ou d’une psychose aiguë, récente, fluctuante ou stable,
isolée ou associée à d’autres signes d’orientation
comme des crises convulsives. L’EEG, lorsqu’il peut
être réalisé, établit le diagnostic et précise, quand la
clinique ne le permet pas, l’état de mal généralisé,
temporal et frontal...
On distingue [28, 29] :
1) l’état d’absence ou état de mal généralisé à expres-
sion confusionnelle (encore appelé petit mal status) en-
visagé chez un patient confus, non réactif ou somno-
lent, qui présente des myoclonies périoculaires qui,
lorsqu’il n’y a pas de convulsions, orientent d’emblée
vers cette étiologie. Les anomalies EEG sont faites de
pointes-ondes ou polypointes-ondes généralisées ou à
prédominance antérieure et sont particulièrement sen-
sibles à l’injection de clonazépam. Souvent liés à une
situation particulière (toxique, métabolique ou médica-
menteuse, dont les benzodiazépines), les états d’absen-
ces ne relèvent pas d’un traitement au long cours ;
2) l’état de mal partiel complexe d’origine temporale se
présente comme une confusion permanente ou fluc-
tuante et s’associe volontiers à une dysthymie à tona-
lité désagréable ou, plus généralement, à une altéra-
tion de la sphère émotionnelle et à des automatismes.
Les anomalies EEG sont localisées dans les régions
temporales ou fronto-temporales, de manière uni- ou
bilatérale. Le test au clonazépam est inefficace ou tran-
sitoirement efficace ;
3) l’état de mal partiel complexe d’origine frontale
(encore appelé petit mal status « borderline ») se mani-
feste par un tableau dans lequel obnubilation, perte
d’initiative motrice et difficultés de programmation
s’associent à une désinhibition ou à des troubles du
comportement à tonalité euphorique et à des persévé-
rations. Les tracés EEG révèlent des anomalies fronta-
les (foyer frontal polaire uni- ou bilatéral). Là aussi, le
test au clonazépam est inefficace ou n’est que transitoi-
rement efficace. La cause est lésionnelle dans la moitié
des cas, ce qui impose un examen neuroradiologique.
L’état confusionnel aigu est une urgence médicale
fréquente chez la personne âgée (14 à 56 % des person-
nes hospitalisées selon les auteurs), accompagnée
d’une comorbidité et d’une surmortalité importantes
[29]. Reconnaître la confusion comme un symptôme de
crises partielles complexes ou d’un état de mal est un
problème majeur en gériatrie. L’examen clinique est
souvent pauvre, mais on doit prêter une attention par-
ticulière à la présence d’altérations de la sphère émo-
tionnelle, d’un comportement euphorique, de clonies,
d’automatismes, d’une perte de l’initiative motrice ou
de difficultés de programmation, d’une fluctuation des
troubles mnésiques, que le patient soit par ailleurs
dément ou pas. Y penser et recourir à l’élec-
troencéphalographie est indispensable. Un EEG inter-
critique normal n’élimine pas le diagnostic. Si l’injec-
tion de clonazépam est préconisée comme test
thérapeutique et fait céder la confusion, il faut rappeler
qu’il peut provoquer une sédation [28].
Les traitements antiépileptiques
Si l’impact cognitif des traitements antiépileptiques
a été étudié de manière extensive, les publications
concernant spécifiquement la population âgée sont
très réduites [30]. Or, les déficits cognitifs et les trou-
bles comportementaux sont les effets secondaires les
plus fréquemment observés dans cette population, le
plus fréquent d’entre eux étant un ralentissement psy-
chique.
Leur intensité est légère ou modérée [2] (tableau 1),
mais augmentée en cas de polythérapie [3, 18]. Dans
l’étude de Martin et al. [18], les patients qui recevaient
une monothérapie étaient plus performants dans les
tests évaluant l’attention, l’initiation, les persévérations
et la mémoire, que ceux qui recevaient une polythéra-
pie et ce, indépendamment de la sévérité de la maladie.
Par ailleurs, chez les patients âgés, même un effet
cognitif mineur peut avoir une signification fonction-
nelle considérable. Une plus grande susceptibilité aux
complications des traitements de l’état de mal épilepti-
que du fait des comorbidités pourrait être une des cau-
ses du plus mauvais pronostic de l’état de mal après
60 ans [31].
Les anticomitiaux traditionnels sont plus délétères
que les nouveaux. Le phénobarbital semble présenter
le plus de risque de toxicité cognitive et comportemen-
tale [2]. La phénytoïne et, à un moindre degré, la carba-
mazépine ne sortent pas « indemnes » des études.
L’acide valproïque, même lorsque sa concentration se
situe dans la zone thérapeutique, peut altérer l’atten-
tion, les fonctions visuo-motrices, les épreuves com-
plexes de prise de décision et la vitesse psychomotrice.
Quelques cas ont été rapportés de la survenue d’une
altération cognitive et d’un syndrome parkinsonien au
cours d’un usage chronique [2]. Une comparaison en
simple aveugle a été réalisée entre valproate (dose
maximale de 1 000 mg) et phénytoïne (dose maximale
de 300 mg/j) chez 38 patients d’âge moyen 77 ans, qui
présentaient des crises à début tardif. Elle comportait
une importante batterie de tests et plusieurs évalua-
tions au cours d’une année de suivi [30]. Les auteurs
rapportaient que la phénytoïne serait plus délétère,
avec notamment un effet sédatif. En fait, peu de diffé-
rences ont été observées entre les deux traitements, et
L. Volpe-Gillot
Psychol NeuroPsychiatr Vieil, vol. 5, n° spécial 1, septembre 2007S34
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