Daniel Saada www.daniel-saada.eu le 3 juin 2009
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C) Il existe une fonction Gdérivable et strictement croissante telle que (')
G soit dense mais de mesure nulle
A la différence des fonctions
précédentes, une telle fonction G ne peut être 1
Csur . Nous construirons Gau
moyen de la fonction qui sera sa dérivée, à savoir :
1/ *
() inf (, ) :
k
k
gx dxE k=∈, où k
E est l’ensemble fermé discret
/2 :
k
pp∈.
Les k
E forment une suite croissante pour la réunion et pour tout
, il existe un entier p tel que 1
[, [
22
kk
p
x+
∈, d’où
1
(, ) 1/2
k
k
dxE +
≤ . On en déduit d’une part que 01/2g≤≤ , d’autre part que la suite (, )
k
kdxE→ tend vers 0
en décroissant. En élevant (, )
k
dxE à la puissance 1/k, on empêche, comme on le verra, 1/
(, )k
k
dxE de tendre
vers 0 pour tout
; nous désignerons par k
gla fonction continue 1/
(, )k
k
xdxE→.
La fonction g s’annule évidemment sur 1k
EE
∞
=∪ mais n’est pas identiquement nulle. En effet, soit D
l’ensemble
/3 : et
n
mm n∈∈ : pour tout /3
n
xm= non entier de D, |/2|32
knk
xp −−
−≥ car l’entier
(.2 .3)
kn
mp−ne peut pas être nul (théorème de Gauss) et alors () 1/(2.3) 0
n
gx≥>(n est fixe). Comme E est
dense ( (, ) 0dxE =pour tout
), il en résulte que gest discontinue en tout point où elle ne s’annule pas. Ces
discontinuités sont toutes «de deuxième espèce», car il n’y a, par le même argument de densité, ni limite à droite
ni limite à gauche en chaque point de non nullité de g.
Points de continuité de g. Pour t réel, définissons
:()gt xgx t≥= ≥ et
:()gt xgx t<= <. Chaque
gt≥étant l’intersection sur l’indice kdes ensembles
k
gt≥, il en résulte que
gt≥est fermé pour tout t,
et que
gt<est donc ouvert, ce qu’on peut vérifier directement puisque
{}
*
,].2 , .2 [: ,
kk kk
pk
gt p tp t p k
−−
<= − + ∈ ∈
∪.
En particulier, pour tout 0
ε
>, il existe donc un réel 0h>tel que
00 0
], [ ()xhxh ggx
ε
−+⊂< +. Si 0
()0gx =,
on a ()gx
ε
< sur 00
], [
hx h−+, et comme g est positive, g est continue en 0
.
L’ensemble des points de continuité de g est donc ()
g.
()
g est un G
δ
de mesure nulle. La fonction g étant la limite de la suite des fonctions continues 1
min( ,..., )
n
gg,
on en déduit que ()
gest un G
δ
. D’après le théorème de Baire, un G
δ
de ne peut pas se confondre avec la
partie dénombrable dense E qui est un F
σ
(une réunion dénombrable de fermés) : g s’annule donc
nécessairement en dehors de E. Par exemple, si
!
1
1
2
n
n
x
≥
⎛⎞
=⎜⎟
⎝⎠
∑,
()! (1)!
!
1
11
(, ) 2
22
nk n
n
k
dxE
++
∞
=
⎛⎞ ⎛⎞
≤≤
⎜⎟ ⎜⎟
⎝⎠ ⎝⎠
∑grâce
à()!(1)!!nk n k+≥++ quand 2k≥ ; on a donc () 0gx = sans que
appartienne à E, ce point est facile à vérifier.
Pour établir la négligeabilité de ()
g, il suffit de montrer que pour tout N, () [ , ]
Zg NN=∩− est négligeable.
Or
est l’intersection des
[,]:()1/
n
xNNgx n=∈− < pour 3n≥. Pour chaque
dans n
, il existe k tel
que (, ) 1/ k
k
dxE n≤ et donc existe udans k
E tel que ||1/
k
un−≤ . Ces réels u sont nécessairement dans
[ 1/2 , 1/2 ]
kk
NN−− + et leur nombre est (2 2 / 2 ).2 1 3 2 .2
kk k
NN++=+.Chaque n
est donc contenu dans
une réunion double de « boules », d’intervalles en fait, 1(,1/ )
k
ku
un
≥
∪∪ ; la mesure de (,1/ )
k
u
un
∪est
inférieure ou égale à (3 2 .2 ).2 / 6 / 4 .(2 / )
kk k k
NnnNn+=+. La mesure de n
est donc inférieure ou égale à
11
68
6(1/)4.(2/) 12
kk
kk
N
nN n
nn
∞∞
==
+=+
−−
∑∑ : il en résulte que chaque
, et par contrecoup ()
g, sont de
mesure nulle.