Discours Pierre Gogin Conseil du Commerce de France Bonjour à toutes et à tous, Tout d’abord merci à madame la Ministre et à la DGCIS de nous permettre d’être aujourd’hui ici pour vous parler de Commerce et de protection de l’environnement. C’est à ma connaissance la première fois qu’un tel colloque est organisé dans cette enceinte avec comme principal acteur le Conseil du Commerce de France et comme principal sujet la protection de l’environnement. C’est la première fois mais vraisemblablement, en tout cas je l’espère, pas la dernière ! Parce que la protection de l’environnement procède d’une démarche responsable, généreuse et altruiste, une démarche qui envahit notre quotidien. Aujourd’hui, nier ou sous-estimer les impacts de la pollution de bientôt 8 milliards d’humains producteurs (le milliard d’humains sur la planète n’a été atteint que très récemment avec la révolution industrielle), nier ou sous-estimer les impacts de 8 milliards de consommateurs-pollueurs sur la santé, le bien-être et tout simplement la vie, ne pas admettre l’épuisement des énergies fossiles et des ressources naturelles, se moquer des effets du réchauffement climatique… sont désormais des réactions, au mieux cyniques, au pires empreintes d’égoisme doublé d’ignorance. La protection de l’environnement fait partie de notre quotidien, hélas pour longtemps ! 1 Discours Pierre Gogin Conseil du Commerce de France Et les clients de nos magasins sont et seront de plus en plus exigeants sur la dimension environnementale de leurs lieux de vente, des produits qu’ils y trouvent et l’implication des personnes qui y travaillent. Le commerce, au cœur de la vie économique et sociale, en prise directe et permanente avec nos concitoyens tient donc évidemment, doit tenir, un rôle capital dans cet immense enjeu planétaire. Et de fait, les actions éco-responsables du commerce intègrent en effet toutes les dimensions du sujet, comme le montre ce guide du commerce éco-responsable, édité, pour la première fois, par l’organisation faitière de tout le commerce français, le Conseil du Commerce de France. En découvrant aujourd’hui ce guide, vous découvrirez l’étendue des actions environnementales que peuvent conduire les entreprises du commerce et les commerçants. 1) Des actions de sensibilisation et d’éducation de la population. Deux millions de salariés travaillent dans le commerce. Les occasions d’implication du personnel aux démarches environnementales du magasin sont donc productives. En outre, chaque grande enseigne nationale accueille chaque année dans ses murs l’équivalent de la population française ! Les lieux de commerce sont des lieux de vie et donc des lieux de culture et de sensibilisation. Les enjeux de l’affichage environnemental se trouvent également ici: contribuer à la bonne information des citoyens. Notamment sur les caractéristiques intrinsèques des produits. On touche d’ailleurs ici à la nécessaire internationalisation de la démarche environnementale : où 2 Discours Pierre Gogin Conseil du Commerce de France comment contraindre chinois ou indiens à fabriquer plus verts ou plus bio : D’abord en achetant vert et bio et ensuite en le faisant savoir à nos clients. 2) Des actions industrielles et de fabricant-concepteur. Le temps est loin celui du commerce simple distributeur de marques. Aujourd’hui le commerce moderne est un partenaire industriel des marques, un créateur de marques et un concepteur de produits. D’où son rôle en matière d’écoconception, de réduction des emballages et de recyclages. 3) Est également traité le rôle de logisticien et de transporteur du commerce. Là aussi des progrès sont réalisés et d’autres sont possibles. 4) Le commerçant est bien sûr un architecte et un bâtisseur. Y compris le e.commerce avec ses entrepôts. Et dans ce domaine de la construction, du mortar, le commerce n’a t-il pas d’ailleurs une sorte de dette vis à vis de la société ? Si bien sûr, surtout quand on regarde en arrière où les considérations environnementales passaient bien après les besoins d’une population toujours plus urbanisée et plus consommatrice, enlaidissant les périphéries des villes, pointant du doigt les dérives et effets pervers d’un urbanisme commercial débridé. Aujourd’hui, de plus en plus d’enseignes intègrent critères esthétiques et espaces naturels dans leurs constructions et stratégies d’implantation. Et c’est évidemment une bonne chose. En matière de gestion éco-responsable des locaux, de nombreuses actions d’optimisation de l’énergie de l’éclairage, du chauffage ou de la climatisation sont possibles et déjà nombreuses sont les entreprises volontaristes comme vous pourrez le voir dans le guide. 3 Discours Pierre Gogin Conseil du Commerce de France Et dans ce domaine de la construction, on peut bien sûr imaginer l’incroyable potentiel des millions de m2 de toitures aujourd’hui désertes : pensons désormais panneaux solaires, mini-éoliennes et récupérateurs d’eau de pluie. Vous verrez donc dans ce guide d’abord un excellent support pédagogique. Vous verrez un formidable témoignage de réalisations du commerce, petit et grand, aussi un document exceptionnel de conseils, de synthèses réglementaires, bref le nouveau livre de chevet de tout commerçant. Il a été fait pour être lu, annoté, partagé, distribué, mis à disposition du personnel. (ses vertus managériales sont revendiquées !). Il peut être téléchargé et personnalisé par la fédération professionnelle. Vous verrez ensuite ce guide comme une bonne voie pour une RSE efficace. La voie des démarches volontaires « versus » la tentation des réglementations trop nombreuses et trop complexes qui finissent pas décourager ou culpabiliser les entreprises et leurs dirigeants. Lors de la récente Conférence Environnementale, j’ai d’ailleurs, à la table ronde sur la Gouvernance à laquelle j’assistais au nom de la CGPME, proposé au Gouvernement de travailler mieux et plus dans cette voie des démarches volontaires. Nous avons ainsi imaginé des « Contrats Sectoriels Responsables », signés entre des branches ou des secteurs, via leurs organisations professionnelles et l’Etat. Un peu dans le même sens de ce qu’ont déjà fait FCD, FPS, FMB ou Fédérec. Dans ces CSR, on structurerait et formaterait les engagements : l’organisation professionnelle volontaire serait responsabilisée sur des objectifs à court, moyen et long terme. Elle deviendrait ainsi « l’écoanimateur » officiel et reconnu du secteur, l’encadrant, le référent. En 4 Discours Pierre Gogin Conseil du Commerce de France contrepartie, l’Etat apporterait caution, expertise et moyens techniques ou financiers. La Commission Environnement du CDCF est donc fière de vous présenter ce guide et de contribuer ainsi à la Responsabilité Environnementale des entreprises du commerce. Ce guide est une belle étape et une réussite. Je souhaite donc sincèrement remercier l’équipe du CDCF et plus particulièrement notre déléguée générale Sofy Mulle qui a été le maître d’œuvre de cette édition. Je remercie également toutes les fédérations qui ont participé activement à son contenu. Pierre Gogin 5