Marie Jacqué

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Marie Jacqué – MCF en Sociologie
Université d’Aix-Marseille
Laboratoire Population Environnement
Développement (LPED)
UMR 151 IRD
Le social
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La société s’organise autour d’une
« conscience collective », c’est-à-dire que les
membres d’une même société partagent un
ensemble de valeurs
Ces valeurs sont traduites en normes, qui
sont présentées comme incontournables,
voire immuables
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Ces normes et valeurs sont transmises au
cours du processus de socialisation, d’abord
dans la famille, ensuite à l’école et dans le
milieu professionnel
Les valeurs et normes fondamentales d’une
société, incarnées dans des institutions et
transmises par l’éducation s’organisent dans
un système qui a une cohérence et une
stabilité forte
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Ce que nous pensons être des vérités, sont
des valeurs traduites en normes qui bien que
semblant figées se transforment avec
l’évolution des rapports sociaux
Ces rapports sociaux renvoient au rapports
entretenus entre des classes sociales
différenciées.
Education à l’environnement
et socialisation
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La socialisation à de nouvelles normes
environnementales se généralise au nom de
la formation de l’écocitoyen
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Multiplication des vecteurs pédagogiques :
Education nationale, médias, formations
professionnelles, entreprises, etc.
La prédominance de l’apprentissage gestuel et
comportemental
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Les pratiques écocitoyennes consistent
essentiellement en une implication
économique des individus par leur
participation aux dispositifs gestionnaires
L ’acceptation sociale de ces nouvelles
normes de comportement est rendue
possible par la requalification des valeurs
anciennes d’économies en valeurs
environnementales
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La portée normative des pratiques
écocitoyennes s’accompagne d’une forme
d’exclusion et de sanctions sociales pour les
individus qui ne se conforment pas à ces
dispositifs gestionnaires
La formation écocitoyenne fonctionne comme
une caution et une légitimité morale pour les
politiques publiques environnementales et de ce
fait efface toute critique écologique.
XVIIIème Congrès de l'AISLF, Istanbul 7-11 juillet 2008, « Régulations globales et régulations locales en tension"
Le changement social
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Toute transformation observable dans le
temps, qui affecte, d’une manière qui ne soit
pas provisoire ou éphémère, la structure ou
le fonctionnement de l’organisation sociale
d’une collectivité donnée et modifie le cours
de son histoire.
Le changement social ne peut s’expliquer par
une cause ou un facteur. Une
interdépendance et interrelation des fracteurs
liée à une situation historique.
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Les facteurs de changements : structurels
(modification de la structure économique et
sociale), les conflits entre groupes sociaux,
l’émergence d’un nouveau système de
valeurs, le progrès technique,
Les acteurs du changements : les élites
(prise de décision, définition des situations,
exemplarité), mouvements sociaux et
groupes de pression, acteurs social et
innovation
Environnement et changement
social
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L’émergence de la question
environnementale : exemple d’analyse du
changement social
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Des changements structurels
Un transformation des modes de pensée
Des groupes sociaux émergents et contestataires
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Intégration et normalisation sociale des
enjeux environnementaux
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Institutionnalisation
Intégration économique
Normalisation sociale : diffusion du mode de
pensée environnementale
Les paradoxes de
l’engagement écocitoyen
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L’écocitoyenneté : un engagement
normatif au nom d’une socialisation
environnementale versus une critique
écologique du mode de développement
L’impératif environnemental crée alors un
conflit chez les individus entre les valeurs
auxquelles ils adhèrent et la traduction
pratique de cet engagement.
L’exemple du choix des
transports
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Enquête menée dans le cadre d’une
recherche action
Enquête par questionnaire auprès des
usagers du site de Luminy
La voiture : une contrainte
voulue
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Une utilisation majoritaire chez les salariés et
dominante chez les étudiants.
L’utilisation de la voiture : une recherche de
maîtrise du temps et la valorisation de
l’individualité par l’autonomie et la liberté –
Un mode de vie socialement affirmé
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Le recours à la voiture, parce qu’il s’inscrit
dans l’accès à un « mode de vie idéal »,
relève avant tout des logiques de distinction
et de consommation
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Une pratique différenciée en fonction de l’âge :
plus on vieillit, plus on prend la voiture
Posséder un jour une voiture est important pour
ceux qui n’en ont pas aujourd’hui
Les transports en commun : un choix
subi
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L’utilisation d’un mode de transport plus doux
est déterminé par le revenu
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Parmi les gens qui ne prennent pas leur voiture,
70% sont des étudiants et 30% des salariés.
Cette population correspond aussi à celle qui a
les plus faibles revenus. L’utilisation de la voiture
est directement corrélé au revenu
Les transports en commun, une solution
d’attente
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Les individus qui adhèrent le plus aux valeurs
environnementales ne modifient pas pour
autant leur mode de transport
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L’engagement pour l’environnement relève
d’un aménagement des modes de vie : les
actions envisagées : lever le pied, acheter
une voiture moins polluante
L’exemple du tri des déchets
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Trier ses déchets : une pratique socialement
acceptée et relativement partagée
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La justification de la pratique : le recyclage
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Un détournement de l’engagement ?
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