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d’un appartement à une maison mitoyenne avec jardin (anté-
cédent immédiat). Après quelques jours dans sa nouvelle
demeure, ce jeune adulte jette des pots de fleurs dans le jardin
de la voisine chaque fois que le chien vient aboyer à la clôture
(stimulus immédiat). Il a peur des chiens ! Dès qu’il jette les
pots de fleurs (comportement problème) sur le chien, le chien
s’arrête d’aboyer (conséquence) et s’enfuit. Après quelque
temps et beaucoup de pots de fleurs dans son jardin, la voisine
entame une démarche assez exceptionnelle : elle vient trouver
les parents du jeune homme et leur dit qu’il lui semble avoir
observé un « problème » entre son chien et leur fils. S’ils se
connaissaient mieux, les problèmes ne seraient-ils pas évités ?
Et elle demande à la famille ce que leur fils aime en particulier.
Les parents lui répondent qu’il aime le café (bien connu pour
améliorer les relations sociales !). La voisine invite donc le
jeune homme chez elle à plusieurs reprises. Résultat : les rela-
tions entre le chien et lui s’améliorent (action sur les événe-
ments contextuels) et de moins en moins de pots de fleurs se
retrouvent dans le jardin de la voisine (effet sur le comporte-
ment problème) ! Tout se passe bien durant quelques semaines.
Mais ensuite, c’est l’autre voisine qui retrouve des pots de
fleurs dans son jardin.
On parle ici de communication. Quand on a de l’autisme, on
comprend les choses au pied de la lettre, et ce jeune homme a
compris que « jeter les pots de fleurs dans le jardin de sa voisine »
permet que le chien arrête d’aboyer (ce qui explique la fré-
quence de ce comportement) mais aussi que la voisine vous
invite à aller boire un café chez elle !
Ces exemples sont simples mais l’ensemble des facteurs inter-
venant dans l’analyse des comportements rend parfois la
situation très complexe. Nous ne pourrons les aborder tous
dans le cadre de cette présentation. Nous prendrons quelques
éléments dans chacune des facettes du schéma fonctionnel
présenté ci-dessus.
Ainsi, au niveau des événements contextuels, il existe toute une
série de facteurs connus pour favoriser l’apparition des com-
portements problèmes. Il y a les facteurs diagnostics. Par
exemple, quand on a de l’autisme, on a un déficit de commu-
nication majeur et, donc, une forte probabilité d’apparition de
troubles du comportement. Il n’y a pas que l’autisme, il y a
aussi des syndromes génétiques qui ont une forte influence sur
les troubles du comportement ; ainsi, par exemple, le syn-
drome de Prader-Willy influence grandement le comporte-
ment des personnes notamment dans leur recherche perma-
nente d’aliments ou de choses à manger. Le facteur diagnostic
n’est donc pas indépendant de l’apparition des troubles du
comportement.
Un autre facteur est celui de la santé. Quand on a des problè-
mes de santé, et qu’on n’a pas les outils de la communication,
ce sont très souvent des troubles du comportement qui appa-
raissent. Ainsi, chez les jeunes enfants ayant de l’autisme, des
comportements d’automutilation apparaissent parfois (claques
au niveau de l’oreille) à l’occasion d’otites, une fois les soins
apportés l’automutilation disparaît. L’automutilation n’est
donc pas pathologique, « il s’agit juste d’un petit problème de
santé », comme nous en avons tous. Mais lorsqu’on a de
l’autisme ou une déficience intellectuelle sévère, il est impos-
sible de dire quand on a mal. Et s’il n’y a pas, dans l’environ-
nement, une préoccupation pour ces problèmes, on voit des
conséquences dramatiques au niveau comportemental pour
une raison assez élémentaire. Les problèmes intestinaux, gas-
triques sont très présents chez ces personnes, plus que dans la
population en général. Il faut pourtant parfois un long chemin
médical avant que l’on ne se préoccupe de ce type de problé-
matiques.
Parmi les facteurs contextuels, il faut évoquer celui de la pré-
visibilité : les événements que vivent les personnes sont-ils
prévisibles par elles ? Ont-elles un moyen de comprendre ce
qu’il va se passer durant leur journée et leur vie et quel est ce
moyen ? Une absence ou une déficience dans les outils de
prévisibilité est source de nombreuses situations d’anxiété.
Comment y réagir autrement que par des comportements
problèmes lorsque l’on n’a pas d’outil de communication pour
dire que l’on ne comprend pas ce qui se passe ? Les stratégies
d’intervention porteront un grand intérêt à cet aspect.
Les attentes de l’environnement ont une forte influence sur la
présence de certains stimuli antécédents. Quand nous rencon-
trons des familles et nous les interrogeons sur la communica-
tion : comment leur enfant communique-t-il ? Comment
comprend-t-il leur communication ? La réponse la plus fré-
quente est la suivante : « L’enfant a beaucoup de difficultés à
s’exprimer mais il comprend tout ! » Pourtant, lorsque l’on fait
une évaluation précise de la communication réceptive, celle-ci
s’avère malheureusement être tout aussi limitée que la facette
expressive : dix mots, vingt mots, une phrase simple de deux
mots (sujet + verbe). L’impact dans la vie de tous les jours de
ce jugement subjectif est d’entendre parler le personnel édu-
catif ou les familles comme s’il s’adressait à une personne sans
déficit de communication. D’où, un énorme
décalage
et une
incompréhension majeure
.
Exemple : quand quelqu’un comprend le mot « piscine » (dans
un vocabulaire limité de dix mots), qu’on lui dit : « Aujourd’hui,
on va à la piscine » et, que le lendemain on lui dit : « Attention,
aujourd’hui, on ne va pas à la piscine parce que le bus est en
panne, et comme il fait très mauvais, on ne peut donc pas s’y
rendre à pied », cette personne aura très probablement compris
dans la seconde phrase qu’il y allait comme dans la première.
De plus, lorsque la personne fera mine de ne pas comprendre,
on lui détaillera davantage, parce que c’est notre façon natu-
relle d’interagir dans ce cas : quand quelqu’un ne comprend