuierons sur l’étude des mécanismes psychiques pour proposer une explication
des fluctuations des réactions de Jacques face à l’équipe des soignants :
1 Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes